Bienvenue en Serbie ! Chaleureuse, accueillante et toujours prête à faire la fête… Ou tout ce que l’on n’entend jamais dire de la Serbie (Србија), et qui est pourtant absolument authentique. Mariant l’entrain et l’inat (attitude rebelle de défi, un trait typiquement serbe), ce pays ne fait pas dans la demi-mesure : Belgrade est mondialement réputée pour son ambiance festive endiablée, la ville de Novi Sad, dans le nord, accueille l’ébouriffant festival de musique EXIT, et même l’hospitalité a un côté emphatique : ne vous étonnez pas d’être reçu avec un verre de rakija et trois baisers sonores.
Nom officiel : République de Serbie Capitale : Belgrade. Villes principales : Novi Sad, Niš, Subotica, Kragujevac, Zrenjanin, Pec, Podgorica, Pristina, Cacak, Kikinda, Sombor, Leskovac. Point culminant : Daravica 2 656 m. Pays voisins : Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Hongrie, Macédoine, Roumanie.
Superficie : 10.887 km2
La Voïvodine, au Nord de la Serbie (ville principale : Novi Sad), est une ancienne province de l’Empire austro-hongrois. Peuplée de près de 2 millions d’habitants, Elle est traditionnellement multiethnique, avec une forte présence de Hongrois qui sont peut-être maintenant 220 à 250.000, mais qui étaient plus nombreux avant les guerres balkaniques de ces dernières années. Beaucoup d’entre eux se sont réfugiés en Hongrie. D’autres minorités sont également installées depuis longue date : Croates, Monténégrins, Ukrainiens, Roumains, Slovaques et Ukrainiens et Roms. Cette province a longtemps bénéficié d’un statut d’autonomie, qui a été presque réduit à néant, peu de temps après l’avènement de Milosevic en 1988. Seuls restent un Parlement (comprenant 120 membres) et un gouvernement, dont le rôle est surtout consultatif. La Sumadija (ville principale : Kragujevac), au centre de la Serbie, est une région prospère, qui reste attachée à la dynastie des Karadjordjevic. Berceau de la « serbité », elle est une région homogène sur le plan ethnique, mais elle a reçu un fort contingent de réfugiés serbes en provenance de Bosnie et de Croatie. Elle revendique fortement sa spécificité culturelle. Le Sandjak (ville principale : Novi Pasar) est divisé en deux unités réparties sur deux républiques : Serbie et Monténégro. Il est difficile de citer des chiffres fiables, compte tenu des forts mouvements de migration que cette province a connu, dans les deux sens. Il pourrait y avoir 420 à 450.000 habitants au total : 250.000 en Serbie et 170.000 à 200.000 au Monténégro. La presque totalité de la population est slave, mais une grande majorité d’entre elle se distingue par la religion et la culture musulmanes (historiquement, la plupart d’entre eux ont été convertis par la force ou par la pression, sous l’Empire ottoman). Ces Musulmans se définissent comme « Bosniaques » en Serbie et se sont dotés de partis « ethniques », tandis qu’au Monténégro, ils se présentent surtout comme musulmans, et militent en majorité dans les partis politiques multiethniques (principalement de la majorité au pouvoir). Le Sandjak n’a pas eu historiquement d’autonomie politique, mais les leaders bosniaques demandent, pour les plus modérés, des droits culturels ainsi qu1une plus grande autonomie des collectivités locales, et pour les plus radicaux, une autonomie politique. Le Kosovo est une entité où Serbes, Albanais et minorités diverses peuvent être considérés comme des peuples constitutifs, car installés depuis longue date sur le terrain. En raison d’une natalité importante, les Albanais du Kosovo sont devenus progressivement majoritaires, au point d’atteindre la proportion de 85 à 90 % ces dernières années. La vive réaction des Serbes nationalistes, en particulier de la part du régime de Milosevic, a entraîné dans un premier temps une politique d’oppression de la population albanaise, qui a ensuite débouché, en 1997, sur une politique visant à inverser par la violence la tendance démographique du territoire. Après l’intervention de l’OTAN et de l’ONU, le problème de la cohabitation des deux communautés « constitutives » reste entier, les Serbes se considérant désormais comme « une minorité opprimée »… En dehors de ces régions, culturellement ou politiquement personnalisées, la Serbie accueille également sur son territoire des minorités ethniques souvent dispersées, dont le sort pose plus au moins de problèmes. Il s’agit en particulier des Roms, dont le nombre dépasse vraisemblablement 500.000, des Valaques (à l’Est). Signalons également au sud de la Serbie, le cas des villages albanais proches du Kosovo (Presevo, Bujanovac et Medvedja) qui ont connu il y a quelques mois des troubles, provoqués par des militants albanais se réclamant d’une Armée de libération de ces communes (UCPMB).
Président de la République : Aleksandar Vučić (Parti progressiste : droite national-conservatrice et pro-européenne ; soutenu par le Parti socialiste et les autres partis de la coalition au pouvoir), Premier ministre sortant, l’emporte dès le premier tour avec 55,7 % des voix, face à dix autres candidats. Président du gouvernement : Ana Brnabić
La République de Serbie est une république démocratique représentative parlementaire, où le Président de la République de Serbie est le chef de l’État et le Premier ministre est le chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement. Le pouvoir législatif est exercé conjointement par le gouvernement et par l’Assemblée nationale de la République de Serbie. Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif. Le système politique de la Serbie se caractérise par le multipartisme. Il existe actuellement 342 partis dans le pays.
La Serbie est officiellement neutre. En 2014, le président Nikolić a réaffirmé que la Serbie était attachée à sa politique de neutralité militaire.
Le climat de Serbie est continental dans le nord et méditerranéen sur la côte. Dans le nord, les hivers sont froids, et les étés sont chauds et humides. Le sud est sous l’influence méditerranéenne : les hivers sont doux et les étés chauds et secs.
À prévoir : En été, des vêtements légers et un imperméable. En hiver, optez pour des vêtements chauds et un manteau. La meilleure saison pour voyager en Serbie se situe entre juin et octobre.
Mieux vaut éviter l’hiver rigoureux de certaines régions montagneuses.
Belgrade : En janvier, de -3°C à 4°C En mars, de 1°C à 10°C En mai, de 11°C à 21°C En juillet, de 16°C à 28°C En septembre, de 12°C à 24°C En décembre, de 0°C 6°C
On constate un certain dépeuplement essentiellement dû à l’émigration et à un taux de fécondité très faible.
La composition ethnique des habitants de la République de Serbie est variée, ainsi, outre la population majoritaire composée des Serbes, en Serbie habitent également 40 autres nationalités. Tous les citoyens ont les mêmes droits et obligations et bénéficient d’une complète égalité de droits.
Les chrétiens orthodoxes représentent en Serbie plus de 90 % des croyants (sans le Kosovo). On date la conversion des Serbes entre 867 et 870, et c’est dans cette période que l’on constate une explosion des prénoms chrétiens parmi les Serbes sous le règne du souverain Mutimir qui lui portait encore un prénom slave. L’Orthodoxie, la foi droite (ou christianisme orthodoxe) descend en droite ligne des premières communautés chrétiennes fondées par les apôtres de Jésus dans les provinces orientales de l’Empire romain et comptant quelque 200 millions de fidèles. Elle est organisée en de nombreuses Églises territoriales (et non nationales) qui forment ensemble l’« Église orthodoxe » ou « Communion orthodoxe » fidèle à la théologie des sept conciles du premier millénaire chrétien et au droit canon qui en découle. Jusqu’au schisme de 1054, les Églises d’occident (Église catholique romaine comprise) aussi furent orthodoxes, c’est-à-dire conformes à la théologie et au droit canon des sept conciles du premier millénaire.
Il y a aussi une communauté musulmane d’environ 180 000 personnes principalement concentrée au Sandjak. L’identité des musulmans dans le Sandjak est divisée, certains se disent Bosniaques, d’autres Musulmans (nationalité) et certains partiellement comme Serbes ou Montenégrins.
La communauté catholique est représentée par la minorité hongroise 293 299 personnes du nord de la voïvodine.
Les premiers Juifs arrivèrent sur le territoire de l’actuelle République de Serbie à l’époque de l’Empire romain. Mais les communautés juives des Balkans ne prirent de l’importance qu’à la fin du xve siècle, lorsque les Juifs, fuyant l’Inquisition en Espagne et au Portugal, trouvèrent refuge dans les régions contrôlées par les Ottomans et notamment en Serbie, alors en grande partie sous domination turque. Les communautés s’y développèrent jusqu’à la Première Guerre mondiale, mais elles furent presque complètement anéanties dans l’Holocauste de la Seconde Guerre mondiale. La communauté juive de Serbie compte actuellement moins de 800 membres.
Le protestantisme est aussi présent en Serbie. Selon un recensement réalisé en 2002, la part de chrétiens protestants représente 1,1 % de la population. Le protestantisme est surtout présent chez les Slovaques et les Allemands de Voïvodine.
16 février : Fête nationale Serbie ; 08 mars : Journée internationale de la femme ; 29 avril : Vendredi Saint orthodoxe ; 01 mai : Fête du travail ; mai : Pâques orthodoxe ; 11 novembre : Anniversaire de 1918;
Jours Fériés Religieux : basés sur un calendrier religieux ces fêtes peuvent être modifiées en dernière minute. Certaines des personnes que vous pourriez vouloir rencontrer, pourraient faire partie de minorités religieuses si peu répandues dans le pays qu’aucun jour férié ou fête légale n’apparaît dans la liste ci-dessus. Par mesure de sécurité, veuillez vous en assurer, avant d’entreprendre un voyage d’affaires, un déplacement…
Les Serbes prennent très à cœur les grands moments de leur histoire. Même s’ils remontent à plusieurs siècles, ils suscitent des réactions tout aussi passionnées que s’ils s’étaient produits la veille. L’histoire est un sujet extrêmement polémique, et les points de vue sont très contrastés selon l’expérience propre et le passé de chacun.
Une succession d’invasions : L’histoire serbe fut marquée par des invasions dès l’époque où les Celtes supplantèrent les Illyriens, au IVe siècle av.-J.C. Les Romains leur succédèrent cent ans plus tard. Vinrent ensuite les Slaves au VIe siècle, les Turcs au XIVe siècle, et les Austro-hongrois à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Enfin, le pays fut brièvement occupé par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale.
La domination ottomane : Une brève période d’indépendance commença dès 1217 et connut son “âge d’or” avec le règne de l’empereur Stefan Dušan (1346-1355). Après la mort de ce dernier, la Serbie déclina. En 1389 eut lieu la bataille du Kosovo. Ce moment-clé marqua la victoire des Turcs et inaugura une période de 500 ans de domination islamique. Les premières révoltes furent réprimées mais, en 1815, un nouveau soulèvement déboucha sur une indépendance de facto. Celle-ci devint totale en 1878.
La terre des Slaves du Sud : Le 28 juin 1914, l’Autriche-Hongrie prit prétexte de l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand par un Serbe bosniaque pour envahir la Serbie. Ce fut l’événement inaugural de la Première Guerre mondiale. Près de 60% des hommes de Serbie y perdirent la vie. En 1918, la Croatie, la Slovénie, la Bosnie-Herzégovine, la Voïvodine, la Serbie et sa province du Kosovo, le Monténégro ainsi que la Macédoine furent rassemblés pour composer le royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Tous ces pays devinrent par la suite la Yougoslavie (terre des Slaves du Sud) en 1929. En mars 1941, suite à un coup d’État contre les pays de l’Axe, les Nazis bombardèrent Belgrade. Les Tchetniks royalistes et les Partisans communistes combattirent les Allemands et les Oustachis pronazis de Croatie. Mais ils finirent aussi par s’opposer entre eux et ce furent les Partisans, emmenés par Josip Broz Tito, qui l’emportèrent. En 1945, ils formèrent un gouvernement, abolirent la monarchie et proclamèrent une république fédérale incluant la Serbie, le Kosovo et la Voïvodine. Tito rompit avec Staline, son ancien allié, en 1948. En 1961, il fonda le Mouvement des non alignés. Au sein même de la Yougoslavie, les inégalités régionales croissantes et l’expansionnisme serbe en plein essor alimentèrent les exigences d’autonomie. La mort de Tito, en 1980, marqua au sein des républiques le début d’une montée des nationalismes jusque-là étouffés.
Une période troublée : Dès 1986, les nationalistes serbes adhérèrent au concept de la Grande Serbie. Selon cette idéologie, les Serbes de toutes les républiques yougoslaves ne devaient former qu’un seul État. Slobodan Milosevic, leader du Parti communiste serbe, s’appropria cette doctrine qui s’appuyait sur le supposé génocide serbe perpétré par les Albanais du Kosovo. Les événements conduisirent à l’abolition de l’indépendance du Kosovo en 1990. La Croatie, la Slovénie, la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine se séparèrent de la République fédérale, entraînant une série de conflits violents connus sous le nom de guerres de Yougoslavie. Terriblement complexes et sanglantes, ces guerres – la guerre de Slovénie (ou guerre des Dix jours), la guerre d’indépendance croate et la guerre de Bosnie – ne se déroulèrent pas seulement entre les forces séparatistes et l’Armée yougoslave à majorité serbe. Il y avait en effet également des lignes de fracture ethniques et religieuses. Des atrocités furent commises dans chaque camp, mais la plus emblématique de par sa sauvagerie reste sans doute le massacre de Srebrenica. Huit mille hommes et adolescents bosniaques (Bosniens musulmans) furent assassinés par des unités de l’Armée de la République serbe de Bosnie (Vojska Republike Srpske ou VRS) sous le commandement de Ratko Mladic et du président de la République serbe, Radovan Karadzic. Camps de viol, nettoyage ethnique et autres actes de barbarie clouèrent la Serbie au pilori international. En avril 1992, les républiques de Serbie et du Monténégro constituèrent une “troisième” fédération yougoslave sans clause d’autonomie pour le Kosovo, en dépit du fait qu’il était peuplé majoritairement d’Albanais. Une flambée de violences eut lieu en janvier 1998. En mars 1999, les pourparlers pour la paix échouèrent lorsque la Serbie rejeta les accords de Rambouillet négociés entre autres par les États-Unis. En réponse à la résistance organisée au Kosovo, les forces serbes tentèrent de vider le pays de sa population albanaise. Des centaines de milliers d’Albanais durent fuir en Macédoine et en Albanie, suite à quoi les États-Unis et l’OTAN procédèrent à une campagne de bombardements qui dura 78 jours. Le 12 juin 1999, les forces serbes se retirèrent du Kosovo.
Vers l’Europe : Lors des élections présidentielles de l’an 2000, les partis d’opposition emmenés par Vojislav Koštunica se proclamèrent vainqueurs, un résultat contesté par Milosevic. Des partisans de l’opposition affluèrent alors des quatre coins de Serbie jusqu’à Belgrade et investirent le Parlement. Lorsque la Russie reconnut la victoire de Koštunica, Milosevic n’eut d’autre choix que de s’incliner. Koštunica restaura les liens du pays avec l’Europe, reconnut les atrocités commises par les Yougoslaves au Kosovo et rejoignit les Nations unies. En avril 2001, Milosevic fut arrêté et extradé vers le Tribunal pénal international de La Haye afin d’y être jugé pour crimes de guerre. En avril 2002, la communauté d’États de Serbie-et-Monténégro, née d’un compromis, remplaça la Yougoslavie. Mais en 2003, le Premier ministre réformiste Zoran Ðinđić, qui avait aidé à l’extradition de Milosevic à La Haye, fut assassiné. En juin 2004, la Serbie trouva un nouveau président pro-européen en la personne de Boris Tadić. Le 11 mars 2006, Milosevic fut retrouvé mort dans sa cellule. Au mois de mai, 55% des Monténégrins votèrent en faveur de l’indépendance vis-à-vis de la Serbie. En février 2008, le Kosovo proclama son indépendance, événement que la Serbie considéra comme illégal. Plus tard cette même année, Karadzic fut arrêté pour crimes de guerre au terme de 12 années de fuite. Quant à Mladic, il fut finalement appréhendé en 2011. Boris Tadić perdit les élections de 2012 au profit de Tomislav Nikolić, ancien membre du Parti radical serbe, une formation d’extrême-droite. La Serbie est officiellement candidate à l’entrée dans l’UE, mais on ne sait encore comment le Kosovo – et Nikolić – réagiront face à ces aspirations.a