Pays donnant au sud-est sur la Mer des Andaman et au sud-ouest sur le golfe du Bengale, La Birmanie est un territoire montagneux et escarpé. À l’ouest, la chaîne de l’Arakan domine, vite relayée au Nord par les Chin hills, Naga Hills et Pakai Hills, et au nord-ouest les monts Patkai. À l’extrême nord, on trouve les monts Kachin qui donnent sur le plateau tibétain. Au centre du pays siège le plateau Shan, traversé par la vallée de la Salouen. Enfin au sud, une étroite bande côtière, longée sur l’extrême pointe sud par les montagnes du Tenasserim.
Superficie : 676 578 km2
Capitale : Naypyidaw
Villes principales : Rangoun, Mandalay et Pagan
Point culminant : Hkakabo Razi, qui culmine à 5 881 m
Pays voisins : À l’ouest : Bangladesh
Au nord-ouest : Inde
À l’est : Chine, Laos et Thaïlande
L’essentiel des reliefs est orienté nord-sud, isolant le pays de l’Inde à l’ouest, et de la Thaïlande, à l’est. Le nord, montagneux, annonce l’Himalaya. On y trouve le Hkakabo Razi, qui culmine à 5 581 mètres, ce qui en fait le plus haut point du pays mais aussi de toute l’Asie du Sud-Est. À l’est, les montagnes de l’état Shan forment une continuité avec celles de la Thaïlande et du Laos (elles sont d’ailleurs peuplées de Thaïs).
Les seules plaines se trouvent au centre et au sud du pays, le long des fleuves et dans les estuaires : l’Irrawaddy, berceau de la puissance birmane proprement dite, et le long des côtes, au sud-est, domaine historique des Môns.
Statut : Dictature militaire
Président : Htin Kyaw
Htin Kyaw, un fidèle compagnon de dissidence d’Aung San Suu Kyi, est devenu le nouveau président de la Birmanie, le premier démocratique élu depuis des décennies, après un vote du Parlement mardi 15 mars 2016. Il est aussi le premier civil président civil du pays après près de cinquante années de dictature militaire suivi par la constitution d’un gouvernement dirigé par d’anciens généraux.
La Ligue nationale pour la démocratie (NLD), qui a remporté 80 % des sièges en lice dans les deux chambres en novembre, a proposé le nom de ce proche de la Prix Nobel de la paix, dont la route est barrée par une Constitution héritée de la junte. Il a été élu, sous les applaudissements par 360 voix sur 652 députés.
Politique intérieure
La Birmanie connaît une transition politique depuis l’été 2011, initiée par le Président Thein Sein. Les élections générales du 8 novembre 2015 se sont tenues dans de bonnes conditions et ont conduit à la large victoire de la Ligue nationale pour la Démocratie (LND), parti d’Aung San Suu Kyi. La LND a remporté 80% des sièges en jeu, s’assurant la majorité absolue dans les deux chambres nationales, malgré les 25 % de sièges réservés aux militaires.
M. Htin Kyaw, Président de la République de l’Union du Myanmar depuis le 30 mars 2016, est un proche d’Aung San Suu Kyi. Cette dernière cumule les fonctions de Ministre des Affaires étrangères, Ministre du Cabinet de la Présidence et de Conseillère pour l’Etat, poste créé spécifiquement pour elle. La Constitution de 2008 l’empêche en effet de briguer la Présidence de l’Union du fait de la nationalité étrangère de ses enfants. Les militaires conservent par ailleurs 3 ministères (au plan national comme régional) : la défense, l’intérieur et les frontières. Cela confère à l’armée la gestion exclusive des guérillas ethniques et de la situation sécuritaire, dans l’Arakan notamment.
De nombreux défis sont encore facteurs de risques pour la transition :
- La persistance de conflits armés avec des minorités ethniques (notamment Kachin, Shan et Ta’ang, avec lesquels les combats ont repris fin 2016) dans le Nord et l’Est du pays. La signature d’un accord de cessez-le-feu national entre les autorités et 8 groupes armés ethniques le 15 octobre 2015, puis l’organisation d’une conférence de paix dite de « Panglong du 21ème siècle », ont été des premiers pas dans la bonne direction. La deuxième session de la conférence s’est tenue du 24 au 29 mai 2017. La conclusion d’un accord de paix demeure un objectif de long-terme ; se pose dans l’immédiat la question de l’arrêt des combats et de l’accès humanitaire aux populations, notamment les personnes déplacées internes dont il faut préparer le retour.
- La situation des Rohingyas (musulmans) dans l’Etat de l’Arakan (majoritairement bouddhiste, frontalier du Bangladesh) est très proccupante tant sur le plan humanitaire que des droits de l’Homme. Les Rohingyas, minorité apatride, sont victimes de vagues de violences régulières depuis des décennies. Le 25 août dernier a eu lieu une attaque revendiquée par l’« Arakan Rohingya Salvation Army » (ARSA) contre des postes de sécurité birmans. La répression conséquente par l’armée birmane s’est traduite par la fuite de plus d’un demi-million de Rohingyas au Bangladesh, dont 60 % d’enfants. La France a dénoncé un nettoyage ethnique et travaille avec ses partenaires européens et ses partenaires du Conseil de sécurité pour qu’une réponse collective de la communauté internationale soit apportée. Sur le plan humanitaire, les besoins sont considérables, en particulier au Bangladesh, qui accueille désormais plus de 700 000 réfugiés Rohingya, avec des ressources limitées. La France a d’ores et déjà renforcé son aide aux populations Rohingya, au Bangladesh et en Birmanie, qui s’élève à 2,3 M€ pour cette année. La Commission européenne a annoncé en septembre 3 millions d’euros supplémentaires pour les Rohingyas, portant l’aide humanitaire de l’UE à 15 M€ pour 2017.
- Le sort des prisonniers politiques en détention, reste un sujet actuel. La LND a libéré près de 180 prisonniers politiques dès avril 2016 et près de 260 en mai 2017 mais certains cas semblent plus problématiques car sensibles pour le pouvoir militaire.
Le pays comprend deux grandes zones climatiques : Yangon, au sud, plus exposé à la mousson et à l’humidité, et Bagan-Mandalay, au centre, plus chaud et plus sec. Il fait moins chaud dans les régions montagneuses (Kalaw, Pindaya…), ainsi que sur le lac Inle (surtout la nuit) situé à 885 m d’altitude.
Durant la mousson (généralement de fin-mai à fin-octobre), certaines tempêtes peuvent générer des vents de 130 km/h et plus dans les états bordant la côte birmane. Il convient ainsi d’y être particulièrement vigilant.
Prévoyez des vêtements amples et légers, un lainage pour les soirées, un chapeau, des lunettes de soleil, des chaussures de marche ainsi qu’un imperméable. La Birmanie étant un pays bouddhiste, évitez les vêtements trop dénudés ou trop courts dans les lieux de culte.
Quand partir
Activités |
Climat |
Festivités |
Patrimoine |
Sports nautiques |
Randonnées |
Janvier |
Oui
|
Oui
|
|
|
Oui
|
Février |
Oui
|
Oui
|
|
|
Oui
|
Mars |
Oui
|
|
|
|
|
Avril |
|
|
|
|
|
Mai |
|
|
|
|
|
Juin |
|
|
|
|
|
Juillet |
|
Oui
|
|
|
|
Août |
|
|
|
|
|
Septembre |
|
|
|
|
Oui
|
Octobre |
|
Oui
|
|
|
Oui
|
Novembre |
Oui
|
Oui
|
|
|
Oui
|
Décembre |
Oui
|
|
|
|
Oui
|
51 419 420 habitants
La Birmanie regroupe, en sus de la majorité birmane de souche, plus de 130 minorités ethniques avec leurs langues et leurs cultures propres. Elles forment près d’un tiers de la population et occupent plus de la moitié du territoire. Sept « races nationales » sont reconnues par le gouvernement : Shans, Môns, Karens, Karenni, Chins, Kachin (Jingpo), Arakanais (Rakhine).
L’hétérogénéité de cette population est à l’origine des nombreux problèmes inter-communautaires qu’a connus le pays, notamment les attaques des forces de sécurité infligées aux musulmans, aux Rohingya en particulier en 2012 devant un silence international
Gentilé : Birmans
Langue officielle : La langue officielle de la Birmanie est le birman, parlé par 65 % de la population.
Langue parlée : Une centaine d’autres langues sont également parlées, incluant le shan (6,4 %), le karen (5,2 %), le jinghpo (1,8 %), le chin (1,6 %), le môn (1,5 %) et l’arakanais (en) (1,5 %).
L’anglais est également parlé, particulièrement par l’élite urbaine éduquée, et est la langue secondaire apprise dans les écoles gouvernementales.
Le bouddhisme, pratiqué par 89% de la population.
Le christianisme est pratiqué par 4 % de la population
L’islam, principalement sunnite, est pratiqué par 4 % de la population selon le recensement du gouvernement. Cependant, selon le rapport des libertés religieuses internationales de 2006 du Secrétariat d’État des États-Unis, les populations non-bouddhistes dans le recensement ont été sous-estimées. Les dirigeants musulmans estiment que 20 % de la population peut être musulmane
Les populations musulmanes et chrétiennes font face à la persécution religieuse. Le gouvernement militaire a révoqué la citoyenneté des musulmans Rohingya de Rakhine Septentrional et des populations de minorité ethniques chrétiennes ont été attaquées. De telles persécutions ciblant des civils est particulièrement notable en Birmanie de l’est, où plus de 3 000 villages ont été détruits ces dix dernières années
La population Rohingya est en proie à un nettoyage ethnique et systématique.
FÊTES CIVILES EN BIRMANIE
4 janvier : Jour de l’Indépendance
12 février : Jour de l’Union
2 mars : Jour des paysans
27 mars : Jour des Forces Armées
1er mai : Fête du travail
19 juillet : Jour des martyrs
FÊTES RELIGIEUSES EN BIRMANIE
Date changeant tous les ans :
Pleine lune de Tabaung
Maha Thingyan (Water Festival)
Nouvel an Myanmar
Pleine lune de Kasone
Pleine lune de Waso (début du carême bouddhiste)
Pleine lune de Thadingyut (fin du carême bouddhiste)
Pleine lune de Tazaungmon
25 décembre : Noël
Jours Fériés Religieux : basés sur un calendrier religieux ces fêtes peuvent être modifiées en dernière minute.
Autres Religions : Certaines des personnes que vous pourriez vouloir rencontrer, pourraient faire partie de minorités religieuses si peu répandues dans le pays qu’aucun jour férié ou fête légale n’apparaît dans la liste ci-dessus. Par mesure de sécurité, veuillez vous en assurer, avant d’entreprendre un voyage d’affaires, un déplacement…
IXe siècle : fondation par les Birmans d’un royaume dont la capitale est Pagan.
1824 – 1942 : époque de la colonisation britannique.
4 janvier 1948 : l’indépendance. Les troupes japonaises entrent en Birmanie en 1942 et installent Ba Maw à la tête de la Première République de Birmanie. Ils contribuent à la formation de l’armée birmane dirigée par le Général Aung San, qui se retourne finalement contre eux. Après la fin du conflit, le Général Aung San négocie avec les Britanniques l’indépendance du pays.
Début du régime militaire : le Premier ministre U Nu, successeur d’Aung San, assassiné en 1947, est rapidement dépassé par la guerre civile qui oppose le nouvel Etat birman aux communistes et aux rebellions ethniques. Il confie le pouvoir au Général Ne Win en octobre 1958. U Nu revient au pouvoir de 1960 à 1962 à la faveur d’une victoire électorale, mais il est renversé par le coup d’Etat du Général Ne Win le 2 mars 1962. Le régime, définit une « voie birmane vers le socialisme » et privilégie l’autarcie et les nationalisations dans tous les domaines de l’économie.
1988 : les étudiants réclament des élections libres et la fin du parti unique. La répression fait plusieurs centaines de morts. Le Général Ne Win démissionne.
27 mai 1990 : les élections. Malgré un climat de peur, des élections ont lieu et voient une écrasante victoire de la Ligue nationale pour la Démocratie (LND), parti dirigé par Mme Aung San Suu Kyi (fille du héros de l’indépendance, Aung San). La junte refuse cependant de reconnaître le résultat des élections. Mme Aung San Suu Kyi est placée en résidence surveillée.
1997 : la Birmanie intègre l’ASEAN.
2005 : la junte déplace la capitale du pays dans une ville créée de toutes pièces, Nay Pyi Daw.
Août-septembre 2007 : la hausse brutale du coût des carburants provoque un mouvement de protestation populaire auquel les moines bouddhistes participent, connu sous l’appellation de « révolution de safran ». La répression de ce mouvement suscite l’indignation de la communauté internationale.
3 mai 2008 : le cyclone Nargis s’abat sur le delta de l’Irrawaddy, faisant plus de 130 000 morts. Quelques jours après le passage du cyclone, un projet de Constitution, très critiqué par l’opposition, est soumis à référendum et adopté à plus de 92% lors d’un scrutin peu transparent.
11 août 2009 : Aung San Suu Kyi est condamnée à une assignation à résidence d’un an et demie supplémentaire. L’Union européenne renforce ses sanctions (positions communes de l’UE de 1996 et de 2006) ciblées contre la junte.
7 mai 2010 : la LND, qui a décidé, conformément au vœu d’Aung San Suu Kyi, de ne pas participer aux élections prévues par les autorités le 7 novembre 2010, est dissoute.
7 novembre 2010 : élections législatives (Parlement et assemblées provinciales). Le parti de la junte remporte 75% des sièges en jeu (25% des sièges de chaque assemblée étant par ailleurs réservés à des militaires). L’opposition démocratique légale ne remporte qu’une poignée de sièges.
30 mars 2011 : entrée en fonctions du nouveau gouvernement civil (la junte est dissoute).
Octobre 2011 : le Président Thein décrète une amnistie qui concerne notamment plus de 220 prisonniers politiques et de conscience et il promulgue une loi reconnaissant le droit de faire grève et de se syndiquer librement.
1er avril 2012 : élections législatives partielles. Premières élections depuis celles de 1990, auxquelles l’opposition participait dans son ensemble. La Ligue nationale pour la démocratie (LND), autorisée à participer aux élections en vertu des amendements de novembre 2011 à la loi sur l’enregistrement des partis politiques remporte 43 sièges sur les 45 en jeu. Aung San Suu Kyi est élue députée d’une circonscription de la banlieue de Rangoun.
23 avril 2012 : le Conseil des Affaires étrangères de l’Union européenne suspend pour une année les mesures restrictives à l’égard de la Birmanie, à l’exception de l’embargo sur les armes.
Juin 2012 : des violences entre bouddhistes et musulmans, principalement des Rohingyas, éclatent dans l’Etat d’Arakan, à l’ouest de la Birmanie, à la frontière avec le Bangladesh, faisant plusieurs dizaines de victimes et des dizaines de milliers de déplacés du côté musulman.
Juillet 2012 : levée de l’interdiction des investissements américains en Birmanie.
Avril 2013 : suspension des mesures restrictives de l’Union européenne à l’encontre de la Birmanie (à l’exception de l’embargo sur les armes).
Janvier-décembre 2014 : présidence birmane de l’ASEAN.
Juillet-août 2015 : des pluies torrentielles ont causé de graves inondations et des glissements de terrain dans plusieurs régions du pays. 1,6 million de personnes sont affectées (385 000 déplacées dans 12 régions sur 14).
8 novembre 2015 : les élections générales se sont déroulées dans le calme. La LND d’Aung San Suu Kyi a remporté la majorité absolue dans les deux chambres du Parlement.