Dernières terres atlantiques avant l’Amérique, ces îles portugaises ont su préserver une rare authenticité. Aux Açores, les hommes vivent en harmonie avec leur environnement. La modernité a peu dérangé ces communautés essentiellement rurales. Petits villages blancs à l’architecture portugaise, bocages peuplés de vaches, criques océanes, côte de basalte noir déchiquetée et parsemée de » piscines naturelles « , lacs de volcans, fumerolles, forêts profondes, plages de sable noir… Les Açores sont une sorte d’Ecosse subtropicale, des îles d’Auvergne, un étrange mélange d’Europe et d’autre chose. On viendra se ressourcer sur les chemins de randonnées et profiter de l’océan sans les foules qui se précipitent aux Canaries ou à Madère.
Superficie : 2 335 km² répartis sur 9 îles. Nom officiel : ïles Açores (portugaises) Capitale :São Miguel Villes principales : Santa Maria, Faial, Terceira, Graciosa, São Jorge, et Pico Point culminant : mont Pico à 2 351 mètres Pays voisins : France, Portugal, Espagne, Maroc
L’archipel se trouve sensiblement à la même latitude que Lisbonne (de 39°43’ à 39°55’ de latitude nord). Il connaît un climat océanique très humide avec des variations annuelles assez réduites. L’origine volcanique de toutes les îles, due au point chaud des Açores, est démontrée par l’existence de très nombreux cônes de scories et par plusieurs stratovolcans à caldeira. La plupart des îles sont soumises à une intense activité sismique. Le volcan Ponta do Pico sur l’île de Pico, de nature essentiellement basaltique et dont l’altitude est de 2 351 mètres, est le point culminant des Açores ainsi que du Portugal.
Depuis 1976, les Açores, comme Madère, sont constituées en région autonome de la République du Portugal, avec un exécutif propre et une assemblée législative régionale. Le président du gouvernement régional est depuis 1996 Carlos César du Parti socialiste et est réélu en octobre 2008. Le siège du gouvernement régional est situé à Ponta Delgada, sur l’île de São Miguel, la capitale économique des Açores. Le représentant de l’État portugais, appelé représentant de la République, réside à Angra do Heroísmo, sur l’île de Terceira, la capitale historique. L’archipel abrite une base aérienne américaine, Lajes Field, sur l’île de Terceira, et un centre de suivi de missiles français sur l’île de Flores qui a été fermé en 1994. Bien que désertes lors de leur découverte, plus éloignées de l’Afrique que de l’Europe, situées à des latitudes européennes et non africaines, et de peuplement européen, les Açores font partie des territoires considérés comme africains par l’Union africaine (UA) et sous occupation étrangère.
La position géographique de l’archipel lui confère un climat généralement tempéré, océanique avec des variations de températures limitées. Les températures maximales se trouvent généralement comprises entre 15 ℃ et 25 ℃. La moyenne annuelle des précipitations augmente d’est en ouest et varie de 700 à 1 600 mm de cumul annuel mais peut atteindre 6 300 mm au Mont Pico, plus haut sommet du Portugal, culminant à 2 351 m. L’archipel a donné son nom à l’anticyclone des Açores, zone de hautes pressions atmosphérique. D’après la classification de Köppen, le climat est généralement océanique à étés chauds (Cfa) ou méditerranéen (Csa) dans les régions les plus sèches.
On peut également citer les records suivants de l’Instituto de Meteorologia :
– Record de température maximale 32,1 ℃ à Madalena, Pico (7 septembre 1985) – Record de température minimale -3,5 ℃ à Chã das Lagoinhas, São Miguel (2 janvier 1973) – Record de précipitations en 24 heures : 276 mm à Furnas, São Miguel (3 octobre 1974) – Record de vitesse de vent : >168 km/h, Angra do Heroísmo, Terceira (2 novembre 1995)
Terre rude et de passage, les Açores ont de tout temps connu une forte émigration. La population des îles se monte à environ 250 000 personnes, mais on considère généralement qu’un million de personnes d’ascendance açorienne vivent à l’étranger, surtout aux États-Unis et au Canada.
Les principales villes sont :
Ponta Delgada, sur l’île de São Miguel (64 000 habitants) ;
Angra do Heroísmo, sur l’île de Terceira (35 000 habitants) ;
Horta, sur l’île de Faial (15 000 habitants).
Le peuplement açorien est un peuplement de colonisation issu de six siècles d’existence des îles au sein de l’Empire puis ex-Empire portugais. La majorité des habitants des îles descendent de colons portugais, venant notamment en nombre significatif des régions de l’Alentejo et de l’Algarve dans le sud du Portugal. Mais d’autres populations ont été appelées à s’y établir, notamment par la volonté de princes portugais qui organisaient le développement de leurs nouveaux territoires. Entre autres, de nombreux Flamands s’établissaient dès les années 1490 sur Terceira, Pico, Faial, São Jorge et Flores. Les Flandres étaient surpeuplées et les princes conquérants avaient besoin de défricheurs… On appela parfois les Açores » îles Flamandes » au cours de l’histoire ; on retrouve cet élément culturel aujourd’hui dans le fromage proche du gouda, les moulins à vents, très flamands, et peut-être aussi dans le sens de l’organisation des Açoriens, définitivement plus germaniques que leurs concitoyens du contient…
D’autres populations, au cours des siècles, ont apporté leur contribution à la création de ce » melting-pot » açorien. Notamment celles qui ont fui les persécutions : juifs séfarades de la péninsule ibérique, Maures ou Espagnols, mais aussi Français, Italiens ou Anglais, ceux qui fuyaient alors la loi de leur pays…
Le brassage de population a été parfait et on ne distingue aujourd’hui plus de groupes ethniques réellement séparés parmi la population des îles.
Catholiques à 99 %, les Açoriens sont très croyants. Pour preuve, c’est le seul endroit au monde bénéficiant d’un stade Jean-Paul-II ; celui-ci avait été inauguré lors de son passage à São Miguel en 1991. L’aéroport de l’île porte aussi le nom de ce pape illustre !
La croyance des Açoriens est d’une rare ferveur et elle se transforme souvent en mysticisme lors des fêtes religieuses.
La dévotion liée à certains cultes, comme celui du Christ des Miracles, a été sans nul doute encouragée par les phénomènes sismiques. La crainte (de voir le monde s’écrouler) ou l’espérance (de voir les choses s’arranger) font souvent s’en remettre au Saint-Esprit.
La vie sociale de l’archipel est indissociable de la vie religieuse, comme l’attestent les nombreuses églises. Il en a toujours été ainsi, car hormis l’hypothèse hasardeuse de l’Atlantide, les habitants n’ont en effet aucun passé » païen « , ce sont donc des catholiques » innés « .
En même temps, l’abus de l’autorité ecclésiastique, qui a souvent bénéficié de privilèges et de complaisances, a engendré un sentiment anticlérical partout sur l’archipel. Le peuple açorien croit aussi bien au Senhor Santo Cristo qu’à la fatalité ou aux superstitions. Les traditions de l’archipel étant surtout orales, la frontière entre le sacré et le profane est ténue. On voit donc souvent au cours des diverses festivités se mêler les rites les plus populaires à des règles religieuses codifiées.
En clair, on peut se moquer des curés, mais on vénère le Saint-Esprit. Le culte aux morts, très répandu jusqu’à aujourd’hui, comme en témoigne la couleur noire des habits de la femme quand elle est veuve, est aussi une caractéristique remarquable de la religiosité açorienne.
9 mai : Cristo Milagroso à São Miguel (†) 24 mai : Dimanche du Saint Esprit (†) 30 mai : Santa Trinidad (†) 1 août : Festival de la mer pendant tout les mois d’Août à Santa Maria 15 août : Nuestra Señora de los milagros à Corvo (†) 29 août : Semaine des Baleiniers à Lages et sur Pico 5 septembre : Fête de la Vendimia sur Pico et Santa Maria (†)
(†) Jours Fériés Religieux : basés sur un calendrier religieux ces fêtes peuvent être modifiées en dernière minute.
(†) Minorités religieuses : Certaines des personnes que vous pourriez vouloir rencontrer, pourraient faire partie de minorités religieuses si peu répandues dans le pays qu’aucun jour férié ou fête légale n’apparaît dans la liste ci-dessus. Par mesure de sécurité, veuillez vous en assurer, avant d’entreprendre un voyage d’affaires, un déplacement…
L’histoire moderne semble nommer Diogo de Silves découvreur officiel de l’archipel en 1427, mais rien n’est plus sûr, car des cartes plus anciennes feraient mention de l’existence de ces îles. Leur reconnaissance complète s’effectue sur plusieurs années à partir de 1432 par Gonçalo Velho Cabral pour se terminer en 1452 par Corvo et Flores, reconnues par le navigateur Diogo de Teive. Ces expéditions sont armées par Dom Henrique (Henri le Navigateur), 3e fils du roi Jean Ier du Portugal qui joue un rôle très important dans les découvertes de nouveaux territoires par les Portugais ; elles partent généralement de l’Algarve ou de l’Alentejo.
Milieu du XVe siècle : un gentilhomme flamand travaillant pour Henri le Navigateur, Jácome de Bruges, reçoit la mission d’installer des familles flamandes sur l’île de Terceira. Dans les siècles qui suivent, des colons flamands, mais également français viennent s’établir sur ces îles. De 1580 à 1640, elles sont sous domination espagnole comme le reste du Portugal et servent de relais lors du retour des navires en provenance de l’Amérique et des Antilles, alors que l’escale aller se situe à Madère. En 1583, Philippe II d’Espagne (Philippe Ier du Portugal) envoie la flotte hispano-portugaise chasser les marchands français installés aux Açores, en pendant les prisonniers aux vergues des bateaux et contribuant ainsi à la création d’une légende noire. Les îles redeviennent portugaises après la guerre de restauration du Portugal. En 1836 : l’archipel est divisé en trois départements administratifs, comparables à ceux du Portugal même. La division, arbitraire, ne correspond pas aux trois groupes naturels d’îles, mais plutôt à la position des capitales des départements (aucune d’elles ne se trouve dans le groupe ouest) :
– l’ancien District d’Angra comprend les îles de Terceira, São Jorge, et Graciosa ; la capitale Angra do Heroísmo se trouve sur l’île de Terceira.
– l’ancien District de Horta comprend les îles de Pico, Faial, Flores et Corvo ; la capitale Horta se trouvesur l’île de Faial.
– l’ancien District de Ponta Delgada comprend les îles de São Miguel et Santa Maria ; la capitale Ponta Delgada se trouve sur l’île de São Miguel. En 1868 : le Portugal commence à imprimer Açores sur ses timbres postaux pour l’usage dans les îles. Entre 1892 et 1906, des timbres séparés sont imprimés pour l’usage dans les trois districts administratifs. En 1976 : les Açores deviennent une région autonome et les trois anciens districts (Angra, Horta, Ponta Delgada) sont dissous en 1978, date à laquelle est mis en application le statut politico-administratif de la Région autonome des Açores. Le 16 mars 2003 : le « sommet des Açores » réunit le président américain George W. Bush, le Premier ministre britannique Tony Blair, le président du gouvernement espagnol José María Aznar et le premier ministre portugais José Manuel Barroso afin d’évoquer la future intervention en Irak, à laquelle ils sont tous les quatre favorables.