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Après le renversement des Omeyyades par les Abbassides, le pays devient un désert oublié de l’Empire abbasside, tourné essentiellement vers la Perse.
XIe siècle
L’Empire abbasside se maintient jusqu’à cette époque, avant d’être évincé par la dynastie fatimide, qui résistera jusqu’à l’arrivée des croisés. Tout en gardant un œil sur Jérusalem, les croisés envahissent la côte syrienne et libanaise, puis s’allient aux Maronites avant de dévaster la ville sainte.
XIIIe-XVIe siècles
Les Ayyubides musulmans s’emparent de la Syrie, de l’Égypte, de l’Arabie occidentale et d’une partie du Yémen avant d’être chassés par ces étranges rois esclaves-soldats, les mamelouks, qui régneront sur le Liban pendant près de 300 ans à partir de la fin du XIIIe siècle. Ils épuisent un bonne partie de leur énergie et de leurs ressources au cours de cette période d’affrontements avec les armées mongoles connues pour leur rapacité. Les mamelouks disparaissent avec l’avènement de l’Empire ottoman, tandis que les chefs tribaux du Liban – les émirs tanukhides du centre du Liban, les maronites et les druzes – contractent des alliances conflictuelles avec divers empires.
1516-1517
Le sultan ottoman Sélim Ier annexe le Liban.
1586-1635
Le pouvoir passe temporairement aux mains de Fakhr al-Dïn, puis du neveu de celui-ci, Ahmad Ma’an.
1667-1840
Ahmad Ma’an établit un émirat, qui forme le noyau du Liban moderne. À sa mort, le pouvoir revient à la famille Shihab, qui se maintient au pouvoir jusqu’en 1840, époque où les luttes intestines et les différences religieuses mettent un terme à l’ère des émirs.
1842
Les Ottomans divisent le mont Liban en deux régions administratives, l’une druze, l’autre maronite. Les querelles, prévisibles, des deux communautés sont encouragées par les Ottomans, qui appliquent la politique du « diviser pour régner ».
1845
La guerre est déclarée, non seulement entre les druzes et les maronites, mais aussi entre les paysans et leurs prétendus chefs féodaux. Sous la pression de l’Europe, les Ottomans mettent en place une administration libanaise unique, dirigée par un gouverneur chrétien ottoman. L’abolition du système féodal apporte la stabilité et la prospérité économique jusqu’à la Première Guerre mondiale.
1914-1918
Le Liban est placé sous la tutelle militaire des Turcs et souffre d’une grave famine. Suite à la victoire des forces alliées, le Liban passe sous mandat français.
1940-1945
Retrouvant une complète indépendance pendant la Seconde Guerre mondiale, le Liban devient un important centre commercial et financier. Un pacte national implicite garantit la répartition des pouvoirs entre chrétiens maronites et musulmans.
1975
Le nombre croissant de réfugiés palestiniens et la confiscation progressive du pouvoir par les chrétiens de droite aboutissent à la rupture de l’équilibre entre les communautés. Les musulmans (environ la moitié de la population) se sentent exclus du véritable gouvernement. La guerre civile éclate et oppose la coalition de gauche, en grande partie musulmane, aux milices de la droite chrétienne. Pendant les 20 années suivantes se déroulent des guerres civiles et internationales extrêmement complexes, au cours desquelles auront lieu de retentissantes prises d’otages d’Occidentaux. S’ensuit alors une longue période de troubles : les Syriens interviennent à la demande du président libanais afin d’imposer une paix fragile entre musulmans et chrétiens ; les Israéliens envahissent le pays et installent une milice de substitution pour protéger le nord d’Israël de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) et l’ONU envoie ses soldats de la paix afin d’éviter les débordements.
1982
Israël assiège Beyrouth, avec l’objectif déclaré d’éradiquer l’OLP. Par ailleurs, Israël soutient les phalanges chrétiennes qui massacrent des civils palestiniens. L’OLP est en partie évacuée par les États-Unis, et des troupes américaines et européennes de la Force multinationale d’interposition sont déployées afin d’assurer la protection des civils palestiniens et musulmans.
1983
Le retrait des Israéliens laisse place à des affrontements entre milices druzes et phalanges chrétiennes, ainsi qu’entre forces militaires libanaises et combattants islamiques.
Début 1984
La Force multinationale se retire après avoir subi de lourdes pertes. Peu à peu, les Syriens prennent le contrôle des régions islamistes du Liban.
1988
Le nouveau gouvernement militaire libanais cherche à expulser la Syrie. La tentative ayant échoué, les combats se poursuivent jusqu’à ce qu’un nouveau président, Elias Hrawi, un maronite modéré en bons termes avec les Syriens, prenne le pouvoir.
1992
Tous les otages étrangers ont été relâchés, et les troupes syriennes commencent à se retirer. En août, des élections législatives se tiennent pour la première fois depuis 20 ans : les fondamentalistes islamistes du Hezbollah, parti que soutient l’Iran, remportent la majorité des sièges. Rafiq el-Hariri devient le nouveau Premier ministre.
1993
Jusqu’à cette date, les accrochages se poursuivent entre le Hezbollah et les soldats israéliens, culminant avec l’opération « Raisins de la colère » – une semaine de bombardements israéliens sur mer et sur terre prenant pour cible 80 villages du Sud-Liban.
Avril 1996
Les troubles reprennent de plus belle quand Israël reprend les raids aériens sur le Sud-Liban et Beyrouth. L’opinion internationale condamne Israël, et l’ONU s’empresse de négocier un cessez-le-feu.
2000
Les troupes israéliennes quittent la très controversée « zone de sécurité », à la frontière israélo-libanaise. Les troupes de l’ONU en assurent le contrôle. Aujourd’hui, cette zone est largement sous le contrôle du Hezbollah. Malgré les élections législatives de l’été 2000, favorables à l’opposition, le poids de la tutelle syrienne se fait toujours sentir sur toutes les décisions politiques du pays.
2001
La contestation de la tutelle syrienne sur le pays s’accroît. À la suite des attentats du 11 septembre, dont l’un des auteurs a été identifié comme libanais, le pays se déclare solidaire à « la guerre contre le terrorisme » menée par Washington.
2002
Assassinat du chef de guerre prosyrien Elie Hobeika, alors que les préparatifs du sommet de la Ligue arabe battent leur plein.
Années 1990-2000
La longue guerre, qui a coûté 150 000 vies libanaises, a laissé le pays dans un état de ruines ; le montant des dommages subis par les infrastructures s’élèverait à plusieurs dizaines de milliards de dollars. Aujourd’hui, le Liban se remet rapidement ; les constructions se multiplient, les institutions recommencent à fonctionner et l’économie se relève progressivement. Mais le pays reste à la merci des tensions plus importantes qui agitent le reste du Proche-Orient. Au cours des dernières décennies, bon nombre des puissances impliquées dans la question du Proche-Orient ont utilisé le Liban comme un territoire pour livrer bataille et promouvoir leur cause – qu’il s’agisse de l’OLP, des Syriens, des Iraniens, des Israéliens, voire de l’ONU. Bien que des obus soient encore tirés de temps en temps de part et d’autre de la frontière israélo-libanaise, le principal conflit d’intérêts politiques qui a déchiré le Liban laisse entrevoir actuellement un début d’ouverture.
2004
Le 2 septembre, le Conseil de Sécurité de l’ONU adopte la résolution 1559. « Impulsée » par la France, elle somme la Syrie de retirer ses 14 000 militaires stationnés au Liban avant le 30 avril et exige le désarmement de toutes les milices, notamment du Hezbollah.
2005
Le 14 février , l’ex-premier ministre sunnite Rafic Hariri trouve la mort dans un attentat qui fait 17 morts et 220 blessés. Pro-syrien modéré, Hariri avait démissionné avec son gouvernement en octobre 2004, pour protester contre les ingérences syriennes en matière de politique intérieure. Dans un climat tendu, les manifestations pro et anti-syriennes se succèdent. Omar Karamé, sunnite et pro-syrien, est désigné pour succéder à Rafic Hariri au poste de premier ministre. Le ministre syrien des affaires étrangères annonce le retrait des militaires syriens. En mars, la mobilisation de l’opposition rendant impossible la formation d’un cabinet d’union nationale, Karamé démissionne. Mi avril, un gouvernement est enfin formé par Nadjib Mikati. Il a pour charge principale l’organisation des élections législatives. Le retrait des forces armées de Damas est achevé le 26 avril, quatre jours avant la date butoir annoncée. Les élections de juin 2005 marquent une nette division confessionnelle entre quatre blocs : chiite, sunnite, druze et chrétien. Le 12 décembre 2005, l’assassinat du député et journaliste Gebrane Tueni marque une nouvelle dégradation du contexte sécuritaire au Liban. Fin décembre, des tirs de roquette ont lieu depuis le Liban vers Israël, provoquant des représailles de l’armée israélienne.
2006
À la suite de l’enlèvement de deux soldats israéliens par le Hezbollah, Israël lance une offensive aérienne et maritime contre le Liban le 12 juillet. Un mois plus tard, la guerre se termine, avec un bilan très lourd pour les deux pays (1 200 morts et 900 000 déplacés au Liban ; 150 morts et 400 000 déplacés en Israël).
2007-2008
Après les multiples échecs dans l’organisation de l’élection présidentielle par le parlement en 2007, Michel Sleimane a été cité comme candidat de compromis pour succéder à Émile Lahoud au poste de chef de l’État. En novembre 2007, les différents partis politiques libanais s’accordent à soutenir sa candidature à la présidence de la République, mais son élection sera reportée maintes fois à cause des profonds désaccords politiques entre la majorité et l’opposition. Il est finalement élu le 25 mai 2008. Après Fouad Chéhab en 1958, Émile Lahoud en 1998, Michel Sleimane est le troisième commandant en chef de l’armée à accéder à la présidence libanaise. Le gouvernement de Fouad Siniora a démissionné après l’élection mais le 28 mai, ce dernier est réélu comme premier ministre.
2012-2013
La situation en Syrie déborde sur le Liban où ont lieu plusieurs incidents frontaliers ainsi que des attentats à plusieurs endroits dont la capitale.
2013
Le premier ministre Najib Miqati démissionne le 22 mars et est remplacé par Tammam Salam. Ceci intervient dans un contexte ou le Liban est divisé entre ceux qui souhaitent intervenir en Syrie et ceux qui ne le souhaitent pas.