Depuis 2005, le Nicaragua s’est engagé dans une dynamique de développement intensif des énergies renouvelables. A l’aide d’une politique de crédits d’impôt, le gouvernement a attiré les grandes entreprises internationales et les investissements dans les énergies vertes ont explosé. Avant 2005, 25% de la production d’électricité provenait d’énergies renouvelables. Cette part approche aujourd’hui la moitié, avec 40,2% en 2012 et des taux de croissance annuelle élevés.
Cette politique possède un triple avantage pour le pays. Tout d’abord, elle lui permet de répondre à la forte croissance de la demande en électricité, dans un contexte de développement démographique et économique. La consommation d’électricité ne peut aller que croissante, les 5,9 millions d’habitants du pays n’ayant consommé que 4 TWh en 2012. C’est l’équivalent de 646 kWh par habitant, contre près de 7.500 kWh par habitant en France (67 millions d’habitants et 500 TWh consommés).
Il y a quelques années, les coupures de courant étaient une réalité quotidienne pour les habitants du Nicaragua. Le manque d’électricité et son prix trop élevé empêchaient une activité économique prospère. Les énergies renouvelables ont permis de donner un nouveau souffle.
Ensuite, substituer les énergies renouvelables aux hydrocarbures dans la production d’électricité permet au pays de rééquilibrer sa balance commerciale. Selon le gouvernement, depuis 2005, le Nicaragua a économisé 228 millions de dollars sur sa facture de pétrole importé. Ces économies sont bien sur théoriques, puisque la consommation d’énergie continue de grimper et que le besoin en hydrocarbures n’a pas diminué fortement. On note toute de même une diminution de la consommation d’hydrocarbures pour la production d’électricité sur la période récente.
Pour finir, les énergies renouvelables permettent au pays de limiter ses émissions de CO2 et d’avoir une croissance plus durable. Le Nicaragua veut être un leader en la matière et l’objectif fixé par le gouvernement est une production électrique à 94% renouvelable à l’horizon 2027.
Hydroélectricité et éolien : des secteurs en croissance
L’hydroélectricité est la troisième énergie renouvelable du pays, représentant plus de 10% du mix électrique. La Banque Européenne de Développement a récemment octroyé un emprunt de 130 millions d’euros pour financer la construction d’un nouveau barrage sur le Rio Grande de Matagalpa. La centrale hydroélectrique de Tumarin devrait ajouter ses 253 MW de puissance au réseau avant la fin de cette année. Des études de faisabilité sont en train d’être réalisées pour la construction d’un autre barrage de 100 MW.
Le secteur qui se développe le plus rapidement est cependant l’éolien. Si sa part dans le mix électrique reste encore relativement faible, le taux de croissance annuel du secteur est impressionnant : 22% entre 2002 et 2012. Le grand parc éolien d’Amayo, sur les rives du gigantesque lac Nicaragua, est aujourd’hui complété par plusieurs petits parcs en développement.