Atouts stratégiques
Les IDE (Investisseurs Directs Étrangers) bénéficient de mesures incitatives efficaces pour créer et développer des secteurs d’activités liés à l’exportation de biens ou de service. Chypre est une formidable tête de pont pour aborder des marchés difficiles du Proche-Orient, de la Russie, de l’Afrique, et de l’Europe. Elle en a fait la démonstration L’été dernier avec le conflit Israël-Libanais où elle a participé au sauvetage de dizaines de milliers de libanais.
À Chypre, le moteur de l’économie, c’est le tourisme, les sociétés de services, les pavillons de complaisance. Les sociétés offshore constituent également des sources de revenus importantes. Bruxelles a exigé que les autorités chypriotes alignent leur fiscalité des sociétés. Aujourd’hui, le taux 0 est passé au taux unique de 10 %, afin d’éviter la fuite des compagnies offshore et le licenciement de 6 000 personnes.
L’économie chypriote a bien résisté au ralentissement de la croissance en Europe. L’objectif du pays est de réduire le déficit public pour respecter le seuil de 3% fixé par le pacte de stabilité et de croissance, et entrer dès 2006 dans la zone euro.
Aides et zones franches
Les autorités chypriotes encouragent fortement les investissements étrangers à Chypre. La Banque Centrale de Chypre est l’organisme supervisant et contrôlant les investissements étrangers à Chypre ainsi que la création de sociétés dites internationales ou « offshore » (International Business Companies – IBCs).
Le gouvernement a largement favorisé les investissements offshore à Chypre. Une société internationale est une société chypriote à capitaux étrangers exerçant ses activités exclusivement hors de Chypre. Il existe près de 14.000 sociétés offshore en activité à Chypre, 1.100 ayant une présence physique à Chypre. Les sociétés offshore bénéficient de nombreux avantages fiscaux comme un taux d’imposition sur les sociétés faible (4,25%). Ce secteur offshore qui participe largement au développement de l’île est en cours de disparition, dans sa forme actuelle, conséquence de l’accession de Chypre au sein de l’Union Européenne.
Flux & IDE en milliards $
2002: 1,10
2003: 0,90
2004: 1 11
2005: 1,16
2006: 1,87
2007: 2,29
2008: 1,01
2009: 2,18
2010: 0,070
2011: 2,07
2012: 1,23
2013: 0,60
Repères économiques
PIB nominal (2014) : 15,7 milliards d’euros
Taux de croissance (2014) : – 2,8%
Taux de chômage (2014) : 16,2%
Déficit public (2014) :-2,9%
Balance commerciale (2014) : -2,7 mds d’euros
Principaux fournisseurs (en 2013) : 1/ Grèce – 2/ Israël 3/ Royaume-Uni – la France est en 6ème position
Principaux clients : 1/ Grèce 2/ Royaume-Uni 3/ Allemagne – La France est en 7è position
PIB en milliards $
2002: 10
2003: 13
2004: 15
2005: 16
2006: 18
2007: 21
2008: 25
2009: 23
2010: 23
2011: 24
2012: 22
2013: 21
Taux de chômage %
2002: 3,3%
2003: 4,1%
2004: 4,3%
2005: 5,3%
2006: 4,5%
2007: 3,9%
2008: 3,6%
2009: 5,4%
2010: 6,3%
2011: 7,9%
2012: 11,8%
2013: 15,8%
PIB & Taux de croissance %
2002: 2,1%
2003: 1,9%
2004: 4,2%
2005: 3,9%
2006: 4,1%
2007: 5,1%
2008: 3,6%
2009: -1,7%
2010: 1,3%
2011: 0,4%
2012: -2,4%
2013: -5,4%
Entrée en récession en 2009, l’économie chypriote a été confrontée à une crise majeure entraînant, début 2013, un plan d’assistance financière de 10 milliards d’euros de l’UE et du FMI en contrepartie duquel les autorités chypriotes se sont engagées dans un programme de consolidation des finances publiques et de réformes structurelles dont l’exécution s’avère satisfaisante et sur certains aspects dépassant même les objectifs assignés.
La crise économique a principalement touché l’industrie, la construction et les services financiers alors que certains secteurs se sont montrés plus résilients comme le tourisme, le transport de fret et les services aux entreprises.
En 2014, l’activité devrait se contracter de -2,8%. La reprise à moyen terme devrait être graduelle, un faible taux de croissance de 0,4% étant prévu pour 2015.
Dans ce contexte macroéconomique et grâce à une exécution budgétaire prudente, le solde budgétaire primaire devrait être excédentaire en 2014 et atteindre 0,2% du PIB, en nette amélioration par rapport aux prévisions initiales. En 2014, le déficit public devrait représenter 2,9% du PIB (contre une estimation initiale de 5,3% du PIB).
Le taux de chômage devrait représenter 16,2% de la population active en 2014. Bien que moins important que les prévisions, il reste à des niveaux élevés, touchant les jeunes et devenant de longue durée.
Au bord de la faillite en mars 2013, le secteur bancaire chypriote a, depuis, fait l’objet de mutations substantielles, à travers notamment (i) d’importantes recapitalisations (ii) l’augmentation des actifs liquides et (iii) une réduction de sa dépendance à l’égard de l’Eurosystème. Les principaux défis sont (i) la réduction drastique des créances douteuses représentant 58% des prêts bruts fin 2014 (ii) l’octroi de liquidités et de financements à l’économie réelle.
En matière d’énergie, Chypre doit définir une stratégie lui permettant de se positionner sur l’échiquier régional mais une confirmation du potentiel des réserves d’hydrocarbures au large de Chypre s’avère nécessaire avant d’envisager toute perspective de développement à moyen/long terme.
Dans l’expectative, il y a des possibilités de développement des énergies renouvelables, notamment le solaire, pour un pays dont la dépendance énergétique de l’extérieur, représente la quasi-totalité des besoins et coûte très cher.
Le tourisme présente des opportunités de développement certaines, à condition qu’une véritable stratégie soit définie et que des projets privés viables et porteurs de croissance et d’emplois en soient dégagés.
Enfin, l’élaboration d’un plan stratégique de croissance à plus long terme, à l’aide d’une expertise et de financements européens en provenance notamment de la BEI et de la BERD -pour laquelle Chypre constitue désormais un pays d’opération jusqu’en 2020- s’avèrerait propice au développement de projets qui ne manqueront pas d’attirer l’intérêt d’investisseurs internationaux.