L’Ouzbékistan, en forme longue la République d’Ouzbékistan, est un pays d’Asie centrale de près de 29,6 millions d’habitants (2012), ancienne république soviétique, État indépendant depuis le 31 août 1991, entouré par le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Afghanistan et le Turkménistan.
Superficie : 447 400 km2 Capitale : Tachkent Villes principales : Namangan, Andijan, Samarkand, Boukhara, Noukous Point culminant : Adelunga Toghi qui culmine à 4 301 m. Pays voisins : le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Afghanistan et le Turkménistan.
La topographie du pays est variée, allant du désert plat qui comprend près de 80 % du territoire aux pics dans l’est qui atteignent les 4 300 m de haut.
Le sud-est du pays est caractérisé par les contreforts de la chaîne Tian Shan, qui s’élève dans les pays voisins de Kirghizistan et Tadjikistan et forme une frontière naturelle entre l’Asie centrale et la République populaire de Chine.
Le vaste Désert du Kyzylkoum (signifiant « sable rouge » en ouzbek), de part et d’autre de la frontière avec le sud du Kazakhstan, domine le nord du pays.
La région la plus fertile de l’Ouzbékistan est la vallée de Ferghana d’une superficie de 21 440 km2, à l’est du Kyzyl Kum et bordée de montagnes au nord, sud et est. L’ouest de la vallée voit passer le Syr-Daria, qui va du nord-est du pays au sud du Kazakhstan, dans le Kyzyl Kum. Quoique la vallée ne reçoive que de 100 à 300 mm de pluie chaque année, il n’y a de désert qu’au centre et un peu dans la périphérie près des montagnes.
Les ressources d’eau sont rares dans le pays et mal réparties sur le territoire. Les vastes plaines qui occupent environ deux-tiers du pays reçoivent peu d’eau, et comportent peu de lacs. Les deux grands fleuves sont l’Amou-Daria et le Syr-Daria. Ils forment les deux bassins fluviaux les plus importants de l’Asie centrale et sont très utilisés pour l’irrigation des terres agricoles. Des canaux ont été créés pour augmenter le pourcentage de territoire arable.
L’activité sismique en Ouzbékistan est importante, de nombreux séismes y ont lieu. Sa capitale, Tachkent, fut presque complètement détruite par un tremblement de terre en 1966; d’autres évènements sismiques ont fait d’importants dégâts avant et après cette année. Les régions montagneuses sont particulièrement actives.
Le président est élu pour sept ans au suffrage universel direct. Il nomme le gouvernement, qui doit recevoir l’investiture du Parlement.
Islam Karimov fit prolonger son mandat par référendum par deux fois, en décembre 1995 (jusqu’en 2000) puis en janvier 2002 (jusqu’en 2007), afin de contourner la limite constitutionnelle de deux mandats consécutifs. La majorité des observateurs internationaux refusèrent de prendre part au processus, considérant qu’il n’était pas conforme aux standards démocratiques de base.
Le Sénat de l’Ouzbékistan a approuvé le 5 décembre 2011 un amendement constitutionnel qui réduit le mandat présidentiel de sept à cinq ans. La Chambre basse du parlement, la Chambre législative, a approuvé le changement plus tôt. Le changement a été initié par le président Islam Karimov. La Constitution de l’Ouzbékistan avait fixé le mandat présidentiel à cinq ans mais un référendum en 2002 a étendu le mandat à sept ans.
Politique intérieure
Institutions et grandes lignes politiques
A son indépendance, l’Ouzbékistan s’est doté d’un régime présidentiel. Le président Islam Karimov, ancien Premier secrétaire du Parti communiste de la RSS d’Ouzbékistan, puis fondateur du Parti populaire démocratique de l’Ouzbékistan, s’est maintenu au pouvoir de 1989 jusqu’à la date de son décès le 2 septembre 2016 à l’âge de 78 ans. Le Premier ministre Chavkat Mirziyoïev lui a succédé le 4 décembre 2016 avec 88,61 % des voix (voir infra). Le parlement se compose d’une chambre législative (chambre basse) constituée de 135 députés élus directement dans les circonscriptions et de 15 représentants choisis par le gouvernement au sein du Mouvement écologique d’Ouzbékistan, et d’un sénat de 84 membres élus par les gouvernements locaux et 16 nommés directement par le président.
Les réformes institutionnelles lancées en 2010 visaient à donner plus de poids au Premier ministre : il est désormais désigné par la majorité parlementaire. Le président du sénat (actuellement M. Nigmatilla Yuldachev) assurerait en outre l’intérim en cas de vacance du pouvoir présidentiel. L’objectif de la dernière réforme constitutionnelle de 2014 est de renforcer le rôle du parlement.
D’après la mission d’observation limitée de l’OSCE, les dernières élections législatives des 21 décembre 2014 et 4 janvier 2015 ont été organisées de manière compétente mais n’ont pas permis de compétition électorale et de débat réels. Les quatre partis soutenant le gouvernement et soutenus par lui n’étaient pas en compétition : ces partis (Parti libéral démocrate / Mouvement des entrepreneurs et des hommes d’affaires ; Parti démocrate de renaissance nationale ; Parti populaire démocrate ; Parti social-démocrate Adolat) sont des émanations du pouvoir et leur fonction est de représenter les diverses composantes de la société ouzbèke, non des projets politiques alternatifs. Les deux partis historiques d’opposition « Erk » et « Birlik », créés après l’indépendance en 1991, demeurent interdits et leurs anciens dirigeants emprisonnés ou en exil.
Les élections présidentielles anticipées du 4 décembre 2016 consécutives au décès d’Islam Karimov le 2 septembre 2016, ont vu la victoire à une large majorité de l’ancien Premier ministre et président ad interim Chavkat Mirziyoïev, face à trois autres candidats. L’OSCE a exprimé des réserves sur l’organisation de la campagne comme du scrutin.
La société ouzbèke est fondée sur des valeurs familiales et traditionnelles, encouragées par le Gouvernement. Le maintien de la laïcité héritée de l’ère soviétique est une priorité, le fondamentalisme religieux étant perçu comme une menace grave pour la sécurité : l’Ouzbékistan a subi des attentats suicides en 1999 et 2004 à Tachkent et en 2009 dans la vallée de Ferghana, et surveille les mouvements islamistes à travers le pays, particulièrement à la frontière afghane et dans la vallée de Ferghana.
Evènements d’Andijan (mai 2005)
Dans la nuit du 12 au 13 mai 2005, des troubles ont éclaté dans la ville d’Andijan (vallée de Ferghana) après l’assaut d’une prison et de la mairie suivi d’une manifestation de la population locale. Les autorités ont dénombré 173 morts et attribué la responsabilité des violences aux islamistes radicaux. Les ONG estimaient alors que la répression aveugle aurait fait plus de 500 victimes. Le 23 mai 2005, l’Union européenne a condamné le recours « excessif, disproportionné et aveugle » à la force par les organes de sécurité ouzbeks et demandé la mise en place d’une mission d’enquête internationale indépendante. Face au refus des autorités ouzbèkes, l’UE a adopté, le 3 octobre 2005, des sanctions contre l’Ouzbékistan (embargo sur les armes et équipements militaires, suspension partielle de l’accord de partenariat, interdictions de visas pour les responsables de la répression). A partir de novembre 2006, l’Ouzbékistan a renoué progressivement avec l’UE et tenu à Tachkent des réunions sur les événements d’Andijan avec des experts de l’UE (décembre 2006 et avril 2007). L’Union européenne a rétabli progressivement un dialogue structuré avec l’Ouzbékistan dans le cadre de l’accord de partenariat et de coopération. Les sanctions ont été levées par étapes entre 2007 et 2009.
Situation des droits de l’Homme
La situation des droits de l’Homme demeure préoccupante en Ouzbékistan et la France évoque régulièrement ces questions avec les autorités ouzbèkes, tant dans un cadre bilatéral que dans le cadre européen et celui des instances multilatérales. Des progrès ont été enregistrés depuis 2008 dans certains domaines, notamment la suppression de la peine de mort, l’introduction dans la législation d’un habeas corpus, et, en 2013, une amélioration notable concernant le travail des enfants pendant la récolte du coton. L’Ouzbékistan s’est engagé en 2013 à mettre en œuvre 145 des 183 recommandations faites au titre de l’examen périodique universel mené dans le cadre du Conseil des droits de l’Homme à Genève. L’UE continue d’exprimer ses préoccupations et ses attentes, notamment la libération des défenseurs des droits de l’Homme et prisonniers d’opinion maintenus en détention, la libre activité des ONG, la coopération avec tous les rapporteurs spéciaux des Nations unies, la garantie de la liberté d’expression et de religion et de la liberté des médias. L’Ouzbékistan occupe la 166e place sur 180 dans le classement international de la liberté de la presse de Reporter sans Frontières..
Facteurs de déstabilisation
Les djihadistes du Mouvement islamique d’Ouzbékistan (MIO) ont été chassés du pays au début des années 2000 et se sont installés dans les zones tribales pakistanaises, puis en Afghanistan où ils ont été éliminés par les talibans fin 2015 après que leur chef eut prêté allégeance à l’Etat islamique. Des membres présumés de mouvements islamistes illégaux sont régulièrement arrêtés et condamnés.
Une forte communauté ouzbèke est présente dans les pays limitrophes ; au Kirghizstan, de graves affrontements interethniques ont eu lieu en juin 2010 sur fond de lutte pour le pouvoir (470 morts, aux ¾ des Ouzbeks).
Les bonnes performances de l’Ouzbékistan en termes de croissance du PIB ne doivent pas masquer les faiblesses structurelles du pays : la part encore prédominante du secteur agricole, le sous-dimensionnement du système financier, le manque de diversification, la vétusté de l’appareil industriel et le manque d’ouverture de l’économie ouzbèke qui reste largement dépendante de ses relations avec la Russie et la Chine.
Le climat se caractérise par des variations de température considérables. L’amplitude thermique peut atteindre 20°C. Il existe également d’importantes différences entre les zones désertiques et montagneuses. La pluviométrie est faible sauf sur les reliefs, où la pluie tombe essentiellement en mars-avril et en octobre-novembre, transformant tout en boue. En plaine, le climat est agréable de mai à début juin et de septembre à début octobre. En été, les températures sont étouffantes : il fait plus de 40°C à Tachkent. En hiver (de décembre à février), le grand froid dure de Noël à mi-février.
Prévoyez des vêtements légers en été, une écharpe pour les vents de poussière ainsi qu’un lainage pour les écarts de températures en matinée et en soirée.
En hiver, emportez des vêtements très chauds (manteau, bonnet, bottes fourrées et moufles).
Évitez les vêtements trop décontractés qui peuvent choquer la population musulmane.
La religion musulmane (de rite sunnite) est majoritaire (près de 94 % de la population) en Ouzbékistan. Les musulmans chiites représentent 1% de la population (essentiellement autour de Samarkand et à Tachkent) Les autres religions représentées sont l’orthodoxie (4 %), en constante régression du fait du retour des russophones dans leurs pays respectifs, et très marginalement le judaïsme, le catholicisme (l’administration apostolique d’Ouzbékistan recense 4 000 catholiques dans tout le pays) et quelques communautés baptistes récentes. Le luthéranisme, qui avait été surtout présent depuis la déportation en Ouzbékistan par Staline des Soviétiques d’origine allemande (comme les Allemands de la Volga) a pratiquement disparu avec seulement deux minuscules communautés paroissiales dans le pays, celle de Tachkent et celle de Ferghana.
1 Janvier: Jour de l’an 8 Mars: Journée internationale des droits de la femme 21 Mars: Norouz 9 Mai: Jour du Souvenir 6 Juillet: Fin du Ramadan 1 Septembre: Jour de l’indépendance 11 Septembre: Fête du sacrifice 1O octobre: Fêtes des Enseignants 8 Décembre: Jour de la Constitution
Jours Fériés Religieux : basés sur un calendrier religieux ces fêtes peuvent être modifiées en dernière minute.
Autres Religions : Certaines des personnes que vous pourriez vouloir rencontrer, pourraient faire partie de minorités religieuses si peu répandues dans le pays qu’aucun jour férié ou fête légale n’apparaît dans la liste ci-dessus. Par mesure de sécurité, veuillez vous en assurer, avant d’entreprendre un voyage d’affaires, un déplacement…
Le secteur délimité par le cours supérieur de l’Amou-Daria, du Syr-Daria et de leurs affluents s’est toujours différencié du reste de l’Asie centrale. Les populations sont plus sédentaires que nomades, et leurs structures foncières et sociales ont peu changé entre le VIe siècle av. J.-C. et le XIXe siècle. La région faisait partie de plusieurs empires perses très anciens. Au IVe siècle av. J.-C., Alexandre le Grand s’imposa et épousa la fille d’un chef local près de Samarkand. Sous l’empire Kusana, le bouddhisme s’implanta et la route de la soie contribua au désenclavement de cette zone. Les villes gagnèrent en importance et la région connut une période de prospérité.
Au VIe siècle de notre ère, les Turcs de l’Ouest envahirent les steppes, et apportèrent l’islam et l’alphabet écrit. Lorsqu’ils se déplacèrent vers des zones de pâturage moins arides, la Perse reprit, au XIVe siècle, possession de la région, jusqu’à ce que Gengis Khan et ses hordes déferlent sur le pays. Avec l’ascension du cruel conquérant Tamerlan au XIVe siècle, l’Ouzbékistan connut à nouveau une période de prospérité et Samarkand, sous sa houlette, devint une capitale au rayonnement exceptionnel.
A la même époque, certaines tribus mongoles se désignèrent par le nom d' »Ouzbeks ». Au XIVe siècle, elles commencèrent à migrer vers le sud, et s’emparèrent de l’empire timuride. En 1510, elles contrôlaient la zone comprise entre l’Amou-Daria et le Syr-Daria. Au début du XVIIIe siècle, le khan de Khiva demanda à Pierre le Grand de Russie de l’aider à défendre son territoire contre les Turkmènes et les Kazakhs. Cette démarche contribua à éveiller l’intérêt des Russes pour l’Asie centrale. Mais le khan se ravisa, déclina finalement l’aide russe, et fit massacrer la quasi-totalité de leur armée. A l’exception de quelques escarmouches, il n’y eut plus de combats avec les Russes jusqu’en 1839, lorsque le tsar Nicolas Ier, soucieux de limiter l’expansion britannique dans le secteur, lança une offensive d’envergure, sans grand succès. Vingt-cinq ans après, les Russes firent à nouveau une incursion en Ouzbékistan et, en 1875, se rendirent maîtres de la région.
Après la Révolution de 1917, les bolcheviques proclamèrent la République socialiste soviétique autonome du Turkestan. Pourtant, la plupart des populations locales n’avaient pas conscience de former une nation, et se percevaient plutôt comme perses ou turcs. En octobre 1924, la République d’Ouzbékistan fut proclamée. Le tracé des frontières changea plusieurs fois au cours des décennies suivantes. Pour les paysans ouzbeks, la férule soviétique se traduisit par la collectivisation forcée de leurs fermes. Ils durent également délaisser les cultures traditionnelles au profit de la culture du coton. Des purges importantes touchèrent le milieu de l’intelligentsia.
Le premier vrai parti non communiste a été formé en 1989. Au nombre de ses revendications figuraient diverses questions relatives à l’industrie cotonnières et la reconnaissance de l’ouzbek comme langue officielle. Bien que trouvant un large écho dans la population, ce mouvement ne fut pas autorisé à se présenter aux élections. Après le putsch de 1991 à Moscou, l’Ouzbékistan déclara son indépendance. Le Parti communiste changea de nom, mais ne modifia en rien son fonctionnement et sa structure. Son leader d’alors, Karimov, s’est maintenu au pouvoir en muselant les partis d’opposition. En fait, son pouvoir s’est accru depuis l’indépendance, suite à la mise en place d’une politique répressive (restriction des déplacements, contrôle de l’activité politique et de la presse, instauration d’un État quasi policier et pressions diverses). Si, officiellement, l’Ouzbékistan est une démocratie, en réalité les groupes d’opposition sont dans la ligne de mire du gouvernement. Karimov fut ainsi le seul candidat aux élections de 1995. En 1999, des groupes islamistes tentèrent de renverser le gouvernement. En février, des attentats à la bombe firent seize morts et des centaines de blessés. L’aviation ouzbek n’a pas réussi à vaincre les groupes islamistes qui stationnent près de la frontière, au sud du pays. Après les attentats du 11 septembre 2001, l’Ouzbékistan est devenu un allié stratégique pour l’armée américaine qui dispose de bases à Karshi et à Termez dans le sud du pays.
2005
Dans la nuit du 12 au 13 mai, un groupe de proches prend d’assaut la prison d’Andijan, où sont retenus une vingtaine de puissants entrepreneurs locaux, accusés d’appartenir à un mouvement musulman prétendument extrémiste et interdit par le gouvernement. Ils déclenchent une manifestation massive et pacifique sur la place principale d’Andijan. Les autorités réagissent par une répression sanglante, qui fait « officiellement » 173 morts (entre 500 et 1000 selon les ONG). Après le refus du pays de la mise en place d’une mission d’enquête internationale, les États-Unis suppriment la quasi-totalité de leur aide et l’Union européenne impose des sanctions et un embargo sur les armes.
2007
Karimov est réélu pour la troisième fois à la présidence, au mépris de la limitation constitutionnelle à deux mandats.
2008
L’Union européenne allège ses sanctions contre l’Ouzbékistan. L’embargo sur les armes est levé l’année suivante.
2009
Elections législatives largement remportées par le parti populaire démocratique du président Karimov.
2013
La fille du président ouzbek, Goulnara Karimova qui exerçait une très forte influence, voit ses biens nationalisés et est astreinte à résidence par son père.