Le Soudan est le troisième plus grand pays d’Afrique après l’Algérie et la République démocratique du Congo. Situé dans la région du Sahel, il est frontalier de l’Égypte au nord, de la Libye au nord-ouest, du Tchad à l’ouest, de la République centrafricaine au sud-ouest, du Soudan du Sud au sud, de l’Éthiopie et de l’Érythrée à l’est.
Villes principales : Omdurman (2,8 million), Port-Soudan (450 000), Nyala, Wad Medani, El Obeid.Saleh
Point culminant : Mont Kinyeti (3 187m)
Au relief plutôt plat,le pays compte des chaînes de moyenne montagne sur la côte (environ 2 000 m maximum), au centre du pays au niveau des monts Nuba (1 500 m), dans l’ouest au djebel Marra, et à l’extrême sud à la frontière ougandaise. De très rares sommets dépassent les 3 000 m d’altitude au Darfour (3 088 m) et dans les monts Imatong au sud (3 187 m au mont Kinyeti)
Le Soudan est une république de type présidentiel dont l’actuel président est Omar al-Bashir. Avec son parti, il contrôle le pays depuis le coup d’État militaire du .
De 1983 à 1997, le pays était divisé en cinq régions dans le Nord et trois dans le Sud, chacune dirigée par un gouverneur militaire. Les parlements régionaux ont été suspendus après le coup d’État militaire du . Le Conseil révolutionnaire a été aboli en 1996 et le Front national islamique au pouvoir a pris le nom de Congrès national. Après 1997, les structures administratives régionales ont été réformées vers un système de 26 États. Les membres des exécutifs régionaux sont nommés par le président de la République. Le budget des États est entièrement dépendant du pouvoir central de Khartoum.
À la suite d’une décision de la cour pénale internationale (CPI), Omar al-Bashir est désormais sous le coup d’un mandat d’arrêt international.
Du 11 au 15 avril 2010 ont eu lieu les premières élections régionales, législatives et présidentielle tenues depuis 1986. Les deux principaux rivaux du général Omar al-Bashir, Yasser Arman, un musulman laïque soutenu par le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM, ex-rebelles sudistes) et Sadek al-Mahdi, ancien Premier ministre et chef du parti Umma (nationaliste) ont décidé de boycotter le processus électoral et retiré leur candidature. Entaché de graves irrégularités mais porteur d’espoir aux dires de Mme Véronique de Keyser, chef de la mission d’observation de l’Union européenne, le scrutin a reconduit le général Omar El-Béchir dans ses fonctions de chef de l’État.
Politique intérieure
La guerre contre la rébellion se poursuit au Darfour (depuis 2003), au Sud Kordofan et dans le Nil bleu (depuis 2011), causant une vaste crise humanitaire.
La crise du Darfour
La crise au Darfour éclate avec les premières actions du Mouvement de Libération du Soudan (MLS – Abdel Wahid Nour) en février 2003, rapidement rejoint par le Mouvement pour la Justice et l’Egalité (MJE – Khalil Ibrahim). Les autorités soudanaises répondent à ces attaques par une répression généralisée, caractérisée par des violences visant les civils et une politique de destruction systématique de villages avec l’appui de milices janjawids. Elles provoquent la plus importante crise humanitaire au monde à l’époque : 200 000 morts, 2,6 millions de déplacés, 200 000 réfugiés au Tchad.
Pour tenter d’améliorer la situation sur le terrain, le Conseil de sécurité décide en 2007 l’envoi d’une opération conjointe de l’ONU et de l’Union Africaine de 26 000 hommes (MINUAD), chargée de prendre le relais de la force de l’Union Africaine AMIS, déployée depuis 2004. La MINUAD compte aujourd’hui plus de 17 750 personnels en uniforme.
Le 14 juillet 2011, le gouvernement soudanais signe avec le Mouvement pour la Liberté et la Justice de Tijani Ceissi un accord, le Document de Doha pour la Paix au Darfour (DDPD) sous l’égide de la médiation conjointe ONU/UA menée par Djibril Bassolé et le Qatar.
Le Darfour a connu une certaine accalmie depuis 2015, mais la situation sécuritaire et humanitaire reste préoccupante : on compte 2,5 millions de déplacés internes et 370 000 réfugiés darfouriens au Tchad.
Situation au Kordofan et au Nil bleu
Le Mouvement populaire de libération du Soudan – Nord (MPLS/Nord) est entré en rébellion en 2011 dans les régions frontalières avec le Soudan du Sud des Monts Noubas (Sud Kordofan) et du Nil bleu.
La situation humanitaire dans ces régions est désastreuse (environ 550 000 déplacés, 270 000 réfugiés en Ethiopie et au Soudan du Sud) et le gouvernement soudanais empêche tout accès humanitaire.
Le panel d’experts de haut-niveau de l’Union africaine dirigé par le président Thabo Mbeki assure la médiation de ce conflit.
Situation dans l’ensemble du pays
Les élections générales soudanaises se sont tenues du 13 au 16 avril 2015. Boycottées par l’ensemble de l’opposition, largement délaissées par les Soudanais (moins de 30% de participation selon l’Union africaine), ces élections ont permis au président Omar Béchir de se maintenir à la tête du pays pour un cinquième mandat.
Les résultats du Dialogue National sont mitigés, mais une nouvelle constitution est en cours d’élaboration.
Les climat est de type tropical continental, équatorial au Sud. Les précipitations sont presque inexistantes au nord-ouest (désert de Libye), et sont plus importantes sur le littoral et surtout dans le Sud du pays.
A Khartoum, les températures minimales sont généralement enregistrées au mois de janvier et atteignent en moyenne15°C. Les températures maximales atteignent quant à elles les 42°C en moyenne au mois de mai.
La meilleure saison pour se rendre au Soudan se situe de novembre à mars, lors de la saison sèche et lorsque les températures sont les plus agréables. La saison ses pluies s’étale de juin à octobre. Il est déconseillé de se rendre dans le pays à cette période.
A prévoir : Avant de se rendre au Soudan, il est nécessaire de prévoir des vêtements très légers en coton ou en lin et un imperméable pour la saison des pluies. Entre novembre et mars, emportez un pull pour les soirées fraîches.
Islam (93 %), Christianisme (5 %), religions traditionnelles (2%).
Le Soudan est un pays majoritairement musulman dont la constitution prévoit la liberté de religion ; cependant, en pratique le gouvernement soudanais traite l’islam comme la religion d’État et certains préceptes de la charia sont en vigueur dans tout le pays.
En réaction à la sécession du Soudan du Sud, peuplé majoritairement d’animistes et de chrétiens qui se sont affranchis du régime islamique et de la charia, à la suite du référendum d’autodétermination du , le président Omar el-Béchir a annoncé un renforcement de la charia dans les régions septentrionales du pays restant sous le contrôle de Khartoum.
Il y aurait au Soudan 93 % de musulmans (majorité de sunnites, et minorité chiite), 5 % de chrétiens coptes (il y a une cathédrale de l’église copte à Khartoum), les 2 % restants sont composés d’animistes, de protestants, et de baha’is.
Le jeudi 14 mai 2014, un tribunal de Khartoum a condamné une femme enceinte de huit mois à la pendaison, pour avoir adopté la religion chrétienne. Née de père musulman mais élevée par sa mère chrétienne-orthodoxe, Meriam Yahia Ibrahim Ishag est mariée à un chrétien-catholique. Elle a été aussi condamnée pour cela à 100 coups de fouet, cette union étant considérée comme un adultère. Libérée officiellement le 24 juin 2014, réfugiée à l’ambassade des États-Unis le 27, elle a quitté le Soudan avec sa famille le 24 juillet pour l’Italie, où elle a été reçue par le pape au Vatican.
Fête nationale : 1er janvier (date de l’indépendance du Soudan) 1er Janvier : Jour de l’indépendance 8 Janvier : Mawlid 30 Juin : Jour de la Révolution 17 Juillet : Fin du Ramadan (Eid El Fitr) 18 Juillet : Fin du Ramadan (Eid El Fitr) 22 Septembre : Fête du sacrifice (Eid al-Adha) 23 Septembre : Fête du sacrifice (Eid al-Adha) 24 Septembre : Fête du sacrifice (Eid al-Adha) 25 Décembre : Noël
1er janvier 1956: Indépendance de la République du Soudan, condominium anglo-égyptien. 17 novembre 1958 : Coup d’Etat renverse Abdullah Khalil au profit d’Ibrahim Daoud. 22 -30 octobre 1964 : La Révolution d’octobre renverse le général Ibrahim Abboud. 10 juin 1965 : Ismail el-Azhari est élu président par l’Assemblée constituante. 25 mai 1969 : Coup d’Etat dirigé par le colonel Gaafar al-Nimeyri. 15 septembre 1971 : Victoire du général Gaafar al-Nimeiri à l’élection présidentielle 26 février 1972 : Accord d’Addis-Abeba qui met fin à 17 ans de guerre civile et octroie au sud un statut d’autonomie. 3 avril 1977 : Réélection du général Gaafar al-Nimeiri 1983 : début de la guerre de rébellion menée par l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), mouvement fondé par John Garang après la suppression de l’autonomie du Sud. 25 mai 1979 : Le général Gaafar al-Nimeiri est promu maréchal. 15 avril 1983 : Victoire de Gaafar al-Nimeiri à l’élection présidentielle (3ème mandat) Mai 1983 : Nouvelle guerre civile opposant le gouvernement aux rebelles de l’Armée de libération des peuples du Soudan (SPLA) dirigés par John Garang Septembre 1983 : Instauration de la Charia (loi islamique) dans tout le pays 6 avril 1985 : Coup d’Etat qui destitue Nimeyri. 1986 : Sadek al-Mahdi devient Premier ministre à l’issue d’élections démocratiques. Gel de la charia. 30 juin 1989 : Coup d’Etat qui porte Omar el-Béchir au pouvoir. 16 octobre 1993 : Le général Omar el-Béchir s’autoproclame président. 31 janvier 1996 : Résolution 1044 de l’ONU accusant le pays de soutenir le terrorisme 17 mars 1996 : Victoire d’Omar el-Béchir à l’élection présidentielle Juin 1996 : Expulsion du dirigeant islamiste Oussama Ben Laden 27 mai 1998 : Adoption par référendum d’une nouvelle Constitution 20 août 1998 : Les Etats-Unis bombardent l’usine pharmaceutique d’El Shifa, près de Khartoum, présentée comme produisant des armes chimiques, en riposte aux attentats anti-américains perpétrés au Kenya et en Tanzanie. 6 mai 2000 : Hassan el-Tourabi est évincé du parti au pouvoir. 22 décembre 2000 : Réélection d’Omar el-Béchir 21 février 2001 : Arrestation d’Hassan el-Tourabi Août 2002 : Les partis politiques qui comptaient des députés avant le coup d’Etat de 1989 sont à nouveau autorisés. 10 février 2003 : rébellion dans le Darfour menée par Mouvement de libération du Soudan (MLS). L’armée soudanaise mène une répression appuyée par des milices arabes pro-gouvernementales, les Janjawids, responsables d’exactions et de massacres contre les populations civiles. 9 janvier 2005 : Accord de paix entre le gouvernement et le SPLA, mettant fin au conflit au Sud-Soudan. Formation d’un gouvernement d’union nationale avec les ex-rebelles. 31 janvier 2005 : L’ONU publie un rapport qui conclut que des crimes contre l’humanité sont commis au Darfour et dresse une liste de 51 responsables. 9 juillet 2005 : John Garang est nommé vice-président. 30 juillet 2005 : Le vice-président, John Garang, meurt dans un accident d’hélicoptère. Salva Kiir lui succède. 14 octobre 2006 : Accord de paix entre le gouvernement et les rebelles du Front de l’est. 27 février 2007 : La Cour pénale internationale (CPI) inculpe deux responsables soudanais pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre au Darfour, et lance deux mandats d’arrêt. 12 novembre 2008 : Le président Omar el-Béchir annonce un cessez-le-feu au Darfour et appelle au désarmement des milices. 17 février 2009 : Signature au Qatar d’un accord de paix entre le gouvernement et le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM) 4 mars 2009 : La CPI lance un mandat d’arrêt contre le président Omar el-Béchir pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre au Darfour. 27 août 2009 : La Minuad déclare que la guerre civile au Darfour est terminée. 26 avril 2010 : Réélection d’Omar el-Béchir. 9 janvier 2011 : Référendum d’autodétermination du Soudan du Sud, plébiscité par 98,83 % des électeurs. L’indépendance est célébrée 9 juillet 2011 : Salva Kiir devient le premier président élu du Soudan du Sud. 24 juillet 2011 : Une nouvelle monnaie est lancée, « la troisième livre soudanaise ». 10 février 2012 : Signature d’un pacte de non-agression avec le Soudan du Sud. 1er mars 2012 : la CPI émet un mandat d’arrêt contre le ministre de la Défense, Abd el-Rahim Muhammad Hussein pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis au Darfour en 2003 et 2004. 13 mars 2012 : Les deux Soudan signent deux accords portant sur la citoyenneté et les frontières. Après un mois d’avril où les attaques et les bombardements font rage entre les deux pays, le 28 le président Omar el-Béchir décrète l’état d’urgence dans trois Etats frontaliers avec le Soudan du Sud (le Sud-Kordofan, le Nil Blanc et le Sennar). 27 septembre 2012 : Les deux pays signent un accord partiel portant sur la création d’une zone démilitarisée et sur le partage de la manne pétrolière. 12 mars 2013 : Signature d’un nouvel accord sur le partage de la manne pétrolière entre les deux Soudan. 15 mai 2014 : Une jeune femme chrétienne est condamnée à la peine de mort par pendaison pour apostasie, provoquant la colère des Etats-Unis et du Royaume-Uni. 17 mai 2014 : Arrestation du leader d’opposition et ancien Premier ministre, Sadek al-Mahdi, pour avoir accusé une force paramilitaire d’exactions. Il risque la peine de mort. Les journalistes sont interdits d’enquêter et de publier des informations sur l’affaire. 10 juin 2014 : Les présidents de la Commission, du Conseil et du Parlement européen ainsi que les représentants des principales communautés religieuses en Europe lancent un appel pour la libération de Meriam Yahia Ibrahim Ishag, Soudanaise chrétienne de 27 ans condamnée à mort pour apostasie. 23 juin 2014 : Libération de Meriam Yahia Ibrahim Ishag après l’annulation de sa condamnation à mort mais à nouveau arrêtée le lendemain à l’aéroport, accusée d’usage de faux. Elle trouve refuge le 29 juin à l’ambassade des Etats-Unis et sera accueillie le 24 juillet en Italie par le pape François. Le 31 juillet, elle est accueillie aux Etats-Unis. 3 octobre 2014 : Un tribunal d’Oumdourman, ville jumelle de Khartoum, annule l’union d’une fillette mariée à l’âge de cinq ans avec un homme de 43 ans, invoquant « la loi sur le statut personnel qui interdit le mariage des filles avant l’âge de 10 ans ». 21 octobre 2014 : Le président Omar el-Béchir est réélu chef du Parti du Congrès national et sera donc candidat à sa réélection en 2015. 12 novembre 2014 : Le gouvernement et les rebelles du Kordofan du Sud et du Nil bleu lancent de nouvelles négociations pour mettre fin à plus de trois ans de guerre. 27 avril 2015 : Le président sortant Omar el-Béchir est réélu avec 94,5 % des suffrages, après les élections présidentielle, parlementaires et régionales qui se sont déroulées du 13 au 16 avril, marquées par une faible participation et un boycott de l’opposition. 2 juin 2015 : Investiture d’Omar el-Béchir. 4 janvier 2016 : Le gouvernement annonce la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Iran, alors que les tensions entre pays chiites et sunnites ne cessent de monter depuis l’exécution par l’Arabie saoudite d’un important chef religieux chiite, le cheikh Nimr Baqer al-Nimr.