Le défi de la dette hypothèque fortement le développement de la Jamaïque. Son service obère environ la moitié du budget. Cette situation a contraint le gouvernement à restructurer sa dette avec l’appui des institutions financières multilatérales. De même, afin de réduire le déficit budgétaire, il a engagé la privatisation d’entreprises publiques telle que la compagnie aérienne nationale, Air Jamaica, en raison d’un endettement excessif et absorbée par Caribbean Airlines.. En mai 2013, un nouvel accord a été conclu avec le FMI. 932 milliards d’euros ont été débloqués sur quatre ans. Suite à cet accord, la Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement ont alloué 1 milliard US$ en crédit supplémentaire. Une autre condition de l’accord avec le FMI a été de mener à bien une opération d’échange de dette, qui devait économiser environ 3 points de PIB en réduisant des deux-tiers la dette déjà arrivée à maturité. L’opération a permis de réduire le taux d’intérêt de 17 à 10 % pour la dette en dollars jamaïcains, et de 9 à 7 % pour celle en dollars américains. Un paquet fiscal, susceptible d’augmenter de 2 points de PIB les revenus de l’Etat, avait été voté en décembre 2009.

Un Fonds de stabilisation du secteur financier (FSSF) a été mis en place de façon à assurer la liquidité des opérateurs financiers exposés aux titres de la dette, avec 950 M US$, dont 450 M US$ tiré du premier décaissement du FMI, la Banque mondiale, la BID et la Caribbean Development Bank (CDB) apportant le reste.

Le déclin de l’industrie sucrière fait débat, le poids du secteur public y étant encore important. Avec la fabrication de rhum, la production d’éthanol peut constituer une diversification qui permettrait d’allèger la facture pétrolière du pays. Pour beaucoup, le maintien d’une industrie sucrière publique est un filet d’emploi et de protection sociale plus qu’une véritable activité industrielle. Les trois plantations sucrières encore détenues par l’Etat jamaïcain ont été vendues à l’entreprise chinoise COMPLANT le 15 août 2011. La filiale jamaïcaine Pan Caribbean Sugar Company Limited de COMPLANT devrait investir 156 M US$ sur les quatre prochaines années pour améliorer les infrastructures existantes de transformation de la canne à sucre. Mais l’Etat jamaïcain conserve la dette de 210 M US$ accumulée par la Sugar Company of Jamaica durant la période de gestion publique de l’industrie sucrière.

Les « remittances », envois de fonds des émigrés, installés essentiellement aux Etats-Unis (1,800 000 résidents légaux en 2014 ; dans le seul Etat de Floride ils seraient aujourd’hui plus de 400 000), au Canada (environ 300 000) et en Grande-Bretagne (650 000 en 2014), représentaient entre 17 % et 19,4 % du PIB selon les estimations. Enfin le tourisme, dont les rentrées de devises équivalent à 15 % du PIB, fait de la Jamaïque la 3ème destination de la région, derrière la République dominicaine et Cuba. 1,9 million de touristes se sont rendus en Jamaïque en 2010, auxquels il faut rajouter 1,2 million de croisièristes. Les pays d’origine sont les Etats-Unis (65 %), le Canada (15 %) et la Grande-Bretagne (10 %). L’expansion touristique de ces dernières années a attiré les investissements étrangers, en particulier espagnols depuis 2001, et chinois tout récemment.

Flux & IDE en milliards $

2002: 0,48
2003: 0,72
2004: 0,60
2005: 0,63
2006: 0,84
2007: 0,81
2008: 1,37
2009: 0,48
2010: 0,18
2011: 0,17
2012: 0,47
2013: 0,62

Repères Économiques

Principaux indicateurs économiques

• Monnaie : dollar jamaïcain. 1 JMD = 0,007 € au 16 février 2016 (taux de chancellerie)
• PIB : 14,745 Mds US$ (FMI, 2015)
• PIB par habitant : 5325 US$ (FMI, 2015)
• Taux de croissance du PIB : 0,69 % (Banque mondiale, 2014)
• Dette publique : 124 % du PIB fin février 2015
• Taux de chômage : 13,93 % (Banque mondiale, 2013)
• Taux d’inflation : 8 % (FMI, 2015)
• Balance commerciale (2013/2014) : – 4 Mds US$, soit 27 % du PIB
• Principaux clients : Etats-Unis (48 %, 2013), UE (16,7 %), Canada (16,6 %), Norvège (10 %), Islande (2,8 %).
• Principaux fournisseurs : Etats-Unis (1,37 Md US$ en 2010, 35 %), Vénézuéla (15 %), Trinité-et-Tobago (13 %), UE (7 %), Chine (5 %).
• Principales ressources: Bauxite, Agriculture, Tourisme.
• Risque pays (Coface): 5/6
• Notations BM: 58/189

PIB en milliards $

2002: 9,71
2003: 9,43
2004: 10,17
2005: 11,07
2006: 11,90
2007: 12,82
2008: 13,67
2009: 12,12
2010: 13,23
2011: 14,43
2012: 14,79
2013: 14,36

Taux de chômage %

2002: 14,3%
2003: 11,7%
2004: 11,4%
2005: 10,9%
2006: 9,6%
2007: 9,4%
2008: 10,6%
2009: 11,4%
2010: 12,4%
2011: 12,7%
2012: 13,7%
2013: 15,0%

PIB & Taux de croissance %

2002: N/C
2003: N/C
2004: N/C
2005: N/C
2006: N/C
2007: 1,4%
2008: -0,7%
2009: -4,4%
2010: -1,5%
2011: 1,7%
2012: 0,7%
2013: 1,3%

5 Premiers secteurs

1: Services 61,22%
2: Industrie 33,09%
3: Agricole 5,69%
4:
5:

10 Premières entreprises

1: Bank of Commerce Jamaica Ltd
2: Bank of Jamaica Ltd
3: Dr. Bird
4: Jamaica Private Power
5: Export Development Fund Jamaica Ltd
6: National Development Bank of Jamaica Ltd
7: Workers Trust & Merchant Bank
8: Century National Bank
9: West India Company of Merchant Bankers
10: Jamaica Telecom

Le secteur de l’électricité de la Jamaïque est dominé par des générateurs qui utilisent des produits pétroliers, principalement du mazout et le diesel automobile, qui ont générés 93% de la production annuelle pour 2014. Il y a une petite contribution de quelques petites centrales hydroélectriques et des champs d’éoliennes, dont l’un, Wigton Wind Farm, contribue en très petite quantité en dépit d’être le plus grand parc éolien dans les Caraïbes.

La Jamaïque dépend des importations de pétrole pour satisfaire ses besoins énergétiques nationaux. De nombreux sites d’essai ont été explorés pour le pétrole, mais des quantités commercialement viables n’ont pas été trouvées. Les sources les plus pratiques de combustibles importés sont en provenance du Mexique et du Venezuela.

L’alimentation électrique de la Jamaïque est produite par des générateurs diesel situés dans le Vieux-Port. D’autres centrales plus petites (la plupart appartenant à la Jamaica Public Service Company – le fournisseur d’électricité de l’île) soutiennent le réseau électrique de l’île, y compris la station de Hunts Bay Power, la centrale électrique de Bogue, la centrale électrique de Rockfort et de petites centrales hydroélectriques sur la rivière White, Rio Bueno, Morant River, Black River (Maggotty) et Roaring River. Un parc éolien, détenue par le Petroleum Corporation de la Jamaïque, a été établi à Wigton, Manchester.

En 2005, la Jamaïque a entrepris l’élaboration d’un plan national de développement de 25 ans appelé «Vision 2030», qui englobe la politique énergétique nationale 2009-2030. La politique a été adoptée à la fin de 2009 et suivie en 2010 par une politique nationale d’énergie renouvelable 2009-2030. Selon le message du ministre alors responsable de l’énergie, « Depuis 2005, la Jamaïque a entrepris la préparation d’un Plan national de développement sur 25 ans appelé Vision 2030 qui devrait mettre le pays dans une trajectoire afin obtenir le statut de pays développé d’ici 2030. L’un des résultats attendus du plan est la diversification de l’approvisionnement énergétique de la Jamaïque afin d’accroître la sécurité de l’énergie et de contribuer à l’efficacité des coûts du secteur de l’énergie du pays « .

En cours de saisie

POINTS FORTS

• Ressources naturelles (bauxite, sucre, banane, café) et touristiques
• Soutien financier des organismes multilatéraux
• Importants transferts de la diaspora
• Soutien du Venezuela par le biais du programme PetroCaribe
• Stabilité du cadre démocratique

POINTS FAIBLES

• Economie peu diversifiée
• Vulnérabilité aux chocs externes (climat, conjoncture américaine, matières premières)
• Dette publique très élevé et service de la dette inhibant la croissance
• Déficit commercial considérable
• Forte criminalité, pauvreté

Risk (coface) : NOTE : C
L’environnement économique et politique du pays très incertain pourrait détériorer un comportement de paiement déjà souvent mauvais.

Climats des Affaires (Banque Mondiale) :

Le résultat de ces analyses émane de l’équipe de praticiens spécialisés en développement international, confrontés à la pratique des affaires en situation réelle, et imprégnés d’expériences multiples. Ces informations s’appuient sur des sources fiables, et reposent sur la situation politique et financière internationale, et de chaque pays. Les tableaux synthétique ci-dessus permettent de quantifier objectivement les risques du pays mais ne saurait engager la responsabilité de RENAUDOINGD.