Risk management
Appréciation du risque et protection
La croissance économique est soutenue par les exportations et la demande intérieure
La croissance du PIB devrait croître en 2016, comme en 2015. Les exportations et la demande intérieure resteraient les principaux déterminants de la croissance. D’une part, les exportations profiteraient de l’amélioration de la conjoncture en zone euro (toutefois toujours modérée) et plus largement de ses principaux partenaires dans l’UE, de la dépréciation de la couronne danoise face au dollar et de l’augmentation de la productivité. D’autre part, la faible inflation, l’augmentation des prix immobiliers (effet richesse), la renégociation des prêts immobiliers (baisse des taux d’intérêt) et la baisse du taux de chômage (6,2 % de la population active en 2015) accroîtraient la consommation des ménages. Néanmoins, le fort endettement de ces derniers (290 % du revenu disponible, le ratio le plus élevé de l’OCDE) contraindra leur consommation. Du côté sectoriel, le secteur pétrolier serait pénalisé par les bas prix du pétrole, réduisant production et investissements, le secteur pharmaceutique serait soutenu par la consommation des ménages et enfin, les projets d’infrastructures soutiendraient le secteur de la construction.
Le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), actuellement en négociation entre l’Union européenne et les Etats-Unis, pourrait être une opportunité en matière de croissance, d’exportation et d’emploi.
La politique monétaire accommodante de la Banque centrale danoise (taux d’intérêt directeur : 0% ; taux de dépôts : -0,75% depuis février 2015) devrait perdurer à court terme au vue de la faible inflation et de l’ancrage de la couronne danoise face à l’euro. Cette politique a permis de maintenir la compétitivité des exportations tout en soutenant la demande domestique. Néanmoins, les tensions haussières des prix immobiliers créées par le faible coût du crédit demeurera un risque que les autorités devront surveiller.
Faible dette, excédent courant élevé
Le gouvernement a énuméré trois priorités dans son budget 2016 : augmenter les dépenses publiques du secteur de la santé et des retraités, accroître les transferts vers les zones rurales (conséquence de la forte baisse du prix du lait qui représente près de 20 % de la production agricole danoise) et réformer le marché du travail (notamment via une baisse des allocations-chômage). En conséquence, le gouvernement réduirait l’aide au développement (0,7 % du PIB) et le budget de la recherche, de l’éducation et de la culture afin de limiter l’augmentation du déficit public. La gestion du déficit public sera toutefois une des priorités du gouvernement dans le but de ramener le déficit structurel en deçà de -0,5 % du PIB en 2016, contre -0,9 % du PIB en 2015. L’augmentation graduelle de l’âge de la retraite contribuera également à la baisse du déficit à court terme. Le Danemark dispose d’un faible niveau de dette publique ce qui lui permet périodiquement d’accroitre son déficit public, comme ce fut le cas en 2015.
L’excédent du compte courant danois resterait stable en 2016. Ceci s’expliquerait principalement par le dynamisme des exportations, soutenues par la dépréciation de la couronne ancrée sur l’euro, qui serait compensée par les importations stimulées par la consommation. Par ailleurs, le solde du compte de capital resterait positif et stable en 2016.
Le parti de droite remporte les élections législatives
Lars Lokke Rasmussen a été élu Premier ministre aux dernières élections législatives de juin 2015, pour un mandat de quatre ans. Le bloc de droite (représentant l’ensemble des partis de droite tels Venstre, le parti du Premier ministre, et le parti d’extrême droite du Peuple Danois (DPP)) a obtenu la majorité au parlement face au bloc de gauche constitué notamment des sociaux-démocrates (SD), parti ayant obtenu le plus de voix. Dans le système parlementaire danois, un parti émanant du bloc majoritaire gouverne. Ayant obtenu moins de voix que le DPP, Venstre dirigera toutefois le gouvernement car il est jugé plus consensuel, mais devra s’appuyer sur le parti d’extrême droite pour gouverner. Néanmoins, aucun membre du gouvernement n’est issu du DPP et les importantes divergences entre le DPP et Venstre (réforme fiscale, rôle de l’UE) pourraient fragiliser l’alliance entre les deux partis et provoquer des élections anticipées, sans réels risques du fait que le Danemark soit un des pays les plus stables politiquement.
La volonté d’indépendance du Groenland (l’Arctique étant une région potentiellement riche en ressources naturelles) constituera un défi important que le Danemark aura à résoudre à moyen terme.
A noter que le Danemark arrive en troisième position du dernier classement annuel Doing Businesss de la Banque mondiale, grâce notamment à la simplicité du processus de création d’entreprise.
Source : Coface