Saint-Marin, en forme longue la Sérénissime République de Saint-Marin ou République de Saint-Marin, en italien San Marino et SerenissimaRepubblica di San Marino et Repubblica di San Marino, est le troisième plus petit État d’Europe, après le Vatican et Monaco, et le cinquième au monde, après ces deux mêmes États, Nauru et les Tuvalu. C’est aussi la plus ancienne république au monde, avec un système constitutionnel qui remonte au XVIe siècle. Il est considéré comme un micro-État.
La république de Saint-Marin (officiellement: Repubblica di San Marino, mais aussi Serenissima Repubblica di San Marino) est un très petit État de 61 km² , soit l’équivalent de l’île de Guernesey dans la Manche. Saint-Marin est 6,7 fois moins grand que la principauté d’Andorre (mais la principauté de Monaco est encore plus petite avec 2,5 km²). Situé en Europe méridionale, la petite république est entièrement enclavée dans les provinces italiennes d’Émilie-Romagne ou « Emilia Romagna » (n° 8) et des Marches ou « Marche » (n° 11).
La république de Saint-Marin constitue en principe un État souverain au même titre de la République italienne ou la République française. Ce serait la plus ancienne république libre du monde: elle daterait, selon la légende, de l’an 301. Sa constitution, qui date de 1600, est la plus ancienne Constitution encore en vigueur de nos jours.
Le pouvoir exécutif est exercé par le Congrès d’État (« Congresso di Stato »), dirigé par deux capitaines-régents (« Capitani Reggenti ») élus pour un mandat de six mois. Ces derniers sont concurremment chefs de l’État et dirigent le Congrès d’État: leurs mandats vont du 1er avril au 1er octobre et vice-versa. Le pouvoir législatif est dévolu au Grand Conseil général (« Consiglio Grande e Generale »): dont les 60 membres sont élus par les citoyens tous les cinq ans. Il existe aussi le Conseil des Douze (« Consiglio dei XII »), la plus haute instance judiciaire de la République, dont les membres sont désignés par le Grand Conseil général pour toute la durée de la législature.
La république de Saint-Marin est membre de l’Organisation des Nations unies, de l’UNESCO, du Conseil de l’Europe, du Fonds monétaire international, de l’Organisation mondiale de la santé, etc.
La population saint-marinaise s’élevait en février 2015 à 32 793 habitants. Elle se compose à 83,1 % de Saint-marinais de souche et à 12 % d’Italiens. Près de 13 000 ressortissants de Saint-Marin vivent par ailleurs à l’étranger. Le pays, en raison de sa taille réduite, a une forte densité de population, de l’ordre de 475 habitants par km2. Le taux de natalité atteint 10,3 ‰ tandis que le taux de mortalité n’est que de 8 ‰, ce qui fait que la population connaît toujours un accroissement naturel positif.
La capitale, Saint-Marin, ne compte que 4 079 habitants : la population se concentre en effet davantage dans les deux castelli de Serravalle, avec 10 733 habitants, et de Borgo Maggiore, avec 6 741 habitants. Suivent, après la capitale, Domagnano (3 393 hab.), Fiorentino (2 530 hab.), Acquaviva (2 119 hab.) et Faetano (1 176 hab.). Les autres castelli sont plutôt des villages ruraux : c’est le cas de Chiesanuova (1112 hab.) et de Montegiardino (915 hab.)
La langue officielle de Saint-Marin est l’italien. Du fait de la forte affluence touristique dans la région, presque tous les habitants peuvent cependant s’exprimer couramment dans une autre langue, le plus souvent en anglais, en allemand ou en français.
Le romagnol, un dialecte du nord-italien, est en outre assez répandu à Saint-Marin, en particulier chez les personnes les plus âgées.
92,3 % de la population est de confession catholique et seuls 3 % des habitants se déclarent sans religion. Cette prédominance de l’Église catholique romaine se retrouve dans le paysage architectural de la République, qui compte plusieurs églises, ainsi qu’une basilique monumentale. Le territoire de la République dépend du diocèse de San Marino-Montefeltro dont la juridiction s’étend sur une partie des provinces italiennes voisines.
La république de Saint-Marin semble un cas unique de survivance à travers les siècles de l’une de ces communes médiévales qui ont fleuri en Italie, mais Saint-Marin a échappé à l’unification italienne. C’est aujourd’hui un État souverain, tant en matière administrative que juridique et diplomatique. La Constitution qui régit la république de Saint-Marin daterait de 1600. Le pouvoir exécutif est exercé par le Conseil d’État, divisé en 10 ministères; celui-ci est présidé par deux capitaines-régents élus tous les six mois. Le pouvoir législatif est dévolu à un Grand Conseil de 60 membres élus tous les cinq ans au suffrage universel. Saint-Marin est divisé en neuf collectivités locales dont chacune a son propre conseil local (Giunta di Castello), chargé des questions administratives relatives à la collectivité locale.
On attribue la fondation de la république de Saint-Marin à Marino (« Marin »). La légende raconte que saint Marin, un ancien tailleur de pierre originaire de l’île de Rab en Dalmatie, fonda une communauté de chrétiens sur le mont Titano (« Titan »), en 301, pour échapper aux persécutions de l’empereur Dioclétien. Saint Marin se retira avec saint Léon dans la montagne proche de Rimini et devint ermite. Il fut nommé diacre par l’évêque de Rimini et serait mort en 395 (très vieux!). On ignore dans quelle mesure la légende dit vrai, mais il existe bel et bien un monastère juché sur le mont Titano (739 mètres).
La petite communauté chrétienne fondée par saint Marin se fortifia au Moyen Âge afin de se protéger des attaques des Hongrois, des Sarrasins et des Normands. Puis, en raison de sa relative inaccessibilité et de sa pauvreté, la région est parvenue, avec quelques brèves interruptions, à préserver son indépendance qui fut respectée. La république de Saint-Marin fut occupée militairement deux fois, mais pour quelques mois seulement: en 1503 par Cesare Borgia, dit le Valentin, et en 1739 par le cardinal Giulio Alberoni.
Saint-Marin établit ses statuts communaux et prit le nom de «république» en octobre 1600, ce qui constituerait la plus ancienne Constitution écrite encore en vigueur. La petite république parvint, contre vents et marées, à résister aux envahisseurs et resta un «havre de paix». En 1797, Napoléon proposa à la république d’agrandir son territoire, mais les citoyens refusèrent son offre et, en 1815, le Congrès de Vienne reconnut l’intégrité des frontières de Saint-Marin. L’indépendance de la petite république fut garantie par un traité d’amitié avec l’Italie, qui fut signé le 22 mars 1862, puis révisé en 1939 et en 1971, date à laquelle Saint-Marin forma une union douanière avec l’Italie.