Depuis l’indépendance, la cité-Etat a connu une réussite économique spectaculaire (8 % de croissance en moyenne au cours des dernières années), sous l’autorité d’un Etat directement impliqué dans la gestion des grands groupes industriels et commerciaux (les Government Linked Companies ou GLC). Petit pays dépourvu de ressources naturelles, Singapour se situe au 3ème rang mondial derrière le Qatar et le Luxembourg si l’on exprime son PIB par habitant (56 300 USD à prix courant, Banque mondiale) en parité de pouvoir d’achat. L’économie du pays se caractérise par une très forte ouverture sur l’extérieur, rendue nécessaire par l’étroitesse du marché intérieur.
Après une croissance de 4,4% en 2013, l’activité a été moins dynamique en 2014 sous l’effet du ralentissement de l’économie chinoise et de l’atonie de la demande mondiale (taux de croissance de 2,9%, tiré d’abord par le commerce extérieur puis par la consommation privée). En 2015, la croissance économique a continué sa tendance à la baisse (2%). Le degré élevé d’ouverture de la cité-Etat rend l’économie vulnérable à la dégradation de la conjoncture internationale, et notamment de la Chine (23,6% des exportations) ou de chocs macroéconomiques et financiers au sein de l’ASEAN. Sur le plan intérieur, des turbulences sur les marchés financiers et une remontée du coût du crédit auraient un impact sur la consommation des ménages et sur l’investissement.
A ces fragilités conjoncturelles s’ajoute un défi structurel : les autorités cherchent à réduire la dépendance de l’économie à l’importation de travailleurs étrangers mais s’exposent se faisant à des risques de pénurie de main d’œuvre (taux de chômage de 2%) si la croissance de la productivité du travail n’est pas au rendez-vous (diminution de 0,6% en ga au T1 2015). La priorité des autorités est de relancer la productivité du travail, avec un objectif de croissance annuelle de cet indicateur de 2% à 3% d’ici 2020, contre 1% par an sur la décennie écoulée. Elles souhaitent en outre renforcer le niveau de qualification de la population active, encourager la montée en gamme du secteur manufacturier et préserver le rôle de plateforme internationale de la cité-Etat.
L’économie du pays se caractérise par une très forte ouverture sur l’extérieur, rendue nécessaire par l’étroitesse du marché intérieur. Ses échanges sont majoritairement intra-asiatiques (plus de 2/3 des exportations). L’économie repose sur trois piliers : l’industrie manufacturière et la construction (28,9% du PIB en 2015), les activités de commerce, logistique et communication (25,6%), ainsi que les activités financières et services aux entreprises (37,5%). Ces secteurs sont soutenus par un système financier moderne (3ème marché mondial des changes, 1ère place financière d’ASEAN, actifs du secteur bancaire équivalents à 575% du PIB), une dynamique commerciale étroitement liée à la fonction prééminente du port (2ème mondial) et un cadre règlementaire conforme aux normes internationales.
Flux & IDE en milliard $
- 2002: 6,40
- 2003: 11,94
- 2004: 21,02
- 2005: 18,09
- 2006: 36,92
- 2007: 47,73
- 2008: 12,20
- 2009: 23,82
- 2010: 55,07
- 2011: 50,36
- 2012: 61,15
- 2013: 63,77
Economie
Repère économique
PIB : 390 Mds USD en 2014 (à prix courant)
PIB par habitant : 56 300 USD en 2014 (à prix courant)
PIB en PPA par habitant : 82 800 USD (à prix courant)
Taux de croissance : 2,2 % en 2015
Taux de chômage : 2%
Taux d’inflation : 1 %
Solde budgétaire : Déficit de 0,13 Md SGD soit 0,03% du PIB en 2014
Excédent commercial : 28 Mds USD
Principaux clients : Chine (23,6%), Malaisie (12,0%), Indonésie (9,4%)
Principaux fournisseurs : Chine (12,1%), UE (12,0%), Malaisie (10,7%), Etats-Unis (10,3%)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2014) :
- agriculture : 0 %
- industrie : 28,9 % (industrie manufacturière et construction)
- services : activités financières et services aux entreprises (37,5%) et activités de logistique et de communication (25,6%)
PIB en milliards $
- 2002: 91
- 2003: 97
- 2004: 114
- 2005: 127
- 2006: 147
- 2007: 179
- 2008: 192
- 2009: 192
- 2010: 236
- 2011: 274
- 2012: 286
- 2013: 297
Taux de chômage %
- 2003: 4,8%
- 2004: 5,2%
- 2005: 4,4%
- 2006: 4,1%
- 2007: 3,6%
- 2008: 3,0%
- 2009: 3,2%
- 2010: 3,1%
- 2011: 2,9%
- 2012: 2,8%
- 2013: 2,8%
PIB Taux de croissance %
- 2002: 4,2%
- 2003: 4,4%
- 2004: 9,5%
- 2005: 7,5%
- 2006: 8,9%
- 2007: 9,1%
- 2008: 1,8%
- 2009: -0,6%
- 2010: 15,2%
- 2011: 6,1%
- 2012: 2,5%
- 2013: 3,9%
Singapour sert de plaque tournante commerciale régionale. Le Port de Singapour fait partie des plus importants ports du monde et se classe au second rang en tant que centre de trafic de transbordement en containers, après Hong-Kong. Le secteur des services compte pour près des trois quarts du PIB et emploie plus des trois quarts de la population active. Il est dominé par le commerce, les services d’affaires, les transports et communications, et les services financiers.
L’économie de Singapour est hautement industrialisée. Le secteur industriel représente un quart du PIB et emploie près de 28% de la population. L’électronique et la pétrochimie dominent l’industrie.
Le secteur primaire est pratiquement inexistant (excepté la culture d’orchidées, de légumes, de poissons d’ornement). Singapour ne possède aucune ressource minérale.
5 Premier secteurs
1: Services 73,4%
2: Industrie 26,6%
3: Agricole 0,1%
4:
5:
10 Premières entreprises
1: Caltex Corp.
2: Flextronics International Ltd
3: Sing Tel (Singapour Telecom)
4: Singapour Airlines
5: Neptune Orient Lines
6: Keppel Corp. Ltd
7: DBS (Development Bank of Singapour)
8: Fraser & Neave Ltd
9: Singapour Technologies Engineering Ltd
10: NatSteel Ltd
Le secteur de l’énergie à Singapour est très développé, notamment car Singapour est un point important de transit et de raffinage pétrolier.
Secteur pétrolier
Le petit territoire de Singapour ne possède aucune réserve de pétrole ou de gaz. Cependant, du fait de sa position géographique, Singapour occupe une place relativement importante sur la carte mondiale du pétrole en raison de son rôle de centre de raffinage : les trois grandes raffineries de l’État-Cité totalisent une capacité de 1.5 millions de barils/jours.
Singapour possède le deuxième port mondial d’où une importante consommation de fioul marin. Enfin notons que le détroit de Malacca où se situe le port de Singapour est, après le détroit d’Ormuz, le deuxième point de passage le plus important du trafic pétrolier mondial : plus de 15 millions de barils/jours y transitent.
Secteur gazier
La consommation de gaz naturel a fortement augmenté à Singapour, passant de seulement 1.7 km³ en 2000 à 10.8 en 2014. Cette augmentation s’explique par la production d’électricité : l’Etat était alimenté par des centrales au fioul, qui ont été converties ou remplacées par des centrales au gaz, lequel assure désormais 95% de la production électrique.
Ce gaz provenait d’abord d’importations par gazoduc, venant d’Indonésie et de Malaisie. L’expiration progressive des contrats non renouvelés a incité Singapour à chercher une autre source d’approvisionnement, et un terminal d’importation de gaz naturel liquéfié a ouvert en 2013.
Secteur électrique
Pratiquement toute l’électricité de Singapour est produite par des centrales tournant au gaz naturel, dont la plus importante est celle de Senoko, une centrale à cycle combiné de 3300 MW.
À côté des centrales à gaz, une petite partie de l’électricité est produite par des panneaux solaires, des centrales à pétrole et des incinérateurs de déchets.
La consommation électrique est de l’ordre de 50 TWh
Le gouvernement travaille en vue de réduire les émissions de carbone de 16%
Suite à l’échec des négociations sur le climat de Copenhague pour trouver un accord juridiquement contraignant, les dirigeants de Singapour ont déclaré vouloir prendre des mesures décisives, tout en n’allant pas en dessous de l’objectif fixé de 16%. Bien que le pays ait un accès limité à des sources d’énergie alternatives, le gouvernement travaille avec les industries pour qu’elles soient plus économes dans le domaine énergétique. Toutefois, cela ne doit pas se faire au détriment de la croissance économique. Le coût de ce plan est estimé à 1 milliard de SGD lissé sur 5 ans, afin de promouvoir les technologies propres et réduire la consommation d’énergie.
Le quartier de Punggol se colore en vert
Dans le cadre du plan de développement durable, un des projets majeur est de transformer le quartier de Punggol en un des premiers quartiers écologiques de Singapour. L’objectif affiché est de diminuer de 30% la consommation énergie dans les espaces publics et de 10% la facture des ménages d’ici cinq ans.
Le quartier de Punggol a été déclaré quartier pilote. Y seront installés des panneaux solaires sur le toit des immeubles, des toits végétalisés ainsi que des bornes de rechargement pour véhicules électriques dans les parkings. Les bâtiments seront conçus de manière à ce qu’il y ait une bonne ventilation afin d’éviter l’utilisation de la climatisation. Ce projet sera bientôt étendu aux quartiers de Tampines, Marine Parade, Tanjong Pagar et Bukit Panjang.