Atouts stratégiques
Flux & IDE en milliards $
- 2002: 8,49
- 2003: 2,02
- 2004: 4,97
- 2005: 11,60
- 2006: 5,52
- 2007: 10,60
- 2008: 6,57
- 2009: 2,86
- 2010: 6,11
- 2011: 2,24
- 2012: 7,97
- 2013: 5,01
Economie
La République Tchèque a renoué avec la croissance
Plus de dix ans après l’adhésion à l’Union européenne, la République tchèque est pleinement intégrée à l’économie européenne et mondiale. Grâce à une forte croissance depuis 2005, la convergence vers la moyenne européenne s’était accélérée – le PIB/hab. tchèque représentant 84% de la moyenne communautaire – bien que de manière inégale : encore en retrait dans les régions, elle est largement dépassée à Prague dont le niveau de développement est bien supérieur (173%) à la moyenne de l’UE.
Petite économie ouverte, et dépendante de ses principaux partenaires commerciaux européens (83,4% des exportations et 65,6% des importations en 2015), notamment l’Allemagne, la République tchèque a, à l’occasion de la crise, pensé à diversifier la structure de son tissu économique et les débouchés de ses exportations. Ainsi, le gouvernement a adopté en 2011 une stratégie pour l’amélioration de la compétitivité, assortie d’une stratégie export 2012-2020 en direction des marchés émergents en forte croissance. En dépit des efforts réalisés, la dépendance commerciale à l’encontre de l’UE a eu tendance depuis 2013 à se renforcer, un amendement à ladite stratégie étant en cours d’élaboration. L’industrie tchèque, représente plus de 30% du PIB. Elle est bien intégrée dans la structure de production des firmes allemandes et bénéficie de l’implantation de larges structures étrangères produisant pour l’ensemble des marchés européens et mondiaux, notamment automobiles.
En récession sur six trimestres consécutifs depuis fin 2011, l’économie tchèque a rebondi à partir du 2ème semestre 2013 pour atteindre une croissance de 2% en 2014. Les prévisions publiées par le FMI, la Commission européenne, le ministère des finances et la banque centrale tchèque (CNB) confirment ce retour à la dynamique de croissance avoisinant 4,5% et 2,5% pour 2015 et 2016. Ces estimations sont confortées par les résultats du 1er semestre 2015 (+4,2% en glissement annuel), confirmés au 3e trimestre (+4,7%). Si les exportations ont traditionnellement été, par le passé, le principal moteur de la croissance tchèque, leur contribution nette sera négative en 2015 (-0,1point de pourcentage), voire en 2016. Le relai est assuré par une reprise de la consommation domestique (baisse du chômage, hausse des salaires, ainsi que des investissements publics et privés) soutenue par une orientation pro-cyclique de la politique budgétaire. Cette tendance devrait se poursuivre en 2016, quoique dans une moindre mesure, en raison du caractère ponctuel de nombreux facteurs tels que le très faible niveau d’inflation (-0,3%), la consommation accélérée des fonds européens à la fin de la période budgétaire 2007-2013 et une politique budgétaire moins expansive,. Le taux de chômage (en baisse et autour de 5,2% en 2015), inférieur à la moyenne de l’UE, cache de fortes disparités régionales.
La correction du déficit public a donné de nouvelles marges de manœuvre aux autorités
Au plan budgétaire, le déficit, qui a été ramené de -5,8% du PIB en 2009 à -2% en 2014, devrait être maintenu sous les 3% du PIB malgré une politique budgétaire 2014-2016 en rupture avec la politique de consolidation de l’ancienne majorité. L’orientation pro-cyclique de la politique budgétaire se traduit par la hausse des salaires dans la fonction publique (+2,9% et +4,2% en 2014 et 2015), l’embauche de nombreux fonctionnaires, l’introduction d’un taux réduit de TVA sur certains produits, la ré-indexation des retraites, une meilleure couverture des dépenses maladie, et une forte reprise de l’investissement public, après des années de contraction. Cette tendance tient également à la volonté de tirer parti du reliquat non consommé des fonds européens 2007-2013, en relançant des projets d’infrastructures. Aussi en 2015 les dépenses publiques ont bondi de 7,1%, dont +58% pour les seuls investissements.
En dépit de cette orientation, qui devrait induire en 2015 une détérioration sensible du solde structurel à -1,9% du PIB, le déficit des administrations publiques devrait rester dans la limite de 1,9% du PIB, compte tenu de meilleures recettes fiscales dont la collecte de la TVA (+2,8% en glissement annuel par rapport au dernier trimestre 2014) et de l’impôt sur les sociétés (+11,4%), en liaison avec la priorité donnée par le ministère des finances à la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales. Pour l’ensemble de l’année 2015, les recettes ont progressé de 9%, imputables aux transferts européens (+40%) et aux recettes fiscales (+5,1%). Enfin l’émission d’obligations à taux négatif depuis juillet 2015 permet de réduire significativement le poids de la dette. La dette publique, qui atteignait 45,7% du PIB en 2013, a fortement baissé en 2014 à 42,7% du PIB pour se stabiliser en 2015 autour de 40,9% du PIB. Elle devrait atteindre 40,2% du PIB en 2018.
Le changement le plus notable en matière de politique macro-économique a été l’intervention sur le marché des changes, le 7 novembre 2013, de la CNB afin d’affaiblir la couronne et contribuer à endiguer le ralentissement de l’inflation. Celle-ci, qui avait atteint 1,4% en 2013, s’est limitée à 0,4% en 2014 puis 0,3% en 2015, sous l’effet combinée de la baisse des prix administrés, de la faible inflation importée en provenance de la zone euro et de la contraction des prix du pétrole. L’objectif cible d’inflation de la banque centrale autour des 2% ne devrait pas être atteint avant 2017-2018, confirmant ainsi qu’elle n’entend pas modifier son approche en termes de politique monétaire avant la fin 2016 ou début 2017. Fidèle à sa résolution, l’institution d’émission est intervenue plusieurs fois depuis juillet 2015, à hauteur de 7,46 Mds €, afin de conserver le taux plancher de 27 CZK pour 1 EUR, ses réserves de change avoisinant désormais 35% du PIB. La gestion de la sortie du cours plancher EUR/CZK constituera un défi pour la banque centrale en 2016-2017, dans un contexte de reprise du crédit, imputable à environnement de confiance retrouvée et à des conditions de crédits assouplies.
Un système bancaire solide et résilient
Les capitaux étrangers contrôlent la majeure partie du secteur bancaire tchèque (36 établissements sur 44), notamment grâce à des banques de l’Union européenne : les trois plus grands établissements de la place sont en effet la propriété de grands groupes européens, Erste (Autriche), KBC (Belgique) et Société Générale (France). Ces trois banques représentent plus de la moitié du total des actifs du secteur et présentent des ratios de solvabilité élevés, qui ont encore été renforcés par la CNB. Le secteur bancaire, extrêmement liquide et largement contrôlé par des banques étrangères, fait preuve de résilience face à des chocs éventuels et respecte des ratios de capitalisation élevés. Cette résilience du système bancaire tchèque est attestée par les résultats des stress tests réalisés régulièrement par la banque centrale, dont les derniers ont été publiés en décembre 2014.
Dans ce contexte, les grandes agences spécialisées n’ont pas fait évoluer leurs notations de la République Tchèque, demeurées stables depuis 2011. L’agence Fitch a confirmé en octobre 2015 la notation souveraine de la République tchèque à A+, avec une perspective stable. Elle relève notamment la solidité du cadre des politiques macroéconomiques, le faible endettement du secteur privé ainsi que des administrations publiques, la forte résilience du marché du travail et la stabilité du secteur bancaire. Standard & Poor’s a pour sa part confirmé en janvier 2015 sa notation de la République tchèque, AA- avec une perspective stable. L’agence estime que l’ajustement des politiques budgétaire et monétaire parviendra à compenser la détérioration à long terme de la zone euro, anticipant une croissance moyenne du PIB de 2,6% pour la période 2015-2018. Moody’s pour sa part a également confirmé en juillet 2015 le A1 de la République tchèque en précisant que les incertitudes liées à l’environnement politique domestique pouvait constituer un risque.
Repères économiques
PIB (2014) : 154,9 milliards €
PIB/hab (2014) : 14.500 €
Salaire minimum : 310 € (salaire mensuel brut moyen : 907 €, France 2.567 €)
Taux de croissance (2015) : 2,2 % Taux de chômage (2015) : 6,7%
Taux d’inflation (2015) : 1,6 %
Déficit public (2015) : 2,9 % du PIB
Dette publique (2015) : 52,3 % du PIB
Balance commerciale (2013) : + 13,6 Mds €
Principaux clients : Allemagne (31,8 %), Slovaquie (8,3 %), Pologne (5,9 %), Royaume-Uni (5,1%), France (5,0%) et Autriche (4,2 %)
Principaux fournisseurs : Allemagne (29,7 %), Pologne (8,4%), Slovaquie (6,7 %), Chine (6,2 %), Pays-Bas (5,7%), Autriche (4,2 %). La France est 8ème fournisseur (3,2%).
Part des principaux secteurs dans le PIB :
- agriculture : 2,1%
- industrie : 30,9%
- services : 60,7%
PIB en milliards $
- 2002: 81
- 2003: 99
- 2004: 118
- 2005: 135
- 2006: 155
- 2007: 188
- 2008: 235
- 2009: 205
- 2010: 207
- 2011: 227
- 2012: 206
- 2013: 208
Taux de chômage %
- 2002: 7,3%
- 2003: 7,8%
- 2004: 8,3%
- 2005: 7,9%
- 2006: 7,1%
- 2007: 5,3%
- 2008: 4,4%
- 2009: 6,7%
- 2010: 7,3%
- 2011: 6,7%
- 2012: 7,0%
- 2013: 6,9%
PIB Taux de croissance %
- 2002: 1,6%
- 2003: 3,6%
- 2004: 4,9%
- 2005: 6,4%
- 2006: 6,9%
- 2007: 5,5%
- 2008: 2,7%
- 2009: -4,8%
- 2010: 2,3%
- 2011: 2,0%
- 2012: -0,8%
- 2013: -0,7%
Grands chantiers
Parallèlement au développement des infrastructures de transport, le tourisme en région pourrait à terme progresser et nécessiter la mise en place d’infrastructures touristiques.