La pêche, notamment crevettière, est traditionnellement un secteur important de l’économie guyanaise. La production agricole (légumes, canne à sucre, fruits, riz) demeure difficile en raison de la végétation et des dimensions de l’espace guyanais. L’activité aurifère connaît un regain depuis quelques années, mais les probabilités de découverte de nouveaux gisements ont tendance à s’amenuiser.
Longtemps tirée par les activités spatiales et les grands chantiers publics, l’économie guyanaise a connu des difficultés suite à l’achèvement de ces derniers. Un plan de relance sur cinq ans de la commande publique a donc été initié en 1997.
Evolution de la situation économique de la Guyane depuis 10 ans
Il y a une dizaine d’années, l’économie de la Guyane se caractérisait par une très forte croissance annuelle du PIB, et le PIB par habitant est passé de 40 % de celui de la métropole en 1986 (36 100 F) à 57,3% (76 671F) en 1995. Et, 11 206 Euros en 1997. Cette hausse était liée au développement de l’activité spatiale et une politique de grands chantiers publics (barrage de Petit-Saut) très favorable au BTP qui représente 56% de la valeur ajoutée du secteur secondaire du département.
Un taux de chômage moins important que dans les autres DOM caractérisait cette situation. La fin des grands chantiers a commencé à se faire sentir dès 1991 (baisse de 14% des commandes publiques) avec pour conséquence l’entrée en crise de toute l’économie guyanaise extrêmement dépendante du BTP et du spatial. Le taux de chômage est monté en flèche pour rattraper et dépasser celui des Antilles et se situe actuellement à 26,5%, l’évaluation de la population active étant particulièrement difficile. Le nombre d’emplois a stagné alors que le nombre de demandeurs a fortement augmenté du fait de l’arrivée de nombreux jeunes sur le marché du travail. Au 1er janvier 2001, le taux de chômage était de 19,6% selon l’IEDOM et au 31 décembre 2001, le nombre de demandeurs d’emploi était de 11 251 soit 3,8% de moins sur 12 mois.
La part de la valeur ajoutée non marchande qui avait baissée jusqu’en 1992 a repris en 1993 une croissance plus forte que celle du secteur marchand (+4% contre +2,9%). Dans la sphère marchande, les entreprises individuelles génèrent depuis 25 ans 85 à 90% de la valeur ajoutée et les années d’euphorie n’ont pas permis de modifier cet aspect des choses. Elles ont au contraire déstructuré la filière BTP en entraînant une croissance sans professionnalisation et des dérives diverses (surcoût, travail clandestin, fraudes fiscales et sociales, corruption…) provoquant un brutal effondrement une fois la manne épuisée. Depuis 1997, un plan de relance de la commande publique sur 5 ans a été mis en place. Il a permis 1 763,9 MF de commandes de travaux en 1999. Il s’agit de répondre aux besoins urgents d’équipements publics (routes, équipements scolaires) et de garantir un niveau d’activité plus stable que par le passé tout en évitant les phénomènes de surchauffe et en assainissant le secteur du BTP.
L’exécution de ce plan de relance après quelques retards au démarrage est maintenant satisfaisante. Toutefois, son impact sur l’emploi reste attendu, les premiers effets commencent à peine à se faire sentir, traduisant un attentisme critique des professionnels concernés.
L’activité spatiale
Le centre spatial de Kourou est porteur pour la Guyane de toutes les promesses d’un grand succès technologique et économique. Représentant 30% du chiffre d’affaire des industries et services en Guyane (1995), c’est le 1er exportateur de la Guyane. L’activité spatiale de la base de Kourou occupe une place importante dans l’économie guyanaise, notamment par ses multiples retombées : emplois directs et indirects (24%), logements, artisanat, tourisme…
Plus de 180 établissements travaillent significativement pour le spatial (INSEE TER 2000).
Le centre spatial est opérationnel depuis avril 1968. Ses installations, parmi les plus modernes et les mieux situées au monde, sont parfaitement adaptées aux opérations de préparation et de lancement des satellites et de véhicules spatiaux. Le succès commercial du programme Ariane, 155 lancements -10 lancements dont 7 d’Ariane 4, 3 d’Ariane 5 et 13 satellites effectués au 04 septembre 2002- a fait de ce centre le » port spatial de l’Europe « . Selon l’INSEE (1996), le chiffre d’affaire atteint par le centre est de 6,3 milliards de francs pour un effectif de 1500 personnes.
L’exploitation du bois
La superficie des forêts aménagées dédiées à la production de bois et bénéficiant d’un document d’aménagement était de 476 546 ha en début d’année 2006. Suivant le programme régional de mise en valeur pour la production de bois, cette surface devrait être augmentée de 829 000 ha au cours de la période 2005-2009. La mise en exploitation des parcelles aménagées s’effectue, en moyenne, au rythme de 12000 ha fan.
Après un pic de consommation de bois d’œuvre généré par l’installation du Centre Spatial Guyanais, le marché local s’effondre brutalement entre 1991 et 1992, avec la fin des grands travaux. Dans le même temps, les parts de marché des sciages guyanais sur les Antilles, principale destination de ces exportations, continuent de diminuer face à la concurrence brésilienne. L’exploitation forestière se calant sur la demande, les récoltes de grumes, qui avoisinaient les 90 000m3 annuels, s’infléchissent nettement, atteignant, en 1993, un minimum de 50 000 m3 de grumes. Une reprise d’activité s’amorce enfin en 1995 et, durant cinq années consécutives, la récolte annuelle moyenne se stabilise aux alentours de 65 000 m3. En 2000, on constate une nouvelle diminution, mais bien tpoindre cette fois, d’environ 15 % en volume. Cette dernière peut être expliquée par la décision prise par l’ONF, pour assainir la filière, de réserver l’accès aux ventes de bois aux entreprises à jour de leurs cotisations sociales et fiscales. Depuis 2003, le volume annuel moyen des prélèvements a retrouvé son niveau antérieur.
Source : données ONF, publiées par l’IEDOM
Mise à jour : mai 2007.
La pêche crevettière
Avec ses 350 km de façade maritime, la pêche est un secteur important de l’économie guyanaise. La production est estimée à 250 millions de francs dont 200 à l’exportation, soit le quart des recettes d’exportations de marchandises de la Guyane. La production de crevettes, qui a connu une baisse en 1993 avec la concurrence accrue sur l’ensemble des marchés d’exportation à la suite de la dévaluation de certaines monnaies (Espagne, Angleterre, Italie), s’est redressée en 1994 et s’est maintenue entre 1995 et 1998. Puis les prises de crevettes ont connu une chute en 1999 (3 653 tonnes) et 2000 (2 653 tonnes) : les causes de cette baisse de la ressource, qui s’accompagne d’une diminution de la taille des prises, ne sont pas encore connues. Les hypothèses avancées sont relatives aux conditions climatiques et à l’existence de cycles dans le renouvellement de la ressource ; mais on note aussi la présence d’une pêche illégale de la part de chalutiers coréens sous licence surinamaise. La pêche représente néanmoins 22,8% des recettes totales d’exportation des marchandises. Et l’exploitation est totalement industrielle.
L’agriculture
Le développement de l’agriculture et de l’élevage est progressif ces dernières années, ce du fait de leur dépendance des terres gagnées sur la forêt et mises en culture. L’agriculture représente près de 9% du PIB et occupe 0,3% du territoire. Soit en tout 5 318 exploitations et 23 195 ha de surface agricole utilisée.
La Guyane produit essentiellement des produits maraîchers, des agrumes, du manioc, du riz, de la canne à sucre et des fleurs. La production de riz, près de 19 612 tonnes en 2000, bénéficie d’aides financières à la production d’un montant de 2 593 F par hectare en 1999-2000 (sourceIEDOM). Ce développement laisse présager le début d’une ère nouvelle dans la production rizicole en Guyane, basée sur d’excellents rendements ces dernières années. De même, les rhums guyanais sont reconnus pour leur qualité. Pas moins de 2 214 hl d’alcool pur ont été produits en 2001 et 240 ha sont cultivés pour la canne (Ministère de l’agriculture).
L’agro-alimentaire tient également une place importante dans la vie économique guyanaise : c’est le second poste d’exportation de la Guyane. Ce secteur est adapté aux normes technologiques et sanitaires européennes. Les produits fabriqués sont destinés aux marchés de la Caraïbe et de l’Europe continentale et présentent une valeur ajoutée intéressante. Les principaux opérateurs sont les entreprises de transformation des produits de la pêche (notamment à la crevette), du riz, des laitages et du rhum.
La production aurifère
La production, qui restait inférieure à une centaine de kilos dans les années 1970, s’est progressivement développée au cours des années 1980 pour atteindre 880 kg en 1990. En 2000, les exportations se sont accrues de 37% avec 6 700 kg contre 4 900 kg en 1999. L’inventaire minier, commencé en 1975, a permis au Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM)d’explorer à ce jour environ 52% du territoire de la Guyane, les résultats disponibles ayant confirmé la possibilité d’une exploitation industrielle de l’or primaire (or profond). Mais l’or est le second secteur exportateur avec 4,2 tonnes pour 250,6 millions de francs. La Guyane produit 3 tonnes d’or par an et se positionne ainsi comme le 1er producteur français (source DRIRE et Douanes).
En avril 1999 les sociétés canadiennes Guyanor ressources et Cambior ont déposé chacune une demande de concession d’exploitation aurifère sur les sites de Yaou (52 km²) et Dorlin (854 km²) dans la commune de Maripasoula. Cette demande, qui fait suite à cinq ans de recherche, vise à réaliser des études de faisabilité et d’impact sur l’environnement en cas de mise en valeur des gisements de l’ordre de 60 tonnes extractibles. Plusieurs centaines d’emploi pourraient en découler, mais une exploitation reste subordonnée à des conditions préalables, dont la construction d’une route entre Saint-Laurent et Maripasoula.
Les industries extractives
L’exploration et l’exploitation sont les deux composantes de l’activité minière. Elles exigent une technicité et des capitaux que ne possèdent pas les entreprises locales, ni les entreprises nationales. C’est pourquoi l’exploration menée actuellement en Guyane est principalement le fait de filiales françaises créées à cet effet par des compagnies internationales spécialisées. Les retombées locales de ces investissements correspondent pour partie à des salaires versés aux salariés employés en Guyane, à l’utilisation d’entreprises locales pour transporter du matériel ou effectuer des travaux de déboisement et de terrassement. Selon les déclarations de la Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement (DRIRE), 2,8 tonnes d’or auraient été extraites en Guyane au cours de l’année 2000. Ces données confirment le recul de la production des PME et, à l’inverse, la poursuite de la progression de la production artisanale déclarée. Une soixantaine d’entreprises artisanales et 26 PME locales sont officiellement recensées.
En 2000, la demande mondiale d’or a reculé de près de 5 % en raison de la poursuite de la baisse de la » demande financière « . Dans le contexte d’une économie mondiale largement » dollarisée « , l’or n’apparaît plus comme une valeur refuge et ne fait plus l’objet de spéculation, devenant peu à peu une simple matière première réservée essentiellement à la bijouterie et à l’électronique. Les achats de pièces d’or sont ainsi passés de 133 tonnes en 1999 à 46 tonnes en 2000. La demande de la bijouterie s’est également tassée en Amérique du Nord après trois années de croissance. En revanche, la hausse des cours du pétrole, qui a augmenté les revenus des pays pétroliers s’est traduite par une augmentation des achats des consommateurs finaux. De même, la consommation de l’industrie électronique, stimulée par la baisse des cours de l’or a continué de progresser. En dépit de la diminution de la demande, la production de métal fin est restée stable (+0,5%).
La Guyane se situe aux environs du 50ème rang mondial des producteurs d’or. Les exportations du département se sont élevées à 82,8 millions d’Euros soit une progression de près de 37 % par rapport à l’année précédente. Cette évolution reflète la progression des tonnages exportés (+ 31 %) mais aussi une meilleure rémunération des exportations liée à la faiblesse de l’euro par rapport au dollar. La part de l’or dans le total des exportations (hors activité spatiale) progresse ainsi de 11 points (49 % contre 38 % en 1999). Hors activité spatiale, le secteur aurifère demeure le premier poste à l’export devant le secteur de la pêche. Si l’année 2000 se révèle globalement satisfaisante pour l’exploitation aurifère en Guyane, les perspectives du secteur s’avèrent incertaines. L’image de l’activité aurifère en Guyane s’est en outre dégradée en raison du développement de l’insécurité sur les chantiers d’orpaillage et la mise en évidence des risques qu’elle fait peser sur l’environnement et la santé humaine.
Pour ce qui est des carrières, au 31 décembre 2000, seules 26 étaient autorisées contre 41 en fin 1999. Après une augmentation de l’ordre de 27 % en 1999, la production totale des carrières de l’exercice 2000 s’est inscrite à la baisse, soit – 17 % en glissement annuel. Toutes les catégories de produits sont concernées par la diminution de l’activité des carrières. Ce recul illustre principalement le ralentissement de l’activité du BTP après une année 1999 globalement orientée à la hausse.
Le tourisme
L’activité stagne à environ 68 000 touristes par ans (tourisme d’affaire compris) avec quelques 212 000 nuitées, ce qui est très faible. Le tourisme en Guyane reste à créer sur des bases originales : le produit doit allier le tourisme scientifique (CSG), culturel (bagne de Saint-Laurent) et surtout l’éco-tourisme de forêt. Trois conditions doivent être remplies pour développer ce secteur prometteur : donner de la Guyane une image plus revalorisante pour briser l’idée d’un » enfer vert amazonien « , améliorer la desserte aérienne, prévoir une offre hôtelière adaptée. En effet, le parc hôtelier guyanais comprend 28 hôtels, soit 1272 chambres. Et, le coefficient d’occupation des chambres est de 53% (dont 70,4% pour les hôtels de Cayenne).
L’Industrie
La structure du secteur industriel
Au 31 décembre 2001, le tissu industriel de la Guyane se composait de 300 établissements ayant au moins un salarié. Moins de 20 % de ces établissements employaient plus de dix salariés. Les industries sont géographiquement concentrées sur l’Ile de Cayenne et la zone de Kourou (respectivement 66 % et 16 %), avec notamment une forte densité dans la zone industrielle de Collery à Cayenne. Les industries de la métallurgie (22 %) et agro-alimentaires (17 %) sont le plus représentées dans ce secteur en Guyane. Avec environ 2447 salariés sur les 17587 déclarés aux ASSEDIC fin 2000, le secteur industriel employait 14% des effectifs salariés du département. D’après les comptes économiques 1995 de la Guyane, élaborés par l’INSEE, l’industrie représentait 9 % du PIB global et 16 % de la valeur ajoutée marchande brute.
Selon une étude réalisée par l’IEDOM, l’activité du secteur productif en Guyane a progressé de 12 % en 2000, soit un taux supérieur à celui de la métropole (9 %) mais supérieur aux taux observés dans les autres Départements d’Outre-Mer (8 % à la Guadeloupe, 4 % à la Martinique, et 7 % à la Réunion). La rentabilité du secteur a également progressé avec + 5,2 % pour la valeur ajoutée, +27,8 % pour le résultat brut d’exploitation et +79,3 % pour le résultat net.
L’artisanat
Le registre des métiers recensait plus de 3354 personnes physiques ou morales à la fin de l’année 2001. Après trois années de baisse consécutives, le taux de création net apparaît positif en 1999 et s’établissait à 2% en 2001.
Le secteur du bâtiment représente la part la plus importante du tissu artisanal guyanais (environ un tiers du total), devant la catégorie » métaux, mécanique et électricité » (30,0 % des artisans).
Près de 80 % des entreprises artisanales sont des entreprises individuelles. Les sociétés ne représentent que 20 % de l’ensemble, mais en huit ans, leur nombre a plus que doublé. En outre, les artisans présentent souvent la particularité de travailler seuls ou en famille. En effet, deux artisans sur trois n’emploient aucun salarié. Globalement, le nombre d’artisans salariés était évalué à environ 2747 personnes en fin d’année 1998.
5 Premiers secteurs
1: Agriculture 4,4%
2: Industrie 17,1%
3: Services 78,5%
4:
5:
10 Premières entreprises
1: BNP
2: Banque Française Commerciale des Antilles
3: Kustoms Designs
4: Abex Corporation
5: William Fogarty & Company
6: Guyana Oil Company (Guyoil)
7: Gafoors Group of Companies
8: Banks DIH
9: Black Anvil Software
10: Guyana National Industrial Company Inc