Atouts stratégiques
La Colombie s’est inscrite en 2015 dans un cadre macro-économique dominé par la chute des cours des matières premières (-17,4% en moyenne hors produits pétroliers), plus accusée encore dans le cas des hydrocarbures (-47,8% en moyenne annuelle pour le pétrole brut, à 48,67 Usd contre 93,17 en 2014). Or, le pétrole (1 million de barils/jour en moyenne en 2015) représente, selon les années, 50 à 55% des exportations, un tiers de l’investissement direct étranger et un sixième environ des recettes budgétaires de la Colombie. Conséquence directe de la chute des cours du pétrole, le peso colombien s’est déprécié en moyenne annuelle de 37,3% par rapport au dollar, alors qu’il avait affiché au cours des 4 années précédentes une assez grande stabilité (dépréciation moyenne de 1,6% par an).
La croissance du Pib s’est établie à 3,1% en 2015. Cette performance s’est accompagnée d’un reflux du taux de chômage (8,9% en moyenne annuelle contre 9,1% en 2014) et d’un recul de la pauvreté : le pourcentage de la population vivant dans la pauvreté (28,2%) est passé en-dessous de celui de la population appartenant à la classe moyenne (30,5%).
L’évolution de l’indice des prix à la consommation (IPC) est en 2015 l’un des points négatifs de l’économie colombienne. L’IPC s’est établi en fin d’année à 6,77% (3,7% en 2014 et 1,9% en 2013), au-delà de la cible d’inflation de la Banque de Colombie fixée à 3% (+/- 1 point de pourcentage). Par voie de conséquence, le salaire minimum a bénéficié au 1er janvier 2016 d’une augmentation de 7%. Deux raisons principales expliquent ce glissement des prix inédit depuis 2008 (+7,67%) : la transmission aux prix, par le canal des importations, des effets de la dépréciation du peso par rapport à la plupart des devises étrangères (hors real brésilien) ; les effets sur la production agricole du phénomène climatique El Niño dans le nord de la côte pacifique de l’Amérique latine : les prix des aliments ont ainsi connu une hausse annuelle de 10,85%. L’alimentation a dès lors contribué à près de la moitié (3,06 points sur 6,77) de la hausse de l’IPC, les deux autres grands contributeurs étant le logement (1,69 points) et le transport (0,71 points).
Face au recul des prix du pétrole, les recettes du gouvernement central dans ce secteur sont passées en un an de 2,6 à 1,2 points de PIB. Le déficit de l’Etat a été cependant contenu à 3% du PIB (2,4% en 2014), grâce notamment à de bonnes rentrées fiscales (en hausse de 8,2% ou +0,6 point de PIB, pour atteindre 105,9% de la cible définie dans le budget) et à une compression des dépenses courantes (-0,1 point de Pib) et d’investissement (-0,3 point de PIB). Le déficit du secteur public consolidé s’est pour sa part établi à 2,7% du PIB (1,8% en 2014), les comptes sociaux présentant un excédent de 0,4 points de PIB.
La dette publique a progressé d’environ 3,7 points de PIB à 43,7%. Si elle reste majoritairement domestique et libellée en monnaie locale, la dette publique externe augmente, (de 15 à 22,1% du PIB en un an). La notation souveraine reste inchangée (BBB pour S&P, Baa2 pour Moody’s et BBB pour Fitch). S&P a toutefois dégradé la perspective à négative en début d’année, les deux autres agences de notation restant pour le moment à « stable ».
L’évolution de la balance des biens et services est un autre facteur de préoccupation en 2015. La balance des biens et services présente un solde négatif de 12,97 Mds, plus que doublé par rapport à 2014 (6,04 Mds). En revanche, le déficit du compte courant évolue peu (6,4% du PIB en 2015), du fait d’une amélioration de la position de la balance des transferts (principalement les transferts des émigrés, en hausse de 14,4%) et d’une division par deux du déficit de la balance des revenus (de -12,6 Mds à -6 Mds).
Les réserves de change restent très élevées : à 46,3 Md USD fin février 2016, elles ne reculent que de 0,4 % sur un an et représentaient 10,3 mois d’importations fin 2015 (8,8% fin 2014).
Flux & IDE en milliards $
2002: 2,13
2003: 1,72
2004: 3,01
2005: 10,23
2006: 6,75
2007: 8,88
2008: 10,56
2009: 8,03
2010: 6,42
2011: 14,64
2012: 15,03
2013: 16,19
Repères économiques
Croissance du PIB 2007 : 4%
La Colombie est une économie de libre marché et a affiché une croissance régulière depuis le Président Alvaro Uribe au pouvoir depuis 2002. La réélection d’Uribe en mai 2006 va apporter plus de stabilité à l’économie. La croissance continue de l’économie colombienne peut être attribuée à une amélioration de la sécurité domestique, aux politiques de maintien de l’inflation faible et de la monnaie (peso) stable, et une augmentation des exportations en raison de la libéralisation commerciale.
Le taux de croissance du PIB était de 4,8% en 2004, de 5,1% en 2005 et serait de 4,8% en 2006. Le gouvernement prévoit d’adopter une politique fiscale prudente et de faire des réformes structurelles visant à renforcer les finances publiques. Ceci ralentirait très légèrement la croissance du PIB.
Le FMI prévoit une croissance du PIB de 4% en 2007. Le déficit du compte courant augmentera à 2,5% du PIB en 2008, mais sera financé par d’importants apports d’investissement. Le taux de chômage enregistré en 2005 était presque de 10% et elle était autour de 20% en 2002.
Le pays a eu un développement stable du PIB (Production Intérieure Brute) d’une moyenne de 4% au cours des années 80 et 90 bien que le déficit budgétaire ait augmenté à cause des hausses de frais de sécurité pour résoudre la violence.
La Colombie est membre du Pacte Andin et de l’Association Latino-américaine d’Intégration (ALADI). En plus elle s’est alliée avec le Venezuela et le Mexique dans un programme de zone de libre commerce pendant dix ans.
Principaux indicateurs économiques
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PIB (2015) : 294 Mds USD
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PIB par habitant (2015) : 6060 USD
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Taux de croissance (2015) : + 3,1 %
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Taux de chômage (2015) : 8,9 %
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Taux d’inflation (glissement annuel février 2016) : 7,59 %
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Dette publique brute (2015) : 43,7% (dont 22,1% de dette externe)
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Déficit public : -3% (% PIB)
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Réserves internationales (janv. 2016) : 46,7 Md USD (10 Mds USD en 2002)
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Total des exportations (2015) : 35,7 Mds USD (-35% par rapport à 2014, du fait d’une baisse de 47,1% des exportations de pétrole, soit 12,8 Md$ et 36% du total exporté)
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Total des importations (2015) : 54 Mds USD (-15,6%)
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IDE : stock 2015 : 149,7 Mds USD (concentrés dans les secteurs des mines et des hydrocarbures). Flux 2015 : 12 Mds d’USD (4,08 points de PIB)
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Principaux clients (2015) : Etats-Unis (27,6%), Panamá (6,71%), Chine (6,34%), Espagne (4,43%), Pays-Bas (4,17%), Equateur (4,01%),
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Principaux fournisseurs (2015) : Etats-Unis (28,7%), Chine (18,56%), Mexique (7,13%), Allemagne (4,19%), Brésil (3,86%), France (3,54%), Japon (2,27%).
- Principales ressources: Charbon, Minerais, Hydroéléctricité, Pétrole, Tourisme.
- Risque pays (Coface): 3/6
- Notations BM: 34 /189
PIB en milliards $
2002: 97
2003: 94
2004: 117
2005: 146
2006: 162
2007: 207
2008: 244
2009: 233
2010: 287
2011: 335
2012: 370
2013: 378
Taux de chômage %
2002: 15,8%
2003: 14,1%
2004: 14,3%
2005: 12,0%
2006: 11,7%
2007: 11,2%
2008: 11,1%
2009: 11,8%
2010: 12,0%
2011: 11,1%
2012: 10,6%
2013: 10,5%
PIB & Taux de croissance %
2002: 2,5%
2003: 3,9%
2004: 5,3%
2005: 4,7%
2006: 6,7%
2007: 6,9%
2008: 3,5%
2009: 1,7%
2010: 4,0%
2011: 6,6%
2012: 4,0%
2013: 4,7%