Économie de taille moyenne avec un PIB d’environ 209 Md$ en 2015 (estimation Banque mondiale), le Pérou connaît l’un des plus forts développements de la région, même si cette croissance a sensiblement marqué le pas en 2014 (+2,4% du PIB) et 2015 (+3%), du fait de la baisse des prix des matières premières (minerais) sur le marché international, elle-même liée à la diminution de la demande chinoise (premier client du Pérou).

Si, en termes de PIB, le pays se situe dans le premier tiers des économies de la planète (50ème place), il n’occupe que la 85e place s’agissant de son PIB/habitant (de l’ordre de 7000 USD pour 30 M d’habitants). Le pays possède un IDH relativement élevé (0,734) mais il reste marqué par la pauvreté, même si celle-ci est en recul (de 58,7 % en 2004 à 22,7 % en 2014), par le poids de l’économie informelle (60 % de la population active) et par les disparités sociales, ethniques et géographiques. Trois zones économiques coexistent : une économie moderne située à Lima et Callao (plus d’1/3 du PIB), les villes de la côte qui ont bénéficié du boom de ces dernières années et une économie de subsistance dans les zones rurales de la Sierra et l’Amazonie (hors champs de gaz de CAMISEA).

Caractérisé par une situation macro-économique saine (endettement et déficit budgétaire limités, réserves budgétaires), le Pérou a fondé son expansion sur le secteur primaire (mines, pêche, agriculture), l’ouverture avec la multiplication des accords de libre-échange (14 accords en vigueur, notamment avec l’Union européenne et les Etats-Unis, l’Alliance du Pacifique avec le Chili, la Colombie et le Mexique) et une politique juridique et fiscale favorable aux investisseurs. Il est candidat à une adhésion à l’OCDE (échéance 2021).

Le pays se classe parmi les cinq premiers producteurs mondiaux d’argent, de cuivre, de zinc, d’étain, de plomb et d’or. Il bénéficie en outre du développement de la production de gaz du gisement de CAMISEA. Malgré des efforts de diversification, le pays est dépendant de la bonne santé du secteur minier (56% des exportations totales et 1/3 de l’impôt sur les revenus). Le défi de l’évolution vers des secteurs à plus forte valeur ajoutée reste encore à relever dans un contexte de maintien des prix des matières premières à des niveaux élevés à moyen-long terme. L’activité touristique est devenue en 2012 le 2e secteur récepteur de devises, tandis que la vulnérabilité externe a été considérablement réduite, notamment grâce à l’accumulation de réserves de change (64,72 Mds USD en juin 2014, soit environ 15 mois d’importations).

Le pays connaît toutefois un faible niveau d’exécution des investissements publics et une décentralisation inachevée. Le pays se maintient dans le classement Compétitivité Globale 2013-14 du WEF à la 69e place sur 140, mais les carences du système éducatif (136e place) et du dispositif d’innovation (116e rang) constituent d’autres freins à la compétitivité du pays.

Le Pérou est devenu l’un des deux premiers producteurs mondiaux de cocaïne (avec la Colombie) et ces activités représentent 5,3 Mds USD selon l’ONUDC. Ces cinq dernières années, les autorités ont renforcé l’arsenal législatif en application des recommandations du GAFI (nouvelle loi sur le financement du terrorisme) et les moyens financiers et humains de l’UIF (Unité d’Investigation Financière).

Aides et zones attractives

La législation a identifié 4 types de zones franches, industrielles, de tourisme, commerciales et de développement. Les zones industrielles sont les plus importantes pour le développement du commerce international. Elles se consacrent à l’industrialisation des biens et services pour l’export. Les entreprises bénéficient d’exonération de taxes et de droits d’importations sur des composants par exemple destinés à la production. Les zones de tourisme s’occupent de promouvoir le tourisme local et étranger. Les zones commerciales, situées aux frontières, ont pour objectif le développement des activités commerciales. Tous les produits sont assujettis à des droits de douane de seulement 10% et sont exonérés de la TVA. Les zones spéciales de développement permettent le développement de certaines régions peu avancées.

L’Agence de promotion des Investissements, Proinversion, oriente les futurs investisseurs sur les opportunités et les aides à l’investissement.

Flux & IDE en milliards $

2002: 2,15
2003: 1,33
2004: 1,59
2005: 2,57
2006: 3,46
2007: 5,49
2008: 6,92
2009: 6,43
2010: 8,45
2011: 7,66
2012: 11,91
2013: 9,29

Repères économiques

Croissance du PIB 2007 : 5%

L’expansion économique récente a été poussée par la construction, l’exploitation minière, les investissements, (notamment pour le projet de gaz naturel de la région de Camisea), la demande domestique et les exportations.

Le pays a enregistré un taux de croissance du PIB de 5,2% et de 6,4% en 2004 et 2005 respectivement; avec un taux de croissance estimé à 6% en 2006. Contrairement à ses voisins latino-américains tels que le Brésil et l’Argentine, le pays n’a pas souffert de la dévaluation récente de la monnaie.

Le FMI prévoit un taux de croissance de 5% en 2007. Une politique monétaire vigilante et une devise stable aideront à maintenir l’inflation autour de l’objectif central de 2,5%. L’excédent en compte courant diminuera en 2007-08.

Cependant, les deux principaux défis du pays sont la pauvreté avec 50% de la population vivant toujours en dessous du seuil de pauvreté et le chômage estimé à environ 10% en 2006.

Principaux indicateurs économiques

• PIB 2015 : 209 Mds$ (est. Banque mondiale)

• PIB brut par habitant : 7000 $

• Taux de croissance (2015) : 3%, estimation de la Banque Mondiale (+2,4% en 2014)

• Taux de chômage : 7,7% (mais emploi informel important)

• Taux d’inflation 2014 : 3,2% (FMI)

• Solde budgétaire 2014 : -2% (est. Banque Mondiale)

• Dette publique 2014 : 19,5% du PIB (déc. 2013)

• Balance commerciale 2015 : -3,7 Md$

• IDE : 12,2 MdUSD

   

• Principaux clients : Chine (17%), États-Unis (13,3%), Suisse (11,2%)

• Principaux fournisseurs : États-Unis (18,7%), Chine (18,4%), Brésil (6,1%)

• Principales ressources: Plomb,Cuivre, Argent, Fer, Phosphates, Zinc, Pétrole, Charbon, Or, Gaz, Pêche, Agriculture, Tourisme.
• Risque pays (Coface): 3/6
• Notations BM: 35/189

PIB en milliards $

2002: 54
2003: 59
2004: 66
2005: 74
2006: 87
2007: 102
2008: 121
2009: 121
2010: 148
2011: 170
2012: 192
2013: 202

Taux de chômage %

2002: 6,0%
2003: 6,6%
2004: 5,2%
2005: 5,2%
2006: 4,6%
2007: 4,5%
2008: 4,5%
2009: 4,4%
2010: 4,0%
2011: 3,9%
2012: 3,6%
2013: 3,9%

PIB & Taux de croissance %

2002: 5,5%
2003: 4,2%
2004: 5,0%
2005: 6,3%
2006: 7,5%
2007: 8,5%
2008: 9,1%
2009: 1,0%
2010: 8,5%
2011: 6,5%
2012: 6,0%
2013: 5,8%

L’économie péruvienne est à l’image de sa géographie variée. Ses régions montagneuses lui fournissent d’abondantes ressources minières, et ses zones maritimes étendues ont traditionnellement produit d’importantes ressources halieutiques.

En 2015, l’agriculture aura contribué à hauteur de 5-6% au PIB. Les principaux produits agricoles sont le coton, la canne à sucre, le café, le blé, le riz, le maïs et l’orge.

Le secteur de l’industrie aura généré un tiers du PIB et employé un cinquième de la population active. Le Pérou a une grande et dynamique industrie minière (principalement pour le cuivre et l’or) qui représentait 12% PIB en 2015. Le Pérou est le premier producteur mondial d’argent, le 5ème plus grand producteur d’or, le 3ème producteur de cuivre et un fournisseur important de zinc et de plomb. De grands projets miniers sont pévus pou les deux ou trois prochaines années, ce qui pourait augmenter la contribution de ce secteur dans l’économie nationale. Le pays possède également de grandes réserves de gaz naturel et de pétrole, bien qu’il soit un importateur net d’énergie.

Les principales activités manufacturières (13% du PIB) sont les textiles, les biens de consommation, la préparation industrielle des aliments et des produits de pêches. Le Pérou est le premier exportateur mondial de farines de poisson et d’asperges.

Le secteur tertiaire contribue à 60% du PIB et emploie environ 75% de la population active. Le secteur du tourisme est notamment bien développé.

 

10 Premières entreprises

1: Credicorp LTD.
2: Sociedad Minera Cerro Verde SA.
3: BBVA Banco Continental SA.
4: Intercorp Financial Services INC.
5: Compania de Minas Buenaventura SAA.
6: Edegel SAA.
7: Enersur SA.
8: Luz del Sur SAA.
9: Alicorp SAA.
10: Inretail Péru Corp

Dans les zones rurales, la principale source d’énergie est la biomasse, qui est utilisée pour la cuisson. Parmi les ménages péruviens ruraux, 84% utilisent le bois de chauffage pour la cuisson, tandis que 24% utilisent du fumier animal, 11% des résidu de l’agriculture, 2% utilisent le kérosène et 14% utilisent du gaz. L’électricité pour la cuisson n’est pas utilisée dans les ménages ruraux. Le prix élevé de l’électricité ainsi que la disponibilité des autres sources d’énergie peu coûteuses, sont les principales raisons de la non utilisation.
Les ménages situés dans le nord et la région centrale des hauts plateaux andins et la région amazonienne utilisent le bois de feu comme source principale d’énergie (94%, 92% et 95% des ménages, respectivement), en raison de sa disponibilité et de son faible coût.

En outre, dans les ménages ruraux situés dans la région centrale et au sud du littoral, le GPL est utilisé le plus souvent comme combustibles pour la de cuisson (63% et 53% des ménages, respectivement). D’autre part, dans ces Etats de la région, les familles rurales utilisent du bois de chauffage pour la cuisine (74% et 68% des ménages, respectivement). L’usage de ce carburant est associé à des ménages aux revenus plus élevés car le gaz est plus cher. Ces ménages ont également de meilleures infrastructures routières, ce qui est nécessaire pour distribuer du GPL aux utilisateurs finaux, donc ceux-ci ne sont pas considérés comme des «ménages pauvres».
Les ménages qui utilisent le bois de chauffage, du fumier animal et les résidus de l’agriculture comme principale source d’énergie, utilisent principalement trois pierres comme fourneaux.

Étant donné le temps est froid et venteux dans les Andes péruviennes, les femmes cuisinent généralement dans les cuisines avec des de petites fenêtres et pratiquement aucune circulation d’air, ce qui provoque une menace sérieuse et constante pour la santé de leurs familles. Très souvent, le niveau de pollution de l’air intérieur recommandé par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) est fortement dépassé en raison de la combustion inefficace de la biomasse. Par conséquent, les infections respiratoires sont très fréquentes chez les personnes pauvres et rurales.

En dehors des agglomérations et de l’autoroute PANAMERICANA qui longe la côte du nord au sud, l’état des routes est généralement médiocre. Il n’y a aucun problème d’approvisionnement en carburants. Il est déconseillé de rouler la nuit. En cas de location de véhicule contracter une assurance pour soi-même et les dommages causés aux tiers. Il vaut mieux voyager avec les compagnies d’autobus connues. Dans les villes, l’usage du taxi est aisé. Il n’est pas certain que les procédures de maintenance des flottes aériennes intérieures (AEROPERU, AERO CONTINENTE, AMERICANA DE AVIACION) soient scrupuleusement respectées. Les retards sont fréquents. Se renseigner.

Transport routier
69 941 km de routes, dont 10% sont goudronnées. Les principales routes se trouvent le long de la côte sur 2 800 km et le Chemin des Incas, qui relie Lima à l’intérieur du pays. Des grands projets d’amélioration du réseau routier sont en cours de réalisation.

Transport ferroviaire
Le réseau ferré s’étend sur 1 876 km,, desquels 1 576 km ont un écartement des voies de 1.435 m et 300 km ont un écartement des voies de 0.194 m. L’état du réseau est médiocre. La privatisation du service ferroviaire est prévue. Le fer est le principal moyen de transport de minerais.

Transport maritime
Le Pérou compte 8 600 km de voies navigable (affluents de l’Amazone et 300 km sur le lac Titicaca). Le port de Lima (Callao) est le port le plus important du Pérou. Grâce à l’accord de libre échange avec la Bolivie, qui n’a pas d’accès direct à la mer, et grâce à la zone franche industrielle et commerciale, le port d’Ilo tient une place de plus en plus grande.

Transport aérien
Jorge Chavez est l’aéroport international de Lima. L’aérien est souvent l’unique moyen de transport pour atteindre des zones de la jungle inaccessibles par la route ou bien le plus rapide pour atteindre des populations des Andes. Les aéroports secondaires sont ceux de Cuzco, Tacna, Arequipa, Iquitos, Ayacucho, Chiclao, Piura et Trujillo. Des petites compagnies aériennes proposent des vols réguliers entre les différentes villes du pays.

POINTS FORTS

• Fort potentiel de croissance
• Appartenance à l’Alliance du Pacifique
• Ressources minières, énergétiques, agricoles et halieutiques
• Faible endettement public et équilibre budgétaire
• Indépendance de la banque centrale et bonne santé des banques
• Attractivité touristique

POINTS FAIBLES

• Dépendance aux matières premières et à la demande chinoise
• Sensibilité au climat et à la sismicité
• Disparités régionales (pauvreté dans les régions andines et amazoniennes)
• Infrastructures, crédit aux entreprises, santé et éducation déficients
• Importance de la culture de la coca et de la production de cocaïne
• Vaste secteur informel (60% de l’emploi) ne favorisant pas la formation

Liberté économique : 62,07 sur 100
Classement : 3/5 – Modérément libre
Rang mondial : 63ème sur 157 pays
Rang régional : 15ème sur 29 pays

Risk (coface) : B

Un environnement économique et politique incertain est susceptible d’affecter des comportements de paiement souvent médiocres

Climats des Affaires (Banque Mondiale) :

Le résultat de ces analyses émane de l’équipe de praticiens spécialisés en développement international, confrontés à la pratique des affaires en situation réelle, et imprégnés d’expériences multiples. Ces informations s’appuient sur des sources fiables, et reposent sur la situation politique et financière internationale, et de chaque pays. Les tableaux synthétique ci-dessus permettent de quantifier objectivement les risques du pays mais ne saurait engager la responsabilité de RENAUDOINGD.