Montagnes bleues et monts John Crow (2015): Le bien comprend une région montagneuse accidentée et très boisée au sud-est de la Jamaïque qui offrait un refuge aux marrons (anciens peuples esclaves), d’abord les Taïnos, peuple autochtone, puis les Africains réduits en esclavage. Ils résistèrent au système colonial européen dans cette région isolée en établissant un réseau de pistes, de repaires et d’établissements qui forment la Route du patrimoine de Nanny Town. Les forêts offraient aux marrons tout ce dont ils avaient besoin pour survivre. Ils ont développé de fortes associations spirituelles avec ces montagnes exprimées aujourd’hui encore au travers d’expressions culturelles immatérielles (rites religieux, médecine traditionnelle, danses…). Le site est également un point chaud de la biodiversité des îles Caraïbes, présentant un fort taux d’endémisme pour les plantes, notamment les lichens, les mousses et certaines plantes à fleur.
Carnaval : Héritage des carnavals caribéens que l’on retrouve à la Trinité-et-Tobago, à la Nouvelle-Orléans ou à Rio de Janeiro, le carnaval jamaïcain a perdu beaucoup de sa popularité depuis la diffusion (à partir de la fin des années 1960) de la soca trinidadienne dans les défilés de rues. Il demeure néanmoins présent et différents disques locaux attestent de sa présence. Il est aussi présenté comme une attraction touristique.
Musique sacrée et rituelle : Les chants de travail des esclaves et les chants animistes afro-jamaïcains ont donné naissance à différentes expressions musicales présentes dans des rituels comme le kumina, le junkanoo (ou « john canoe »). Marqués par la Bible, citons les musiques rituelles pukkumina, les negro spirituals, puis apparus au XXe siècle, le gospel des temples pentecôtistes majoritaires dans l’île, des temples baptistes, adventistes, apostoliques, méthodistes (etc.) et le mouvement rastafari qui utilise le reggae comme moyen d’expression rituel. Le rythme nyahbinghi, traditionnellement Burru est un rythme venu de l’est du Congo mais on le retrouve aussi au Ghana. Très répétitif (ne comportant que trois types de percussions différents), il est joué durant les réunions rastafari, dans un but méditatif. Avant d’être utilisées dans les cérémonies rastafari, ces percussions étaient utilisées par les Marrons de Moore Town et d’autres groupes de l’est de l’île. Bien qu’elles disparaissent progressivement, ces musiques rituelles existent toujours dans l’île, notamment les musiques chrétiennes et rastas qui ont une place fondamentale dans la tradition musicale locale.
Le shuffle, aussi appelé blues, jump blues et rhythm and blues en Jamaïque, est un style musical américain de blues né dans les années 1940. Il est caractérisé par l’emploi d’accords à contretemps, qui incitent à danser.
Le mento est la musique jamaïcaine jusqu’aux années 1950, dérivée du calypso de l’île de la Trinité avec un rythme swing en plus. Il a précédé le ska et le reggae, apparus avec l’industrialisation. D’origine rurale, le mento emploie traditionnellement instruments comme le banjo, la guitare, la contrebasse, les maracas, des percussions, mais également la rhumba box (dérivée de la marimbula) ou thumb piano, le violon, le piano ou le saxophone bambou. Les thèmes fréquemment abordés par le mento sont les critiques de la vie sociale et politique, des textes mélancoliques liés au déracinement culturel et humain, des adaptations de « Worksongs », et des textes à connotations licencieuses. Les voix féminines ont souvent un rôle important dans le mento.
Le ska – genre musical désigné par l’onomatopée qui le caractérise – fut porteur des espoirs et des doutes de la communauté jamaïcaine au sortir de la période coloniale, période de la prise du pouvoir par le Jamaica Labour Party. Le ska est dérivé directement du shuffle américain. On y retrouve les mêmes arrangements de piano, de vents, de guitare, mais le rythme joué par la batterie a été modifié par Lloyd Knibb vers la fin 1961, donnant naissance au ska, qui était enregistré par des musiciens professionnels accompagnant différents interprètes. Avec l’apport distinctif de la batterie ska, les parties de contrebasse et de basse électrique ont alors commencé à se différencier elles aussi du shuffle.
Le Rocksteady est le résultat de la transformation du ska vers un tempo plus lent, plus syncopé, fortement marqué par le chant gospel et la soul américaine diffusée par les radios des États-Unis. La contrebasse y était souvent remplacée par la basse électrique et le temps fort était marqué sur le troisième temps, ce qui était déjà la signature de ce qu’on appellerait en 1968 le reggae.
Le reggae est apparu à la suite du rocksteady, en 1968. À l’origine plus rapide que le rocksteady, comme avant lui le shuffle, le ska et le rocksteady il se caractérise par un accord joué à contretemps par la guitare et/ou le clavier (le skank). Il apporta une mise en avant de la basse et de la batterie et une emphase sur le troisième temps. Une forte influence de la minorité rastafari apporta une couleur rituelle au reggae, déjà perçue dans certains titres de ska et de rocksteady, avec notamment des références à l’Afrique, présentée comme une terre promise par les rastas, et la présence de tambours nyahbinghi. Les paroles du reggae faisaient alors souvent allusion à Jah, ou à la vie des « sufferers » dans le ghetto. Très influent dans l’île, le style reggae a trouvé un public en Europe, d’abord en Angleterre, puis avec les premiers succès d’artistes comme Jimmy Cliff (révélé par le film The Harder They Come en 1972) et Bob Marley, le reggae a connu un succès international qui ne s’est pas démenti depuis. Le reggae est devenu dans les années 1970 un symbole de la prise de parole des pays défavorisés du sud.
La dub poetry est un style de reggae où une musique est composée à partir de la scansion de la voix de l’interprète, qui récite des poèmes de sa composition écrits à ces fins.
Le dub signifie l’invention du remix ou remixage, apparu en 1968. On doit ce bouleversement, qui serait très influent à partir des années 1980, à King Tubby, célèbre ingénieur du son qui fabriquait lui-même sa console et ses effets de son. Ce nouveau genre était un dérivé du reggae, dont les meilleurs titres étaient remixés pour publication en face B des singles 45 tours 18cm.
En Jamaïque, un sound system est une discothèque ambulante. Le sound system est un aspect important de l’histoire culturelle jamaïcaine, un pays pauvre où, faute de moyens domestiques (tourne-disques, radios), la musique est principalement consommée à fort volume sur des pistes de danse en plein air, les lawns (« gazons »). La personne qui sélectionne les disques diffusés par la sono s’appelle le selecter. Au micro, le disc jockey, DJ ou deejay est un héritier des commandeurs de quadrille, qui dirigeaient la danse depuis le dix-neuvième siècle.
Le ragga, abréviation de raggamuffin : est un genre musical issu du mouvement dancehall et apparu en Jamaïque à la fin des années 1980, caractérisé par une diction répétitive rappelant les toasters. C’est un style de vie marginal, une façon d’être et de se comporter : un débrouillard qui galère mais qui restera honnête jusqu’au bout et fera tout pour s’en sortir sans jamais trahir personne. Ce terme désigne donc à la fois une catégorie d’individu et un genre musical. Les « raggamuffin » jamaïcains autoproduisent leurs disques où ils commentent l’actualité, et les vendent de ville en ville. La foule se rassemble autour du sound system, la sono où le DJ s’exprime sur la musique du disque proposé à la vente, dans une diction qui peut parfois être ultra-rapide. Le ragga comprend deux sous-catégories complémentaires : le slackness, aux textes paillards, voir sexistes, et le ragga-lover, plus romantique et pacifique.
Le dancehall est originairement jamaïcain, découlant directement du reggae et qui tire son nom du Dancehall (la salle de danse ou salle de bal, en français) qui désigne le lieu où l’on danse à l’intérieur comme à l’extérieur. Il est né en Jamaïque au tout début des années 1980 et s’est rapidement propagé dans les Antilles avant d’atteindre le reste des pays francophones. Le style dancehall n’est pas précisément définissable. D’origine, il s’agit de toute musique jouée dans un espace clos. Ce terme désigne plutôt une connotation de groupe, d’ambiance, de rassemblement.
Pour les marcheurs expérimentés : les randonnées dans les Blue Mountains ou à Cockpit Country.
Equitation : possibilité de visiter l’île à cheval. Les plages (Negril, Long Bay), le surf, les balades en bateau et la plongée sous-marine. Kingston (le musée Bob Marley), Montego Bay (l’artisanat, les maisons de style géorgien, les sports nautiques).
Sites : Kingston ** (ville) Port Royal et Spanish Town *** (vestiges coloniaux) Blue Mountains **** (nature, rando, flore, ornitho) Route côtière Est ** (paysages) Port Antonio et env. ** (ville, plages) Rio Grande *** (descente en radeau, paysages) Côte de Port Maria à Montego Bay **** (stations balnéaires, paysages, vestiges historiques) Cockpit country ** (paysages, grottes, oiseaux) Montego Bay *** (station balnéaire, plongée) Env. de Montego *** (plantations, ornitho, rando, raft, paysages) Negril et env. *** (pages, plongée) Côte sud-ouest *** (plages, plongée) Black River et env. **** (ville; plages, cascade, descente de rivière, crocodiles, oiseaux) Mandeville * (ville) Environs de Mandeville *** (paysages, faune)
Même si une majorité de visiteurs vont en Jamaïque pour les plages (nord et ouest), l’île renferme d’autres centres d’intérêts : vestiges coloniaux (Spanish Town, Port Royal) et grandes plantations (Yallah River Valley, Greenwod), la nature dans toute sa splendeur (Blue Mountain, Rio Grande…). La Jamaïque est le pays du reggae (musée du Reggae à Kingston).
Kingston : La bouillante capitale jamaïcaine mérite mieux que la mauvaise réputation qui lui est faite. Certes, elle n’apparaît pas accueillante dès le premier regard, et les tensions y sont nombreuses, mais c’est le cœur vibrant du pays, son centre commercial et culturel, et vous ne regretterez pas d’y être venu, surtout pendant l’un de ses festivals annuels.
Si vous grimpez sur les montagnes environnantes, vous découvrirez à leur pied des quartiers verdoyants dominant un magnifique port naturel.
Près du front de mer se dresse le centre historique, tandis que New Kingston s’étend plus au nord. Là se trouve le musée Bob Marley, superstar du reggae ; c’est le site le plus visité de Kingston. Vous y verrez la chambre du chanteur, l’arbre sous lequel Marley jouait de la guitare en fumant de la ganja…
Le front de mer, en cours de restauration, est un endroit agréable pour une promenade tranquille ; vous y verrez aussi le marché artisanal. A quelques pâtés de maisons se trouve la National Gallery, où sont exposées des ouvres datant de 1920 à nos jours.
La plupart des hôtels (chers) sont du côté sud de la ville nouvelle ; en revanche, le centre historique offre quantité de restaurants économiques. Au nord de New Kingston, en allant vers l’ouest, vous trouverez Red Hills Rd (vous n’avez qu’à suivre les odeurs d’épices et de fumée), ses étals de jerk et ses rues animées. Place au reggae… vous n’avez aucune chance d’y échapper.
Montego Bay : « MoBay », au nord-ouest du pays, est un port florissant où vous pourrez vous immerger dans l’animation jamaïcaine 100%, dans un amalgame tonique : hordes de voitures klaxonnantes, demeures georgiennes historiques, plages scintillantes… Vous serez sûrement abordé (« Hey, smoke ? Coke ? »), mais sachez que Montego Bay offre également des parcours de golf, une grande variété d’arts et d’artisanats, un choix immense de sports nautiques. Ceux qui ne disposent que d’un budget limité trouveront ici leur bonheur : vie nocturne trépidante, articles à prix imbattables sur les marchés… Si vos moyens sont plus importants, vous goûterez les charmes des grands hôtels.
Negril : Negril, à 84 km à l’ouest de MoBay, est la station qui monte. Elle monte vite, d’ailleurs, jusqu’à s’imposer dorénavant comme la première ville de « fun in the sun » du pays, mais reste plus placide qu’aucune autre. Les occasions de rencontres avec les habitants y sont plus nombreuses qu’ailleurs : vous verrez les sculpteurs exposer leurs oeuvres sur la plage, les vendeurs de jerk et de nourriture bio le long des rues ; on vous saluera profusément et avec une grande gentillesse. Et nul besoin d’omelettes aux champignons hallucinogènes (proposées au menu des restaurants…) pour trouver la plage (longue de 7 km) absolument renversante.
Negril abrite également la première zone naturelle protégée de Jamaïque.
Cockpit Country : Cockpit Country est un haut plateau calcaire de 1 295 km², situé au centre-ouest du pays, percé, de manière tout à fait spectaculaire, de milliers de hamacs coniques scindés par des précipices. C’est en hélicoptère que vous pourrez le mieux capter la beauté et l’ampleur de ce site – d’autant qu’aucune route n’y mène. La région, demeurée quasiment vierge de toute proximité humaine, abrite une vie sauvage abondante ; c’est un paradis pour les ornithologues amateurs, les fous de nature et les spéléologues. La plupart des sentiers, caillouteux et à peine discernables, sont d’anciens sentiers d’esclaves qu’on ne peut débroussailler qu’à la machette. Les rochers sont aussi acérés que des rasoirs et la végétation recouvre des cavités prêtes à s’écrouler sous vos pas : ne vous y aventurez surtout pas seul et ne surestimez pas vos forces.
Long Bay : L’endroit où est située Long Bay, dans le nord-est du pays (attention, il en existe une autre au sud-ouest), est l’un des plus incroyables de Jamaïque : elle niche au cœur d’une baie en forme de croissant, longue de 1,6 km. Le sable y est rose, la mer couleur turquoise foncé. Les vagues sont repoussées avec force sur la plage, ce qui en fait un excellent (quoique parfois dangereux) spot de surf. Vous pourrez aussi demander à un pêcheur de vous emmener au large à bord de son canot. Bref, Long Bay, peu touchée par le tourisme de masse, est idyllique. Vous pouvez y accéder par le bus en provenance de Port Antonio, la principale ville du nord-est, et loger en bungalow ou chez l’habitant.
Assez peu de choses spécifiques sinon des objets artisanaux en bois, le rhum et la musique rasta.
À Kingston, le marché artisanal de King Street est à ne pas manquer pour dénicher des objets authentiques. On peut également acheter des objets à l’effigie de Bob Marley, le roi du reggae, dans la capitale jamaïcaine. Les marchés artisanaux foisonnent également dans les lieux très touristiques, comme Montego Bay où l’on peut faire de très bonnes affaires.
Le Jamaica Blue Mountain est un type de café obtenu à partir de caféiers cultivés dans les Blue Mountains, en Jamaïque. Les meilleurs lots se distinguent par leur saveur douce et peu amère. De fait, au cours des dernières décennies, le Jamaica Blue Mountain a joui d’une réputation qui faisait de lui l’un des cafés les plus chers et les plus recherchés au monde. Toutefois, on trouve de nombreux magasins hors-taxe dans l’île.
La plage de Coral Springs, une plage de 400 mètres de sable fin située dans le nord de la paroisse de Trelawny en Jamaïque, a été totalement dérobée en 2008, environ 500 camions de sable ont disparu sans que personne ne les remarque.
Le premier ministre de la Jamaïque, Bruce Golding, a ordonné d’ouvrir une enquête sur la façon dont une grande quantité de sable a pu être volée, transportée et probablement vendue.
Après trois mois d’enquête, les policiers n’ont trouvé aucune piste, le sable est porté disparu à ce jour. Certains ont suggéré qu’il y avait collusion entre les criminels et certains agents de police, mais la police jamaïcaine a nié cela.