Risk management
Appréciation du risque & protection
Croissance atone en 2015 et légère reprise prévue en 2016
Depuis 2013, le Koweït enregistre des taux de croissance faible et l’année 2015 n’y fait pas exception. La croissance s’est caractérisée par une atonie due aux performances négatives du secteur pétrolier. Les pressions baissières sur le prix du baril de Brent en 2015 ont renforcé les perspectives négatives du secteur hydrocarbure koweïtien alors que l’Etat entend investir fortement dans la valorisation de ses ressources pétrolières. L’année 2016 pourrait donc être placée sous le signe d’une légère reprise du secteur hydrocarbure en dépit d’une conjoncture internationale difficile. La croissance hors pétrole bien qu’elle ait été robuste n’a pu compenser la baisse de la valeur ajoutée pétrolière. L’embellie attendue en 2016 serait imputable aux importants investissements publics prévus dans le cadre du plan de développement (2015-2019). Historiquement, la contribution de la consommation et de l’investissement est inférieure à celle des exportations mais la baisse des recettes d’exportations pétrolières pourrait inverser la tendance. Les investissements publics qui toucheraient de nombreux secteurs économiques contrebalanceraient le ralentissement de l’investissement privé. L’immobilier marquerait le pas suite au ralentissement de la demande de logements résidentiels mais le secteur resterait soutenu par l’essor de l’immobilier commercial. La consommation des ménages continuerait de croître plus rapidement mais à un rythme moins soutenu qu’en 2015. La baisse des prix des matières premières n’a eu que peu d’effet sur l’inflation et l’on observe à l’inverse une hausse du niveau général des prix en 2015 liée à l’augmentation des prix alimentaires et énergétiques. L’inflation se stabiliserait cependant en 2016 en raison d’une moindre pression sur les prix de l’immobilier et d’une baisse des coûts de production manufacturiers
Contraction de l’excédent budgétaire et de l’excédent courant
En raison du faible prix du baril nécessaire l’équilibre des comptes publics, les comptes publics koweïtiens sont les moins vulnérables à la baisse du cours des hydrocarbures. Les recettes ont néanmoins enregistré une baisse significative (45 %) contraignant les autorités à entreprendre un plan de rigueur visant les dépenses courantes. Les transferts publics aux entités paragouvernementales seraient en diminution ainsi que les subventions énergétiques au secteur privé. Les autorités poursuivraient néanmoins leur soutien à l’activité. Les dépenses d’investissement qui ont augmenté de près de 35 % entre août 2014 et août 2015 croîtraient en 2016 suite à l’implémentation du programme de développement stratégique. Les investissements en infrastructures comprendraient entre autres le lancement d’un nouveau terminal d’aéroport et le prolongement du réseau routier avec une enveloppe estimée à un milliards de dollars. Les transferts de 10 % des revenus à destination du fond pour les générations futurs seraient reconduits entrainant un besoin de financement que les autorités entendent combler en ayant recours à l’endettement extérieur.
Les importants excédents extérieurs ont laissé place à un solde du compte courant inférieur à 10 % en 2015. En 2016, le solde courant se maintiendrait en territoire positif mais se contracterait significativement. La balance commerciale structurellement excédentaire verrait son solde diminuer proportionnellement à la baisse des exportations, les importations progressant dans une moindre mesure. Le déficit de la balance des services se creuserait légèrement compensé par les larges excédents de la balance des revenus qui bénéficieraient de l’accroissement des retours sur investissement. Enfin les transferts des expatriés demeureraient importants en dépit du ralentissement de la conjoncture.
Pérennité du régime malgré les tensions récurrentes entre le parlement et l’exécutif.
Le parlement koweitien a été élu au suffrage universel en juillet 2013 et reste dominé par la majorité sunnite au pouvoir. Les relations entre le parlement et la famille royale Al Sabah, en charge de l’exécutif, sont marquées par des périodes de tension récurrentes. Une partie de l’opposition non représentée législativement qui regroupe aussi bien des mouvances chiites que sunnites appelle à une réforme constitutionnelle menant à un renforcement du régime parlementaire. En outre, les problèmes liés à la succession de l’émir entre les différentes branches de la famille régnante tendent à brouiller l’avenir politique du pays
Le Koweït n’est pas épargné par les tensions sécuritaires qui minent la région. En juin 2015, un attentat revendiqué par Daech et visant une mosquée chiite a fait 26 morts. Par ailleurs, les relations historiquement tendues avec le voisin iranien s’améliorerait suite à la signature de l’accord du 14 juillet sur le nucléaire iranien.
Source : COFACE