En Novembre 2005, le « risque pays » avait atteint le niveau historiquement bas de 130 points pour le Mexique, presque quatre fois moindre que pour le Brésil et le Venezuela. Enfin, il faut souligner l’extrême faiblesse des recettes fiscales hors pétrole, qui ne représentent que 8,9 % du PIB dans la nouvelle loi de finances. Le Mexique reste trop vulnérable aux fluctuations de l’or noir, et fortement dépendant de l’activité économique aux Etats-Unis, débouché de 90 % de ses exportations.
Les efforts de compression des coûts et les restructurations ont permis à de nombreuses firmes de maintenir, voire de reconquérir, leurs positions sur le marché nord américain. Toutefois, des secteurs tels que le textile, depuis la suppression des quotas début 2005, ou certaines entreprises de sous-traitance pour l’exportation (maquiladoras), restent confrontées à des problèmes de compétitivité, notamment face à la Chine ou à des pays d’Amérique Centrale. Dans ces cas, les paiements demeurent marqués par un étirement des délais.
Appréciation du risque
Une croissance modérée soutenue par la demande américaine
En 2016, la croissance de l’économie mexicaine devrait atteindre un niveau similaire à celui de 2015, portée principalement par le niveau soutenu de l’activité aux Etats-Unis : première destination des exportations, source de revenus touristiques et remises des travailleurs émigrés, ainsi que premier investisseur dans le pays. La proximité géographique entre les deux pays et les accords commerciaux qui les unissent contribuent néanmoins à stimuler les investisseurs privés, dans le secteur automobile en particulier. La production manufacturière devrait aussi gagner en compétitivité du fait de la dépréciation de la monnaie locale. Les investissements privés dans le secteur pétrolier suite à l’ouverture du marché de l’énergie devraient en revanche rester décevants en raison de la faiblesse persistante du prix du pétrole. La poursuite des restrictions budgétaires réduit par ailleurs les chances d’une relance de l’activité par l’investissement public. La consommation des ménages devrait néanmoins se maintenir grâce à la hausse des transferts des migrants, qui bénéficient de la reprise du marché de l’emploi américain, et qui compenserait en partie la perte de pouvoir d’achat causée par l’accélération de l’inflation. Celle-ci est restée relativement faible en 2015 grâce à la baisse du prix de l’énergie et des télécommunications, mais devrait augmenter en 2016, affectée par la dépréciation du peso en lien avec le resserrement de la politique monétaire américaine.
La réduction des dépenses devrait être le principal moteur de la consolidation budgétaire
Les efforts du gouvernement pour réduire le déficit public devraient se poursuivre en 2016. Malgré la faiblesse persistante du prix du pétrole, qui génère près du tiers des recettes budgétaires, la réduction des dépenses d’investissement associée à l’augmentation des recettes non-pétrolières devraient contribuer à la diminution du déficit. La réforme fiscale adoptée en 2014 devrait en effet continuer à apporter des recettes supplémentaires à l’Etat, estimées à 3% du PIB d’ici 2018. Elle s’appuie notamment sur une taxe sur les plus-values et dividendes, un alignement du taux de TVA dans les Etats du nord sur celui en vigueur dans le reste du pays, un élargissement de l’assiette de l’impôt sur le revenu ainsi qu’une taxe sur les ventes d’aliments favorisant l’obésité (les sodas notamment). La hausse des recettes fiscales devrait permettre de compenser la baisse de celles du secteur énergétique tandis que la réduction des dépenses devrait être le principal moteur de la consolidation budgétaire. Le gouvernement prévoit en effet de réduire les dépenses courantes et en capital à hauteur de 1,2% du PIB en 2016. Plusieurs projets d’investissement devraient être reportés, comme en témoigne la suspension du projet de construction de la ligne à grande vitesse reliant les villes de Mexico et Queretaro. De plus, l’adoption du plan « budgétisation base-zéro » qui prévoit que toute dépense doit être justifiée avant d’être financée au lieu d’avoir à justifier seulement l’écart budgétaire d’une année sur l’autre, devrait également contribuer à limiter les dépenses. La poursuite d’une politique budgétaire prudente devrait par ailleurs limiter le recours à l’endettement.
Vers une réduction du déficit courant
Le commerce extérieur devrait continuer de bénéficier de la demande américaine soutenue. Les exportations, majoritairement composées de biens manufacturiers, et dans une moindre mesure de pétrole, restent fortement orientées vers les Etats-Unis. Le Mexique reste d’ailleurs le premier partenaire commercial des Etats-Unis en Amérique Latine grâce à sa proximité géographique et son appartenance à l’ALENA (Accord de Libre Echange Nord-Américain). Près de la moitié des exportations manufacturées sont fabriquées dans les maquiladoras, usines implantées dans des zones franches situées près de la frontière américaine, où les composants sont importés (généralement du nord du continent) avant d’être réexportés après assemblage sous forme de produits finis. L’ancrage à l’économie américaine serait ainsi propice aux exportations mexicaines en 2016. Les importations (biens d’équipements et consommation) devraient en revanche un peu ralentir sous l’effet de la baisse de l’investissement et des possibles dépréciations du peso mexicain (rendant les importations plus onéreuses) du fait du resserrement de la politique monétaire américaine. Les remises des mexicains installés majoritairement aux Etats Unis ainsi que les recettes touristiques devraient progresser et participer à la réduction du déficit courant, tout comme la réduction des importations. Ce déficit devrait être financé principalement par les investissements étrangers dont l’arrivée dépendra notamment du succès du processus de privatisation du secteur de l’énergie censé en attirer une grande partie en 2016.
Un gouvernement affaibli par les scandales de corruption
Le président, Enrique Peña Nieto, du parti du centre PRI (Partido Revolucionario Institucional) devrait continuer à centrer ses efforts dans la consolidation de son programme de réformes structurelles avant la fin de son mandat en 2018. Malgré le succès de bon nombre de réformes, le mécontentement de la population est grandissant. La succession des scandales de corruption, y compris au sein de proches du président, et les niveaux encore élevés de criminalité et d’impunité (l’enquête sur la disparition des 43 étudiants en 2014 a été rouverte grâce à pression de la communauté internationale), contribuent à la baisse de confiance des mexicains envers leur gouvernement. Le pays devrait donc rester vulnérable aux troubles sociaux dans le courant de 2016.
Des grèves et des manifestations, par fois accompagnées des violences, ont marqué le deuxième semestre 2006. La situation est à nouveau calme depuis l’entrée en fonction du nouveau président en décembre 2006.
Le taux de criminalité est élevé dans tout le pays.
Risques régionaux spécifiques
Sud: Dans les Etats méridionaux du Chiapas, de Oaxaca et de Guerrero, les voyageurs sont parfois la cible d’attaques à main armée, en particulier dans l’arrière-pays et sur les routes isolées. Dans ces régions, la plus grande prudence s’impose.
La ville de Oaxaca a été le théâtre de manifestations de professeurs qui se sont transformées en affrontements violents durant la deuxième partie de l’année 2006. Bien que le calme soit revenu en janvier 2007, un regain de tension ne peut pas être exclu. Lors de tout voyage dans la ville de Oaxaca et ses environs immédiats, il est recommandé de rester prudent et de s’informer de la situation actuelle dans les médias.
Criminalité
A cause du taux de criminalité élevé, les voyageurs sont invités à faire preuve d’une prudence toute particulière. Informez-vous avant et pendant le voyage de l’évolution de la situation et suivez les recommandations des autorités.
Dans les grandes villes, la criminalité a fortement augmenté ces dernières années. Elle est particulièrement élevée à Mexico-City ainsi que dans les villes proches de la frontière des Etats-Unis (Tijuana et Ciudad Juarez). Les agissements de pickpockets, les vols à la tire et les agressions armées sur la voie publique et dans les transports en commun sont fréquents. Des agressions sexuelles envers des femmes peuvent aussi se produire. Les tentatives d’extorsion d’argent et les enlèvements sont fréquents, principalement dans le district fédéral de Mexico-City et dans l’Etat de Morelos; les touristes en sont également la cible. Nombreux sont les enlèvements éclair au cours desquels les victimes sont contraintes d’effectuer des retraits bancaires par carte de crédit. Il est notamment recommandé d’observer les mesures de précaution suivantes:
Abstenez-vous de porter des objets de valeur (montres, bijoux, etc.) et ne transportez que peu d’argent sur vous. Déposez vos objets de valeur dans le coffre-fort de l’hôtel. Renseignez-vous sur place sur la situation et, en particulier, sur les quartiers à éviter, auprès de vos connaissances, de vos partenaires d’affaires ou du personnel de l’hôtel.
Evitez les quartiers isolés et les plages peu fréquentées.
N’acceptez aucune boisson de la part d’inconnus. Il arrive que des personnes malintentionnées ajoutent des stupéfiants aux boissons pour mieux pouvoir délester leurs victimes.
Utilisez exclusivement des guichets bancaires automatiques placés à l’intérieur de banques disposant d’un service de sécurité.
Utilisez avec prudence votre carte de crédit; des escroqueries peuvent arriver.
Ne donnez aucune information sur vous-même ou vos proches à des inconnus (p. ex: à des prétendus enquêteurs). Cela pourrait être le moyen de faire croire à votre entourage que vous êtes hospitalisé ou emprisonné et de leur soutirer de l’argent.
A Mexico-City, évitez le métro et les taxis « libres » (généralement des coccinelles Volkswagen de couleur verte ou jaune). Déplacez-vous exclusivement à bord de taxis réservés depuis un hôtel ou un aéroport ou à bord de taxis « sitio » (taxis à emplacement fixe)
Empruntez uniquement des axes à péages ou des routes très fréquentées et évitez de voyager de nuit à travers le pays.
Verrouillez les portes et fermez les fenêtres de votre véhicule.
Abstenez-vous de faire de l’auto-stop et n’embarquez jamais d’auto-stoppeurs.
En cas d’agression, n’opposez aucune résistance, car les assaillants n’hésitent pas à recourir à la violence.
Une prudence toute particulière est conseillée aux femmes, notamment dans les zones proches de la frontière avec les Etats-Unis.
Transports et infrastructures
Les axes routiers suivants sont réputés dangereux (risques d’accidents, d’agressions): la route no 15 (région de Sinaloa), la route côtière reliant Manzanillo à Huatulco (ouest), la route allant de Iguala à Ixtapa/Zihuatanejo (via Altamirano) et le tronçon Villahermosa-Chetumal, dans le sud-est du pays (route 186).
Un conducteur impliqué dans un grave accident de la route peut être mis en détention jusqu’à la fin de l’enquête judiciaire.
Particularités culturelles
Selon le droit mexicain, la femme est l’égale de l’homme. Dans la vie de tous les jours, on note cependant des différences, plus ou moins marquées selon la société concernée et/ou la région. Les voyageuses doivent en tenir compte. Il leur est recommandé de se comporter et de se vêtir selon les us et coutumes locaux. A l’écart des endroits balnéaires, une tenue vestimentaire légère risque d’être prise pour une provocation.
Risques naturels
Des nombreux volcans que compte le pays, seuls le Popocatepetl (env. 60 km au sud-est de la capitale) et le Colima (env. 140 km au sud de Guadalajara) sont actuellement plus ou moins en activité. Pour cette raison, les environs immédiats de ces deux volcans sont interdits d’accès. De mai à novembre, des ouragans (tempêtes violentes) sont possibles sur les côtes atlantique et pacifique. Dans les cas extrêmes, de telles tempêtes peuvent provoquer des inondations et causer des dommages aux infrastructures. Le trafic touristique peut s’en trouver perturbé temporairement. Consultez les prévisions météorologiques et suivez les avertissements des autorités. Un risque de tremblements de terre existe dans l’ensemble du pays.
Si une catastrophe naturelle devait se produire durant votre séjour, manifestez-vous sans délai auprès de vos proches.
Santé
Les soins médicaux ne sont totalement assurés que dans quelques hôpitaux/cliniques (privés) dans les villes de Mexico City, Guadalajara et Monterrey. En cas de maladie ou de blessure grave, il faut se faire soigner dans ces endroits ou bien hors du pays (Etats Unis ou Suisse). Si vous prenez régulièrement des médicaments, emportez-en une quantité suffisante avec vous. N’oubliez toutefois pas que l’importation de médicaments contenant des stupéfiants (p. ex. méthadone) ou de substances utilisées pour traiter des troubles psychiques est soumise à des prescriptions spéciales dans de nombreux pays. Le cas échéant, renseignez-vous à ce sujet, avant le départ, auprès de la représentation étrangère compétente (ambassade ou consulat).
Remarques particulières
Il est recommandé d’avoir toujours sur soi une photocopie de son passeport et ses titres de séjour, en particulier dans les États du Nord. Les contrôles militaires et policiers sont fréquents dans la partie septentrionale du pays afin d’éviter le trafic de drogue et le passage illicite de la frontière avec les États-Unis.
Numéros utiles
Numéro d’urgence du Ministère du tourisme: 078 ou 01-800 987 8224
Tout ce qu’il veut vaut mieux éviter
Dispositions légales particulières
Toute activité politique est interdite aux touristes. Par conséquent, évitez les manifestations et les déclarations à caractère politique. Les infractions à la loi sur les stupéfiants sont passibles de peines de prison pouvant aller jusqu’à 25 ans (le commerce de drogue est encore plus sévèrement sanctionné). Les conditions de détention sont difficiles (mauvaises conditions d’hygiène).