Risk management
Appréciation du risque et protection
La consommation soutient une économie affectée par la faiblesse des prix du pétrole
L’activité a ralenti en 2015, affectée par la baisse des investissements pétroliers et dans les autres secteurs. En 2016, la croissance devrait être un peu plus dynamique. La faiblesse des prix du pétrole pèserait toujours sur le secteur du pétrole et du gaz, représentant 20 % du PIB, 30 % des investissements et 60 % des exportations totales. Les investissements dans ce secteur devraient à nouveau baisser, quoique plus modérément qu’en 2015. Ce serait donc la demande domestique qui soutiendrait la croissance économique grâce aux investissements publics (politique budgétaire plus accommodante) et à la consommation privée. Cette dernière resterait à un niveau soutenu (malgré le fort endettement des ménages, 220 % du revenu disponible brut) du fait des bas taux d’intérêt de la banque centrale, de la hausse des prix immobiliers et d’une augmentation des salaires (quoique plus modérée qu’à l’accoutumé). Toutefois, la persistance anticipée des bas niveaux du prix du pétrole a dégradé la confiance des ménages, ce qui pourrait peser sur leur consommation. Le taux de chômage augmenterait, mais resterait à un bas niveau (4,6 % de la population active). Par ailleurs, les exportations (hors pétrole) pourraient profiter de la dépréciation passée de la couronne norvégienne face à ses principaux partenaires commerciaux. Les secteurs de la construction (soutenu par les investissements publics) et de la pêche soutiendraient également l’économie.
Les deux principaux risques sont une nouvelle baisse des prix du pétrole et une chute des prix immobiliers, qui aurait un impact négatif sur la consommation des ménages. La Norvège pourrait alors puiser dans les réserves financières de son fonds souverain, le plus important au monde en termes d’actifs (environ 800 milliards d’euros, soit 2,2 fois le PIB) afin de maintenir le niveau d’activité.
Le taux d’inflation resterait à un niveau proche de sa cible (2,5 %) du fait du renchérissement des biens importés (dépréciation de la monnaie) et des hausses de salaire.
Faible dette et déficit, excédent du compte courant élevé
L’excédent du compte courant devrait se réduire légèrement en 2016, expliqué notamment par la contraction de l’excédent de la balance des biens et services. Ainsi, la demande domestique soutiendrait les importations, qui croitraient à un rythme plus soutenu que les exportations. Ces dernières profiteraient de la dépréciation passée de la monnaie, mais devraient rester pénalisées par la baisse des exportations de pétrole et de gaz, qui représentent un tiers des exportations totales.
Le gouvernement a présenté dans son budget 2016 une série de mesures qui permettront de réduire la dépendance à l’égard des ressources naturelles dans un contexte de prix bas. Les principales portent sur un abaissement ciblé des impôts sur les sociétés (de 27 % à 25 %, puis 22 % d’ici 2018) et sur le revenu des ménages afin d’accroître l’attractivité des investissements hors pétrole et de soutenir la consommation privée. Figurent également dans ce budget le financement de projets d’infrastructure et des mesures spécifiques à la stimulation de l’emploi, de la productivité et de la compétitivité. Le budget 2016 aurait donc un double effet sur les dépenses (hausse) et sur les recettes (baisse, amplifiée par l’effet pétrole). L’excédent du solde budgétaire devrait donc diminuer, tout en restant à un niveau très confortable relativement aux autres pays de l’OCDE. La dette publique diminuerait également.
Les derniers « stress tests » ont montré une solide résilience du système bancaire, qui a notamment doublé ses fonds propres depuis la crise de 2008.
Stabilité du système politique
Avec le budget 2016, la Première ministre Erna Solberg, élue en septembre 2013, espère redynamiser l’activité dans l’optique des élections législatives de septembre 2017.
La Norvège a perdu une place au dernier classement Doing Business de la Banque mondiale, se classant désormais huitième. L’institution estime que les conditions d’obtention de crédit et le processus de création d’entreprise se sont dégradés.
Source : COFACE