Peuple latin au milieu d’une enclave slave, les roumains se meuvent entre les Carpathes et la Mer Noire. Des montagnes recouvertes de denses forêts – où les chênes et les sapins sont rois -, des plaines riches en blé, des rivières poissonneuses et un Delta du Danube classé « réserve naturelle » forment l’espace où vivent vingt trois millions de roumains. Des traditions millénaires et un folklore haut en couleurs sont leurs plus marquants atouts
La Roumanie est un pays au Sud-Est de l’Europe. Il est bordé par la Hongrie, l’Ukraine, la Moldavie, la Bulgarie, la Serbie et Monténégro, et la mer Noire.
La Roumanie est considérée comme une île de latinité dans un océan slave. Le nom du pays tire son étymologie de Rome, l’ancienne capitale de l’Empire romain.
Pendant longtemps, le mot Romania a désigné toute la partie orientale de l’Empire Romain. Longtemps dominé par les Empires ottoman et russe puis par les Habsbourg, la Roumanie est devenue indépendante en 1878. Après la Seconde Guerre mondiale, la monarchie a été remplacée par une République populaire démocratique dirigée à partir de 1989.
Plus d’un quart de la population roumaine peut comprendre et parler le français- en partie grâce à l’héritage latin commun aux deux langues. La Roumanie est donc considérée un pays francophile, si ce n’est francophone.
Le 13 avril 2005 le Parlement européen a donné son feu vert à l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne au 1er janvier 2007, avec 497 voix pour, 93 contre et 79 abstentions.
Capitale : Bucarest.
Villes principales : Brasov, Constanta, Timisoara, Iasi, Cluj-Napoca, Galati, Craiova, Braila, Ploiesti, Oradea, Arad, Sibiu. Point culminant : Moldoveaunul 2 543 m. Pays voisins : Hongrie, Ukraine, Moldavie, Serbie et Monténégro, Bulgarie.
Superficie : 237 499 km².
Située dans le centre-est du continent européen, au nord-est des Balkans, la Roumanie occupe la plus grande partie du bassin inférieur du Danube et les régions montagneuses du bassin moyen du même fleuve. Le pays s’étale sur les deux versants des Carpates, qui forment la barrière naturelle entre les deux bassins du Danube. Il débouche, à l’est, sur la Mer Noire.
Statut : République parlementaire. Chef de l’État : Klaus Iohannis. Premier ministre : Mihai Tudose
Le Président de la République est élu pour 4 ans. Le parlement, élu pour 4 ans au suffrage universel, est composé de deux Chambres : la Chambre des députés et le Sénat.
Vie politique
Klaus Iohannis, porté au pouvoir par le PNL (parti pro-européen de centre-droit), a été investi à la présidence de la Roumanie le 21 décembre 2014. L’élection en novembre 2014 de ce membre de la minorité allemande a surpris, alors que les sondages donnaient pour favori le premier ministre d’alors, Victor Ponta (PSD, affilié au PSE), et a révélé un désir de changement d’une partie de la société roumaine en faveur de l’Etat de droit. Le président Iohannis a dû toutefois cohabiter près d’un an avec M. Ponta et sa majorité parlementaire, jusqu’à la démission de ce dernier, le 4 novembre 2015, suite au mouvement de protestation contre la corruption provoqué par un tragique fait divers (incendie de la discothèque Colectiv).
Le président Iohannis a alors chargé une personnalité indépendante, l’ancien commissaire européen Dacian Cioloș, de former un gouvernement d’experts pour mener le pays jusqu’au terme normal des élections législatives, fin 2016. Ce gouvernement a été approuvé le 17 novembre 2015 par le Parlement sur le fondement d’un programme de réformes prioritaires (lutte contre la corruption, réforme de l’Etat, stabilité économique, éducation, santé), dont il a posé les bases durant son année d’exercice du pouvoir.
Les législatives du 11 décembre 2016 ont ramené au pouvoir le PSD qui, avec son allié libéral ALDE, est assuré d’une majorité dans les deux chambres du Parlement (174 sièges sur les 329 de la Chambre des députés et 76 sur les 136 du Sénat). Cette coalition semble pouvoir compter au besoin sur un soutien du parti de la minorité hongroise (UDMR, 21 députés, 9 sénateurs). Les formations de droite (PNL et PMP) et le parti issu de la société civile (Union « Sauvez la Roumanie » / USR) forment l’opposition.
Investi le 4 janvier 2017, le gouvernement de Sorin Grindeanu a créé la polémique en adoptant dès le 31 janvier une réforme contestée de la justice, restreignant sensiblement les moyens des magistrats dans la lutte contre la corruption. Un mouvement de protestation, soutenu par le président Iohannis et les principales instances judiciaires, s’est développé à travers tout le pays et a atteint une ampleur inégalée depuis 1989 (jusqu’à 600.000 participants le 5 février). Face à ces réactions, le gouvernement a fait des gestes de compromis (abrogation des textes contestés le 5 février, démission le 9 février du ministre de la Justice, remaniement partiel le 23 février), qui ont permis un retour au calme.
Suite à des divergences internes apparues au sein même des partis de la coalition, en particulier le Parti social-démocrate de Liviu Dragnea (président de la Chambre des députés), le gouvernement Grindeanu a été renversé le 21 juin 2017 par une motion de censure. Un nouveau gouvernement a été investi le 29 juin, sous la direction de M. Mihai Tudose, qui détenait auparavant le portefeuille de l’Économie. La société civile reste plus que jamais vigilante sur l’action du gouvernement et du Parlement, alors que vient d’être présenté un nouveau projet de loi sur le statut des magistrats, tendant à accroître le rôle du pouvoir exécutif sur leurs carrières.
Un projet de référendum d’initiative populaire (3 millions de signatures) visant à inscrire dans la Constitution une définition exclusivement hétérosexuelle du mariage est en cours d’examen au Parlement, étape préalable à son organisation. Il est activement soutenu par l’homme fort de la coalition au pouvoir, Liviu Dragnea, et par l’Eglise orthodoxe roumaine.
Prochaines échéances électorales : présidentielles prévues fin 2019, élections locales à l’été 2020.
Le climat est de type continental. L’hiver est long, rigoureux, mais sain (froid sec) avec un fort enneigement, notamment sur toute la zone carpatique. Le printemps et l’automne sont très agréables mais courts, avec d’importants écarts de température entre le jour et la nuit. Les précipitations sont peu abondantes, le printemps et le début de l’été sont les périodes les plus pluvieuses. Ponctuellement, des tempêtes de pluie printanières détruisent les cultures.
Après 1945, la deuxième guerre mondiale, il n’y a pas de baby-boom et la natalité décroit abruptement. La rapide urbanisation, la méfiance de la population face au régime, les études plus longues et l’émancipation des femmes, qui commencent à travailler en grand nombre – tous ces facteurs contribuent à la diminution de la natalité, en Roumanie et tous les pays du bloc communistes.
Face à cette chute, le président Nicolae Ceaușescu fait voter un décret interdisant l’avortement sur demande, en 1967. La natalité double, puis la résistance de la population la fait descendre lentement. Les générations nées après le décret s’appellent decretzei. Le décret est aboli en 1989, avec la chute du communisme. Depuis, la natalité en Roumanie (comme dans les autres pays de l’Europe de l’Est) n’arrive pas à dépasser la mortalité. La population a chuté de deux millions entre 1990 et 2010 à cause de l’émigration et de la natalité réduite.
Croissance de la population: -0.4%
Roumain (langue officielle), hongrois en Transylvanie, romani. Le roumain est la seule langue d’origine latine parlée en Europe orientale. Elle est d’ailleurs beaucoup plus proche du latin classique que le français, l’italien, l’espagnol ou le portugais par exemple. Elle a aussi été influencée au fil des siècles par les langues slaves voisines (polonais, bulgare et serbe, notamment). Le roumain écrit est assez cohérent du point de vue phonétique, et proche de la prononciation du français.
La majorité de la population roumaine (86,8%) est de confession orthodoxe. Le reste de la population se répartit essentiellement entre protestants (7,5%), catholiques (4,7%), musulmans (0,4%) et juifs (14 000).
1 Janvier : Jour de l’an (Anul nou) 2 Janvier : Jour de l’an (Anul nou) 29 Avril : Lundi de Pâques orthodoxe 1 Mai : Fête du Travail (Ziua muncii) 1 Mai : Pâques orthodoxe 16 Mai : Lundi de Pentecôte (Rusaliile) 15 Août : Assomption de Marie (Adormirea Maicii Domnului) 1 Décembre : Jour de l’Union (Ziua Naţională, Ziua Marii Uniri) 25 Décembre : Noël (Crăciunul) 26 Décembre : Le lendemain de Noël (Crăciunul)
1er siècle av. J.-C. : Le roi dace Burebista fonde un État fort pour résister à la menace romaine. 106 : Trajan conquiert la Dacie (qui couvre l’actuel territoire de la Roumanie), qui devient une province romaine. 271 : Les légions romaines se retirent au sud du Danube. Rome n’aura gouverné la contrée que pendant 175 ans, mais son empreinte perdurera. Xe siècle : Constitution de petits États roumains. Ils formeront les principautés de Transylvanie, puis de Valachie et de Moldavie. XIe siècle : Les Hongrois (Magyars) conquièrent la Transylvanie. XIVe-XVIe siècle : Création de la Valachie et de la Moldavie, qui s’émancipent de la tutelle hongroise et luttent contre l’expansion ottomane. Vlad Ţepeş, prince de Valachie surnommé Vlad l’Empaleur en raison de sa cruauté envers l’ennemi turc, devient un héros. Il inspirera plus tard le personnage de Dracula. Les Ottomans parviennent finalement à imposer un tribut à la Valachie (1386) et à la Moldavie (1455), et à vassaliser la Transylvanie (1526). 1600 : Le prince de Valachie, Michel le Brave (Mihai Viteazul), réunit les trois principautés roumaines sous son autorité, avant d’être renversé et exécuté. 1691 : La Transylvanie est annexée par les Habsbourg. 1711 : Les Turcs durcissent le régime qu’ils imposent à la Moldavie et à la Valachie. 1775 : Annexion de la Bucovine (nord de la Moldavie) par l’Empire austro-hongrois. 1812 : Le traité de Bucarest octroie la Bessarabie (est de la Moldavie) à la Russie. 1829-1856 : La Moldavie et la Valachie sont soumises à un double protectorat ottoman et russe, tandis que la Transylvanie, asservie par l’Autriche-Hongrie, subit une « magyarisation » forcée. 1859 : Le prince Alexandru Ioan Cuza (Alexandre-Jean Ier) unit la Moldavie et la Valachie. 1866 : Le nouvel État prend le nom de Roumanie. 1881 : Carol Ier devient roi de Roumanie. 1916 : Le successeur de Carol Ier, Ferdinand Ier, engage la Roumanie dans la Première Guerre mondiale aux côtés des Alliés. L’Allemagne occupe le pays. 1919-1920 : La Dobroudja, la Bessarabie, la Bucovine, la Transylvanie et le Banat sont rattachés à la Roumanie. 1935 : Le mouvement fasciste dirigé par la « Garde de Fer » de Corneliu Codreanu parvient à dominer la scène politique. 1938 : Face à la montée de l’extrémisme, le roi Carol II dissout les partis politiques, y compris la Garde de Fer, qu’il a pourtant soutenue jusqu’en 1937. 1940 : La Russie annexe la Bessarabie et la Bucovine du Nord ; la Hongrie récupère le nord de la Transylvanie et la Bulgarie la Dobroudja méridionale. La perte de ces territoires entraîne un vaste mouvement de protestation populaire. Le maréchal Ion Antonescu, chargé par le roi de rétablir l’ordre, force ce dernier à abdiquer en faveur de son fils Michel, et impose une dictature fasciste. 1941 : La Roumanie entre en guerre contre l’Union soviétique aux côtés de l’Allemagne nazie. 1944 : Antonescu est renversé ; un armistice est signé avec l’URSS. 1947 : Abdication du roi Michel et proclamation de la République populaire de Roumanie. Sous l’influence soviétique, le régime fait régner la terreur. Les intellectuels et les dissidents sont emprisonnés dans des camps de travail. 1965-1968 : Nicolae Ceauşescu devient secrétaire général du Parti communiste roumain (1965), puis président du Conseil d’État (1967). Sa condamnation de l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie (1968) lui vaut les bonnes grâces de l’Occident. 1974 : Président de la République, Ceauşescu poursuit la répression politique, tandis que le pays se débat avec des difficultés économiques et sociales. 1985 : Le « programme de systématisation du territoire » (qui aboutit à la destruction de milliers de villages) s’accompagne de grands projets mégalomanes qui sont autant d’échecs, comme le canal Danube-mer Noire, surnommé le « canal de la mort ». 1987-1989 : Après les émeutes ouvrières de Braşov (1987), l’insurrection, partie de l’église de Timişoara, éclate en décembre 1989. Le régime est renversé, Ceauşescu et son épouse sont arrêtés et exécutés le jour de Noël. 1990 : Le Front de salut national, parti néocommuniste dirigé par Ion Iliescu, remporte les premières élections libres. Iliescu est élu président de la nouvelle république de Roumanie. 1996 : Iliescu doit s’incliner devant l’opposition démocratique qui remporte les législatives. Emil Constantinescu, chef de la Convention démocratique roumaine, lui succède à la présidence de la République. Décembre 2000 : Constantinescu refuse de se présenter à l’élection présidentielle, qu’il qualifie de “mafieuse”. Entre Iliescu et son rival d’extrême droite Corneliu Vadim Tudor, les électeurs roumains choisissent le premier : Iliescu est réélu à la tête de l’État. 2004 : La Roumanie rejoint l’OTAN. Traian Băsescu est élu président de la République. 2007 : Le 1er janvier, aux côtés de la Bulgarie, la Roumanie fait son entrée au sein de l’Union européenne. 2009 : Traian Băsescu est réélu de justesse aux élections présidentielles, sur fond de grave crise économique, sociale et politique. 2011 : La Roumanie et la Bulgarie souhaitent appartenir à l’espace Schengen. En novembre, les Pays-bas s’y opposaient toujours, craignant l’afflux d’immigrés clandestins. La Finlande, quant à elle, a fini par se ranger à la proposition franco-allemande d’ouvrir progressivement les frontières. 2012 : D’importantes manifestations ont lieu à partir de janvier, en réaction à un projet de réforme du système de santé. Un référendum sur la destitution du président Traian Băsescu a lieu le 29 juillet 2012 suite à un conflit entre le président et le premier ministre Victor Ponta. Une trop faible participation invalide le référendum.