RISQUES ENCOURUS ET RECOMMANDATIONS ASSOCIÉES
• Terrorisme et attentats ciblés
La menace terroriste demeure importante, notamment en raison du conflit armé en Syrie. A la frontière libano-syrienne, le jurd d’Ersal est le lieu d’affrontements récurrents entre l’armée libanaise et les jihadistes. En juin 2016, une vague d’attaques kamikazes a fait 5 morts et 28 blessés dans le village frontalier de Qaa. En juillet et en août 2017, de violents combats ont opposé les forces de sécurité et les djihadistes dans le jurd d’Ersal mais aussi, plus au nord, dans le jurd de Ras-Baalbeck et de Qaa.
Des attentats ont également frappé les grandes villes libanaises. Le 10 janvier 2015, un attentat à Tripoli a fait plusieurs morts. Le 12 novembre 2015, un attentat-suicide survenu dans la banlieue Sud de Beyrouth a fait de très nombreuses victimes. Une voiture piégée a fait un mort et plusieurs blessés à Saïda, le 12 avril 2016, en explosant à proximité du camp palestinien de Ain El Hilweh. Un attentat à la voiture piégée a provoqué d’importants dégâts dans le quartier de Hamra, à Beyrouth, le 12 juin 2016. Enfin, un attentat suicide a été déjoué in extremis par les forces de sécurité, le 21 janvier 2017, dans le quartier fréquenté de Hamra, à Beyrouth.
Des enlèvements et séquestrations à caractère terroriste ou criminel peuvent également se produire. Il convient de se tenir à l’écart des zones déconseillées (cf. paragraphe « zones de vigilance ») et de ne pas se rendre sur les lieux où un incident ou un attentat vient d’avoir lieu.
• Risques liés au transport
Pour se rendre en voiture à l’aéroport et de l’aéroport à la capitale, il est fortement recommandé d’emprunter l’autoroute qui relie Beyrouth à Saïda. Il est très vivement déconseillé d’emprunter la route traversant les quartiers Sud de Beyrouth (cf. zone de vigilance).
Il est par ailleurs recommandé aux personnes devant voyager de s’informer au préalable de la situation (risques notamment d’embouteillages, de routes bloquées ou de manifestations) et, si nécessaire, de partir suffisamment tôt pour prendre l’avion.
Il est prudent d’éviter de recourir aux « taxis services » collectifs et, notamment à l’aéroport international de Beyrouth, aux personnes qui proposent leurs services avec un véhicule privé. Les cas d’escroquerie ou d’agression ne sont pas rares. Il convient, si l’on doit se déplacer en taxi, de s’adresser aux taxis portant le nom d’une société sur leur borne lumineuse.
A l’approche d’un barrage routier des forces de sécurité, il convient de ralentir visiblement et de s’arrêter à la hauteur du représentant des forces de l’ordre. La nuit, il est nécessaire d’allumer le plafonnier du véhicule afin de permettre une identification visuelle. En journée, les lunettes de soleil doivent être ôtées. En toute circonstance, il est important de conserver son calme.
La nuit, il est recommandé de privilégier les axes principaux dans les déplacements en voiture.
Il est recommandé d’être très vigilant au volant. Le nombre de morts dans des accidents de la route (1 000 par an) est 4 fois plus élevé que la moyenne européenne en rapport au nombre d’habitants.
Les dépassements ont lieu sans préavis à droite comme à gauche et les véhicules roulant à contre-sens sont fréquents. En cas d’accrochage ou d’accident, il convient de rester calme afin d’éviter une altercation. L’appel immédiat à un expert commissionné par la compagnie d’assurance du véhicule est indispensable.
• Risques liés aux engins explosifs (mines ou sous-munitions)
Dans le sud du pays, la présence de très nombreux engins explosifs (mines ou sous-munitions) constitue un grave danger. Des accidents sont régulièrement déplorés, faisant des victimes civiles.
• Délinquance
Le nombre d’actes de délinquance est en hausse (vols, cambriolage, vols de véhicule), en particulier à Beyrouth et sa région. Des étrangers ont été victimes de vols à main armée dans des taxis collectifs. Il importe donc d’être prudent, notamment le soir et la nuit en évitant de marcher seul dans des rues peu fréquentées. Il importe, en cas d’agression, de ne pas résister, car les situations sont susceptibles de dégénérer.
• Divers
Les tirs en l’air (ou de célébration) sont fréquents. Ils provoquent régulièrement des décès ou blessures graves dus aux retombées de projectiles. Lorsque de tels tirs se produisent, il est indispensable de rester confiné et d’éviter la proximité des fenêtres.
ZONES DE VIGILANCE
Compte tenu des tensions persistantes, tout déplacement est :
• soumis à une vigilance renforcée (en jaune sur la carte) dans la partie centre-ouest du pays, de Tyr jusqu’au sud de Tripoli.
• déconseillé sauf raison impérative dans la ville de Tripoli et dans la périphérie nord de Tripoli (en orange sur la carte), où les affrontements d‘octobre 2014 ont causé la mort de plusieurs dizaines de personnes, dont une vingtaine de civils. Un attentat en janvier 2015 y a fait plusieurs morts.
• Formellement déconseillé (en rouge sur la carte) :
- Dans la plaine de la Bekaa, y compris à Baalbek et Anjar.
- Dans la zone Sud du Liban, au sud-sud-est d’une ligne reliant le lac de Qaraaoun à l’immédiat sud de la Ville de Tyr en incluant la ville Nabatiyé. Dans cette zone qui s’étend jusqu’à la frontière avec Israël, l’accès est la plupart du temps restreint et réglementé de manière très stricte par l’armée.
-Dans la banlieue sud de Beyrouth, où des attentats meurtriers ont été récemment perpétrés (attentat de Borj al-Barajneh du 12 novembre 2015) et où des ressortissants français et étrangers présents sur place, malgré les recommandations qui précèdent, ont été illégalement arrêtés, questionnés et détenus plusieurs heures par des personnes n’ayant pas autorité.
– A l’abord des camps palestiniens sur l’ensemble du territoire. Il est rappelé que l’accès à ces camps est interdit par les autorités libanaises. Les abords des camps palestiniens proches de Saïda sont tout spécialement à proscrire.
RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES
La situation sécuritaire peut se détériorer rapidement. Il est important de se tenir régulièrement informé de son évolution dans les différentes régions du pays. A cet égard, il existe deux quotidiens francophones (L’Orient-Le Jour et Al Balad) et Radio Liban, qui reprend les bulletins d’informations de RFI, en français, sur 96.2 FM, dans la matinée, à la mi-journée et durant la nuit.
Il est interdit de photographier des installations militaires ou des bâtiments et sites devant lesquels stationnent des militaires ou membres des forces de l’ordre. Il est conseillé d’éviter de photographier des personnes sans leur consentement formel. Il est, de plus, recommandé d’être prudent avant de photographier bâtiments privés, paysages, scènes de rue à plus forte raison les lieux où vient de se produire un attentat. Il est arrivé à plusieurs reprises, dans la Bekaa et à Beyrouth, que des ressortissants français soient interpellés voire retenus plusieurs heures par des personnes n’ayant pas autorité, en dehors de toute légalité, parce qu’ils avaient éveillé leur suspicion en prenant des photos.
Il est rappelé que l’ambassade de France en Syrie est fermée et que le consulat général de France à Beyrouth n’est pas en mesure d’assurer la protection consulaire des personnes qui enfreindraient cette recommandation.
ACTIVITÉS SPORTIVES A RISQUE
De nombreux accidents sont recensés chaque année. Il est important d’être bien équipé selon le sport pratiqué (sports de montagne d’été ou d’hiver, parapente, grande randonnée, jet-ski, sports motorisés, etc.) et de respecter les consignes habituelles de prudence (prévenir des proches des trajets de randonnées, veiller à ce que les assurances adaptées soient souscrites, tenir compte de ses réelles capacités physiques, etc.).
Navigation de plaisance
Avant d’entrer dans les eaux territoriales, il est nécessaire de contacter Oscar Charlie (Marine nationale libanaise) sur la VHF, canal 16/11. Il faut alors s’identifier, préciser sa position, le type et les caractéristiques du bateau. Des instructions sont alors données. Si le skipper n’est pas le propriétaire, il doit être en possession d’un mandat. Il est recommandé de contacter la capitainerie du port où de la marina d’escale avant le voyage, pour se faire confirmer les conditions de navigation et d’arrivée dans les eaux et ports libanais.