Atouts stratégiques
Flux et IDE en milliards de $
- 2002: 0,65
- 2003: 3,54
- 2004: 2,54
- 2005: 10,52
- 2006: 12,11
- 2007: 25,45
- 2008: 23,90
- 2009: 7,48
- 2010: 20,39
- 2011: 14,32
- 2012: 26,25
- 2013: 2,62
Économie
Depuis plusieurs années, l’économie norvégienne fait preuve d’un grand dynamisme. Elle a été relativement épargnée par la crise internationale (chute de 1,5% du PIB en 2009), et les chiffres font état d’une croissance proche de 3% pour l’année 2012, tirée par la consommation privée et les investissements pétroliers, notamment suite à un traité entré en vigueur en 2011 avec la Russie sur la délimitation de la frontière maritime. Depuis la mi-2014 et la chute des cours du pétrole, les investissements dans le secteur des hydrocarbures ont connu un ralentissement et une baisse de 20% est prévue en 2015. Le leader norvégien, Statoil, a abandonné plusieurs grands projets de prospection dans les zones arctiques difficiles d’accès. Sur le marché de travail cela signifie une perte actuelle de plus de 25.000 postes de travail dans l’industrie pétrolière. Le niveau de production d’hydrocarbures se dirige momentanément vers un plateau. Un tel phénomène pourrait avoir de fortes conséquences dans ce pays qui est le 7e exportateur mondial de pétrole, et le 3e de gaz, et où le secteur des hydrocarbures représente au minimum un quart du PIB et un tiers des revenus du budget de l’État. Les revenus de la rente pétrolière ont ainsi fondu dès 2014 et la tendance devrait rester inchangée en 2015 ce qui a entrainé des rectificatifs budgétaires. Néanmoins, grâce aux revenus pétroliers, le gouvernement conserve une marge budgétaire qu’il compte utiliser pour des ajustements de sa politique. Selon les Norvégiens la production norvégienne actuelle de gaz devrait rester stable jusque 2035, y inclus des nouvelles découvertes attendues.
La croissance de l’économie norvégienne est à présent attendue à 1,2% lors de l’élaboration du budget 2016 – en automne 2015. Le principal frein est la baisse de 17 à 20% des investissements dans l’industrie pétrolière. De même, la consommation des ménages devrait augmenter de 2,7% en 2016, contre 3.5 à 4% enregistrés sur les trois dernières années. Le produit intérieur brut ainsi devrait croître de 1,0% en 2015 et de 1,3% l’année prochaine, contre 2,2% en 2014. L’inflation pour sa part devrait se maintenir à 2,1 % (prévisions 2017 : 2,9%) et les salaires croîtront de 2,7% cette année, contre 3,1% en 2014. La hausse des salaires réels sera donc plus modérée. Il s’agit d’une hausse salariale de 13 600 NOK (1600 €) en moyenne par équivalent temps plein (ETP). Le chômage a récemment franchi la barre des 4%. Selon les prévisions, il ne devrait pas augmenter considérablement au-delà du niveau actuel (4,1%) en 2016.
La principale interrogation concerne les effets de la baisse des cours du Brent sur les finances publiques. Malgré un environnement macro-économique très différent – cours du Brent en particulier – le budget présenté le 7 octobre 2015 prévoit un budget à l’équilibre si l’on inclut les recettes pétrolières. Hors revenus pétroliers le déficit est cependant de 194 Mrds de Nok (7,1 % du PIB).
La politique budgétaire peut être qualifiée d’expansive avec une croissance nominale des dépenses de 3,6% (4,5% hors pétrole) à 1 245 Mrds Nok (135 Mrds €). Les priorités vont aux dépenses sociales (36%) mais aussi aux transports et à l’éducation. L’exercice 2016 est basé sur une hypothèse de croissance de 1,2 %, une inflation de 2,5 % et un chômage de 4,5 %. Le Fonds de Pension Global (FPG) sera sollicité à hauteur de 2,8 % de sa valeur (207Mrds), soit moins que les 4% autorisés.
Le projet de budget 2016 a été adopté avec 1 Md EUR surcoût par an pour l’accueil des réfugiés et une réorientation d’une partie du budget d’aide au développement vers l’accueil des réfugiés ( 195 EUR) en 2016. Il s’y ajoutent des économies, également critiquées, telles qu’une baisse de 20% des aides financières versées aux réfugiés (-10% pour les mineurs), une réduction des heures d’enseignement du norvégien et un renvoi plus rapide des demandeurs d’asile déboutés. Les négociations budgétaires ont mis à l’épreuve la coopération du gouvernement avec les deux partis qui le soutiennent.
La capitalisation du fonds souverain, auquel est versée la quasi-totalité des revenus, des hydrocarbures norvégiens a dépassé les 800 Mds€ en mai 2015. Il s’agit d’un enjeu considérable pour l’économie norvégienne et d’un partenaire important pour la France, qui occupe la 4ème place dans le portefeuille d’actions du fonds (6% en valeur), bien que sa part soit en déclin au profit des pays émergents. L’objectif de diversification des placements du fonds reste fixé à 60% d’actions, 35-40% d’obligations et 5% d’immobilier, avec une réduction de la part de l’Europe de 50 à 40%. Son volume (1,2% de la capitalisation mondiale) en fait un prescripteur incontournable sur les marchés. Les autorités norvégiennes rappellent régulièrement, notamment concernant les investissements dans la zone euro, que le seul critère d’investissement est le rendement à long terme, sans considération politique. Un prélèvement de 2,9% de sa valeur, ce qui reste inférieur à son rendement réel de long terme et à la limite de la règle des 4% autorisée, a permis de combler le déficit budgétaire en 2014. Deux propositions de réforme touchant le fonds sont actuellement discutées : la suppression du comité d’éthique surveillant les investissements du fonds et le transfert de ses compétences à la banque centrale. Le comité des finances du parlement a annoncé le 27 mai 2015 que la coalition au pouvoir et le parti travailliste avaient trouvé un accord sur le retrait du fonds du capital de toutes les sociétés minières ou productrices d’électricité à base de charbon tombant sous le coup d’au moins une des deux définitions suivantes : au moins 30 % de leurs activités ou de celles de sociétés qu’elles contrôlent sont basées sur le charbon et au moins 30 % de leurs revenus ou de ceux des sociétés qu’elles contrôlent sont issus du charbon. Ces critères, désormais plus stricts que ceux de banques ou fonds de pensions comme Nordea, Storebrand et KLP notamment, entreront en vigueur au 1er janvier 2016. Le fonds ne revendra cependant pas dans un premier temps ses parts dans des sociétés dont l’exposition au charbon dépasse 30 % si celles-ci peuvent justifier d’une stratégie de désengagement du charbon ou de report sur les énergies renouvelables. Le ministère des finances estime que ces nouvelles règles concernent entre 50 et 75 sociétés, pour une valeur totale des placements de 35 à 40 milliards. La question des sociétés pétrolières et gazières (228 Mrds d’actifs) reste cependant largement en suspens.
Repères économiques
Données économiques
(sources : Commission européenne et DG Trésor)
PIB (mds €) : 384,7 (2013), 377,2 (2014), 379,9 (2015p)
PIB par habitant (en €) : 75 700 (2013), 73 418 (2014), 66 298 (2015p)
Taux de croissance : 1,3% (2013), 2,8% (2014), 1,8% (2015p)
Taux de chômage : 3,2% (2013), 4,1% (2014), 4,6% (2015p)
Taux d’inflation : 1,5% (2013), 1,9% (2014p), 2,5% (2015p)
Solde budgétaire (% PIB) : 13,5 (2013), 10,5 (2014), 9,4 (2015p)
Dette publique (% PIB) : 27,4 (2013), 26,4 (2014), 32,4 (2015p)
Balance commerciale : 48 Mds € (2013), 40.9 Mds€ (2014)
Principaux clients (2014) : Royaume-Uni (22.8%), Allemagne (16.3%), Pays-Bas (13,3%), France (65.9%), Suède (5,7%), États-Unis et Belgique (4,5%)
Principaux fournisseurs (2014) : Suède (12,5%), Allemagne (12,1%), Chine (9,7%), Royaume-Uni (6,6%), Danemark (6,2%), États-Unis (56.1%)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB :
- secteur primaire : 1,6%
- secteur secondaire : 39,9%
- secteur tertiaire : 56,8%
PIB en milliards de $
- 2002: 191
- 2003: 224
- 2004: 260
- 2005: 304
- 2006: 340
- 2007: 393
- 2008: 453
- 2009: 378
- 2010: 420
- 2011: 490
- 2012: 500
- 2013: 512