Risk management
Appréciation du risque & protection
La croissance devrait se redresser légèrement en 2016
Après avoir marqué le pas en 2015, la croissance devrait légèrement augmenter en 2016. La consommation des ménages devrait rebondir après avoir souffert de l’épidémie de Coronavirus qui a touché le pays au second trimestre 2015. Néanmoins, l’endettement des ménages, qui représente près de 145 % du revenu disponible, continuera à peser sur l’activité. L’investissement, notamment dans le domaine de la construction, devrait rester dynamique. Les entreprises continueront à bénéficier du soutien budgétaire des autorités. En réponse au ralentissement observé en 2015, le gouvernement a mis en place un plan de relance de 19 Mds USD (1,5 % PIB) en juillet. Celui-ci prévoit, notamment, des exonérations fiscales, la construction d’infrastructures et des aides aux PME. Le budget 2016 prévoit également des mesures visant à renforcer la protection sociale et le développement des services. De plus, l’inflation devrait rester inférieure à la cible de la banque centrale, ce qui permettra à l’institution de maintenir une politique monétaire accommodante. Celle-ci a abaissé 2 fois son taux directeur en 2015 (-50 bp) qui se situe désormais à un plus bas historique. L’économie coréenne, fortement exportatrice, restera contrainte en 2016 par le ralentissement de l’économie chinoise, l’empire du Milieu étant récipiendaire d’un quart des exportations coréennes. De plus, la faiblesse du yen et de l’euro désavantagent les produits coréens.
Par ailleurs, le secteur agricole devrait se redresser après avoir souffert de la forte sécheresse de l’été 2015. Néanmoins, les entreprises fragilisées par un endettement élevé, notamment dans l’industrie navale, devraient être affectées par des restructurations.
Enfin, l’économie coréenne restera à deux vitesses avec des conglomérats industriels dynamiques – leschaebols- mais un secteur des services à faible productivité. De plus, la transparence deschaebols, caractérisés par le contrôle familial et la succession héréditaire, reste limitée.
Situation financière maîtrisée
En 2015, le pays a enregistré un léger un déficit public en raison de dépenses exceptionnelles décidées au cours de l’été. En 2016, malgré un budget en progression, le solde public devrait redevenir excédentaire. La dette publique restera soutenable et inférieure aux niveaux observés dans la plupart des autres pays de l’OCDE. Néanmoins, les engagements contingents et la dette des entreprises publiques représentent respectivement 10 et 30 % du PIB.
Le solde courant devrait se dégrader mais il restera excédentaire en 2016. La valeur des importations de gaz naturel, pétrole et charbon devrait diminuer grâce à la faiblesse des cours ce qui devrait permettre d’atténuer les effets du ralentissement des exportations de biens et la dégradation de la balance des services liés au ralentissement chinois.
Dans ce contexte, les réserves resteront à un niveau satisfaisant, conférant au pays une bonne capacité de résistance face à des retraits brutaux de capitaux. Le won ayant été peu affecté, comparativement aux autres devises asiatiques, par les sorties de capitaux observées dans beaucoup de pays émergents au cours de l’été 2013 puis en 2015, le resserrement de la politique monétaire américaine ne devrait pas avoir d’impact majeur sur son cours. Cela s’explique par la solidité de l’excédent courant et la faible corrélation du marché obligataire coréen à l’aversion global au risque et aux autres marchés obligataires émergents. Enfin, le niveau élevé de l’endettement des ménages constitue un risque pour le secteur bancaire.
Reprise du dialogue avec la Corée du Nord
Les risques de tensions avec la Corée du Nord persistent. Néanmoins, la volonté de dialogue de la présidente Park Geun-hye, arrivée au pouvoir en 2013, semble porter ses fruits. Les deux pays sont parvenus, en août 2015, à un accord dit « en 6 points ». En octobre, le premier point a été honoré avec le regroupement de familles séparées. Des réunions d’officiels de haut rang devraient maintenant avoir lieu et la coopération économique entre les deux pays devrait être favorisée. Néanmoins, les tensions restent vives à la frontière et la Corée du Sud devra assouplir les sanctions du « 24 mai » décidées en 2010 si elle souhaite développer ses liens commerciaux avec la Corée du Nord. De plus, les menaces récurrentes proférées par la Corée du Nord illustrent l’instabilité des relations entre les deux pays.
En ce qui concerne la politique intérieure, de nouveaux conflits sociaux sont à prévoir, notamment en raison du statut précaire de nombreux travailleurs. De plus, la présidente a été critiquée pour sa gestion du naufrage du Sewol et de l’épidémie. Le premier ministre ayant démissionné à la suite du naufrage, la présidente a procédé à un remaniement en avril 2014. Néanmoins, le nouveau premier ministre a démissionné en avril 2015 suite à des soupçons de corruption obligeant Madame Park à nommer le 3ème premier ministre depuis le début de son mandat. En dépit des nombreuses critiques adressées à Park Geun-hye, le parti au pouvoir devrait remporter les élections législatives de 2016, l’opposition faisant face à d’importantes divisions.
Source : COFACE