Repères économiques
Le Nicaragua dispose de ressources forestières, minérales et agricoles, mais reste très dépendant de l’aide extérieure. Les transferts financiers des migrants représentent 9,4 % de son PIB (1,13 milliard de dollars en 2014), et le taux d’endettement extérieur du pays reste très élevé.
Le Nicaragua dispose de plusieurs points forts : une croissance économique à la hausse depuis 2010, une part importante des investissements directs étrangers dans l’économie (7,3% du PIB en 2014), des avantages compétitifs (coûts salariaux faibles, mécanismes d’incitation fiscale), ainsi qu’un bon soutien des bailleurs internationaux et du FMI (annulation de la dette extérieure qui a ramené la dette publique à 74 % du PIB en 2008 contre 164 % en 2004 ; très important soutien vénézuélien). Mais les points faibles sont persistants : insuffisante diversification de l’économie ; trop grande dépendance aux exportations ; faiblesse des infrastructures ; main d’œuvre peu formée. Enfin, la pauvreté est très présente (42 % de la population) et les indicateurs sociaux du Nicaragua sont parmi les plus faibles d’Amérique latine.
Le Président Ortega a signé un accord en 2014 avec une entreprise chinoise de télécommunications, HKND, en vue de construire un canal interocéanique au Nicaragua (coût estimé à 50 Mds USD). La construction a officiellement débuté le 22 décembre 2014 mais le début des travaux a été repoussé à fin 2016.
Flux & IDE en milliards $
2013: 816
2014: 884
2015: 835
Principaux indicateurs économiques
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PIB (FMI 2015) : 12,2 Mds $
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PIB par habitant (FMI 2015) : 1 949 $
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Taux de croissance (Banque mondiale 2015) : 4,7 %
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Taux de chômage (FMI 2015) : 7 %
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Taux d’inflation (Banque mondiale 2015) : 4 %
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Solde budgétaire (FMI 2015) : -1,4 % du PIB
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Balance commerciale (OMC 2014) : -1,9 Mds $
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Principaux clients (Banque mondiale 2014) : États-Unis (48 %), Mexique (12 %) ; Vénézuéla (7,8 %) ; Canada (5 %) ; Salvador : (4,6 %)
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Principaux fournisseurs (Banque mondiale 2014) : États-Unis (16,3 %) ; Chine (15 %) ; Mexique (9,5 %) ; Costa Rica (8 %) ; Vénézuéla (7,9 %)
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Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (Banque mondiale 2014) :
- Agriculture : 20,5 %
- Industrie : 25,7 %
- Services : 53,8 %
- IDE: 835 millions de dollars en 2014
- Exportations de biens: 4.839 millions de $ en 2015
- Importations de biens: 7.090 millions de $ en 2015
- Principales ressources: l’or, l’argent, le cuivre, le tungstène, le plomb, le zinc. L’agriculture principalement celle du maïs, du sorgho et du haricot ainsi que la pêche représentent aussi d’importantes activités
- Risque pays (Coface): A3
- Notations BM:
Taux de chômage %
2008 : 5,6%
2009 : 8,2 %
2010 : 8 %
2011 : 7,3 %
2012 : 5.91 %
2013 : 5.75 %
2014 : 6.79 %
2015 :6.79 %
2016: 6.3 % (estimation)
PIB & Taux de croissance %
2010 : 3.19 %
2011 : 6.23%
2012 : 5.13%
2013 : 4.51 %
2014 : 4.70 %
2015 : 4.9%
2016 :4.43 % (estimation)
Le Nicaragua bénéficie d’une croissance dynamique ces dernières années, soutenue par la consommation et l’investissement, notamment dans les secteurs énergétique et manufacturier. Malgré le ralentissement provoqué par la sécheresse liée au phénomène El Nino, elle s’est élevée à 4,9% du PIB en 2015, selon les dernières estimations du FMI. En 2016, la croissance devrait rester forte, tirée principalement par les dépenses publiques et par l’activité soutenue des Etats-Unis (premier marché à l’exportation et premier investisseur).
Appuyée par le FMI, le Nicaragua a mené une politique de réformes structurelles et de discipline fiscale qui lui a permis de bénéficier à présent d’une certaine stabilité macroéconomique. La dette publique a diminuée mais elle reste significative (30% du PIB). Compte tenu de la faiblesse des marges de manœuvre dont le gouvernement dispose, la politique budgétaire restera prudente, même en l’absence de la tutelle officielle du FMI. Néanmoins, dans le contexte des futures élections présidentielles de novembre 2016, le budget 2016 prévoit une hausse du déficit public à 2,4% du PIB contre 1,9% du PIB prévu antérieurement. Bénéficiant d’une forte popularité, le président Daniel Ortega compte briguer un troisième mandat et cherche à consolider sa base électorale grâce à l’élargissement de son programme de travaux publics et d’aides sociales. En juillet 2014, le tracé définitif du canal reliant le Pacifique aux Caraïbes a été adopté. D’un coût de 50 milliards USD, le projet est fortement critiqué pour ses potentiels impacts environnementaux sur le lac Cocibolca, la plus grande réserve d’eau douce d’Amérique centrale. Parmi les défis identifiés par le FMI figurent le renforcement des finances publiques, l’amélioration du fonctionnement du système financier et l’augmentation de la productivité. Le gouvernement cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole vénézuélien en développant les énergies renouvelables.
Malgré la bonne gestion macro-économique du président Ortega, le Nicaragua demeure le second pays le plus pauvre d’Amérique Latine et Caraïbes après Haïti. Plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, le taux de chômage est de 7,8% et les richesses sont inégalement distribuées. Le Nicaragua fait partie des pays pauvres très endetté (PPTE). En 2014, la Constitution du pays a été modifiée, permettant au président de se représenter indéfiniment.
L’agriculture
Les principaux produits agricoles sont le maïs, le sorgho et les haricots. En plus le Nicaragua exporte du coton, du café, du sucre, des bananes et de la viande. L’agriculture emploie les deux cinquièmes de la population mais représente un quart du Produit Intérieur Brut du pays.
L’industrie
Bien que les principaux secteurs industriels furent nationalisés après la révolution de 1979, ils furent de nouveau privatisés à partir de 1990, sous la Présidence de Violeta Chamorro. Dès son arrivée au pouvoir, les Etats-Unis retirèrent les sanctions économiques qui étaient imposées au régime sandiniste, et en plus le Nicaragua obtint des aides financières du FMI à condition d’adopter un programme de réajustement économique. L’industrie nicaraguayenne est basée sur la transformation de matières premières, comme le sucre raffiné, les produits dérivés du pétrole, les produits chimiques, cigarettes et cigares, articles en peau, textiles, ciments et plastiques. Les plus grosses richesses de sa petite industrie minière sont l’or, le cuivre et l’argent. En plus des produits agricoles déjà cités, le Nicaragua exporte de l’or et des textiles. En contrepartie, il importe des minéraux, combustibles, produits pour son industrie et des biens d’équipements pour le transport. Ses principaux partenaires commerciaux sont les Etats-Unis (30,2% de ses importations et 41,9% de ses exportations), Mexique, Espagne, Le Salvador, Chili, Canada, Allemagne, Taiwan et Japon. Le Nicaragua est membre du Marché commun d’Amérique Centrale, de la Banque Interaméricaine de Développement et vient de signer un traité de libre commerce avec le Chili.
Depuis 2005, le Nicaragua s’est engagé dans une dynamique de développement intensif des énergies renouvelables. A l’aide d’une politique de crédits d’impôt, le gouvernement a attiré les grandes entreprises internationales et les investissements dans les énergies vertes ont explosé. Avant 2005, 25% de la production d’électricité provenait d’énergies renouvelables. Cette part approche aujourd’hui la moitié, avec 40,2% en 2012 et des taux de croissance annuelle élevés.
Cette politique possède un triple avantage pour le pays. Tout d’abord, elle lui permet de répondre à la forte croissance de la demande en électricité, dans un contexte de développement démographique et économique. La consommation d’électricité ne peut aller que croissante, les 5,9 millions d’habitants du pays n’ayant consommé que 4 TWh en 2012. C’est l’équivalent de 646 kWh par habitant, contre près de 7.500 kWh par habitant en France (67 millions d’habitants et 500 TWh consommés).
Il y a quelques années, les coupures de courant étaient une réalité quotidienne pour les habitants du Nicaragua. Le manque d’électricité et son prix trop élevé empêchaient une activité économique prospère. Les énergies renouvelables ont permis de donner un nouveau souffle.
Ensuite, substituer les énergies renouvelables aux hydrocarbures dans la production d’électricité permet au pays de rééquilibrer sa balance commerciale. Selon le gouvernement, depuis 2005, le Nicaragua a économisé 228 millions de dollars sur sa facture de pétrole importé. Ces économies sont bien sur théoriques, puisque la consommation d’énergie continue de grimper et que le besoin en hydrocarbures n’a pas diminué fortement. On note toute de même une diminution de la consommation d’hydrocarbures pour la production d’électricité sur la période récente.
Pour finir, les énergies renouvelables permettent au pays de limiter ses émissions de CO2 et d’avoir une croissance plus durable. Le Nicaragua veut être un leader en la matière et l’objectif fixé par le gouvernement est une production électrique à 94% renouvelable à l’horizon 2027.
Hydroélectricité et éolien : des secteurs en croissance
L’hydroélectricité est la troisième énergie renouvelable du pays, représentant plus de 10% du mix électrique. La Banque Européenne de Développement a récemment octroyé un emprunt de 130 millions d’euros pour financer la construction d’un nouveau barrage sur le Rio Grande de Matagalpa. La centrale hydroélectrique de Tumarin devrait ajouter ses 253 MW de puissance au réseau avant la fin de cette année. Des études de faisabilité sont en train d’être réalisées pour la construction d’un autre barrage de 100 MW.
Le secteur qui se développe le plus rapidement est cependant l’éolien. Si sa part dans le mix électrique reste encore relativement faible, le taux de croissance annuel du secteur est impressionnant : 22% entre 2002 et 2012. Le grand parc éolien d’Amayo, sur les rives du gigantesque lac Nicaragua, est aujourd’hui complété par plusieurs petits parcs en développement.
En 2014, le Nicaragua a inauguré le lancement des travaux pour le projet de canal inter-océanique. Ce projet vise à relier l’océan Atlantique (mer des Caraïbes) à l’océan Pacifique en utilisant le lac Nicaragua qui se trouve à 34 mètres au-dessus du niveau de la mer. L’itinéraire le plus étudié consiste à emprunter la voie fluviale du San Juan à partir de San Juan del Sur, remonter le fleuve jusqu’au lac et traverser l’isthme étroit de Rivas par un canal artificiel au moyen d’écluses.
Espoir de développement économique
Le gouvernement rétorque que ce chantier est la manière la plus rapide de sortir de la pauvreté, qui touche 45 % de la population au Nicaragua. Il assure même que l’infrastructure fera du pays le plus riche d’Amérique centrale. En réalité, le contrat va beaucoup plus loin que le simple canal. Il offre des opportunités pour de nombreux projets d’infrastructures dont des ports, des routes, un complexe touristique et un aéroport rénové.
HKND doit construire puis administrer pendant 50 à 100 ans ce canal de 278 kilomètres de long, soit trois fois plus que celui du Panama. Ce dernier, qui travaille à son élargissement à l’occasion de son centième anniversaire, voit évidemment ce projet d’un mauvais œil, redoutant sa concurrence sur les 5 % du commerce maritime mondial qu’il fait transiter.
POINTS FORTS
Ressources minérales (or) et agricoles (café, sucre, viande)
Appartenance aux zones de libre-échange Amérique centrale/Etats-Unis et Amérique centrale/UE
Politique économique prudente
Stabilité du système financier
Soutien de la communauté internationale
Faible taux de criminalité par rapport aux autres pays de la région
POINTS FAIBLES
Vulnérabilité aux catastrophes naturelles (cyclones, sismicité)
Insuffisances en matière de santé, d’éducation et persistance de la pauvreté
Insuffisance des infrastructures (énergie, transport)
Déficit courant élevé
Dépendance à l’aide internationale, notamment vénézuélienne
Lacunes institutionnelles : concentration du pouvoir au sein de l’exécutif et du parti sandiniste, corruption
Conditions de travail :
Conditions de vie :
Climat :
Avantages fiscaux pour les entreprises :
Charges sociales :
Développement des NTIC :
Liberté économique :
Classement :
Rang mondial :
Rang régional :
Risk (coface) : C
Climats des Affaires (Banque Mondiale) :