Risk management
APPRECIATION DU RISQUE
La croissance soutenue par la politique monétaire très accommodante de la Riksbank
Après une forte accélération de l’activité en 2015, l’économie devrait légèrement ralentir en 2016, mais demeurer soutenue. Comme en 2015, la demande domestique serait le principal moteur de la croissance. La politique monétaire très accommodante de la Banque centrale suédoise (taux d’intérêt directeur négatif, assouplissement quantitatif) soutiendrait la consommation des ménages et l’investissement, notamment résidentiel,viala baisse des coûts d’emprunt. La réduction du taux de chômage (6,2 % de la population active à fin novembre 2015) constituerait un soutien supplémentaire à la consommation privée. Les exportations profiteraient de l’amélioration de la conjoncture en zone euro (quoique toujours modérée) et en Europe plus largement. Du côté sectoriel, le secteur automobile et le secteur pharmaceutique se portent mieux, tandis que celui de la construction montre des signes de surchauffe. Par ailleurs, suite à un accord de partenariat stratégique entre le groupe suédois Ericsson et l’américain Cisco System, ce dernier pourrait finalement racheter le premier. Cette opération aurait des répercussions très négatives sur la recherche et développement privée en Suède, dans la mesure où Ericsson finance environ 40 % de la R&D du pays. Toutefois, l’engagement annoncé par la Suède de se passer totalement des énergies fossiles d’ici 2030 devrait être une nouvelle source d’investissements dans les énergies renouvelables. A noter que la part de ces dernières dans l’offre d’énergie est parmi la plus élevée de l’OCDE.
La dégradation de la situation sur le marché immobilier constitue un des principaux risques baissiers qui pèse sur l’économie compte tenu du fort endettement des ménages (175 % du revenu disponible brut). Le risque de tensions à l’appréciation de la couronne face à l’euro qui contraindraient un retour du niveau d’inflation proche de sa cible (2 %) pourrait également peser sur l’activitéviales exportations, ce qui pourrait inciter la Riksbank à assouplir à nouveau sa politique monétaire. A l’inverse, la forte augmentation démographique attendue d’ici 2020 devrait favorablement soutenir l’activité à moyen terme,viaune hausse de la demande domestique. La Suède prévoit d’accueillir entre 100 000 et 170 000 réfugiés en 2016 (190 000 en 2015), provenant principalement de Syrie et d’Erythrée selon l’agence de migration suédoise.
Des finances publiques saines et un solde courant excédentaire
Le budget 2016 se focalisera notamment sur l’éducation, sur le secteur de la construction afin de réduire les tensions sur le marché immobilier, mais également sur l’allégement de la procédure de création de start-up (Stockholm est très dynamique dans ce domaine). L’impact sur le solde public serait toutefois limité dans la mesure où la hausse des dépenses publiques serait en partie compensée par l’augmentation attendue des recettes publiques (croissance économique soutenue) et par une hausse des taxes sur le carburant et les véhicules. Le déficit public resterait donc stable en 2016, alors que la dette publique diminuerait légèrement.
L’excédent du solde courant se stabiliserait en 2016. L’excédent du compte financier et celui de la balance commerciale seraient stable, bien que la croissance des importations devrait être plus dynamique (forte demande domestique) que celle des exportations.
Le secteur bancaire suédois est bien capitalisé mais très concentré : les quatre principales banques du pays détenaient environ 86 % des actifs en 2014, représentant 326 % du PIB. Le système bancaire présente donc un risque systémique important, d’autant que l’endettement des ménages est élevé et que les prix immobilier sont en forte hausse, notamment à Stockholm et Gutenberg.
Montée du parti d’extrême-droite dans les sondages
Les prochaines élections législatives se tiendront en septembre 2018. Malgré la forte croissance de l’économie suédoise, la coalition de centre-gauche composée (gouvernée par Stefan Löfven) des sociaux-démocrates et des écologistes ont perdu des voix lors des derniers sondages au détriment du parti anti-immigration des Démocrates de Suède, qui reste toutefois troisième dans les intentions de vote. Un rapprochement entre ce dernier et le principal parti de l’opposition, les Modérés (centre-droit), pourrait advenir en vue des prochaines élections, bien que d’importantes divergences subsistent pour le moment.
L’environnement des affaires s’est amélioré en Suède grâce à un processus de création d’entreprise nettement simplifié, selon le dernier rapportDoing Businessde la Banque mondiale.
Source : COFACE