Avant le départ
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Les citoyens de l’Union européenne peuvent se rendre en Serbie pour des séjours inférieurs à 90 jours munis soit d’un passeport (sans visa) soit d’une carte nationale d’identité dont la validité couvre au moins la durée du séjour.
Les cartes nationales d’identité délivrées à des majeurs entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2013 seront encore valables 5 ans après la date de fin de validité indiquée au verso, mais aucune modification matérielle de la carte plastifiée n’en attestera.
En conséquence, de manière à éviter tout désagrément pendant votre voyage, il vous est fortement recommandé de privilégier l’utilisation d’un passeport valide à celle d’une CNI portant une date de fin de validité dépassée, même si elle considérée par les autorités françaises comme étant toujours en cours de validité.
Si vous voyagez uniquement avec votre carte nationale d’identité, vous pouvez télécharger et imprimer une notice multilingue expliquant ces nouvelles règles à l’adresse suivante : http://media.interieur.gouv.fr/interieur/cni-15ans/document-a-telecharger-serbie.pdf.
Il est rappelé que tout étranger se rendant en visite en Serbie et qui est hébergé chez des particuliers doit déclarer sa présence au commissariat du quartier de la ville où il séjourne, dans les 48h qui suivent son arrivée. La déclaration doit se faire en présence de l’hébergeant ; la taxe à acquitter à cette occasion s’élève à environ 130 dinars (moins de 2€).
Afin de pouvoir retourner en France à l’issue de leur séjour en Serbie, les enfants mineurs étrangers résidant en France doivent se munir du Document de Circulation pour Etranger Mineur (DCEM) ou du Titre d’Identité Républicain (TIR) qui leur a été délivré par la préfecture.
L’entrée et/ou la sortie de devises sans déclaration, ni certificat bancaire, est limitée à 10000€. Un montant supérieur doit être déclaré (et accompagné du certificat bancaire d’achat des devises) sous peine de confiscation.
Unité monétaire : DINAR serbe
Code de la Monnaie : RSD
La parité du dinar serbe par rapport à l’euro s’établissait à 112,36 dinars pour 1 euro le 14 octobre 2013 (taux de chancellerie). Le dinar serbe est la monnaie légale, seule acceptée en paiement des transactions commerciales. Le change s’effectue facilement dans les nombreux bureaux de change (en serbe : menjačnica). Les cartes Visa et Eurocard et Mastercard sont acceptées dans un nombre croissant d’établissements à Belgrade. De nombreux distributeurs automatiques sont disponibles dans les principales villes du pays (commission relativement importante à prévoir). La Société Générale possède plus de 70 agences en Serbie (cf. adresses sur le site www.socgenyu.com), le Crédit Agricole/Meridian Bank est également présent.
Pourboire : Il est d’usage de laisser un pourboire de 10% dans les hôtels, restaurants et pour les taxis.
Lexique serbe : Bonjour : Dobar dan. (le matin, Dobro jutro.) Bonsoir : Dobro veče. Salut : Zdravo. / Ćao. Bonne nuit : Laku noć. Au revoir : Doviđenja. Quel est votre nom ? : Kako se zovete? Je m’appelle Hugo : Zovem se Hugo. Enchanté(e) (de vous connaître) : Drago mi je. Comment allez-vous ? : Kako ste? Bien, merci : Dobro, hvala. S’il vous plaît : Molim.
Horaire d’ouverture de travail : Les entreprises cessent leurs activités aux alentours de 15h. Banques et administrations sont également fermées l’après-midi.
Téléphone : Hôpitaux et pharmacies de garde – Tél : 98 ou 21 Informations médicales – Tél : (011) 646 478
N° d’Urgence : Belgrade : Service d’urgence de l’hôpital universitaire – Urgentni Centar Medicinskog Fakulteta -Tél : (381) (11) 654 725 Niš : service des urgences – Tél : (018) 365 065 Novi Sad : service des urgences – Tél : (021) 612 022
Médias : La radio Contact, basée à Pristina, a été fondée en juin 1998. Faisant partie du Réseau Contact, elle se veut une station de communication ouverte, qui relie les gens quelles que soient leur origine ethnique, ou leur affiliation politique ou religieuse. Elle a été la première radio multiethnique du Kosovo, émettant en langues albanaise, serbe et turque, avec des émissions spéciales en direction des communautés ethniques de la province. Dès le début, elle a subi les pressions du régime de Milosevic et, le 1er juillet 1998, elle a vu son matériel confisqué par la police serbe. De décembre 1998 au 23 mars 1999, elle a pu cependant continuer à produire des émissions de 15 minutes en langue serbe grâce au satellite de la BBC-ANEM. Pendant les bombardements de l’OTAN, les huit journalistes albanais, musulmans et serbes ont dû quitter Pristina et tout l¹équipement a été volé. En juillet 1999, après l¹arrivée des troupes internationales, une nouvelle équipe a pu s¹installer au 14ème étage de la Maison des Médias de Pristina, avec une fréquence (89.1 MHZ FM) délivrée par la KFOR. Le principal problème que rencontre cette nouvelle équipe est celui de la sécurité des journalistes non-albanais, qui affirment ne pas avoir le droit d¹utiliser leur langue maternelle. Les journalistes serbes qui travaillent encore à Contact vivent sous la menace constante de sévices. Ils ne peuvent pas assister aux conférences de presse organisées par les partis albanais et quand ils apparaissent en public, ils doivent parler albanais ou anglais : « La langue serbe a déjà été bannie de Pristina et vous ne pouvez pas obtenir un verre d¹eau si vous le demandez en serbe ». Aujourd’hui encore, la radio Contact est régulièrement exposée à des attaques de la part d¹inconnus. En dépit de ces harcèlements, elle reste une station de radio multiethnique, indépendante et ouverte. Emettant 24 h sur 24, elle emploie 35 à 40 personnes d¹origine diverse : Albanais, Serbes, Musulmans, Turcs, Monténégrins… Elle veut prouver coûte que coûte qu¹il y a encore place pour une coopération entre les différentes communautés ethniques au Kosovo, particulièrement entre Serbes et Albanais. Elle espère que les récents changements intervenus en Serbie faciliteront ces relations interculturelles.
La cuisine varie considérablement d’une région à l’autre. Dans l’ensemble, les spécialités de viande sont meilleures que les plats à base de poisson. Parmi les spécialités nationales, citons notamment le pihtije (porc ou canard en gelée), le prsut (jambon fumé), le cevapcici (viande hachée grillé au charbon de bois), le raznjici (brochettes de viande), le sarma ou le japrak (feuilles de vigne ou de choux farcies avec de la viande ou du riz). Les desserts sont lourds et doux, comme le strukli (noisettes et prunes farcies fourrées dans des boules de fromage et bouillies), le loukoum (délice turc) et l’alva (noisettes concassées avec du miel). Le service s’effectue généralement à la table dans les restaurants d’hôtels. Il existe une grande variété de vins, à un prix bon marché. Le Ljutomer, le Traminer et le Riesling sont les vins du Monténégro les plus connus. Parmi les variétés, citons notamment le Dingac, le Postup, le Krstac et le Vranac. Le vin blanc Vugava produit à Vis en Croatie est excellent. Les spiritueux nationaux les plus populaires sont la slivovica (puissant brandy de prune), le loza et le maraskino (à base de cerises griottes). Le service est effectué à table ou en self dans les bars et les cafés. La plupart des établissements servant de l’alcool ferment avant 22 h.
La Serbie et la ville de Belgrade en particulier connaissent en règle générale un niveau de sécurité convenable. Toutefois, des actes de violence sont à déplorer en marge de manifestations sportives, particulièrement les matchs de football. Dans ce contexte, il est vivement conseillé aux voyageurs qui souhaitent assister ou participer à des rencontres sportives de se joindre à des déplacements organisés en groupe et avec la garantie d’un accompagnement sur place par des responsables des fédérations sportives serbes. Plus généralement, les Français qui souhaitent se rendre dans ce pays devront éviter les rassemblements à caractère politique et les manifestations susceptibles de dégénérer en actes violents, y compris à l’encontre de ressortissants étrangers. On soulignera le risque présenté par les groupuscules ouvertement homophobes qui n’hésitent pas à manifester violemment en marge de rassemblements tels que la Marche des fiertés homosexuelles.
Il est conseillé de mettre à jour les vaccinations habituelles : diphtérie-tétanos-poliomyélite. La vaccination préventive contre les hépatites A et B peut être conseillée. De même la vaccination contre la fièvre typhoïde selon la durée et les conditions de votre séjour.
Selon les lieux fréquentés et la durée de votre séjour, la vaccination préventive contre l’encéphalite à tique d’Europe centrale pourra vous être conseillée.
Dans tous les cas, prenez l’avis de votre médecin traitant ou d’un centre de conseils aux voyageurs.
Aucun cas de grippe aviaire n’est déclaré.
Prévalence significative du VIH-SIDA. Il est recommandé de prendre toutes les précautions d’usage et d’éviter les comportements à risque.
Le niveau global de sécurité en Serbie et dans la capitale est bon.
Les étrangers sont toutefois susceptibles d’être victimes de vols à la tire ou d’autres atteintes aux biens tels que les cambriolages (y compris dans les hôtels), en particulier l’été. Les vols à la tire recensés se produisent le plus souvent dans les lieux exposés et fréquentés : le centre de Belgrade, les sites touristiques, les aires d’autoroutes, ou lors des grands festivals qui attirent de nombreux touristes (Exit, Guca, etc). Il est recommandé d’apporter avec soi des photocopies de ses papiers d’identité qui facilitent les démarches en cas de vol comme de perte.
Le risque de vol de voiture existe, notamment celui de véhicules neufs et de valeur. Il est recommandé d’utiliser les parcs de stationnement sécurisés.
Il est déconseillé de laisser des documents d’identité et des objets de valeur dans son véhicule.
Les voyageurs sont invités à éviter tout rassemblement ou manifestation.Ces évènements, même festifs, sont susceptibles de s’accompagner d’actes de violence commis par des groupuscules d’activistes, en particulier les hooligans des deux clubs de football de Belgrade, le Partizan et l’Étoile rouge. En 2009, un supporter français a été tué au cours d’une rixe avec des hooligans.
Dans ce contexte, il est vivement conseillé aux voyageurs qui souhaitent assister ou participer à des rencontres sportives de se joindre à des déplacements organisés en groupe avec la garantie d’un accompagnement sur place par des responsables des fédérations sportives serbes.
Ces groupuscules ouvertement homophobes n’ont pas hésité dans le passé à manifester violemment en marge de la parade des fiertés. Quelques cas d’agressions individuelles, motivées par l’orientation sexuelle des victimes, ont également été recensés.
Pas de contre-indication majeure. En Serbie du sud, même si les anciennes zones de combat des municipalités de Preševo, Bujanovac et Kuršumlija viennent d’être déminées, une certaine prudence reste de mise, et il est recommandé de ne pas quitter les routes principales. A noter également la présence de bombes et sous-munitions non-explosées, restes des bombardements de 1999, dans quelques points très localisés, pour l’essentiel en Sud-Serbie.
L’activité sismique est relativement importante en Serbie, comme dans l’ensemble de la péninsule balkanique.
Les crues des fleuves serbes (Danube, Save, Tisza, Drina) sont assez fréquentes et peuvent provoquer des inondations particulièrement importantes en Voïvodine, comme en 2006 et 2013.
La zone industrielle de Pancevo est le principal facteur de risque à proximité immédiate de Belgrade. Sur une même zone se concentrent la principale raffinerie du pays, une importante unité de fabrication de caoutchouc synthétique et une usine d’azote. Le site dispose aujourd’hui de moyens fiables de veille.
Novi Sad accueille également un important complexe pétrochimique sur son territoire, en particulier la deuxième plus grande raffinerie du pays.
Budget quotidien standard :
Chambre d’hôtel bon marché 1 500 DIN
Repas de 2 plats 1 000 DIN
Entrée de musée 100 DIN
Bière 150 DIN
Billet de transport en ville 50-70 DIN
Alimentation : Les catégories de prix suivantes s’entendent pour un plat principal. moins de 600 DIN/6 € à 1 000 DIN/10 € plus de 1 000 DIN/10 €
Hébergement : moins de 3 000 DIN/30 € à 7 000 DIN/75 €
Le permis de conduire national français est reconnu. En revanche, il est impératif de vous assurer que votre carte verte couvre la Serbie et, à défaut, de souscrire un avenant spécifique.
Le réseau autoroutier (entre la frontière croato-serbe et Niš et entre Belgrade et la frontière hongroise) est de bonne qualité. Les péages peuvent être réglés en dinars serbes ou en euros ou par carte bancaire. Le réseau routier est souvent médiocre hors des principaux axes. La plus grande prudence est recommandée sur les routes. Les conditions de circulation peuvent être dangereuses, notamment la nuit et en hiver.
Les tronçons d’autoroute en travaux doivent faire l’objet d’une prudence particulière. Il n’est pas rare que des automobilistes arrivant en sens inverse doublent face à vous, s’attendant à ce que vous rouliez sur la voie d’arrêt d’urgence, sur laquelle il faut donc être prêt à se rabattre à tout moment.
Les contrôles de vitesse sont fréquents. En cas de contravention, vous serez verbalisé et invité à régler l’amende dans un délai de 8 jours. L’agent verbalisateur n’est pas autorisé à encaisser de l’argent.
Tout incident pourra être signalé à la section consulaire de l’ambassade de France à Belgrade.
En cas d’accident, appeler le poste de police le plus proche afin de faire établir un constat. L’assurance au tiers est obligatoire mais les litiges avec les compagnies d’assurance locales sont fréquents. Il est recommandé de souscrire un contrat d’assistance spécifique (passagers, véhicule, assistance juridique). Enfin il est utile de vérifier que son assurance couvre le vol et que sa couverture s’étend à la Serbie.
Belgrade compte de très nombreux taxis, plutôt bon marché, mais seuls ceux qui sont affiliés à une compagnie offrent des garanties. Se méfier, notamment à l’aéroport, des taxis « libres », qui pratiquent des tarifs exorbitants (dans le doute, il est préférable de négocier ou se faire préciser le tarif avant le départ). Pour les voyageurs arrivant à l’aéroport de Belgrade, il est recommandé de payer le taxi dans la salle des bagages (le tarif pour rejoindre le centre-ville est d’environ 15 euros).
Les compagnies les plus présentes sont :
Le réseau d’autocars est très dense et couvre toutes les destinations du pays, les pays voisins, ainsi que la France. Ce système bon marché est très populaire et assez ponctuel. Le confort des véhicules est cependant très inégal.
Gare routière de Belgrade Železnička 4 – 11000 Beograd
Tél. : +381 11 2627146 (trafic national) et +381 11 2636299 (trafic international)
Le transport ferroviaire est vétuste et lent. Les retards, souvent de plusieurs heures, sont coutumiers. Belgrade est reliée par les lignes internationales en provenance de Ljubljana, Zagreb, Budapest, Sofia, Bucarest et Skopje (les lignes internationales étant les plus ponctuelles). Des trains relient de nuit comme de jour la Serbie et le Monténégro. Certains trains permettent avantageusement d’embarquer sa voiture (notamment entre Belgrade et Bar – littoral monténégrin).
Gare ferroviaire de Belgrade – Savski trg 2, 11000 Beograd – Tél. : +381 11 3602899
Deux à trois vols directs assurent quotidiennement la liaison entre Paris-CDG ou Paris-Beauvais et Belgrade (compagnies Wizzair et Air Serbia).
– Tél. info aéroport Belgrade – Nikola Tesla : +381 11 2094444
– Tél. agence Air Serbia Belgrade : +381 11 3112123
– Site : www.jat.com
Un autobus de la JAT effectue rapidement et toutes les heures la navette entre l’aéroport Nikola Tesla et le centre de Belgrade (gares routière et ferroviaire, hôtel Slavija).
L’article 32 de la nouvelle Constitution serbe rend l’instruction primaire obligatoire et accessible à tous et proclame aussi que les membres des minorités nationales ont droit à l’instruction dans leur propre langue, conformément à loi. La législation scolaire serbe est contenue dans la Loi sur l’éducation primaire, la Loi sur l’éducation secondaire, la Loi sur l’éducation supérieure et la Loi sur l’université. Ce droit s’exerce donc, en principe, dans les écoles maternelles, primaires, secondaires ainsi que dans les universités. Or, les lois scolaires traitent avant tout de la langue officielle, le serbe. Néanmoins, les minorités nationales de la république de Serbie peuvent recevoir l’instruction primaire, secondaire et supérieure dans leur langue maternelle. Les lois scolaires relatives au primaire et au secondaire montrent jusqu’à quel point le système scolaire serbe est hautement centralisé. C’est le ministre de l’Éducation qui doit approuver les programmes, les cours et les livres de classe pour chaque discipline, qui doit décider des excursions avec les élèves, des contenus et des examens d’admission et des examens de fin d’études, qui doit désigner et congédier les directeurs d’écoles, etc. Ce système centralisé de l’éducation permet de garder et de renforcer le pouvoir des Serbes, et de contrôler tout le système d’éducation des minorités. La plupart des groupes minoritaires protestent contre le fait que les programmes sont adaptés à l’idéologie dominante de la société serbe. Le programme scolaire comprendrait encore une forte dose d’«endoctrinement idéologique». Cela semble particulièrement évident pour l’histoire, la géographie, l’histoire de l’art et la littérature. L’État conserve également le monopole de la publication des manuels et des livres de classes; il est interdit d’importer des manuels provenant des pays d’où sont originaires les minorités. Celles-ci considèrent justement que les manuels actuels sont tendancieux et qu’ils servent à promouvoir la «Grande Serbie» et la glorification des Serbes, puis à déprécier particulièrement les Croates et les Albanais. Il est vrai que des sanctions sévères sont prescrites en cas de violation des dispositions constitutionnelles concernant la protection et les droits des minorités, ainsi que dans les cas d’incitation à l’intolérance ou à la haine. L’enseignement universitaire est réglementé par la dernière Loi sur l’université qui a été adoptée le 28 mai 1998. Cette loi régit les six universités de la Serbie (Belgrade, Novi Sad, Pristina, Nis et Kragujevac) avec un total de 80 départements. La loi est perçue comme une autre initiative des autorités serbes de mettre sous leur contrôle tous les établissements d’enseignement du pays. Désormais, les universités et les facultés doivent être dirigées comme des entreprises. Le gouvernement nomme les recteurs, les doyens et le personnel administratif. Selon cette loi, les professeurs doivent signer de nouveaux contrats de travail avec leur employeur. On peut penser que, dorénavant, les principaux critères d’admissibilité à l’enseignement universitaire ne seront plus les qualifications intellectuelles, mais plutôt la loyauté des professeurs au régime et à son idéologie. De plus, la Loi sur l’université abolit l’autonomie universitaire et réduit les libertés académiques, tant chez le personnel enseignant que chez les étudiants. La suppression de l’autonomie universitaire est perçue par plusieurs observateurs comme l’exemple le plus probant du climat idéologique malsain qui sévit présentement en Serbie et comme une indication d’un désastre inévitable qui frappera cette société. L’accès à l’université, même s’il est garanti par les lois, ne concerne que les départements de langues ou d’apprentissage de la langue maternelle. Seuls les Hongrois (sept départements) de la Voïvodine, les Slovaques, les Roumains et les Ruthènes peuvent recevoir des cours universitaires dans leur langue maternelle, mais, répétons-le, il s’agit de cours de langue et de littérature nationale (dispensés généralement dans les départements de philologie ou de philosophie), non de cours d’astronomie, de génie ou de médecine. Par ailleurs, ce ne sont pas toutes les langues qui sont admises; par exemple, la littérature croate ne doit pas être enseignée dans les facultés de philologie, parce que le croate ne serait qu’une variante du serbe; seule la littérature des catholiques serbes peut être enseignée. De plus, les étudiants qui suivent des cours dans une langue étrangère ou dans une langue des minorités nationales sont discriminés parce qu’ils ne peuvent inclure la langue serbe dans leur programme d’études (art. 39 de la Loi sur l’université), tandis que les étudiants de langue serbe peuvent choisir, sur une base facultative, de suivre leurs cours dans n’importe quelle autre langue. En fait, lorsqu’un universitaire appartenant à une minorité nationale désire poursuivre toutes ses études dans sa langue maternelle, il doit s’expatrier en Croatie, en Bulgarie, en Roumanie, etc., au risque parfois ne pas pouvoir revenir dans son pays, les frontières lui étant désormais fermées. L’enseignement supérieur en albanais semble causer particulièrement de problèmes, puisque les étudiants doivent se rendre dans les universités du Kosovo et de la Macédoine et obtenir la reconnaissance de leurs diplômes. On comprendra pourquoi le Comité d’Helsinki pour les droits humains a réagi très négativement à l’adoption par le Parlement serbe de la Loi sur l’université de 1998. Le comité proteste contre le fait que la loi abolit de facto l’autonomie des universités; qu’elle menace les libertés académiques du personnel enseignant et des étudiants; qu’elle encourage la sélection arbitraire des professeurs et des autres catégories de personnel; qu’elle décourage les étudiants de s’engager activement dans la vie politique et sociale; qu’elle viole gravement le droit des minorités à l’instruction supérieure; qu’elle discrimine les étudiants qui s’intéressent aux langues étrangères et aux langues des minorités; qu’elle discrédite les universités que ne sont pas agréées par la République.
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