Atouts stratégiques
Eléments structurels
Avec un PIB de 493 Mds$ à la fin 2015, le Nigéria est la 1ère économie d’Afrique, devant l’Afrique du Sud. Le pays était alors au 24ème rang mondial selon le FMI. Sur 10 ans, la croissance moyenne a atteint 6% par an. Au cours de la décennie 2003-2013, les investissements directs étrangers (IDE) ont atteint 4 Mds$.
En plus de 10 ans, la répartition sectorielle du PIB a été structurellement transformée. Le pétrole et le gaz ne représentent plus que 14,4% du PIB (20 points de moins par rapport à 2003), cette situation est due à la stagnation des capacités de production pétrolière couplée avec une augmentation de la part des services (52 %) dans l’économie. Cependant les hydrocarbures représentent encore plus de 90% des exportations et 75% des revenus budgétaires. L’agriculture ne représente plus que 22% du PIB (contre 40 % en 2003). Le pays connaît une révolution manufacturière. Cette transformation dans les secteurs des services et de l’industrie est à l’origine de l’émergence d’une classe moyenne aux revenus mensuels supérieurs à 645$ estimée à une vingtaine de millions de Nigérians. Le pays n’en reste pas moins un des plus inégalitaires du monde avec 22 milliardaires, 34 000 millionnaires et 70% de la population qui vit avec moins d’un dollar par jour.
Le développement de l’emploi des jeunes est un enjeu d’importance. 50% des Nigérians ont moins de 18 ans et le chômage des jeunes pourrait représenter 80% dans certains Etats du Nord du pays. Le président Buhari a pour objectif de créer 3 millions d’emplois par an.
Conjoncture économique
L’économie subit la chute des cours du pétrole et le glissement de la monnaie nationale.
La baisse des revenus pétroliers a entraîné une baisse des rentrées de devises étrangères ayant conduit à une forte contraction des réserves de changes (de plus de 15% en 2015), ainsi qu’à deux dévaluations successives du naira (novembre 2014 et février 2015).
Depuis septembre 2014, la bourse de Lagos a connu une baisse de 40% de sa capitalisation boursière. L’élection du candidat Buhari avait entraîné un rétablissement partiel de celle-ci, mais le manque d’orientations politique économique claires a engendré un nouveau recul.
Cependant la Banque centrale du Nigeria a annoncé la réintroduction d’un taux interbancaire flexible sur le marché à partir du 20 juin, ce qui devrait rassurer les investisseurs étrangers.
Finances publiques
Outre le secteur pétrolier (75%), les rentrées budgétaires proviennent des impôts (15%) et des douanes (10%). Le niveau des impôts est anormalement bas (7% du PIB contre 25% en Afrique du sud). Le budget se caractérise également par une sous-exécution des projets d’investissements et des dépenses de fonctionnement trop importantes.
Après plusieurs reports, le parlement a voté la loi de finances fin mars. Les grandes orientations du budget sont la conduite d’une politique budgétaire expansive et la diversification des recettes budgétaires grâce à une meilleure collecte de l’impôt.
Flux & ide en milliards $
- 2002: 1,87
- 2003: 2,00
- 2004: 1,87
- 2005: 4,98
- 2006: 4,85
- 2007: 6,03
- 2008: 8,19
- 2009: 8,55
- 2010: 6,04
- 2011: 8,84
- 2012: 7,10
- 2013: 5,60
Situation de la dette
La dette nigériane comporte un faible risque de surendettement de l’Etat fédéral (le service de la dette est contenu à 12 % du PIB, dont seulement 1,5% du PIB en dette externe). En revanche, le service de la dette absorberait cette année 35 % des recettes budgétaires fédérales. La dette totale s’élève à 63,5Md$.
Perspectives
Le nouveau gouvernement devrait inscrire son action dans la continuité de l’administration précédente s’agissant de l’objectif de faire du pays, d’ici 2020, une des 20 premières économies mondiales.
Le Nigeria a lancé en ce sens un plan de développement « Vision 20/20/20 », complété par un programme de révolution industrielle pour promouvoir des champions industriels nationaux et attirer les investisseurs internationaux.
Repère économique
PIB : 574 Mds$ en 2014 (FMI) et estimé à 493 Mds$ en 2015 (après correction du change)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB : services (incluant notamment les services financiers et assurances, le logement, le commerce) : 52%, Agriculture : 22%, Industrie (pétrole et gaz) : 14,4%, autres industries : 11,6% (dont industrie cinématographique et musicale à hauteur de 1,42%).
PIB par habitant : 2 742 USD (FMI 2015)
Taux de croissance : 4,8% (FMI 2015)
Taux de chômage : 9,9% (FMI 2015)
Taux d’inflation : 9,6% (FMI 2015)
PIB en milliards $
- 2002: 59,1
- 2003: 67,6
- 2004: 87,8
- 2005: 112
- 2006: 145
- 2007: 166
- 2008: 208
- 2009: 169
- 2010: 369
- 2011: 411
- 2012: 462
- 2013: 521
Taux de chômage %
- 2002: 7,7%
- 2003: 7,6%
- 2004: 7,7%
- 2005: 7,6%
- 2006: 7,6%
- 2007: 7,6%
- 2008: 7,6%
- 2009: 7,6%
- 2010: 7,6%
- 2011: 7,6%
- 2012: 7,5%
- 2013: 7,5%
PIB taux de croissance %
- 2002: 3,8%
- 2003: 10,4%
- 2004: 33,7%
- 2005: 3,4%
- 2006: 8,2%
- 2007: 6,8%
- 2008: 6,3%
- 2009: 6,9%
- 2010: 7,8%
- 2011: 4,9%
- 2012: 4,3%
- 2013: 5,4%