Risk management
Appréciation du risque et protection
La consommation des ménages soutient la croissance
En 2016, l’activité devrait ralentir après avoir accéléré en 2015. La consommation privée profiterait à la fois de la forte augmentation des salaires réels observée en 2015 qui a permis d’accroître le pouvoir d’achat des ménages, et de la faiblesse du taux de chômage (3,5 %). L’investissement resterait pénalisé par une hausse des coûts salariaux (le niveau de productivité augmenterait à un rythme inférieur à celui des salaires réels). Par ailleurs, les exportations liées de la pêche (environ 25 % des exportations totales) profiteraient de l’accord de libre-échange signé avec la Chine en juillet 2014. Côté offre, le secteur du tourisme devrait à nouveau contribuer positivement à l’activité économique du fait de la volonté du gouvernement d’accroître les investissements dans ce secteur.
Les tensions inflationnistes résultant des augmentations de salaire pourraient également contraindre la Banque centrale à mener une politique monétaire plus restrictive.
Plusieurs risques baissiers pèseraient également sur la croissance à court terme : une croissance durablement modérée en zone euro, une politique encore plus accommodante de la BCE (dépréciation de l’euro, appréciation de la couronne islandaise qui aurait un impact négatif sur la compétitivité-prix des exportations islandaises), la faiblesse du prix du pétrole et le relèvement des taux d’intérêt par la FED (les investissements en portefeuille représenteraient près de 8 % du PIB en 2016).
A noter qu’en octobre 2015, l’Islande a remboursé par anticipation le prêt que lui avait accordé le FMI en 2008.
Amélioration de la situation budgétaire et libéralisation du compte de capital annoncée
L’Islande devrait enregistrer un léger excédent budgétaire en 2016, comme en 2015. La dette publique continuerait ainsi de décroître, mais resterait à un niveau très supérieur à celui d’avant-crise (28,5 % du PIB en 2007). Les recettes de l’Etat en 2016 devraient être amoindries par les mesures gouvernementales de soutien à la consommation (droits de douane à l’importation supprimés, baisse des impôts sur le revenu). Du côté des dépenses, des mesures de soutien aux personnes âgées, aux chômeurs, aux handicapés et aux enfants ont également été annoncées.
L’excédent du compte courant devrait légèrement se réduire en 2016. Ceci s’expliquerait par un tassement de l’excédent de la balance des biens et services (les importations en valeur augmenteraient plus vite que les exportations grâce au dynamisme de la demande intérieure) et du compte financier (baisse des investissements directs). Les produits de la mer et l’aluminium représenteraient encore près de 75 % des exportations totales et les pays européens resteraient les principaux partenaires commerciaux (notamment Pays-Bas et Royaume-Uni).
Les trois principales banques islandaises sont bien capitalisées, avec un niveau confortable de fonds propre et un taux de créances douteuses en baisse (7,9 % des prêts totaux). Le niveau du crédit reste cependant relativement faible et un resserrement de la Banque centrale pourrait le contraindre encore davantage. La plus grande banque du pays, Landsbanki, est toujours publique, mais le gouvernement envisage de céder 30 % de ses actions, ce qui lui permettrait de réduire sa dette publique. Enfin, le niveau de réserves de la Banque centrale est élevé, ce qui permettrait d’assurer une transition plus stable vers la libéralisation du compte de capital, comme annoncée par le gouvernement. Le contrôle de capitaux est en effet en vigueur depuis 2008 en Islande.
Mobilisation sociale très importante
D’importants mouvements de grève ont eu lieu tout au long de l’année 2015, les principales revendications portaient sur des augmentations de salaire. Dans le même temps, le parti Pirate est devenu au milieu d’année le parti le plus populaire du pays. La coalition gouvernementale en place depuis 2013 (centre droit et droite) a ainsi voté un budget 2016 soutenant le pouvoir d’achat des ménages, dans l’optique de contrer la montée du parti Pirate en vue des prochaines élections législatives en 2017.
L’Islande a définitivement retiré sa candidature à l’adhésion de l’UE en mars 2015. Les relations avec l’UE ne se sont toutefois pas dégradées, comme en atteste le soutien apporté à la crise ukrainienne. Ce soutien à, en revanche, terni les relations avec la Russie (cinquième partenaire commercial de l’Islande), qui a décidé de mettre en place un embargo sur les produits islandais, principalement les produits de la mer. Par ailleurs, les relations avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas se sont apaisées, à la suite d’un accord trouvé concernant l’affaire Icesave, apparue après la mise en faillite de la banque en 2008. Le gouvernement avait gelé les actifs de la banque Icesave, alors que de nombreux clients étaient des ressortissants britanniques et néerlandais.
Source : Coface