Biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial (2)
Ensemble des tombes de Koguryo
Ce site comprend de nombreuses tombes, en groupes ou isolées (une trentaine), datant de la dernière période du royaume de Koguryo, l’un des royaumes les plus puissants de la Chine du nord-est et de la moitié de la péninsule coréenne entre le IIIe siècle av. J.-C. et le VIIe siècle apr. J.-C. Ces tombes, dont beaucoup sont ornées de splendides peintures murales, constituent presque les seuls vestiges laissés par cette culture. Sur les quelque 10 000 tombes de Koguryo découvertes jusqu’à présent en Chine et en Corée, 90 seulement comportent des peintures murales. Environ la moitié d’entre elles sont situées sur ce site ; on pense qu’elles étaient destinées aux rois ainsi qu’aux membres de la famille royale et de la noblesse. Ces peintures offrent un témoignage unique de la vie quotidienne de l’époque.
Monuments et sites historiques de Kaesong
Situé dans la zone urbaine de Kaesong, au sud du pays, le site comprend douze biens qui témoignent de l’histoire et de la culture de la dynastie Koryo (918-1392). La configuration géomantique de l’ancienne capitale de Kaesong, ses palais, institutions, tombes, murailles et portes incarnent les valeurs politiques, culturelles, philosophiques et spirituelles d’une époque cruciale de l’histoire de la région. Les monuments inscrits comprennent aussi un observatoire astronomique et météorologique, deux écoles (dont une qui formait les fonctionnaires nationaux) et des stèles commémoratives. Le site témoigne de la transition des principes bouddhistes aux principes confucianistes de gouvernement et de l’assimilation des valeurs culturelles et politiques des Etats qui existaient avant l’unification menée par la dynastie Koryo. L’intégration de concepts géomantiques, bouddhistes, confucianistes et taoïstes est évidente dans la planification du site et l’architecture de ses monuments
Place Kim Il-sung
Place centrale de Pyongyang et lieu des défilés militaires, la place Kim Il-sung surprend par sa vacuité, que soulignent les édifices massifs qui l’entourent. Le plus imposant abrite la Grande Maison d’étude du peuple, qui rassemble la plus grande bibliothèque du pays et le centre national d’études Juche. C’est l’un des bâtiments les plus saisissants de la capitale, mélange de réalisme socialiste et d’architecture coréenne traditionnelle.
Avec plus de 30 millions d’ouvrages, trouver le titre désiré relève du défi et l’on vous montrera fièrement l’extraordinaire système de tapis roulants qui distribue les livres en quelques secondes.
Parmi les autres bâtiments qui entourent la place, la galerie d’Art national coréen, parfois comprise dans les circuits, est franchement ennuyeuse et le musée central d’Histoire coréenne est rarement visité. La rive de la Taedong offre une belle vue sur la tour de l’Idée Juche et les groupes y viennent souvent pour prendre des photos.
Tour de l’idée Juche
À Pyongyang, de l’autre côté de la Taedong en venant de la place Kim Il-sung, cette tour célèbre l’idéologie Juche de Kim Il-sung et fut inaugurée en 1982 pour le 70e anniversaire du Grand Leader. Haute de 170 m, elle est constitué de 25 550 blocs de granit, un pour chaque jour de la vie de Kim jusqu’à cet âge. Par temps clair, grimpez jusqu’au sommet en ascenseur (5 €) pour une vue superbe sur la capitale, en particulier le matin. Les pavillons qui entourent la tour représentent un trio de travailleurs brandissant l’emblème de la RDPC ; dans la rivière en face, deux jets d’eau jaillissent sur 150 m, quand ils fonctionnent.
Panmunjom
Constater la division physique du pays est l’un des aspects les plus saisissant d’un voyage en Corée du Nord. Même sans une connaissance pointue de l’histoire, vous serez fasciné par l’étrangeté de ce site où la guerre de Corée s’acheva par une trêve bancale il y a plus de 50 ans. Le voir du Nord, face aux troupes américaines au Sud, est une occasion unique de découvrir la situation d’une autre perspective.
Le trajet sur la route de la Réunification, avec ses six voies désertes et jalonnée de postes de contrôle militaires, donne un avant-goût de ce qui vous attend. Juste avant la sortie vers la DMZ, le panneau “Séoul 70 km” rappelle la proximité du Sud.
Paekdusan
Le Paekdusan (mont Paekdu), l’un des sites les plus fascinants de la péninsule coréenne, chevauche la frontière sino-coréenne à la pointe nord-est de la RDPC. Point culminant du pays à 2 744 m, il peut aussi se rejoindre du côté chinois en participant à un circuit en ferry. Les voyages en bus depuis Sokcho, en Corée du Sud, sont suspendus depuis que les tensions entre les deux Corées se sont accrues en 2010.
Le Paekdusan est rarement compris dans les circuits nord-coréens, car il faut prendre un vol intérieur jusqu’à Samjiyon, puis faire une heure et demie de route dans les montagnes. Si vous avez le temps et l’argent pour organiser cette excursion, vous ne serez pas déçu.
Jeux de masse
Les extraordinaires Jeux de masse ont lieu tous les soirs d’août à octobre au stade du 1er mai à Pyongyang. Arirang, le spectacle présenté, relate l’histoire de la Corée dans une fabuleuse combinaison de danses, d’acrobaties, de musique et de mouvements de masse impliquant plus de 100 000 participants. Le prix des billets est élevé, de 75 € en “troisième classe” à 250 € en classe VIP, mais vous ne regretterez pas la dépense.
Chilbo
La région autour du mont Chilbo est l’une des plus belles du pays. Très éloignée, elle ne peut se rejoindre qu’en louant un avion de Pyongyang à l’aéroport d’Orang (environ 4 500 € aller-retour) ; de là, comptez 3 heures de route le long d’une côte jalonnée de hautes falaises, de villages de pêcheurs et de plages de sable.
Les excursions à Chilbo sont habituellement effectuées par les groupes les plus importants, qui peuvent envisager la location d’un avion. L’Organisation mondiale du tourisme a lancé ici un programme de logement chez l’habitant, qui ne ressemble guère à ce que l’on trouve dans d’autres pays ; il s’agit d’un “village Potemkine” de vastes maisons de style traditionnel (ainsi que quelques-unes de style européen), dont une partie est occupée par une famille et l’autre, destinée aux hôtes.
Malgré l’absence de spontanéité, ce type d’hébergement reste l’un des meilleurs moyens de rencontrer des Nord-Coréens et de parler avec eux, à condition de pratiquer un peu le coréen ou le chinois. Le village comprend un restaurant et une boutique. Sur la plage voisine, un autre restaurant propose régulièrement des barbecues de seiche. Ailleurs, le Waechilbo Hotel accueille rarement les visiteurs depuis l’ouverture du village.
On peut acheter des souvenirs au centre de création artistique de Mandousai ou à la fabrique de bijoux de Daiseung. Il existe également un Institut de broderie à Pyongyang. Les souvenirs les plus typiques à ramener sont des tableaux, la fameuse céramique de Kaesong, de la broderie et des coquillages.
Les étrangers peuvent être verbalisés voire arrêtés s’ils sont surpris en train d’effectuer des achats dans des magasins non autorisés aux touristes, ou des opérations de change de devises dans des bureaux non officiels.
Les Américains connaissent bien sûr les stations de Vail (Colorado), Whistler (Canada) voire même de Chamonix dans les Alpes, mais ils pourront découvrir les pentes enneigées de Masik Pass en Corée du Nord.
Quelques jours après l’inauguration de la station de ski du mont Masik en Corée du Nord, le 1er janvier 2014, un voyagiste américain basé du New Jersey, Uri Tours, a dévoilé un voyage organisé de cinq ou sept jours à la neige réservé aux touristes américains.
La station de Masik est décrite par le voyagiste comme «la destination de ski la plus exotique au monde» pour les Américains.
Un voyage qui n’attire pas les foules
L’organisateur de voyages a reconnu au micro de la radio Voice of America que cette offre n’attirait pas les foules, mais six Américains ont déjà réservé leur place. Ils figureront parmi les premiers étrangers à dévaler les pistes nord-coréennes dans quelques jours.
L’ouverture de cette station était prévue pour octobre 2013, mais elle a accumulé les retards, notamment parce que la Suisse a interdit l’envoi de remontées mécaniques à la République nord-coréenne aux entreprises helvètes. Les autorités ont donc dû se rabattre sur du matériel chinois.
La station Masik Pass est loin de pouvoir concurrencer les grandes stations américaines ou alpines, elle dispose de neuf pistes et quatre télésièges et culmine à 1360 m d’altitude. Mais ce n’est qu’un début pour le dirigeant suprême, Kim Jong Un, qui a lui-même inauguré la station de sports d’hiver le 31 décembre dernier.
L’agence de voyages américaine avait prévu six séjours organisés en mars. Les prix vont de 1895$ à 2.850$ suivant le type de chambre d’hôtel choisie. À noter qu’une excursion dans la zone coréenne démilitarisée entre les deux Corée est aussi comprise dans le prix.
Pour les personnes au budget plus serré, le voyagiste Young Pioneers Tours propose aussi des séjours en Corée du Nord avec la possibilité d’inclure quelques jours à la neige.