Statut : République islamique
Président : Hassan Rohani
Premier vice-président: M. Eshagh JAHANGUIRI
Gouvernement
L’État iranien, à part ces structures institutionnelles, possède d’autres particularités sur le plan politique. Il existe en effet des structures de dédoublement de l’appareil d’État. Ces structures, appelées structures révolutionnaires (nahadha ye enqelāb), dépendent directement du guide de la révolution et prennent en charge des activités généralement sous le contrôle du gouvernement. L’Armée iranienne est ainsi doublée par les Gardiens de la révolution et les tribunaux par des tribunaux révolutionnaires. Dans chaque ministère et chaque province est nommé un représentant du guide.
La politique est réservée aux factions islamistes, puisque tous les autres partis traditionnels sont interdits. Il existe deux tendances chez les islamistes : conservateurs et réformateurs. Tous deux veulent faire durer le système iranien, mais ils ne sont pas d’accord sur les moyens à employer. Les conservateurs s’opposent à tout changement, et sont pour la ligne dure en vigueur aux débuts de la révolution. Les réformateurs sont pour une certaine libéralisation politique. L’élection de Mohammad Khatami, un réformateur, en 1997, a montré la volonté de changement des Iraniens. Néanmoins, les difficultés créées par les conservateurs pour faire valider les lois des réformateurs ont empêché le moindre changement et ont permis aux conservateurs de revenir sur la scène politique. La perte de crédibilité a entraîné un fort taux d’abstention aux élections municipales en 2003, le retour de députés conservateurs au Majles en 2004, jusqu’à l’élection de Mahmoud Ahmadinejad en juin 2005.
Politique intérieure
Situation politique
La République islamique d’Iran, proclamée le 1er avril 1979, est un régime autoritaire revendiquant une double légitimité théocratique et populaire. Elle repose sur la loi islamique (charia) et sur le principe de la tutelle du jurisconsulte (velayat-e faqih) : la constitution iranienne place l’ensemble des institutions (politiques, judiciaires, militaires et médiatiques) sous l’autorité du Guide suprême de la révolution islamique et du conseil des gardiens. Cette fonction est assumée depuis juin 1989 (décès de l’ayatollah Khomeyni) par l’ayatollah Khamenei. Il est assisté du conseil suprême de sécurité nationale, dont le responsable est le vice-amiral Ali Shamkhani et du conseil de discernement des intérêts supérieurs du régime, présidé par le hodjatoleslam Rafsandjani jusqu’à son décès en janvier dernier, qui exerce depuis octobre 2005 une fonction de supervision des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.
Le président de la République, Hassan Rohani exerce certaines fonctions de chef d’Etat (signature des traités, accréditation des ambassadeurs, etc.) et assume celles de chef de gouvernement ; il est responsable devant le Guide et devant le Parlement, mais n’est pas le chef des armées. Hassan Rohani a été élu à la présidence de la République islamique, dès le premier tour du scrutin, le 14 juin 2013, à 50,68% des suffrages exprimés (taux de participation électorale estimé à 72,7%). Il a été réélu au premier tour le 20 mai 2017 avec 57% des voix exprimées.
Le nouveau président, issu historiquement de la frange conservatrice, a fait campagne sur un programme centriste et a obtenu l’appui des grandes figures réformatrices, telles que l’ancien président Mohammad Khatami. Investi le 4 août 2013, Hassan Rohani a nommé un gouvernement d’experts et chargés de négocier et de mettre en œuvre un compromis sur le dossier nucléaire. Les priorités affichées du gouvernement sont le redressement économique du pays, qui passe par la levée complète des sanctions et une détente avec la communauté internationale, amorcée depuis l’été 2013. Les élections du Majles en février et avril 2016 ont conforté le président Rohani et se sont traduites par la victoire de la liste de coalition réformateurs/conservateurs modérés à Téhéran tout en éliminant les membres les plus fondamentalistes du Parlement.
Situation des droits de l’Homme
La situation des droits de l’Homme a entre 2009 et 2013, connu une dégradation importante. Dans le prolongement de la répression exercée contre le mouvement vert, né de la contestation de l’élection du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009, la liberté d’expression, d’association et de réunion connaissent toujours d’importantes restrictions.
Les deux principaux chefs de file du Mouvement vert, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, sont maintenus à l’isolement, depuis le 14 février 2011. De nombreux activistes politiques ainsi que des défenseurs des droits de l’Homme, notamment ceux issus de l’ex-centre pour la défense des droits de l’Homme fondé par la lauréate du Prix Nobel de la Paix 2003, Shirin Ebadi, tels que Narguess Mohammadi, Abdolfattah Soltani, ou encore Mohammad Ali Dadkhah, sont emprisonnés.
Ces derniers mois, les atteintes à la liberté sur les réseaux sociaux se sont multipliées. Les milieux culturels font également l’objet d’une forte pression.
Le nombre des exécutions capitales est préoccupant. L’Iran figure aujourd’hui au premier rang des exécutions per capita dans le monde. En avril 2016, Zeid Ra’ad Al Hussein, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a appelé les autorités iraniennes à mettre un terme aux exécutions de délinquants mineurs au moment des faits et d’auteurs d’infractions liées aux drogues, tout en instaurant de manière générale un moratoire sur l’application de la peine de mort.
Les membres des minorités ethniques, notamment les Kurdes, Ahwazis et religieuses font face à de discriminations sociales. Les Baha’is, dont la religion n’est pas reconnue par la constitution iranienne (contrairement aux chrétiens, juifs et zoroastriens qui disposent d’un siège au parlement iranien) sont dans une situation particulièrement vulnérable et risquent la peine de mort.
Chaque année, l’assemblée générale des Nations unies vote une résolution sur la situation des droits de l’Homme en Iran. Une résolution du conseil des droits de l’Homme de l’ONU a créé un rapporteur spécial sur la situation des droits de l’Homme en Iran, que Téhéran ne laisse pas accéder à son territoire.