Années 1460 : Arrivée des navires européens.
XVIIIe et XIXe siècles : Les Akan, notamment les Baoulé, migrent du Ghana vers la région orientale de la Côte-d’Ivoire, les Malinké de Guinée dans le nord-ouest. Ils rejoignent ainsi les Kru, arrivés deux siècles plus tôt du Liberia, et les Senoufo et les Lubi, venus du Burkina Faso et du Mali.
1840 : La France incite les chefs locaux à accorder aux négociants français le monopole des échanges le long de la côte ivoirienne. Elle va s’employer à parachever la conquête systématique de l’intérieur des terres, puis à développer la culture du café, du cacao, etc.
1842 : Les Français colonisent les territoires lagunaires de Grand Bassam et Assinie.
Années 1890 : Longue guerre entre la France et les forces mandinka. La guérilla menée par les Baoulé, entre autres, durera jusqu’en 1917.
1893 : Un décret du 10 mars fonde la Côte d’Ivoire qui devient ainsi une colonie française.
1902 : La Côte d’Ivoire est intégrée à l’AOF (Afrique Occidentale Française). Les populations locales se rebellent.
1903-1935 : Travail forcé pour construire le réseau ferroviaire du pays.
1908-1915 : Le gouverneur Angoulvant conquiert militairement le pays.
1934 : Abidjan devient la capitale.
1944 : Travail forcé. Un jeune médecin, Félix Houphouët-Boigny, fils d’un chef baoulé et lui-même planteur prospère, fonde la premier syndicat agricole africain pour défendre les droits des Ivoiriens.
1945 : Il est élu à l’Assemblée nationale, à Paris.
1946 : La Côte d’Ivoire devient territoire d’outre-mer. Félix Houphouët-Boigny fonde le Rassemblement Démocratique Africain.
1948-50 : Arrestations et exécutions des opposants aux colonisateurs français.
1952 : Félix Houphouët-Boigny est élu à l’Assemblée Territoriale.
1956 : Il entre au Parlement français et devient ministre délégué à la présidence du Conseil de France.
1957 : Il est élu président du conseil de l’AOF.
1958 : La Côte d’Ivoire devient une République autonome.
1959 : Félix Houphouët-Boigny est nommé Premier Ministre de Côte d’Ivoire.
Felix Houphouet Boigny JT 20H – 11/09/1959 – 05min54s
7 août 1960 : L’indépendance est proclamée. A cette période, le pays est sans conteste le plus prospère d’Afrique occidentale : il réalise 40% des exportations de la région.
1960 1980 : Quinze années de «miracle ivoirien»
1963 – 1978 : Du début des années 1960 aux années 1977-78, la Côte d’Ivoire connaît une croissance essentiellement liée au boom des exportations de café, cacao et bois. Le PIB s’accroît alors de plus de 7% par an en moyenne. Grâce à une politique de défrichage intensif de la forêt, soutenue par les pouvoirs publics, les surfaces cultivées des produits d’exportation s’accroissent de manière spectaculaire. Une agriculture extensive du café et du cacao se met en place, où près d’un Ivoirien actif sur deux devient planteur, avec l’appui croissant d’une main d’oeuvre immigrée bon marché (Burkinabés ou Maliens). La Caisse de stabilisation des prix (Caistab), autorité publique unique de la filière café cacao, remplit abondamment les caisses de l’Etat grâce à la différence qu’elle perçoit entre les prix aux producteurs et les prix à l’exportation du café et du cacao.
Novembre 1960 : Félix Houphouët-Boigny est élu Président. Il sera sans cesse réélu jusqu’à sa mort en 1993. Houphouët-Boigny, visionnaire remarquable, dirigera le pays d’une main de fer.
1980 : Alors que le pays est devenu le premier producteur mondial de cacao et le principal exportateur africain d’ananas et d’huile de palme (pendant vingt ans, il a maintenu un taux de croissance annuel de près de 10%), il est frappé de plein fouet par la récession mondiale et une grave sécheresse. Pléthore de bois, cours du sucre en chute libre, dette extérieure multipliée par trois, criminalité inquiétante à Abidjan… – le « miracle ivoirien » avait vécu.
1990 : Les mesures d’austérité imposées pour tenter de redresser l’économie provoquent des manifestations dans tout le pays, réprimées par la police et l’armée. Pour la première fois, les élections présidentielles et législative s’ouvrent aux autres partis, mettant fin au monopole du Parti démocratique de la Côte d’Ivoire (PDCI).
Octobre 1990 : Première présidentielle à deux candidats. Félix Houphouët-Boigny est réélu pour un 17ème mandat. Alassane Ouattara est nommé Premier-Ministre.
1992 : Le socialiste Laurent Gbagbo, leader du Front populaire ivoirien (FPI), est emprisonné après avoir organisé une manifestation étudiante pour protester contre les actes de brutalité commis par l’armée. Il est libéré quelques mois plus tard sous la pression de la communauté internationale.
7 décembre 1993 : Décès de Félix Houphouët-Boigny. Le Président de l’Assemblée Nationale Henri Konan-Bédié assure l’intérim.
1994 : Dévaluation du Franc CFA qui va coûter très cher à beaucoup, mais qui va profiter aux banques et aux gouvernements.
22 octobre 1995 : Henri Konan-Bédié est élu président (pour la première fois au suffrage universel). Le gouvernement interdit les exportations de bois pour protéger les forêts du pays.
1993 : Décès du Président Félix Houphouët-Boigny, à qui succède Henri Konan Bédié.
1994 : La dévaluation du franc CFA, qui s’accompagne de l’octroi de nouveaux crédits par le Fonds monétaire international, accroît le coût des importations, notamment des combustibles.
1995 : Les partis d’opposition boycottent les élections présidentielles.
Novembre 1999 : Procès de 10 membres du RDR d’Alassane Ouattara. Ils sont condamnés à 2 ans de prison et 60 000 F CFA d’amendes pour dégradations au cours d’une manifestation.
24 décembre 1999 : Coup d’état. Le général Robert Gueï prend le pouvoir et annonce la destitution du président Konan-Bédié (qui quitte le pays sous la protection de l’armée française) et dissout l’Assemblée. Création d’un Conseil National de Salut Public. Robert Gueï en est nommé Président et assurera la transition.
2000 : Le 22 octobre, le leader du FPI, Laurent Gbagbo, revendique la victoire à l’élection présidentielle, mais le chef de la junte, Robert Gueï, se proclame président deux jours plus tard. Une unité de l’armée lance alors une attaque contre la garde présidentielle. La répression des manifestations en faveur de Laurent Gbagbo fait 9 morts à Abidjan. Le 25 octobre, manifestants et forces de sécurité chassent du pouvoir le général Gueï. Laurent Gbagbo se proclame à son tour président. Les affrontements entre militants se soldent par 170 morts. Le FPI remporte la majorité des sièges aux législatives.
4 janvier 2000 : Un gouvernement de transition est nommé. Robert Gueï assure les fonctions de Président de la République, Président du Conseil National de Salut Public et Ministre de la Défense.
24 mai 2000 : Une nouvelle constitution est promulguée.
Octobre 2000 : Laurent Gbagbo est élu président. Affi N’Guessan est nommé Premier Ministre.
Janvier 2001 : Affi N’Guessan forme un nouveau gouvernement.
2001 : Le débat sur l’ « ivoirité » donne lieu à des affrontements ethnorégionaux meurtriers – les populations du Nord du pays, à majorité musulmane, étant souvent prises pour cibles – et à des comportements xénophobes à l’encontre des Burkinabé et Maliens de Côte d’Ivoire. La crise politique se double d’une crise économique : le pays enregistre un taux de croissance négatif (-2%) en 2000.
2002 : Le 19 septembre, plusieurs bâtiments stratégiques d’Abidjan, ainsi que les villes de Bouaké et Korhogo sont attaqués par une armée composée de mercenaires provenant de toute l’Afrique de l’ouest encadrés par des officiers putchistes de l’armée ivoirienne. Alors que le pouvoir annonce une tentative de coup d’Etat, la rébellion s’amplifie le 22 septembre. Le 17 octobre, un cessez-le-feu, signé à Bouaké, prévoit la cessation des hostilités (qui ont fait plus de 400 morts) et le déploiement des forces de la CEDEAO et de forces françaises.
2003 : En janvier, la conférence de Marcoussis, à l’initiative du gouvernement français, rassemble l’ensemble des partis politiques et des mouvements rebelles ivoiriens. Un accord de paix est signé prévoyant la mise en place d’un gouvernement de réconciliation nationale, et le maintien du Président Laurent Gbagbo à la tête de l’Etat mais avec des pouvoirs limités. L’accord est avalisé lors du sommet des chefs d’Etat africains qui suit la conférence de paix, les 25 et 26 janvier, mais provoque la colère des partisans du président ivoirien et de nombreuses manifestations anti-françaises et inter-ethniques dans le pays.
2004 : À l’automne 2004, la situation se crispe à nouveau. Début novembre, l’offensive des forces armées nationales (FANCI) contre les rebelles des Forces Nouvelles (FN), installés au nord, relance la guerre civile. Le président Gbagbo et ses partisans dénoncent l’ingérence française dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire et demandent le départ des 4 500 soldats de la force Licorne postés dans la zone tampon qui sépare les deux camps. La base militaire française de Bouaké, en terre rebelle, est bombardée par l’aviation militaire ivoirienne.
À Abidjan, les ressortissants français et étrangers sont victimes de violences, viols, et d’intimidations. Certains perdent la vie. Le gouvernement français rapatrie dans l’urgence les quelques 8 000 français de l’ancienne colonie et l’ONU vote un embargo sur les ventes d’armes lui étant destinées. Beaucoup d’étrangers africains seront dépouillés dans l’indifférence générale et dans le plus grand mutisme.
2005 : Début avril 2005, un accord est trouvé à Prétoria, en Afrique du Sud, autour du président Tahbo Mbeki. Comme en juillet 2003, la cessation immédiate et définitive des combats y est proclamée. Surtout, Gbagbo accepte que les élections présidentielles prévues en octobre 2005 (qui n’auront finalement pas lieu) soient « ouvertes ». En effet, le cas de l’ex-premier ministre, Alassane Ouattara, adversaire du président en place et plusieurs fois interdit de candidature, est au cœur de la guerre civile. D’origine burkinabaise (il a grandi au Burkina Faso, pays frontalier de la Côte d’Ivoire), sa nationalité avait été déclarée « douteuse ». Une éviction inacceptable pour ses partisans, essentiellement des Musulmans du nord, qui forment le gros des troupes rebelles. Un Groupe de Travil international est mis en place en novembre pour garantir la mise en place d’un processus de paix. En décembre, Charles Konnan Banny, nommé Premier ministre, forme un gouvernement de transition.
2006 : En janvier, Abidjan est à nouveau secouée par des manifestations violentes pro-Gbagbo destinées à affaiblir le Groupe de Travail international. Toutefois, il semble que le calme soit revenu et que l’organisation d’élections en 2006 soit en bonne voie.
2007 : Une Paix timide pointe son nez. Les « spoliés » et autres victimes des égarements de 2004 attendent toujours d’être indemnisés.
29 mars 2007 : Nomination de Guillaume Soro comme Premier ministre
30 juillet 2007 : Cérémonie de la « flamme de la paix » à Bouaké marquant la fin officielle de la guerre et le début du processus de désarmement.
15 septembre 2008 : Lancement des opérations d’identification des populations et de recensement électoral
Novembre 2009 : Report des éléctions présidentielles par le Chef de l’ONUCI au Conseil l’ONU.
12 février 2010 : Dissolution par Laurent Gbagbo du gouvernement et de la CEI, provoquant de violentes manifestations dans plusieurs villes du pays.
Juillet 2010 : Sixième report de l’élection présidentielle fixée au 31 octobre 2010.
2 décembre 2010 : La CEI déclare Alassane Ouattara vainqueur de l’élection présidentielle.
3 décembre 2010 : Le Conseil constitutionnel invalide les résultats de la CEI et déclare Laurent Gbagbo vainqueur de l’élection présidentielle. L’ONU valide la victoire d’Alassane Ouattara.
9 décembre 2010 : L’Union africaine suspend le pays.
11 avril 2011 : Laurent Gbagbo est arrêté par les troupes armées du président Ouattara.
21 mai 2011 : Investiture d’Alassane Ouattara à Yamoussoukro.
22 novembre 2012 : Mandat d’arrêt international délivré par la CPI contre Simone Gbagbo pour des crimes contre l’humanité commis lors des violences de 2010-2011.
25 octobre 2015 : Réélection d’Alassane Ouattara.
20 mars 2015 : Condamnation de Simone Gbagbo à 20 ans de prison, pour son rôle dans la crise post-électorale de 2010-2011.
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