Le système d’éducation est régi par l’Education Act de 1965, l’Education Regulations Act de 1980 et les Règlements de 1973. Il existe des écoles maternelles («pre-schools education») où l’enseignement est dispensée en anglais. Les écoles primaires ne sont pas tout à fait gratuites et obligatoires. En effet, bien que ce ne soit pas exorbitant comme frais, lorsqu’ils doivent faire un choix entre manger ou aller à l’école, ce choix pour certains est fort simple: l’école devient le second choix. La loi relative à l’enseignement de 1980 précise que «l’accès à un établissement d’enseignement public ne peut être refusé à un élève qui remplit les conditions d’admission, sauf a) s’il n’y a plus de place dans ledit établissement, ou b) pour toute autre raison générale ou particulière reconnue par le ministre compétent».
La seule langue d’enseignement est l’anglais. Plus de 70 % des enfants fréquentent l’école primaire à la Jamaïque, mais les statistiques officielles de 1994 démontrent que le taux d’alphabétisation de la population jamaïcaine est de 75,4 %, soit 81,2 % pour les femmes contre 69,2 % pour les hommes. Le taux d’analphabétisme a été estimé à 24,6 %, soit 18,8 % pour les femmes et 30,8 % pour les hommes. Par ailleurs, la Jamaïque est aux prises avec le problème des enfants au travail, soit 22 000 enfants ou 4,6 % des enfants dans la tranche d’âge de 6 à 16 ans. Dans quelques lieux touristiques, les enfants sont même forcés de se prostituer, ce qui constitue sûrement l’une des pires formes de «travail» pour des enfants. Le gouvernement a injecté environ 23 millions de dollars dans la lutte contre la pratique du travail des enfants grâce à un programme développé en coopération avec l’Organisation internationale du travail.
Les programmes scolaires sont décidés par le ministère de l’Éducation de la Jamaïque, mais les conseils scolaires gèrent les écoles et les programmes. En principe, tous essaient de se rapprocher des exigences du Caribbean Examinations Council (auquel participent les gouvernement des Anguilla, Antigua et Barbuda, Barbade, Belize, les îles Vierges britanniques, les îles Cayman, la Dominique, la Grenade, Guyana, la Jamaïque, Montserrat, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Saint-Vincent et les Grenadines, Trinidad et Tobago, les îles Turks et Caicos). Depuis une dizaine d’années, le gouvernement de la Jamaïque s’est lancé dans une série d’initiatives visant à améliorer la qualité de l’enseignement primaire, dont le fruit a été le Projet d’amélioration de l’enseignement primaire (PEIP-2), qui devait se terminer à la fin de 1997. Il avait notamment pour objectif d’établir le contenu, les cibles de performance et les guides à l’intention des enseignants dans le cadre du programme d’études du primaire. Il tendait aussi à créer un système d’évaluation de la performance cognitive des élèves dans les années les plus importantes du primaire, et à doter les enseignants de compétences et de ressources leur permettant de garantir que tous les élèves terminant le primaire sauraient lire, écrire et parler en anglais. Les trois principales composantes du PEIP-2 étaient les suivantes: 1) le programme d’évaluation national, 2) l’évaluation du programme, 3) l’amélioration de l’enseignement de la langue maternelle (comprendre l’anglais) à l’école primaire.
Enfin, les études universitaires se font exclusivement en anglais. Les cours se donnent essentiellement par la University of the West Indies (l’Université des Antilles) fondée en 1948. Il s’agit d’un établissement autonome régional soutenu par 15 États: outre Sainte-Lucie, Anguilla, Antigua et Barbuda, les Bahamas, la Barbade, le Belize, les îles Vierges britanniques, les îles Caïman, la Dominique, la Grenade, la Jamaïque, Montserrat, Saint-Christophe-et-Niévès, Saint-Vincent et les Grenadines, le Trinidad et Tobago. L’Université des Antilles compte trois campus principaux: soit Mona en Jamaïque, Cave Hill à la Barbade et St. Augustine à Trinidad. On comprendra que, dans ces conditions, règne l’unilinguisme anglais dans les établissements universitaires.