Si vous cherchez le paradis, portez votre regard vers le Pacifique Sud, à mi-chemin entre la Californie et l’Australie. Vous dénicherez certainement votre bonheur parmi les 130 îles et îlots de la Polynésie française. Ces îles, disséminées sur un territoire aussi vaste que l’Europe, ne recensent que peu d’habitants. La population de la Polynésie française compte aujourd’hui environ 266’000 âmes dont plus de la moitié vivent à Tahiti. On estime à 15% de la population totale ceux dont le sang est purement maohi. Parmi ces derniers, la moitié ont moins de 20 ans. Rien d’étonnant à cela, les enfants ont toujours été sacrés aux yeux des Polynésiens. Les «demis» métis officiels comptent pour un pourcentage équivalent, les Européens pour 12%, les Asiatiques pour 4%. Le reste de la population a des origines diverses et souvent mêlées. Une évidence se dégage dans ce cocktail humain: en Polynésie, le racisme n’a pas de raison d’être.
Superficie : 4.200 km² Elle s’étend sur une surface équivalente à celle de l’Europe (Russie non comprise) mais les terres émergées ne représentent au total que 4000 km.Elle comprend quelques 118 îles qui constituent 5 archipels: les îles de la Société parmi lesquelles se trouve Tahiti, l’archipel des Marquises, les Tuamotu, les îles Mangareva et l’archipel des Australes. Toutes ces îles sont d’origine soit volcanique, soit corallienne.La Polynésie française se compose d’environ 118 îles, d’origine volcanique ou corallienne, couvrant une superficie émergée de 4.200 km² dispersée sur 2 500 000 km² (équivalent à la surface de l’Europe), le territoire est composé de cinq archipels : L’archipel de la Société, qui est composé des Iles du Vent (Tahiti, Moorea et Tetiaroa) et des Iles Sous le Vent (Raiatea, Tahaa, Huahine, Bora Bora et Maupiti)
Les Iles du Vent : Tahiti, avec son mont Orohena qui culmine à 2 241 m d’altitude, est une île « haute ». Elle abrite la ville de Papeete, centre administratif et commercial de la Polynésie française. Cette île est la plus habitée du territoire et dispose d’un aéroport international. En face, Moorea, l’île soeur, n’en est séparée que par un chenal. Elle est réputée pour sa douceur de vivre et le goût succulent de ses ananas. De nombreux hôtels de grand luxe ainsi que de charmantes pensions de famille y accueillent les touristes en mal de dépaysement. Il est vrai que la beauté de ses sites, ses plages de sable blanc et ses fonds marins en font une destination privilégiée. Non loin, Tetiaroa, magnifique atoll, émerge à peine de son lagon turquoise. Les Iles sous le Vent : Dans la mythologie polynésienne, elles sont considérées comme le pays originel où se trouvait la patrie mythique (Havai’i correspondant à Raiatea) et d’où procédaient les dieux et les traditions. Bora-Bora fait figure de centre politique et c’est à Maupiti que les vestiges du passé ont le mieux résisté aux dommages du temps et des hommes.
L’archipel des Marquises : Il est composé d’une douzaine d’îles s’étirant du nord au sud sur 350 km. Seules six sont actuellement habitées par une population beaucoup moins importante qu’autrefois. Les terres les plus proches sont les atolls de Puka Puka et Napuka, à 450 km. La vallée constitue une entité essentielle pour saisir l’originalité des Marquises. Chaque vallée possède son propre système social, au sein duquel la lignées des chefs et le collège des prêtres tiennent les rôles les plus importants.
L’archipel des Australes : Constitué de cinq îles hautes, l’archipel est situé sur le tropique du Capricorne. Le climat y est plus frais qu’à Tahiti. Réputées pour leur environnement préservé, les îles Australes sont, avant tout, terres de tradition. A commencer par celle de l’artisanat, qu’il s’agisse du tressage de pandanus, de fibres de coco ou de roseau notamment dans la confection de chapeaux. En outre, on ne peut qu’être ému par les superbes mélopées polyphoniques, les « himene tuhaa pae », interprétées avec passion par la population. Ces chants semblent répondre à ceux, mystérieux, des majestueuses baleines à bosse qui viennent, chaque année, se reproduire dans ces eaux hospitalières.
L’archipel des Tuamotu : Il présente un milieu plus ingrat que compensent les techniques de pêche et d’horticulture. Lagons, récifs et océan sont les trois territoires de pêche.
L’archipel des Gambier : L’archipel des Gambier, d’origine volcanique, possède un climat assez doux et une végétation diversifiée. L’agriculture est prospère parce que l’eau est abondante.
D’origine volcanique, les îles « hautes » du territoire offrent un paysage accidenté. Les sommets culminent parfois au dessus de 2.000 mètres comme à Tahiti (les monts Orohena et Aoraï), dans les îles Australes (le mont Parahu, 1.450 mètres), dans l’île de Hiva-Hoa de l’archipel des Marquises (le pic Hanaï, 1.260 mètres). Les côtes de ces îles « hautes » sont découpées et des rades sûres abritent des ports. On rencontre également en Polynésie française un autre type d’îles, les îles « basses », comme aux Tuamotu, appelées atolls ou couronnes madréporiques, délimitant un lagon abrité et riche d’une vie biologique spécifique.
Papeete est située à : – 17100 km de la Métropole – 8800 km du Japon – 6200 km des USA – 5700 km de l’Australie
La Constitution du 27 octobre 1946 fait de la Polynésie un territoire d’Outre-Mer (TOM). Ce statut est maintenu par la Constitution de 1958. La révision constitutionnelle du 28 mars 2003 modifie l’article 74 de la Constitution relatif aux TOM. Désormais, le terme TOM est remplacé par celui de collectivité d’Outre-Mer (COM) et donne à la loi la mission de définir « les règles d’organisation et de fonctionnement des institutions de la collectivité et le régime électoral de son assemblée délibérante. Ce statut est adopté après consultation de l’Assemblée délibérante de la COM concernée ».
Le statut particulier de la Polynésie est donc fixé par la loi n°2004-192 du 27 février 2004. Elle définit une organisation différente de celle du droit commun et proche d’un parlementarisme d’assemblée. Ainsi le « président de la Polynésie » est créé. Il a une fonction de représentant, il dirige l’action du gouvernement et de l’administration et promulgue les « lois du pays ». Le gouvernement de Polynésie, constitué de 7 à 10 ministres, est chargé de conduire la politique de la collectivité. L’organe délibérant est l’Assemblée de Polynésie élue au suffrage universel direct tous les cinq ans.
L’autonomie administrative de la Polynésie
Malgré une organisation institutionnelle originale, la Polynésie ne bénéficie pas d’une autonomie politique mais d’une autonomie administrative.
Ainsi, un droit spécifique y est appliqué. D’une part sur le fondement du principe de spécialité législative et réglementaire. Selon ce principe il appartient au législateur organique de chaque COM de définir les conditions d’application des lois et règlements applicables. Le droit métropolitain n’est donc applicable que sur mention expresse en ce sens. D’autre part, la Polynésie dispose de « certaines catégories d’acte de l’assemblée délibérante intervenant au titre des compétences qu’elle exerce dans le domaine de la loi » communément appelées « lois du pays ». Ces actes interviennent dans des domaines très larges de la compétence de principe de la Polynésie et ne peuvent être contestés que devant le Conseil d’Etat et non le Tribunal administratif.
Cette autonomie administrative se traduit dans la répartition des compétences entre l’Etat et la Polynésie. L’Etat dispose des compétences dans les domaines de « souveraineté visés par l’article 14 de la loi organique de 2004 » ainsi que de trente sept autres secteurs comme « la coopération intercommunale », « la police et la sécurité concernant l’aviation civile », etc que le législateur de la COM a choisi d’attribuer à l’Etat. De son côté, en plus de la compétence de droit commun, la Polynésie « peut participer, sous le contrôle de l’Etat à l’exercice des compétences qu’il conserve dans le respect des garanties accordées sur l’ensemble du territoire national pour l’exercice des libertés publiques » (article 74 alinéa 11 de la loi n°2004-192 du 27 février 2004).
La Polynésie bénéficie d’un climat tropical, plus chaud et plus humide de fin novembre à fin mars (28° à 32°C). On parle alors de la saison chaude. La meilleure saison pour le voyage se situe entre la mi-avril et la mi-octobre, et en particulier de juillet à septembre, lorsque souffle le maaramu, l’alizé du sud-est. La température moyenne est alors de 24°C sauf aux Australes, où il fait plus frais. Le climat des Marquises, plus proches de l’équateur, est plus humide. Les pluies y sont plus tardives.
Les cyclones, relativement rares comparativement au reste du Pacifique Sud, se manifestent principalement entre novembre et mars. Ils sont de plus en plus fréquents à mesure que l’on s’approche du tropique du Capricorne. Il y a également des risques de typhons. Les voyageurs devraient se tenir au courant des prévisions météorologiques et planifier leurs déplacements en conséquence. Ces dernières années, l’influence du courant El Niño a causé de nombreuses perturbations.
La Polynésie française est située dans une zone d’activité sismique. On recommande aux « nomades » qui se rendent en Polynésie française d’avoir avec eux les coordonnées des personnes à alerter ou à rassurer en cas d’urgence.
La Polynésie française comptait 259 706 habitants au , ce qui représente moins de 0,5 % de la population française, mais 10 % de la France d’outre-mer et un tiers de la population des collectivités d’outre-mer. 36 % des polynésiens ont moins de 20 ans, 52 % moins de 30 ans. L’espérance de vie est réduite d’environ 5 ans par rapport à la métropole (73,2 ans pour les hommes, 78,3 pour les femmes).
L’institut de la statistique (INSEE) estime à 270 000 habitants la population au 1er janvier 2011, et à 320 000 à l’horizon 2027.
Trois communautés ethniques principales peuvent être distinguées :
les Polynésiens : 78 % ;
les Européens : 12 % ;
les Asiatiques (pour la plupart d’origine chinoise) : 10 %.
Conformément à l’article 2 de la constitution « La langue de la République est le français ».
La loi statutaire consacre son article 57 à la problématique de la langue: « Le français est la langue officielle de la Polynésie française ».
Son usage s’impose aux personnes morales de droit public et aux personnes de droit privé dans l’exercice d’une mission de service public ainsi qu’aux usagers dans leurs relations avec les administrations et services publics.
Le tahitien reste à ce titre interdit à l’assemblée de Polynésie.
La langue tahitienne est un élément fondamental de l’identité culturelle : ciment de cohésion sociale, moyen de communication quotidien, elle est reconnue et doit être préservée, de même que les autres langues polynésiennes, aux côtés de la langue de la République, afin de garantir la diversité culturelle qui fait la richesse de la Polynésie française.
Le français, le tahitien, le marquisien, le paumotu et le mangarevien sont les langues parlées en Polynésie. Les personnes physiques et morales de droit privé en usent librement dans leurs actes et conventions ; ceux-ci n’encourent aucune nullité au motif qu’ils ne sont pas rédigés dans la langue officielle.
La langue tahitienne est une matière enseignée dans le cadre de l’horaire normal des écoles maternelles et primaires, dans les établissements du second degré et dans les établissements d’enseignement supérieur. Sur décision de l’assemblée de la Polynésie française, la langue tahitienne peut être remplacée dans certaines écoles ou établissements par l’une des autres langues polynésiennes. L’étude et la pédagogie de la langue et de la culture tahitiennes sont enseignées dans les établissements de formation du personnel enseignant.
L’Institut statistique de Polynésie française (ISPF) dénombrait en 2007 94,7 % de personnes de plus de 15 ans sachant parler, lire et écrire le français, alors que 74,6 % de ces mêmes personnes savaient parler, lire et écrire une des langues polynésiennes. Parmi cette population âgée de plus de 15 ans, la langue la plus parlée à la maison était le français pour 68,5 %, une des langues polynésiennes pour 29,9 % (essentiellement le tahitien), et le chinois pour 1,0 % (surtout le hakka).
L’université Laval (Québec) estime que 81,8 % des habitants sont francophones. Le dénombrement des francophones dans les pays membres de l’OIF en 2005 indique 90 % de francophones en Polynésie française.
Le christianisme occupe une place centrale dans la société polynésienne contemporaine. En 1951, le recensement mentionnait cinq Églises et indiquait qu’un quart de la population était catholique, un peu plus de la moitié protestante (54,81 %), les Églises restantes – adventistes, Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours et Communauté du Christ, appelée localement « sanito », ne rassemblant à elles trois que 6,41 % des habitants de Polynésie française. En 1971, date du dernier recensement mentionnant l’appartenance religieuse, l’Église catholique romaine avait nettement progressé (34,5 %), l’Église évangélique de Polynésie française (EEPF, protestante historique – 50,5 %) un peu décliné.
Au cours des années 1980 de nouvelles Églises se sont développées – notamment les pentecôtistes – tandis que les Églises adventistes et, surtout, l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, progressent de manière très significative, aux dépens le plus souvent de l’EEPF. Les dernières indications disponibles, publiées en 2006, montrent que désormais près d’un Polynésien sur cinq n’appartient ni à l’Église catholique ni à l’EEPF (rebaptisée Église protestante ma’ohi en 2004).
L’Église protestante ma’ohi (EPM): L’EPM rassemble environ 38 % de la population polynésienne. Elle est l’héritière des premières missions protestantes en Océanie, qui ont introduit le christianisme à Tahiti. Le 5 mars 1797, date à laquelle les missionnaires du navire le Duff affrété par la London Missionary Society ont débarqué dans la baie de Matavai, est inscrite depuis 1978 sur le calendrier des fêtes officielles polynésiennes et commémorée chaque année par l’EPM.
L’Église catholique romaine : L’Église catholique représente elle aussi environ 38 % de la population. Les missions catholiques se sont implantées à partir de 1834 dans les archipels qui forment aujourd’hui la Polynésie française : aux îles Gambier (frères de la Congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie, dite de Picpus) avec la conversion du roi Maputeoa en 1836, aux îles Marquises (la première mission est fondée en 1839 sur l’île de Nuku Hiva), puis à Tahiti. Depuis la fin des années 1970, le Renouveau charismatique occupe une place importante dans la vie de l’Église catholique en Polynésie française : au moins un quart des fidèles.
L’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours : 6,5 % de la population. Premières missions mormones à partir de 1844, dans les îles Tuamotu et aux îles Australes (Tubuai). Elle a connu une forte croissance au cours des années 1980.
La Communauté du Christ, appelée localement « sanito » : 3,6 % de la population.
L’Église adventiste (5,8 %) : en Polynésie française, les adventistes sont surnommés « petania » (« Pitcairn » en tahitien), en référence aux habitants de l’île de Pitcairn qui ont été les premiers adventistes en Océanie, dès 1886, et au voilier Pitcairn dont l’escale à Tahiti en décembre 1890 marqua le début de la mission adventiste dans les îles de la Société.
Autres Églises : Les pentecôtistes depuis 1962 (d’abord dans la communauté chinoise de Tahiti, puis dans l’ensemble de la population à partir des années 1980 – 1,5 %).
Autres religions :
Bahaïsme, bouddhisme (chinois traditionnel et zen) et judaïsme (une synagogue à Tahiti).
Les témoins de Jéhovah (2 %) sont présents depuis le début des années 1960.
En ce qui concerne l’islam, un homme se revendiquant imam sunnite crée en 2013, à Papeete, le Centre Islamique de Tahiti (ou CIT, association de type loi 1901), première association musulmane ayant vu le jour en Polynésie française. Il ouvre par la suite un lieu de culte qu’il dénomme « mosquée ». Inauguré à la mi-octobre 2013, ce lieu de culte est ensuite fermé par la mairie de Papeete pour défaut de procédure administrative, essentiellement pour des raisons de sécurité incombant à tout établissement recevant du public. L’ouverture de ce lieu de culte suscite des réactions d’opposition dans la population locale.
Fête religieuse et fête légale en Polynésie française, commémorant l’arrivée des premiers missionnaires protestants de la London Missionary Society dans la baie de Matavai (le ).
Variable
Vendredi saint
Fête religieuse chrétienne, deux jours avant Pâques (non appliquée légalement dans une grande partie de la métropole).
Variable
Lundi de Pâques
Le lendemain de Pâques, et fête légale française.
1er mai
Fête du Travail
Fête civile légale française (et internationale) pour le respect du droit des travailleurs.
8 mai
Fête de la victoire de 1945.
Fête civile légale française. Le 8 mai 1945 revêt une importance particulière en Polynésie. Les établissements français de l’Océanie s’étaient en effet rangés très tôt du côté de la France libre. De nombreux Polynésiens se sont ainsi couverts de gloire durant les combats de la Seconde Guerre mondiale.
Variable
Jeudi de l’Ascension
Fête religieuse chrétienne, fixée selon la date de Pâques, et fête légale française.
Variable
Lundi de Pentecôte
Fête religieuse chrétienne, fixée selon la date de Pâques, et fête légale française.
29 juin
Fête de l’autonomie
Fête civile en Polynésie française. Célébration de l’autonomie.
14 juillet
Fête nationale
Fête civile légale française, fête nationale. Célébration de la Fête de la Fédération le .
15 août
Assomption
Fête religieuse catholique, et fête légale française.
1er novembre
Toussaint
Fête religieuse chrétienne, et fête légale française.
11 novembre
Armistice 1918
Fête civile légale française. Célébration de l’armistice du entre la France et l’Allemagne, marquant la fin de la Première Guerre mondiale.
25 décembre
Jour de Noël
Fête religieuse chrétienne, et fête légale française.
Le peuplement des archipels de la Polynésie, par des populations originaire d’Asie du sud-est s’étale sur 2000 ans de part et d’autre du début de notre ère. Si les Marquises sont découvertes par les Portugais en 1595, c’est à la fin du XVIIIème siècle que les contacts avec les Européens se font de plus en plus nombreux, commerçants et missionnaires se disputant les influences. Protectorat en 1843, Tahiti devient colonie en 1880. Les îles Gambier, Tuamotu, Australes, Marquises et Sous- le-Vent furent progressivement rattachées à la République.
En 1957, les Etablissements français de l’Océanie changent de nom pour celui de Polynésie Française. Territoire d’Outre-mer depuis 1946, la Polynésie Française bénéficie d’un statut d’autonomie, aménagé par la loi organique du 12 Avril 1996.
Brève histoire du peuplement de l’océanie Les données les plus récentes de l’archéologie, associée à des recherches en linguistique et en génétique, attestent que les migrations humaines de l’Asie vers l’Océanie se sont déroulées sur 50 000 ans. C’est tout d’abord, il y a 40 000 ans, l’Australie qui accueille ses premiers habitants – les Aborigènes d’aujourd’hui – alors qu’elle est encore soudée à l’actuelle Nouvelle-Guinée. Le niveau de la mer étant plus bas qu’aujourd’hui du fait de la période glaciaire, de nombreuses portions de terre alors émergées permettaient la circulation des populations humaines, ainsi d’ailleurs que des animaux et des plantes. Les ancêtres des Océaniens insulaires actuels ont, au cours des quatre derniers millénaires, fait souche sur les divers archipels du Pacifique, encore vierges de toute présence humaine. Ces migrants plus récents ont implanté leur civilisation de l’Indonésie à l’île de Pâques et jusqu’à Hawaï. Ils appartiennent à une même famille linguistique et culturelle, celle des Austronésiens, qui est aujourd’hui répartie en trois grands groupes géographiques dans le Pacifique : les Polynésiens à l’est, les Micronésiens au nord-ouest et, plus au sud, les Mélanésiens.
Aux origines de l’histoire de la Polynésie L’origine des Polynésiens a longtemps laissé libre cours à des théories contradictoires. Certains ont tenté de démontrer une origine américaine, mais l’hypothèse qui reste la plus probable aujourd’hui est celle d’une racine asiatique remontant à plus de 6 000 ans. L’origine asiatique est confirmée par des indices botaniques, zoologiques et linguistiques. En ce qui concerne les végétaux, il apparaît que les plantes vivrières (taros, nonos) cultivées par les anciens Polynésiens furent introduites par eux dans les îles du Pacifique. Elles sont originaires de l’Asie du sud-est. Des plantes, d’un intérêt autre qu’alimentaire, furent également transportées dans les îles du Pacifique. Les données linguistiques confirment aussi l’origine asiatique de ces populations. Les quelques 1 800 langues parlées en Océanie appartiennent à trois grands groupes totalement différents : ceux des langues australiennes, papoues et austronésiennes. Elles dérivent essentiellement des langues parlées par les hommes qui, venus d’Asie il y a 40 000 ans environ, commencèrent à peupler cette zone géographique.
Histoire contemporaine Les premiers visiteurs européens sont, au XVIe siècle, les Espagnols Mendana (1595), qui baptise les îles Marquises du nom de son épouse, puis Quiros (1605), qui traverse l’archipel des Tuamotu. Cependant, c’est au cours du XVIIIe siècle que se multiplient les expéditions. En effet Wallis débarque à Tahiti en 1767, suivi par Bougainville en 1768, qui lui donne le nom idyllique de « Nouvelle Cythère ». Les expéditions et les récits qui en sont faits provoquent un regain d’intérêt pour ces îles du Pacifique Sud. James Cook, le plus prestigieux des explorateurs anglais, parviendra, à son tour, à Tahiti en 1769 à bord de son navire Endeavour. Ce cartographe de renom effectuera par la suite deux autres séjours à Tahiti. L’amiral Marchand s’empare des Marquises au nom du roi de France en 1791 dans la lutte coloniale qui oppose les Français et les Anglais dans le Pacifique. La lutte d’influence de leurs missionnaires respectifs se termine à Tahiti où la dynastie locale des Pomare s’affirme en 1793, puis règne sur toutes les Iles-du-Vent dès 1797. La France s’impose à Tahiti en 1842 par l’établissement d’un protectorat qui comprend les Iles-du-Vent, les Iles-sous-le-Vent, les Tuamotu et les Australes. La reine Pomare IV meurt en 1877, et son successeur, Pomare V permet la ratification du traité d’annexion le 30 décembre 1880. Une fois la royauté tahitienne révolue, l’ensemble de ces archipels va constituer les Etablissements Français de l’Océanie. Papeete est bombardée par la marine allemande lors de la Première Guerre Mondiale, et durant la Seconde Guerre Mondiale, la Polynésie se rallie à la France Libre avec l’envoi d’un «Bataillon du Pacifique ».
En 1946, la Polynésie française devient territoire d’Outre-mer et est dotée d’une Assemblée territoriale le 25 octobre 1946. Le statut actuel résulte de la loi organique n° 96-312 du 12 avril 1996 portant statut d’autonomie de la Polynésie Française et de la loi n° 96-313 du 12 avril 1996 complétant le statut d’autonomie.