La Palestine compte 3 biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial
Culturel (2)
Lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem (2012)
Le bien inscrit est situé à 10 km au sud de Jérusalem sur les sites que les Chrétiens reconnaissent traditionnellement, depuis le IIe siècle, comme le lieu de naissance de Jésus. Une église y a été construite en 339 et l’édifice qui lui a été substitué après un incendie survenu au VIe siècle conserve des vestiges du sol du bâtiment original, en mosaïques élaborées. Le site comprend également des églises et des couvents grecs, latins, orthodoxes, franciscains et arméniens ainsi que des clochers, des jardins en terrasses et une route de pèlerinage.
Palestine : terre des oliviers et des vignes – Paysage culturel du sud de Jérusalem, Battir (2014)
Ce site est situé à quelques kilomètres au sud-ouest de Jérusalem, dans les hautes terres entre Naplouse et Hébron. Le paysage de collines de Battir comprend une série de vallées agricoles, widian, caractérisées par des terrasses de pierre, certaines irriguées pour la production maraîchère, d’autres sèches et plantées de vignes et d’oliviers. Le développement de ces terrasses cultivées, dans un environnement très montagneux, s’est appuyé sur un réseau de canaux d’irrigation alimenté par des sources souterraines. L’eau collectée grâce à ce réseau est attribuée selon un système traditionnel de répartition équitable entre les familles du village de Battir, situé à proximité de ce paysage culturel.
Vieille ville d’Hébron/Al-Khalil (2017)
L’utilisation d’une pierre calcaire locale a marqué la construction de la vieille ville d’Hébron/Al-Khalil au cours de la période mamelouke, entre 1250 et 1517. Le centre d’intérêt de la ville était le site de la mosquée Al-Ibrahim/le tombeau des Patriarches, dont les édifices se trouvent dans l’enceinte construite au ier siècle de notre ère pour protéger les tombes du patriarche Abraham/Ibrahim et de sa famille. Ce lieu devint un site de pèlerinage pour les trois religions monothéistes : judaïsme, christianisme et islam. La ville était située au croisement de routes commerciales de caravanes cheminant entre le sud de la Palestine, le Sinaï, l’est de la Jordanie et le nord de la péninsule arabique. Bien que la période ottomane (1517-1917) qui a suivi ait annoncé une extension de la ville aux zones environnantes et qu’elle ait apporté de nombreux ajouts architecturaux, en particulier la surélévation des maisons avec la construction d’étages supplémentaires, la morphologie globale de la ville mamelouke a persisté dans l’organisation hiérarchique des quartiers, déterminés par des rassemblements autour de l’origine ethnique, de la religion ou de la profession, et des maisons dont les pièces sont organisées selon un système d’arborescence.
Jérusalem tient une place prépondérante dans les religions juive, chrétienne et musulmane. Les monuments rattachés à ces différents cultes ont chacun une extrême importance pour les croyants et font de la ville un musée à ciel ouvert. L’Esplanade du Temple et le mur des Lamentations (seul vestige du Second Temple) sont révérés par les juifs pour sa proximité avec le Saint des Saints, situé sur le mont du Temple. La coupole du Rocher de la mosquée d’Omar date du VIIe siècle et est le plus ancien monument islamique, elle se trouve sur la même esplanade que la mosquée Al-Aqsa, la plus grande de la ville. Pour les chrétiens, le tombeau du Christ au Saint-Sépulcre et la via Dolorosa, jalonnée par les étapes du Calvaire, est un important lieu de pèlerinage.
Jéricho, sur la rive ouest du Jourdain, est considérée comme une des plus anciennes villes habitées dans le monde et les archéologues ont mis au jour les restes de plus de 20 établissements successifs, qui remontent à 9 000 ans. Les chantiers de fouilles archéologiques de la ville biblique sont assez peu spectaculaires malgré leur charge historique. Les remparts et la tour ronde sont néanmoins à noter, ainsi que le Palais d’Hisham, à 2 km au nord de la ville nouvelle, et la synagogue de Jéricho située entre les deux. Dans les environs, les vestiges de cinq monastères subsistent sur les 90 recensés comme le Monastère byzantin de Saint-Georges perché à flanc de colline au cœur d’une réserve naturelle.
À 10 km de Jérusalem, Bethléem est séparée de celle-ci par un mur de béton construit par les Israéliens le long de la frontière avec la Cisjordanie. Il s’agit d’un important centre religieux. La tradition juive en fait le lieu de naissance et de couronnement du roi d’Israël David. Elle est considérée par de nombreux chrétiens comme le lieu de naissance de Jésus de Nazareth, la grotte et l’église de la Nativité sont un lieu de pèlerinage très important. Bethléem est également le siège d’un lieu saint du Judaïsme, le tombeau de Rachel, situé à l’entrée de la ville. À quelques kilomètres se trouve le monastère Mar Saba, un des plus anciens monastères chrétiens.
Hébron, à environ 30 kilomètres au sud de Jérusalem, est une des plus anciennes cités du Proche-Orient encore habitées. On y trouve le tombeau des Patriarches où selon la tradition reposent Adam et Ève, Abraham et Sarah, Isaac et Rebecca et Jacob et Léa. Un monument fut construit autour du tombeau à l’époque d’Hérode le Grand. Les musulmans ont ensuite transformé le monument en mosquée connue sous le nom de mosquée d’Ibrahim.
Le sol de la Bande de Gaza garde le souvenir de six millénaires passés des civilisations égyptienne, assyrienne, gréco-romaine, islamique… Les temples romains de Beit-Lahiya, la vaste nécropole romano-byzantine près de Jabalya et Al-Nazla, celle de Deir-al-Balah, la forteresse de Khan-Yunis entre autres attendent patiemment la fin du conflit pour témoigner de cet important passé.
La Palestine bénéficie d’une délicieuse variété d’artisanat traditionnel. Les choix vont d’inestimables antiquités authentiques à un exquis artisanat moderne fait à la main.
Les conceptions artisanales palestiniennes sont fortement influencées par sa culture. Sachant que la Palestine est au cœur de la Terre Sainte, de nombreux travaux manuels sont conçus comme des souvenirs pour les pèlerins et les touristes qui visitent les lieux saints.
Broderie
La broderie palestinienne est riche en couleurs, en textures, et en histoire.
Les filles apprennent à broder (tatriz) dès qu’elles peuvent tenir une aiguille. À l’âge de six ou sept ans, une jeune fille a été normalement formée au point de croix et aux motifs simples de son village.
Les femmes palestiniennes expriment leur sentiment d’identité régionale et leur fierté dans les diverses couleurs de broderie que l’on retrouve sur leur robes. Par exemple, les styles traditionnels à Gaza comprennent beaucoup de magenta, noir et couleurs sombres, tandis que ceux à Naplouse incorporent une applique en zigzag pour les ourlets et les poignets.
L’état civil d’une femme se reflète habituellement dans le style de broderie de robes. Les robes lourdement brodées et avec une prédominance rouge sont traditionnellement portées par les femmes mariées.
Une robe brodée qui est à dominante bleue indique le statut de célibataire d’une fille. Dans la plupart des robes palestiniennes, la poitrine est extrêmement élaborée avec des broderies complexes. Le panneau arrière en bas de la robe est aussi généralement élaboré. Aujourd’hui, on peut trouver des versions modernes de broderies dans des vestes, gilets et autres vêtements, ainsi que dans des coussins richement décorés qui feront un très beau souvenir à rapporter.
Poterie et céramique
Les dessins qui ornent la poterie palestinienne sont de renommée mondiale pour leurs complexes détails et arabesques. Au tournant du 20e siècle, lorsque les carreaux du Dôme du Rocher ont eu besoin d’être remplacés, une famille turque spécialisée dans le travail de la céramique a été amenée à Jérusalem dans le but d’assumer cette tâche. Tout en réalisant leur travail, la famille a fondé une entreprise en Palestine qui a prospéré depuis. Aujourd’hui, il existe de nombreux styles de poterie et de la céramique – tous artistiques et complexes. Bien que la Palestine soit connue pour ses carreaux et plaques colorées, qui sont particulièrement beaux, vous pourrez trouver aussi des vases à ornements suspendus. Dans la plupart des usines de céramique, vous pouvez avoir votre nom peint sur les carreaux pendant que vous attendez. Ceux-ci font aussi de beaux souvenirs et cadeau à offrir
Bois d’olivier
La sculpture du bois tient ses origines avec les moines franciscains qui ont enseigné aux résidents l’art de la sculpture et de la marqueterie au moment de la construction de l’église de la Nativité (à peu près au IVe siècle). Initialement, des chapelets ont été fabriqués à partir de noyaux d’olives. Aujourd’hui l’olivier est utilisé dans la fabrication des scènes de crèche avec les personnages individuels de Jésus, Marie, Joseph, les trois Rois Mages, et les animaux. Quelques pièces de la crèche sont extrêmement fleuries, avec un travail détaillé.
Les sculptures en bois d’olivier palestiniens sont connues dans le monde entier pour leur beauté et élégance. Aujourd’hui, on peut trouver des chandeliers, des boites, et une panoplie d’autres œuvres modernes en bois sculpté fabriqués par des artisans de Bethléem. Une promenade le long de la rue Milk Grotto à Bethléem vous mènera vers des sculpteurs sur bois toujours en train de créer cet artisanat traditionnel.
Nacre
Le travail de la nacre a commencé au 17ème siècle, lorsque des moines franciscains ont apporté leur savoir faire d’Italie. La population chrétienne, principalement dans la région de Bethléem, a travaillé avec les Franciscains afin de réaliser des icônes religieuses qui reflètent leur foi en Dieu. Initialement les chapelets et les crucifix fabriqués à partir
de bois d’olivier avec des incrustations de nacre de perle étaient fabriqués et vendus. Aujourd’hui Bethléem est toujours le centre pour la fabrication d’objets de nacre, avec une vaste gamme de beaux dessins lumineux qui incluent ceux inspirés aussi bien par les musulmans que par les chrétiens.
Verre
Hébron est connue dans le monde entier pour ses célèbres souffleurs de verre et ses designers. Le verre bleu royal produit dans la ville est peut-être le plus reconnaissable dans l’ensemble du Moyen-Orient, mais les souffleurs de verre d’Hébron créent également des articles dans beaucoup d’autres belles couleurs. Vous pouvez trouver des créations de verre en ambre foncé, rouge, vert verdoyant qui ornent les rayons des souffleurs.
Bijoux
Une variété de bracelets, colliers, tours de cou, et des bagues confectionnés par des orfèvres de plusieurs villes sont portés par les villageois et les bédouins de Palestine depuis des siècles. Comme pour la broderie traditionnelle, les bijoux palestiniens sont réalisés avec des influences régionales. Le bijou le plus traditionnel est la coiffe (smadeh) qui souvent comprend un halo de pièces de monnaie (saffeh) qui peuvent être en argent (mandat colombien) ou en or (domination turque).
D’autres articles en métal coulé sont des pots de Kohol ornés (un type de poudre qui remplace le crayon pour les yeux), des lampes à pétroles décorées, des icônes et des vases. Si vous êtes un collectionneur d’art ethnique ou de bijoux, vous allez adorer parcourir les innombrables boutiques en Palestine. Vous êtes certain de trouver de quoi ramener à la maison.
Tapis tissés
Tout au long de Gaza, vous pourrez admirer les tisserands qui créent des tapis aux couleurs vives sur des métiers en bois. Ces tapis de coton traditionnels ressemblent dans le tissage à des tapis plat Navajo indiens. Les motifs comme les bandes et les formes géométriques simples ornent ces œuvres autochtones, qui viennent dans une variété de couleurs vibrantes, tels que des bleus lumineux, des verts profonds et des rouges brillants.