Histoire d’une île – la Réunion
1512 : Le navigateur portugais Pedro de Mascarenhas découvre l’archipel composé des actuelles îles de la Réunion, de Maurice et de Rodrigues.
1646 : Des Français bannis sont alors déportés à la Réunion – alors déserte – une douzaine de mutins de leur colonie voisine de Madagascar. Un navire les découvre vivants et plutôt satisfaits de leur sort trois ans plus tard, ce qui pousse la couronne de France à revendiquer officiellement l’île, rebaptisée Bourbon.
1685 : Peuplée de 260 colons, Bourbon est un repaire pour les pirates. La Compagnie française des Indes Orientales décide de mettre fin à leurs commerces illicites et prend le contrôle effectif de l’île.
1715 : Le café, introduit par la Compagnie Française des Indes Orientales, est la principale production de l’île. Les premiers plants de céréales, épices et coton sont importés quelques années plus tard. Ces cultures, qui exigent un travail intensif, sont à l’origine de la traite vers l’île Bourbon d’esclaves malgaches et africains.
1810 : Les Anglais s’emparent de l’île, sur laquelle ils introduisent la canne à sucre, qui ne tarde pas à supplanter les autres cultures. La Réunion (ainsi baptisée depuis la Révolution) est rétrocédée à la France cinq années plus tard.
1848 : Suite à l’abolition de l’esclavage, les riches familles de planteurs font venir sur l’île de larges contingents de travailleurs sous contrat, des Indiens notamment. L’âge d’or du commerce et de développement de l’île dure jusqu’à 1870. Par la suite, la concurrence de la canne à sucre des Caraïbes, de la betterave et l’ouverture du canal de Suez (qui court-circuite la Réunion sur les routes maritimes) portent autant de coups fatals à son économie.
1914/1945 : L’industrie sucrière connaît un regain au lendemain de la Première Guerre mondiale. Bref répit : la Seconde Guerre mondiale impose à l’île un sévère blocus.
1946 : Le passage du statut de colonie à celui de département d’outre-mer (DOM) vient au secours de l’économie réunionnaise. L’île gagne une quasi-égalité avec la métropole en termes politiques et sociaux et se libère de la dynamique selon laquelle une colonie doit rapporter davantage à la métropole qu’elle ne lui coûte.
1997 : Une éruption du Piton de la Fournaise voit des coulées de lave atteindre la route nationale près de Sainte-Rose.
1987 : Le cyclone Clotilde cause plusieurs millions de francs de dégâts sur l’île.
1991 : Des émeutes anti-gouvernementales font 10 morts à Saint-Denis. Si la saisie des émetteurs d’une chaîne de télévision privée – Télé Free Dom – met le feu au poudre, ces événements révèlent le mécontentement d’une part de la population de cette île qui compte l’un des plus forts taux de chômage de France.
1997 : C’est au tour des fonctionnaires de faire connaître leur grogne. Ils s’indignent d’un projet de loi visant à réduire les avantages salariaux des futurs fonctionnaires en exercice sur l’île.
1998 : Le Piton de la Fournaise entre dans l’une des phases éruptives les plus longues de son histoire. La colère du volcan ne fait heureusement pas de victimes.
2000 : La Loi d’orientation pour l’outre-mer (LOUM), qui institue dans les DOM un « congrès » aux pouvoirs limités, comprend de nouvelles aides à l’emploi dans un département où le taux de chômage est de 37%. La clause portant sur la création d’un second département dans le Sud de l’île, souhaitée par les élus de gauche, est retirée in extremis avant le vote de la loi.
2001 : En visite à la Réunion, le Premier ministre Lionel Jospin annonce que la division de l’île en deux départements sera mise en œuvre dans l’année, mais la perte par la gauche de plusieurs mairies importantes aux élections municipales contrarie son souhait.
2002 : Le cyclone Dina provoque de sérieux dégâts sur l’île tandis que le Piton de la Fournaise poursuit ses coulées de lave.
2006 : L’épidémie de Chikungunya touche 150 000 personnes, avant de connaître une baisse significative. Le tourisme est durement touché.
2007 : En avril, le Piton de la Fournaise connaît une éruption historique au cours de laquelle le cratère de Dolomieu s’effondre de 300 m.
2008 : L’île connait à nouveau une catastrophe naturelle avec le passage au mois de février du cyclone Gamède. Suite aux élections municipales, les quatre plus grandes villes tombent à gauche, dont le chef-lieu, Saint-Denis.
2011 : L’Île connait une crise requin avec une forte recrudescence des requins bouledogue et tigre qui pullulent les côtes réunionnaise dû a des changement environnementaux (réserve marine, ferme aquacole, rejet d’eaux usées, appatage à la côte par les plongeurs, commercialisation arrêtée…). L’île subit 17 attaques graves entre 2011 et 2015 dont 7 mortelles.
2015 : Installation de 626 mètres de filets anti-requin linéaires pour 84 000 mètres carrés de surface protégée à Boucan Canot, assurant ainsi une sécurisation des activités nautiques 320 jours par an.
31 juillet 2015 : Éruption du Piton de la Fournaise du 31/07/2015 – 01/08/2015