La crise de 2008 a mis un terme à l’extension démesurée du système bancaire islandais (10 fois le PIB) et mené à l’effondrement de la couronne islandaise (de plus de 40%) et du PIB (de 15%), La reprise économique islandaise se confirme désormais ce qui était confirmé par le rapport de stabilité financière publié par la banque centrale en octobre : Les indicateurs macro-économiques islandais sont maintenant favorablement orientés. Après une année 2014 un peu décevante (+1,9% du PIB), la croissance prévisionnelle pour 2015-2018 reste forte, aux alentours de 3% par an, et supérieure à celle des voisins nordiques. Le taux de chômage est en baisse continue, actuellement vers 4,5%, et devrait se stabiliser à 4% dans les années à venir selon le FMI. Élevée jusqu’en fin 2013, l’inflation a rapidement diminué avec une prévision de 1,5% pour 2015, bien en deçà de la cible de la banque centrale islandaise (2,5 %). . La banque centrale a augmenté son taux directeur à 5,75 % lors de sa décision de politique monétaire de novembre 2015. La consolidation des finances publiques et la restructuration des dettes du secteur privé ont bien avancé mais restent inachevées. Malgré le retour sur les marchés internationaux dès mi-2011 (1ère émission de moyen terme suivie d’une 2ème, à plus long terme, 10 ans, en 2012), la dette publique reste importante, néanmoins avec une tendance décroissante : Le ratio de dette publique s’est contracté de 99% PIB en 2011 à 81,2% fin 2014 sous l’effet combiné de la hausse des recettes générée par la croissance et de la diminution des dépenses publiques. En été 2015 ces efforts ont été considérés soutenables par les agences internationales de rating. L’île dégage un surplus primaire depuis 2013, et le Gouvernement a présenté une loi organique, rédigée avec l’assistance technique des services du FMI, fixant des règles de déficit (limité à -2,5% PIB, avec un excédent dégagé sur toute période de 5 ans) et de dette publiques (limitée à 45% PIB), plus strictes que celles de l’UE.
Le 9 octobre l’Islande a remboursé la totalité de son prêt auprès du FMI, environs 294M Euro, bien en avance sur le calendrier originel (août 2016), marquant ainsi la fin du monitoring post-programme du FMI.
Flux & IDE en milliards $
2002: 0,092
2003: 0,33
2004: 0,75
2005: 2,64
2006: 3,88
2007: 3,12
2008: -0,22
2009: -0,38
2010: -0,093
2011: 0,13
2012: 0,23
2013: 0,46
Repères économiques
La levée progressive des contrôles de capitaux, mis en place en 2008, constitue le principal défi économique à court et moyen termes : la stratégie annoncée en juin 2015 n’est pas dénuée de risques dans la mesure où certains paramètres ne sont pas stabilisés, notamment le cadre de supervision du système financier domestique et le fonctionnement du marché du travail qui a connu des hausses salariales importantes (entre +25% et +30% sur 3 ans pour le secteur privé, et encore d’avantage dans le secteur public). Le Gouvernement islandais et la banque centrale ont approuvé fin octobre les « contributions à la stabilité » apportées par les représentants des trois anciennes banques Glitnir, Landsbanki et Kaupthing, ce qui constitue un pas important vers la levée des contrôles de capitaux. Les trois banques avaient jusqu’au 31 décembre 2015 pour obtenir ces accords, sans quoi elles auraient subi une « taxe de stabilité » de 39 % appliqué au total de leur actif. Désormais, les trois structures pourront, en principe et sous réserve d’obtenir les autorisations nécessaires de la banque centrale, mener les transactions financières liées au remboursement de leurs créanciers non-résidents.
Le projet de budget du gouvernement pour 2016, souligne l’importance du surplus budgétaire primaire (soit 3,1 % PIB 2016, après 3,7 % PIB estimé pour 2015). Le gouvernement met en avant la baisse des tarifs douaniers sur le textile, la réduction de l’impôt sur le revenu personnel, et la réduction de la fiscalité des revenus locatifs pour stimuler le marché du logement. Les principales nouvelles mesures de dépenses concernent les crédits à la santé, à la science et à l’innovation et à la justice (avec l’établissement d’un bureau du procureur). Le gouvernement souligne la réduction continue de la dette de l’Etat et compte sur la mise en œuvre de la stratégie de libéralisation des contrôles de capitaux pour faciliter le désendettement de l’Etat et la réduction de la charge des intérêts de la dette, avec l’amélioration de la notation souveraine de l’Islande.
L’économie islandaise a retrouvé la croissance et son principal moteur serait la demande domestique, et en particulier la consommation des ménages. Elle dispose de certains atouts : la pêche représente encore 40% des exportations, l’énergie y est abondante et en quasi-totalité renouvelable (géothermie et hydroélectricité), tourisme en pleine expansion, main d’œuvre bien formée, développement de nouvelles filières (TIC, data centers, silicium).
Les perspectives substantielles de développement dans certains secteurs peuvent ouvrir la voie au renforcement des échanges commerciaux bilatéraux et des IDE avec la France dans le domaine de l’énergie, le transport et du tourisme, et dans une moindre mesure de la pêche pour les produits préparés/dérivés.
L’accord de libre-échange (ALE) entre l’Islande et la Chine, entré en vigueur le 1er juillet 2014, lèvera les barrières tarifaires progressivement au cours des prochaines années. C’est le premier accord de ce genre entre un pays européen et la Chine : il s’inscrit dans le cadre d’un rapprochement progressif entre les deux pays qui ont par ailleurs conclu des coopérations dans les domaines des sciences et technologies marines et polaires, de la géothermie et de l’énergie solaire. Le commerce avec la Chine est déficitaire pour l’Islande qui exporte surtout des poissons et importe des produits industrialisés. L’ALE offrira aux Islandais un avantage unique sur le marché chinois, en particulier dans le domaine de la pêche. Reykjavik a conclu des traités similaires avec 26 pays non-membres de l’UE et négocie avec la Malaisie, l’Indonésie et la Thaïlande. Ces accords, comme ceux entre l’AELE et l’Inde, sont accompagnés de compromis sur la propriété intellectuelle, les règles d’origine, les investissements, les services et la concurrence
Principaux indicateurs économiques
Données économiques
(Sources : DGT sauf autrement signalé)
PIB(€) :11,07 Mds (2012), 11,58 Mds (2013), 12,87 (2014), 14,15 (2015p)
PIB par habitant (€) : 34.534 (2012), 35.777 (2013), 39.525 (2014), 43.216 (2015p)
Taux de croissance : +1,3% (2012), +3,6% (2013), +1,9% (2014), + 4% (2015)
Taux de chômage : 6,1% (2012), 5,4% (2013), 5% (2014), 3,1% (fév. 2016)
Taux d’inflation : 5,2% (2012), 3,9% (2013), 2% (2014), 1,5% (mars 2016)
Solde budgétaire (du PIB) : -3,7% (2012), -1,7% (2013), -0,2% (2014), +0,4 (2016)
Dette publique (% du PIB) : 92,8 (2012), 85,9 (2013), 81,2% (2014), 70% (2015)
Balance commerciale (% du PIB) : 6,1%(2012), 8,2% (2013), 6,4% (2014)
Principaux clients (2014) : Pays-Bas (29,2%), Royaume-Uni (11,2%), Espagne (7,6%), Allemagne (6%), France (5%), Russie (4,9%)
Principaux fournisseurs (2014) : Norvège (14,9%), Etats-Unis (10,2%), Danemark (7,6%), Allemagne (7,6%), Chine (7,2%), Pays-Bas (6,6%),
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2013, Banque Mondial) :
- agriculture et pêche : 6,8%
- industrie : 23,5%
- services : 69,7%
PIB en milliards $
2002: 9,18
2003: 11,32
2004: 13,73
2005: 16,79
2006: 17,10
2007: 21,44
2008: 17,59
2009: 12,82
2010: 13,26
2011: 14,66
2012: 14,18
2013: 15,33
Taux de chômage %
2002: 3,3%
2003: 3,4%
2004: 3,1%
2005: 2,6%
2006: 3,0%
2007: 2,3%
2008: 3,0%
2009: 7,2%
2010: 7,6%
2011: 7,1%
2012: 6,0%
2013: 5,6%
PIB & Taux de croissance %
2002: 0,5%
2003: 2,7%
2004: 8,2%
2005: 6,0%
2006: 4,2%
2007: 9,7%
2008: 1,1%
2009: -5,1%
2010: -2,9%
2011: 2,1%
2012: 1,1%
2013: 3,5%
Opportunités
Les secteurs ayant le plus grand potentiel de développement sont : l’énergie et l’énergie renouvelable, la recherche biomédicale, le tourisme et la pharmaceutique.