Les Albanais nomment leur pays Shqipëria et peuvent remonter le long de leurs arbres généalogiques jusqu’aux anciennes tribus Illyriennes qui ont jadis occupé les Balkans de l’Ouest.
IIème siècle av.J-C : Les Illyriens construisent d’imposantes cités fortifiées, apprennent à maîtriser l’exploitation de l’argent et du cuivre, et passent maîtres dans l’art de la navigation sur la Méditerranée.
VIIème siècle av.J-C : Les Grecs établissent des colonies indépendantes à Epidamnos (Durrës), Apollonia et Butrint et créent un système de commerce pacifique avec les Illyriens qui se sont répartis en États tribaux au cours du IVème siècle av. J.-C.
229 av. J.-C : Inévitablement, le royaume Illyrien des Ardiaei, basé à Shkodra, entre en conflit avec Rome qui envoie alors une flotte de 200 vaisseaux conte la Reine Teuta.
167 av. J.-C : Après une longue guerre, le contrôle romain s’étend sur la totalité des Balkans. Sous la domination romaine, l’Illyrie vit une ère prospère et paisible. Les Illyriens préservent leur langue et leurs traditions malgré le joug romain. Au cours des siècles, la population remplace progressivement ses dieux par la foi chrétienne.
395 ap. J.-C. : Lorsque l’empire romain est divisé en deux, Illyria se retrouve dans l’Empire de l’est, connu plus tard sous le nom d’Empire Byzantin. Trois des premiers empereurs byzantins étaient d’origine illyrienne (Anastase, Justin Ier et Justinien Ier).
Vème et VIème siècles : Des invasions de peuples migrants (Visigoths, Huns, Ostrogoths et Slaves) se font légions.
1344 : L’Albanie est annexée à la Serbie, mais après la défaite de la Serbie par les Turcs en 1389, la région entière se retrouve en proie aux attaques ottamanes.
Entre 1443 et 1468 : Les Vénitiens occupent quelques villes côtières et, le héros national Skanderbeg (Gjergj Kastrioti) a mène la résistance albanaise contre les Turcs, de son château à Kruja. Il remporte toutes ses batailles, et même le Sultan Mehmet-Fatih, conquérant de Constantinople, ne parvient pas à prendre Kruja d’assaut. Après la mort de Skanderbeg, les Ottomans finissent par faire plier la résistance albanaise et prennent le contrôle du pays en 1479, 26 ans après la chute de Constantinople.
La domination ottomane dure 400 ans. Les citoyens musulmans sont favorisés et exemptés du système janissaire qui oblige chaque famille chrétienne a abandonner un de ses fils au profit de l’Islam afin qu’il serve dans l’armée. Par conséquent, beaucoup d’Albanais se convertissent la foi islamique.
1878 : La Ligue albanaise de Prizren dans l’actuel Kosovo tente de se battre pour l’autonomie mais elle est réprimée par l’armée turque en 1881. De nouvelles révoltes entre 1910 et 1912 se soldent par une proclamation d’indépendance et la formation d’un gouvernement provisoire mené par Ismail Qemali à Vlora en 1912. Ces derniers sont grandement compromis lorsque le Kosovo (environ 1/3 de l’Albanie) est cédé à la Serbie en 1913.
Avec l’éclatement de la Première Guerre Mondiale, l’Albanie est occupée successivement par les armées de Grèce, de Serbie, de France, d’Italie et d’Autriche-Hongrie.
1920 : La capitale est déplacée de Durrës à Tirana, site moins vulnérable. Un gouvernement républicain, sous la direction du prêtre orthodoxe Fan Noli, aide à stabiliser le pays. Mais il est renversé en 1924 par le ministre de l’intérieur Ahmed Bey Zogu qui s’auto-proclame roi Zogu Ier en 1928.
1939 : La collaboration de Zogu avec l’Italie se retourne contre lui lorsque Mussolini ordonne l’invasion de l’Albanie en avril. Zogu s’enfuit pour Londres avec une partie du trésor albanais qui lui permet de louer un étage entier au Ritz de Londres.
8 novembre 1941 : Le Parti Communiste albanais est fondé avec à sa tête Enver Hoxha qui garde ce siège jusqu’à sa mort en 1985. Les communistes mènent la résistance contre les Italiens et, après 1943, contre les Allemands.
Juillet 1946 : La République populaire d’Albanie est proclamée, en 1948 elle tourne le dos à la Yougoslavie pour s’allier directement à l’URSS avec laquelle elle collabore étroitement jusqu’en 1960 avant de se tourner vers la Chine.
Entre 1966 et 1967 : l’Albanie connaît une révolution culturelle sur le modèle de la Chine : l’agriculture est entièrement collectivisée et la religion interdite. A la suite de l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’URSS en 1968, l’Albanie quitte le pacte de Varsovie et se lance dans une politique d’auto-défense. A la mort de Mao Zedong en 1976, l’Albanie perd ses relations privilégiées avec la Chine et se retrouve sans alliés. L’économie est dévastée et les pénuries alimentaires deviennent régulières.
1985 : A la mort de Hoxha, son associé Ramiz Alia prent la tête de l’État et ouvre l’Albanie au tourisme, tout en réduisant les restrictions. En 1990, suite à une vague de protestations, le gouvernement autorise les partis d’opposition.
En 1992 : Les élections mettent fin à 47 ans de régime communiste et l’Albanie s’ouvrie au monde et au commerce ce qui entraine une vague de contrebande. Le port de Vlora devient une plaque tournante de l’immigration illégale.
En 1996 et 1999 : L’Albanie faait face à deux crises, l’une économique avec l’effondrement de son système bancaire, et l’autre humaine due à l’afflux de Kosovars fuyant la crise en Serbie. Cet afflux eut un aspect positif sur l’économie et renforça les liens entre l’Albanie et le Kosovo.
Ces dix dernières années, l’Albanie a subit un boum économique ce qui lui a permit de développer ses infrastructures. En 2008, elle a même réussi à échapper à la crise et sa croissance continue. En 2009 elle a rejoint l’OTAN et attend d’entrer dans l’Union Européenne.