RISQUES ENCOURUS ET RECOMMANDATIONS ASSOCIÉES
• Risques liés à la situation générale
Depuis le 04 août dernier, l’état d’urgence décrété en octobre 2016 a été levé. La situation sécuritaire est stabilisée. Des évènements ponctuels pourraient néanmoins entrainer des éventuelles restrictions de circulation pour les étrangers au niveau local. La coupure par les autorités du réseau de transmissions de données pourrait compliquer fortement la circulation de l’information (blocage des médias sociaux).
• Terrorisme
Le risque terroriste est une réalité en Éthiopie, compte tenu de la situation régionale et de l’implication militaire éthiopienne en Somalie. Il est rappelé aux Français de faire preuve de vigilance dans les lieux publics, d’éviter les rassemblements (manifestations, célébrations religieuses), d’éviter les gares routières et les autobus municipaux, ainsi que les taxis privés de type mini-bus.
• Risque sismique
L’Éthiopie se situe dans une région d’activité sismique.
En cas de tremblement de terre, il est recommandé aux ressortissants français de rassurer leurs proches. En cas de problème de communication avec l’extérieur, il convient de contacter l’Ambassade de France.
ZONES DE VIGILANCE
• Zones formellement déconseillées (en rouge)
1. Dépression des Danakils (hors Dallol et Erta Ale)
La région des Danakils connaît un climat particulièrement difficile (très hautes températures et fort taux d’hygrométrie) qui impose une préparation très sérieuse des déplacements. Il y a également la possibilité de tensions ponctuelles au sein de la communauté Afar ou entre celle-ci et les autorités, qui appellent à la vigilance. Par ailleurs, la proximité de la frontière avec l’Érythrée, pays avec lequel l’Éthiopie n’entretient plus de relations diplomatiques depuis la guerre de 1999-2000, implique d’être vigilant en cas de remontée de tension entre les deux pays.
2. Zone frontalière avec l’Érythrée (régions Tigré et Afar) ;
3. Frontière avec le Sud Soudan (États du Eastern Nil, Latjor, Eastern Bieh, Boma et Namorunyang en raison de la présence de groupes armés impliqués dans le conflit sud-soudanais). Le camp de Nguenyyiel dans la région éthiopienne du Gambela accueille près de 15 000 réfugiés sud-soudanais par mois depuis aout 2017.
4. Frontière avec le Soudan – État du Nil bleu, en raison d’affrontements entre rebelles et forces gouvernementales soudanaises).
5. Frontière avec la Somalie et le Kenya – La zone frontalière avec la Somalie et le Kenya est particulièrement dangereuse en raison du risque de pénétration d’éléments d’Al Shabaab. Le risque d’enlèvement d’Occidentaux dans cette région doit être considéré comme permanent. Les personnels humanitaires qui sont amenés à travailler dans cette zone sont invités à se faire connaître du consulat à Addis Abeba et à s’enregistrer sur Ariane afin de pouvoir être contactés en cas d’alerte. Ils sont invités à suivre scrupuleusement les consignes de sécurité éditées par le service de sécurité des Nations Unies et par les ONG.
• Zones déconseillées sauf raison impérative (en orange)
1. La région de Gambela demeure instable, y compris dans la ville de Gambela, affectée par une forte augmentation de la criminalité ;
2. La région au Nord de Gondar, à l’Ouest de la route Gondar – Axoum (éviter les woredas de Dembia, Chilga et Gondar Zuria qui forment une demi-couronne au Nord de la ville) où les tensions semblent perdurer.
3. L’Ogaden (région Somali) où des combats ont lieu très régulièrement.
Cette région connaît une insécurité permanente en raison des activités de l’ONLF (Ogaden National Liberation Front) et des querelles au sein de l’armée. L’accès des étrangers est interdit par les militaires et les services de sécurité éthiopiens, sauf s’ils ont un permis délivré par les autorités éthiopiennes (contrôle à des check points).
4. A l’ouest du fleuve Omo et de la zone reliant le parc national de l’Omo à la région de Gambela où des affrontements de nature diverse ont lieu.
5. Frontière avec le Soudan (à l’exception de la frontière avec l’État du Nil bleu, zone formellement déconseillée).
• Zones en vigilance renforcée (en jaune)
Les conditions générales de sécurité en Éthiopie permettent, tout en faisant preuve de vigilance renforcée :
- de se rendre à Addis-Abeba : si la criminalité urbaine dans la capitale éthiopienne reste contenue, on observe néanmoins une certaine augmentation des actes criminels, qui visent essentiellement les touristes et les expatriés (vols à l’arraché, quelques fois à l’arme blanche, agressions sur les personnes, vandalisme et vols de véhicules, cambriolages…).
- de se rendre en régions Amhara, Oromo et Tigré (à l’exception de la zone frontalière avec l’Erythrée) se renseignant avant le déplacement sur la situation générale et en privilégiant la voie aérienne pour les longues distances car la circulation routière demeure un important facteur de risque ;
- d’effectuer des excursions dans la région de la vallée de l’Omo dont le parc national de l’Omo (les voyageurs sont toutefois invités à organiser avec sérieux leur séjour et à privilégier le transport par voie aérienne entre Addis Abeba et Arba Minch) ;
- de se rendre dans le parc national de l’Omo ;
- de visiter les villes de Dire-Daoua et Harar à partir d’une liaison aérienne depuis Addis Abeba, mais il n’est pas prudent de s’aventurer plus à l’est et plus au sud ;
Cas particulier du Dallol et de l’Erta Ale
Il est possible de visiter le Dallol et l’Erta Ale en respectant strictement les prescriptions des autorités locales : accompagnement obligatoire par des policiers locaux et des militaires en charge de la sécurisation des deux sites, visite dans le cadre d’un voyage organisé par des professionnels expérimentés. Les voyageurs doivent aussi signaler leurs itinéraires aux autorités locales à Berhale et s’assurer que les agences de voyage qui les prennent en charge ont bien déposé leur feuille de route auprès du bureau du tourisme Afar. Il est déconseillé d’effectuer l’ascension du volcan de nuit.
Avant son départ, et au regard des conditions climatiques extrêmes, il est recommandé de s’assurer auprès de son médecin traitant que son état de santé ne contrevient pas à un tel voyage.
Il est également recommandé avant son départ, au regard des conditions climatiques extrêmes, de s’assurer auprès de son médecin traitant que son état de santé ne contrevient pas à un tel voyage. Le déplacement d’enfants de moins de 15 ans et de personnes âgées ou cardiaques est formellement déconseillé. Même parmi les agences spécialisées dans les voyages « extrêmes », en France comme en Éthiopie, les services offerts sont de qualité inégale. En tout état de cause, il est déconseillé de recourir aux agences qui démarchent les touristes à l’aéroport de Makalé. Parmi les critères de référence qui peuvent servir de repères pour sélectionner les agences, il paraît impératif de retenir au moins les points suivants :
o déplacement avec au moins deux véhicules en bon état et emport de pièces mécaniques de rechange ;
o avoir à disposition un téléphone satellitaire, garantissant une liaison sûre avec la base de départ ou l’ambassade (la zone du Erta Ale ne bénéficie d’aucune couverture téléphonique à moins de 15 km) ;
o ressources suffisantes en vivres, en eau et en carburant ;
o emport d’un nécessaire médical approprié à la zone (cachets de sel, vitamines, anti-diarrhéiques…) ;
o un encadrement professionnel des touristes impliquant un temps de séjour sur le site limité à quelques heures et des itinéraires de visite sécurisés.