Comme les autres Émirats arabes du golfe Persique, Koweït, Bahreïn, Émirats arabes unis, à l’exception d’Oman, le Qatar est habité depuis des milliers d’années. Les sociétés ont maintenu des structures tribales anciennes, basées sur des liens parentaux étendus.
Le territoire, bien placé sur les trajets d’échanges du golfe Persique, entre Mésopotamie et Vallée de l’Indus, a été l’objet de nombreuses convoitises, conflits et guerres. La Perse, ses voisins arabes, les Portugais et les Ottomans se sont partagé sa domination, avec à partir du XVIIe siècle, le relais d’une famille locale, les Al Thani.
Le pays a été dominé par la Perse abbasside de 750 à 1258, et safavide de 1680 à 1717, de 1730 à 1736 et de 1753 à 1783; par le Portugal de 1517 à 1538; par Oman de 1717 à 1730, de 1736 à 1753, et de 1783 à 1818; et par Bahreïn de 1830 à 1851.
Les Ottomans ont dirigé le Qatar directement, en tant que sandjak, dans la province de Hasa de 1550 à 1680 et de 1818 à 1830, et indirectement de 1680 à 1818 et de 1830 à 1872 par la famille Al Thani. L’administration Al Thani continue en tant que kaïmakam du Qatar dans le vilayet de Bassora pendant la domination ottomane entre 1872-1915.
Thani bin Mohammed, le fondateur de la famille Al Thani a été élu Cheik du Qatar, où il a régné à Al Bida (maintenant connu sous le nom de Doha). La famille Al Khalifa de Bahreïn a occupé la partie nord du Qatar jusqu’en 1868. Cette année-là, à la demande de certains nobles du Qatar, les Britanniques négocièrent la fin de la revendication du clan Al Khalifa sur le Qatar, excepté le paiement d’un tribut. Ce tribut cessa lorsque les Turcs occupèrent le Qatar en 1872.
La bataille de Al Zubarah, en 1872, est une date importante pour toutes les populations du Golfe Persique, dans la mesure où la domination ottomane dans la région est provisoirement acceptée.
Après le départ des Turcs, au début de la Première Guerre mondiale, en 1915, les Britanniques reconnaissent le Cheik Adbullah bin Jassim Al Thani comme dirigeant. La famille Al Thani avait vécu au Qatar pendant 200 ans. Le traité de 1916 entre le Royaume-Uni et le Cheik Abdullah est semblable à ceux signés par les Britanniques avec les autres principautés du golfe Persique. Selon ses termes, le dirigeant accepte de ne céder aucun de ses territoires sauf au Royaume-Uni, et de n’entamer de relations avec aucun gouvernement étranger sans le consentement des Britanniques. En retour, les Britanniques promettent de protéger le Qatar contre toute agression par mer et de prêter main forte en cas d’attaque terrestre. Un traité de 1934 renforce le protectorat britannique sur le Qatar.
En 1935, une concession d’une durée de 75 ans est accordée à la Compagnie Pétrolière du Qatar, filiale de la Compagnie Pétrolière d’Irak, détenue par des intérêts Anglo-Néerlandais, Français et des États-Unis. Du pétrole de haute qualité est découvert en 1940 à Dukhan sur la côte ouest de la péninsule Qatarie. L’exploitation en est retardée par la Seconde Guerre mondiale, et l’exportation de pétrole ne commence qu’en 1949.
Durant les années 1950 et 1960, l’accroissement graduel des revenus du pétrole apporte la prospérité, une immigration rapide, de substantiels progrès sociaux, et marque le commencement de l’histoire moderne du Qatar.
Lorsque, en 1968, le Royaume-Uni annonce l’abandon des relations de protectorat avec les principautés du Golfe, le Qatar se joint aux huit autres états alors sous protectorat britannique (les sept actuels Emirats Arabes Unis et Bahrein) avec l’intention de former une union d’émirats arabes.
Mi-année 1971, cependant, les 9 ne se sont pas encore accordés sur les termes de l’union, et la date de terminaison du traité de relation britannique (fin de 1971) approche. Dès lors, le Qatar demande l’indépendance en tant qu’entité séparée, et devient, en pleine indépendance, l’État du Qatar le 3 septembre 1971. La plupart des États arabes, le Royaume-Uni, et les États-Unis sont parmi les premiers pays à reconnaître le Qatar, et l’État gagne promptement la permission d’entrer au conseil des Nations unies et de la Ligue arabe.
En 1988, le Qatar établit des relations diplomatiques avec l’Union soviétique et la République populaire de Chine. Il est l’un des premiers membres de l’OPEP, et l’un des membres fondateurs du Conseil de Coopération du Golfe. Les revenus du pétrole et du gaz naturel permettent au Qatar d’atteindre un des plus hauts revenus per capita dans le monde.
Le Qatar et Bahreïn se sont disputés sur la possession des Îles Hawar.
En 2001, le Qatar a accepté d’offrir les îles au Bahreïn en échange de concessions territoriales en relation avec les revendications passées de Bahreïn sur la péninsule Qatarie.
L’actuel émir a annoncé son intention d’amener le Qatar à la démocratie, et a autorisé une presse libre et ouverte et des élections municipales. Des réformes démocratiques, économiques et sociales ont été menées ces dernières années. En 2003, la constitution du pays a été approuvée par un référendum démocratique. Cette même année, une femme a été nommée au cabinet en tant que ministre de l’éducation. Auparavant, aucune femme n’avait jamais fait partie du gouvernement d’une nation du golfe Persique.