Risk management
Appréciation du risque
Confirmation de la reprise fondée sur la demande intérieure
La croissance devrait sensiblement progresser en 2016. L’élément moteur demeurerait la consommation soutenue des ménages. Même si les ménages devraient d’être confrontés à l’augmentation de l’inflation liée à une demande interne dynamique et des cours des hydrocarbures qui ne tireraient plus l’inflation à la baisse, ils devraient profiter de la baisse de la TVA (de 20 % à 10 %), de l’augmentation des subventions, du rebond des salaires et de la baisse du taux de chômage. L’investissement public devrait néanmoins se contracter en 2016, car il ne serait plus soutenu par le programme européen de financement établi pour la période 2007-2013, tandis que l’investissement privé devrait être stimulé par les investisseurs étrangers, notamment par l’implantation du constructeur automobile Jaguar Land Rover en Slovaquie. L’industrie devrait rester le principal moteur de l’économie, en particulier l’industrie automobile. L’activité de ce secteur demeure toutefois contrainte par sa dépendance envers l’activité européenne, la Slovaquie faisant partie de la chaine logistique allemande. En effet, les difficultés du constructeur automobile Volkswagen pourraient affaiblir temporairement les exportations, étant donné que la filiale slovaque du constructeur, implantée à Bratislava, contribue massivement aux exportations du pays.
Des comptes extérieurs équilibrés et une situation budgétaire correcte
L’équilibre du compte courant devrait être maintenu en 2016, soutenu par la légère reprise en Europe et par la modération du prix des hydrocarbures importés. Grâce aux véhicules et pièces automobiles, à l’électronique et à la machinerie, au tourisme et aux transports, les échanges de biens et services devraient demeurer excédentaires même si les importations croîtraient sous l’impulsion de la demande intérieure.
Les investissements étrangers, notamment dans le secteur de l’automobile, devraient continuer d’assurer la stabilité de la balance des paiements.
Les comptes publics resteraient faiblement déficitaires en 2016 même si une augmentation des dépenses est attendue. En effet, trois « paquets sociaux » visant notamment la réduction de moitié de la TVA sur les produits alimentaires, la hausse du salaire minimum, une aide spécifique aux régions les plus touchées par le chômage et l’augmentation des transferts sociaux aux ménages, ainsi qu’un allégement fiscal pour les dépenses en R&D ont été annoncés dans le cadre d’un programme de mesures budgétaires pro-cycliques dont le coût s’élèverait à 1 milliard de dollars (soit 1,3 % du PIB). L’augmentation des dépenses devrait être compensée par les recettes liées à la légère hausse de la croissance et par l’amélioration de la collecte des taxes. Dans ce contexte, le poids de la dette publique devrait rester stable et en dessous du seuil ciblé par le Pacte de stabilité et de croissance (60 % du PIB). En tant que membre de la zone euro, la majorité de la dette est libellée en monnaie locale et ne serait donc pas vulnérable au risque de change. La stabilité du secteur bancaire slovaque et le lancement d’opérations d’achat d’obligations souveraines par la BCE en 2015 devraient contribuer au maintien d’un coût d’emprunt peu élevé.
Un gouvernement bien installé et des mesures de relance budgétaires
Le gouvernement de M. Robert Fico dirige le pays depuis la victoire aux élections législatives anticipées de mars 2012 du parti SMER-SD (membre du parti socialiste européen). Il dispose d’une majorité confortable (83 sièges sur 150 au Conseil national) lui permettant de gouverner sans former de coalition et de poursuivre la consolidation budgétaire. Néanmoins, à l’approche des élections législatives de mars 2016, l’amélioration des rentrées fiscales due à la reprise économique et aux résultats satisfaisants de la lutte contre la fraude fiscale, a donné une marge que le gouvernement devrait utiliser pour mettre en place le nouveau « paquet social ».
Sur le plan extérieur, des tensions surgissent sporadiquement avec la Hongrie, au vue de l’histoire ainsi que de la présence d’une importante minorité hongroise en Slovaquie. Par ailleurs, la Slovaquie assurera la présidence tournante du Conseil de l’UE au second semestre 2016, en troïka avec les Pays-Bas et Malte. Cette première présidence slovaque débutera quelques mois après les élections législatives.
La corruption et les fortes inégalités entre régions représentent des défis majeurs pour la Slovaquie, car elles figurent parmi les plus marquées dans la zone euro. Enfin, les performances en matière de gouvernance demeurent satisfaisantes et le classement du pays tend à s’améliorer en 2016 selon les indicateurs de la Banque Mondiale, en particulier en matière de paiement de taxes et de création d’entreprise.
Source : COFACE