3500 av. J.-C : Valdivia, première culture sédentaire de l’Équateur, se développe dans la péninsule de Santa Elena. Ses membres vivent de l’agriculture, de la pêche et cultivent le maïs, le manioc, les haricots, la courge et le coton. Ils sont également réputés pour leurs poteries.
600 av. J.-C. : Stratification des sociétés autochtones sous l’autorité d’une élite constituée d’une caste de chamans et de marchands, qui contrôlent le commerce maritime au long cours, lequel s’étend jusqu’en Amérique centrale.
800 : Différentes cultures se mettent à fusionner, formant des sociétés plus complexes et hiérarchisées. Parmi les puissances émergentes : les Manteños, les Huancavilcas et les Caras sur la côte, ainsi que les Quitus, les Puruhá et les Cañaris de la Sierra.
1463 : L’Empire inca, sous le règne de l’Inca Pachacuti Yupanqui, entame la conquête de l’Équateur. Son fils Tupac conduit l’assaut et se heurte à une résistance farouche.
1500 : Le fils de Tupac, Huayna Capac, vainc les peuples du Cañari (zone entourant l’actuelle Cuenca), les Caras (au nord), et les Quitus (aux alentours de l’actuelle Quito). L’Équateur est annexé au vaste Empire inca.
1526 : Décès soudain de l’Inca Huayna Capac (sans doute atteint de variole ou de rubéole) qui lègue l’Empire à ses deux fils, Atahualpa et Huáscar. S’ensuit une âpre lutte pour le pouvoir.
1532 : Le conquistador espagnol Francisco Pizarro arrive avec 180 hommes dans ce qui est aujourd’hui l’Équateur. Ayant eu vent des richesses des Incas, il forme le projet de conquérir le pays pour la Couronne espagnole.
1533 : Les Espagnols assassinent l’Inca Atahualpa, décapitant l’Empire inca. Pizarro poursuit vers le sud jusqu’à Cuzco (dans le Pérou d’aujourd’hui) et pille la capitale jadis grandiose de Tahuantinsuyo.
1563 : La Couronne espagnole désigne l’Équateur comme Audiencia de Quito, enlevant ainsi à Lima (Pérou) son statut de siège de l’administration politique. Le territoire s’étend alors de Cali (Colombie) au nord, à Paita (Pérou) au sud.
Années 1600 : Le recours à l’encomienda est largement répandu dans l’Empire colonial espagnol : les colons se voient attribuer des terres, leurs habitants et leurs ressources naturelles – un moyen de réduire les autochtones en esclavage.
1600 : Naissance de l’école de Quito, dont les artistes et artisans, indiens autochtones, produisent certaines des plus belles œuvres d’art religieux des Amériques. De superbes œuvres syncrétiques sont créées au cours des 150 années suivantes.
1690 : Une épidémie de variole et de diphtérie dévaste l’Équateur, décimant un tiers de la population. Le nombre d’autochtones (estimé à 1 million de personnes à l’époque de la Conquête) baisse dans des proportions dramatiques.
1736 : Une mission scientifique française arrive en Équateur. Elle répand les idéaux des Lumières (nationalisme, individualisme et droit des peuples à disposer d’eux-mêmes), qui joueront un rôle crucial dans les débuts de l’Indépendance.
1767 : Le roi Charles III expulse les Jésuites de l’Empire espagnol. Les missions de l’Oriente sont abandonnées, tandis que certaines des meilleures écoles et haciendas de l’Équateur colonial amorcent leur déclin.
1790 : Après un siècle de mauvaise gestion économique espagnole, l’économie équatorienne connaît une grave crise. Les villes sont en ruine et l’élite est réduite à la pauvreté.
1791 : Eugenio de Santa Cruz y Espejo, l’un des premiers défenseurs de l’Indépendance, prend la tête de la “société patriotique”, organisme visant l’amélioration des droits civiques. Ses écrits le conduisent en prison, où il meurt en 1795.
1809 : Un groupe de partisans tente de libérer l’Équateur du joug espagnol. Ils prennent Quito et y installent un gouvernement ; au bout de 24 jours, les troupes loyalistes reprennent le pouvoir.
1822 : Deux ans après que Guayaquil a déclaré son indépendance de la Couronne espagnole, António José de Sucre l’emporte sur les royalistes espagnols à la bataille de Pichincha. L’Équateur est annexé à la Gran Colombia.
1830 : L’Équateur se sépare de la Gran Colombia et devient une nation indépendante. Des notables de Quito rédigent une Constitution et confient au général Flores les affaires politiques et militaires.
1851 : Le général José Maria Urbina libère les esclaves. Son successeur, le général Francisco Robles, met un terme aux impôts annuels obligatoires auxquels étaient soumis les autochtones depuis 300 ans.
1859 : García Moreno arrive au pouvoir. Décrié par ses opposants comme un vil dictateur, il œuvre cependant à l’éducation, à la protection sociale et au développement économique. Il est assassiné en 1875.
1890 : Le cacao est le pilier de l’économie : la production passe de 6,5 millions de kilos en 1852 à 18 millions en 1890. La valeur des exportations équatoriennes passe de 1 million de dollars à 10 millions sur la même période.
1895 : José Eloy Alfaro Delgado prend le pouvoir. Champion des idées libérales, il dépouille l’Église de son pouvoir et promulgue la légalisation du mariage civil et du divorce, et instaure la liberté d’expression et de culte.
1920 : Divers problèmes économiques affligent l’Équateur. Maladie fongique et baisse de la demande mondiale anéantissent l’industrie du cacao. La classe ouvrière se révolte, mais les grèves sont brutalement réprimées.
Années 1930 : Suite aux réformes de la fin des années 1920 (notamment l’octroi de retraites aux fonctionnaires), l’économie s’effondre. Le chômage s’envole et l’instabilité politique ébranle le gouvernement.
1941 : Des tensions naissent au sujet des terres amazoniennes et le Pérou envahit l’Équateur. Après un accord de paix, l’Équateur cède plus de la moitié de son territoire mais ne reconnaît pas les nouvelles frontières.
1948 : Galo Plaza est élu président. Son mandat correspond à une ère de progrès et de prospérité. Il ralentit l’inflation, équilibre le budget et investit dans les écoles, les routes et d’autres infrastructures.
1948-1952 : Une maladie ayant décimé les plantations d’Amérique centrale, l’Équateur devient le premier producteur mondial de bananes, avec des exportations de 2 à 20 millions de dollars entre 1948 et 1952.
1955 : Les autorités équatoriennes arraisonnèrent deux bateaux de pêche américains, les accusant d’avoir pêché dans leurs eaux territoriales, soit dans un périmètre de 200 milles marins. C’est le début des “guerres du thon”.
Années 1970 : Suite à la découverte de pétrole dans l’Oriente, l’Équateur subit de profonds changements. Le budget du gouvernement, les exportations et le revenu par tête augmentent de 500% et une classe moyenne restreinte commence à apparaître.
1992 : Des milliers d’Indiens réclamant une réforme de la propriété agraire manifestent à Quito le jour du 500e anniversaire de l’arrivée de Christophe Colomb. Au terme des négociations, ils obtiennent près de 11 000 km² de terres en Amazonie.
1995 : Une nouvelle et brève querelle frontalière entre l’Équateur et le Pérou fait 400 morts. En 1998, un traité de paix met fin aux hostilités, et les deux pays s’emploient à débarrasser la frontière de ses mines antipersonnelles.
2000 : Face à la spirale de l’inflation et à la baisse du PIB, l’Équateur abandonne le sucre (la devise nationale) au profit du dollar. L’économie connaît une modeste convalescence, mais le niveau de vie de nombreux Équatoriens passe en dessous du seuil de pauvreté.
2008 : À l’occasion d’un référendum national, les Équatoriens approuvent la nouvelle Constitution, qui étend les pouvoirs du président, augmente les dépenses sociales et de santé publique, consacre les droits des indígenas et protège l’environnement.
2010 : Une nouvelle loi accorde au gouvernement davantage de contrôle sur l’industrie pétrolière équatorienne. Elle stipule que l’Équateur détiendra désormais 100% de sa production de pétrole et de gaz.
2011 : Au terme de 18 ans de procédure, la compagnie Chevron, géant américain de l’industrie pétrolière, est condamnée à payer une amende de 18 milliards de dollars pour avoir rejeté des déchets toxiques pendant des décennies dans le nord-est de l’Oriente.