Patrimoine mondial
Sites inscrits au patrimoine mondial
Sites culturels :
Cathédrale de Roskilde (1995):
Élevée aux XIIe et XIIIe siècles, c’est la première cathédrale gothique scandinave construite en brique. Elle fut à l’origine de la diffusion de ce style dans toute l’Europe du Nord. Mausolée de la famille royale du Danemark depuis le XVe siècle, elle fut enrichie jusqu’à la fin du XIXe siècle de porches et de chapelles latérales. Elle offre ainsi aujourd’hui un résumé manifeste de l’évolution de l’architecture religieuse européenne.
Château de Kronborg (2000):
Edifié sur un site stratégique d’une grande importance qui commande le Sund, étendue d’eau entre le Danemark et la Suède, le château royal de Kronborg à Helsingør (Elseneur) revêt une valeur symbolique considérable pour les Danois. Il a également joué un rôle prépondérant dans l’histoire de l’Europe du Nord aux XVIe-XVIIIe siècles. Les travaux de construction de cet exceptionnel château Renaissance ont commencé en 1574 et ses ouvrages défensifs furent renforcés, selon les usages de l’architecture militaire de l’époque, à la fin du XVIIe siècle. Il est demeuré intact jusqu’à nos jours. Il est mondialement connu comme le château d’Elseneur, cadre de Hamlet, la plus célèbre des tragédies de Shakespeare.
Christianfeld, une colonie de l’Église morave (2015):
Fondée en 1773 en Jutland du Sud, cette colonie est un exemple de peuplement planifié de l’Eglise morave, une congrégation libre luthérienne basée à Herrnhut, en Saxe. Conçue comme le modèle de l’idéal urbain protestant, la ville s’est développée autour d’une église centrale et de sa place. Les maisons, de plain-pied ou à un étage, présentent des façades en briques jaunes homogènes sans ornement et des toits en tuile rouge. L’organisation démocratique de l’Eglise morave, qui fut pionnière en matière d’idées d’égalité, s’exprime dans son urbanisme humaniste. Celui-ci est illustré par son plan ouvert sur des terres agricoles et ses bâtiments importants pour le bien commun, à l’image des maisons collectives pour les veuves et les célibataires. Elle sont toujours habitées et l’Eglise morave local est toujours propriétaire de beaucoup de ces maisons.
Kujataa au Groenland : agriculture nordique et inuite en bordure de la calotte glaciaire (2017):
Kujataa est un paysage agricole subarctique situé dans la région méridionale du Groenland. Il témoigne de l’histoire culturelle des chasseurs-cueilleurs nordiques venus d’Islande à partir du Xe siècle, et de celle des fermiers nordiques, des chasseurs inuits et des communautés agricoles inuits qui se sont développés à partir de la fin du XVIIIe siècle. Malgré leurs différences, ces deux cultures –nordique d’Europe et inuit – ont créé un paysage culturel fondé sur l’agriculture, le pâturage et la chasse aux mammifères marins. Ce paysage témoigne de la plus ancienne introduction de l’agriculture en Arctique et de l’installation d’un établissement nordique hors d’Europe.
Le paysage de chasse par force de Zélande du Nord (2015):
A quelques 30 kilomètres au nord-est de Copenhague, ce paysage de chasse comprend trois forêts et paysages distincts : Store Dyrehave, Gribskov et Jægersborg Hegn/Jægersborg Dyrehave. Il s’agit d’un paysage aménagé où les rois danois et leur cour se livraient à la chasse « par force », ou chasse à courre, qui atteignit son point culminant entre le XVIIe et la fin du XVIIIe siècle, lorsque les rois absolus l’ont transformé en un paysage de puissance. Avec les chemins organisés en système d’étoile, combinés avec une grille orthogonale, des pierres numérotées, des clôtures et un pavillon de chasse, ces sites matérialisent l’application des principes d’aménagement paysager baroque à des zones forestières.
Tumulus, pierres runiques et église de Jelling (1994):
Les tumulus funéraires et l’une des pierres runiques sont des exemples exceptionnels de la culture païenne nordique, tandis que l’autre pierre runique et l’église rappellent la conversion du peuple danois au christianisme vers le milieu du Xe siècle.
Sites naturels :
Fjord glacé d’Ilulissat (2004):
Situé sur la côte ouest du Groenland, à 250 km au nord du cercle arctique, le fjord glacé d’Ilulissat (40 240 ha) est l’embouchure maritime de Sermeq Kujalleq, un des rares glaciers à travers lesquels la glace de l’inlandsis groenlandais atteint la mer. Sermeq Kujalleq est l’un des glaciers les plus rapides (19 m par jour) et les plus actifs du monde. Son vêlage annuel de plus de 35 km3, soit 10 % de toute la glace de vêlage (les icebergs) du Groenland, dépasse celui de tous les autres glaciers du monde en dehors de l’Antarctique. Étudié depuis plus de 250 ans, le site a permis d’enrichir notre compréhension du changement climatique et de la glaciologie de la calotte glaciaire. L’immense couche de glace associée au fracas impressionnant d’une coulée de glace rapide vêlant dans un fjord couvert d’icebergs crée un phénomène naturel spectaculaire et grandiose.
La mer des Wadden (2009):
La mer des Wadden est considérée comme le plus grand système mondial ininterrompu de vasières et de bancs de sable à marée. Le site comprend l’aire de conservation de la mer des Wadden néerlandaise, les parcs nationaux allemands de la mer des Wadden de Basse-Saxe et Schleswig-Holstein et la majeure partie de l’aire de conservation de la mer des Wadden danoise. Cet écosystème tempéré de zones humides côtières est le fruit d’interactions particulièrement complexes entre des facteurs physiques et biologiques. On y trouve une multitude d’habitats de transition : chenaux à marée, bancs de sable, prairies d’herbe marines, moulières, barres de sable, vasières, marais salés, estuaires, plages et dunes. L’endroit héberge de nombreuses espèces de plantes et d’animaux, dont des mammifères marins comme le phoque commun, le phoque gris et le marsouin commun. Le site est un des derniers écosystèmes intertidaux naturels à grande échelle où les processus naturels se poursuivent de manière quasi non perturbée.
Stevns Klint (2014):
Ce site géologique, qui comprend un littoral long de 15 km avec des falaises fossilifères, est un témoignage exceptionnel de l’impact de la chute de la météorite de Chicxulub, survenue à la fin du crétacé, il y a environ 65 millions d’années. Les scientifiques considèrent généralement que cet impact est responsable de la plus récente des grandes extinctions de masse de l’histoire, à l’origine de la disparition des dinosaures et de plus de 50 % de la vie sur Terre. On peut observer sur ce site le registre sédimentaire du nuage de cendres formé par l’impact de la météorite, le site même de l’impact étant au fond de l’eau, au large de la péninsule du Yucatán au Mexique. On peut également y observer un registre fossile exceptionnel formé d’une succession d’assemblages biologiques.