L’activité économique affectée par la fin du boom minier
En 2015, la croissance a été contenue par le ralentissement observé en Chine et par la dégradation des termes de l’échange, en conséquence de la baisse des prix des principales matières premières exportées par l’Australie. Ces deux effets négatifs devraient toujours peser sur l’activité en 2016, même si la croissance serait légèrement plus dynamique. D’une part, le ralentissement de la demande de minerai de fer et de charbon provenant de Chine pourrait être compensé par l’exploitation plus intensive d’autres matières premières tels le cuivre ou le gaz naturel liquéfié (l’Australie deviendrait d’ici 2020 le premier exportateur de ce gaz au monde), soutenant l’investissement privé. D’autre part, la Banque centrale australienne (RBA) a abaissé par deux fois ses taux d’intérêt en 2015. Cette politique plus accommodante soutiendrait la demande domestique, notamment la consommation des ménages et ce malgré leur haut niveau d’endettement (150 % du revenu disponible brut). D’autant que le niveau actuel du taux directeur (2 %) et le niveau d’inflation proche de sa cible pourrait inciter la RBA à être encore plus accommodante dans sa politique afin de soutenir l’activité. Les ménages profiteraient également de l’augmentation des prix immobiliers (environ 10 % dans le pays, 18 % à Sydney) pour accroître leur consommation. Toutefois, certains risques baissiers pourraient limiter la croissance : le ralentissement économique de la Chine (premier partenaire commercial de l’Australie) plus fort qu’anticipé, des prix des matières premières durablement bas et une chute des prix immobilier. A noter toutefois que malgré ces risques, l’Australie conserve une certaine marge de manœuvre pour relancer son activité (faible dette publique et capacité d’action de la Banque centrale). Par ailleurs, la signature de l’accord de partenariat transpacifique (TPP) en octobre 2015 sera une opportunité en termes de croissance, d’emploi et d’exportation (un tiers des exportations australiennes sont à destination des pays du TPP). Cet accord va principalement bénéficier au secteur agricole et notamment à l’élevage (le bœuf est le premier poste d’exportation agricole) et à l’industrie laitière.
Le ralentissement chinois handicape les exportations
La consolidation budgétaire souhaitée par l’ancien Premier ministre ne sera plus une priorité au vue du ralentissement économique en cours. La dette publique augmenterait donc, quoique à un bas niveau. L’Australie est fortement dépendante de la demande chinoise, notamment en fer et en charbon, les deux principaux produits exportés. La faible diversification de ses clients (80 % du minerai de fer exporté est à destination de la Chine par exemple) a rendu l’Australie vulnérable à des chocs externes. Le pays pourrait toutefois profiter de la demande asiatique en diversifiant ses produits à l’exportation (cuivre, gaz naturel liquéfié et produits agricole) et de la dépréciation de sa monnaie, réduisant ainsi les importations. Le déficit du solde courant se réduirait donc légèrement, même si la balance des transferts et des revenus devraient rester déficitaire. Le secteur bancaire australien est très développé et bien capitalisé, mais également très concentré. Les quatre principales banques du pays, au business model très similaire, détiennent la grande majorité des actifs (80 %) et des prêts hypothécaires (90 %), créant ainsi un risque systémique sur l’ensemble du secteur si une crise immobilière se matérialisait.
Le nouveau Premier ministre devra redynamiser l’activité
Depuis septembre 2015, Malcolm Turnbull est le nouveau Premier ministre d’Australie. Issu du même parti (libéral) que son prédécesseur Tony Abbott, Turnbull a profité du ralentissement économique du pays au premier semestre 2015 et de la faible popularité de Abbott, jugé trop conservateur, pour se faire élire au sein du parti suite à une motion de censure émise à l’encontre de Abbott. Le principal défi que devra gérer Turnbull sera de redynamiser l’économie en vue des prochaines élections législatives, qui se tiendront au plus tard en janvier 2017. Cette échéance pourrait donc l’inciter à augmenter les dépenses publiques. Sur le plan extérieur, la politique de l’Australie consiste à se rapprocher économiquement de la région Asie-Pacifique (notamment de la Chine) et diplomatiquement des Etats-Unis afin de contrebalancer le poids croissant de la Chine dans la région. L’Australie a ainsi rejoint la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures créée par la Chine, au grand dam des Etats-Unis. La Chine a également remporté le contrat de la gestion du port de Darwin (situé au nord du pays et représentant une porte d’accès à l’Asie-Pacifique) au détriment des Etats-Unis. Enfin, la législation de l’Australie est favorable aux affaires dans la mesure où le nombre de jour et le coût de création d’entreprise y est sensiblement inférieur que dans les autres pays de l’OCDE et l’obtention d’un crédit y est facilité.
Les autorités australiennes n’excluent pas que des attentats terroristes soient perpétrés en Australie. Les mesures de sécurité ont été renforcées. Il est conseillé de rester vigilant et de suivre les recommandations des autorités. Des règles strictes sont appliquées dans plusieurs domaines. En ce qui concerne la conduite, pas question de ne pas respecter les limites de vitesse : le moindre km/h compte ! L’Australie utilise largement les nouvelles technologies pour envoyer automatiquement des amendes aux contrevenants. L’alcoolémie au volant est limité à 0,05 g/litre et l’importation ou la consommation de stupéfiants sont sévèrement réprimés et appliqués.
Criminalité
Observez les précautions d’usage contre la petite délinquance et évitez de faire de l’autostop (interdit dans certains Etats) ou de prendre des autostoppeurs.
Transports et infrastructures
Les grands axes routiers et les routes d’accès aux régions touristiques sont goudronnées. Dans l’Outback, il existe en revanche de nombreuses pistes de gravier. Les distances immenses à parcourir et la monotonie des très longues routes droites sont des aspects à ne pas négliger lorsque vous planifier vos déplacements.
Particularités culturelles
Si vous comptez vous rendre dans des lieux de rencontre et de rassemblement des aborigènes, montrez-vous respectueux. Le « Uluru » (Ayers Rock) est un haut lieu de la mythologie des autochtones. Peu de visiteurs ont toutefois conscience du fait que l’ascension de cette montagne sacrée heurte les sensibilités religieuses. Divers lieux sacrés situés au pied du rocher sont interdits d’accès et il ne faut en aucun cas y pénétrer.
Risques naturels
Des tremblements de terre de faible amplitude peuvent se produire. Les conditions météorologiques varient d’une région à l’autre et en fonction des saisons. Les longues périodes de sécheresse donnent lieu à des feux de brousse, tandis que les fortes averses peuvent entraîner des inondations dévastatrices. De novembre à avril, des tornades tropicales (cyclones) sont à craindre dans les régions côtières du Queensland, du Northern Territory et de Western Australia. Des cyclones peuvent se produire dans les régions tropicales au nord et nord-ouest de l’Australie (surtout en octobre-novembre). Suivre scrupuleusement les avis de tempête publiés localement. Des incendies de forêt sont fréquents durant l’été austral, surtout dans la région de Sydney ou de Brisbane : respecter les interdictions et les consignes d’évacuation éventuelles. Consultez les prévisions météorologiques et suivez les avertissements et les instructions des autorités. Si une catastrophe naturelle devait se produire durant votre séjour, prenez immédiatement contact avec vos proches et suivez les instructions des autorités. Si les communications avec l’étranger sont interrompues, mettez-vous en liaison avec votre Consulat à Melbourne ou à Sydney.
Santé
Si vous prenez régulièrement des médicaments, emportez-en une quantité suffisante avec vous. N’oubliez toutefois pas que l’importation de médicaments contenant des stupéfiants (p. ex. méthadone) ou de substances utilisées pour traiter des troubles psychiques est soumise à des prescriptions spéciales dans de nombreux pays. Le cas échéant, renseignez-vous à ce sujet, avant le départ, auprès de la représentation étrangère compétente (ambassade ou consulat)
L’exposition au soleil peut se révéler dangereuse (l’Australie est le pays au monde comptant le nombre le plus élevé de cas de cancer de la peau) : se protéger la peau et la tête.
En raison des risques présentés par les requins, il est préférable de ne fréquenter que les plages aménagées dans ou à proximité des agglomérations, qui sont équipées de filets de protection. Pour la plongée sous-marine, se renseigner auprès des clubs locaux. Le contact avec certaines méduses (’’blue bottle’’) présentes au large des plages de la Grande Barrière de Corail à certaines saisons peut être dangereux voire mortel. De même, certaines rivières et plages du Queensland du nord et du Territoire du Nord sont interdites à la baignade en raison de la présence de crocodiles. Suivre scrupuleusement les indications locales.
Remarques particulières
Pour des séjours touristiques ou d’affaires de moins de 90 jours, les ressortissants suisses peuvent obtenir la permission d’entrée par le « Electronic Travel Authority System » (ETA). Les démarches ETA peuvent se faire par l’agence de voyages, la compagnie aérienne ou directement par Internet.
Numéros utiles
Numéro d’urgence: 000
Ce qu’il vaut mieux éviter de faire
Dispositions légales particulières – Le système judiciaire peut être très différent d’un Etat à l’autre. D’une manière générale, les infractions à la législation (même au code de la route) sont passibles de peines très sévères. Sur l’ensemble du territoire, les infractions à la loi sur les stupéfiants, y compris la détention de minimes quantités de drogue quelle qu’elle soit, sont durement réprimées.
L’importation ou la consommation de stupéfiants (y compris le cannabis ou l’ecstasy) en Australie entraînent une peine minimale d’emprisonnement de 5 ans. Les touristes condamnés pour trafic de drogue ont peu de chance d’obtenir un sursis et sont détenus jusqu’à leur jugement. Toute arrestation pour un délit grave entraîne une garde à vue pour une durée indéterminée. Une personne arrêtée a le droit de téléphoner deux fois : un appel pour son Consulat, un pour un avocat.
Toute relation sexuelle avec un mineur de moins de 17 ans est considérée comme un crime et peut entraîner une peine de prison d’une durée maximale de 25 ans. La pornographie impliquant des mineurs est également un acte criminel.
Pour éviter l’introduction de germes pathogènes dans le pays, l’importation de denrées alimentaires et de produits d’origine animale ou végétale en particulier est soumise à des dispositions et des contrôles très sévères. Toute personne qui introduit de tels produits et omet d’en faire la déclaration à la douane s’expose à devoir payer sur-le-champ une amende et peut même – dans des cas extrêmes – être condamnée à une peine de détention. Le Departement of Agriculture, Fisheries and Forestry donne des renseignements.
Les médicaments sont également soumis à de sévères prescriptions douanières et restrictions à l’importation (entres autres les hormones de croissance et les stéroïdes).