La croissance évolue au rythme de la production pétrolière
La croissance a fortement ralenti en 2015 sous l’effet, principalement, de la baisse de la production de pétrole, ce recul étant attribuable à des retards dans la mise en production de nouveaux gisements. En 2016, le redressement attendu de la production d’or noir devrait engendrer un rebond de l’activité. Néanmoins, cette reprise serait limitée par la poursuite du ralentissement en Chine (1er client du pays). Comme en 2015, le secteur non pétrolier devrait connaître une croissance plus lente du fait de la baisse des dépenses publiques et du report des projets miniers en lien avec la faiblesse du cours du minerai de fer.
Le Congo est en effet richement doté en ressources naturelles (au pétrole et au minerai de fer s’ajoutent la potasse, les phosphates, le bois) et bénéficie d’un emplacement stratégique en Afrique centrale, disposant d’un port en eau profonde à Pointe-Noire. Cependant, l’économie reste dominée par le pétrole, qui représentait encore 54 % du PIB, 70 % des recettes budgétaires et 85% des exportations de biens en 2014. En dépit de cette manne, la pauvreté et les inégalités sont demeurées élevées. En outre, malgré les dernières découvertes, la production d’or noir devrait à nouveau se contracter à partir de 2018, ce qui souligne la nécessité impérieuse pour le pays de diversifier son économie. Afin d’œuvrer dans ce sens et pallier le manque d’infrastructures, les autorités ont lancé depuis quelques années un vaste programme d’investissements publics qui comprend notamment la création de zones spéciales. Cependant, ce plan ne porte pas encore tous ses fruits et l’environnement des affaires reste très pénalisant. En 2016, les effets de la baisse des prix mondiaux des produits alimentaires s’atténueraient. L’inflation devrait donc s’inscrire en hausse, demeurant toutefois en deçà de l’objectif de la CEMAC (3 %).
Le choc pétrolier affecte les comptes publics et extérieurs
Le tassement des cours du pétrole, amorcé mi-2014, et la baisse de la production d’or noir en 2015, ont provoqué une détérioration du solde des transactions courantes et ont pesé sur le budget. Ceci a contraint les autorités à adopter des mesures correctives sur le plan budgétaire (révision à la baisse du prix du baril, plafonnement de certaines dépenses courantes et réduction des dépenses en capital financées sur ressources propres). En 2016, l’entrée en production de nouveaux gisements, même si l’on n’anticipe pas de remontée notable du prix du baril, devrait contribuer au redressement des comptes publics et extérieurs. Le rapatriement de dépôts de l’État détenus en Chine et de dépôts de banques commerciales à l’étranger, ainsi que les emprunts réalisés auprès de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) en 2014 ont permis de renforcer le niveau des réserves de change et de préserver celui des dépôts de l’Etat à la BEAC. Ces importants amortisseurs ont pu être utilisés par la suite pour faire face à la baisse des recettes pétrolières. Du fait notamment des décaissements d’emprunts contractés auprès de la Chine, la dette publique extérieure a sensiblement augmenté depuis l’allègement obtenu dans le cadre des initiatives PPTE/IADM en 2010. En conséquence, le risque de surendettement s’est accru. Toutefois, grâce au montant élevé des dépôts de l’Etat à la banque centrale régionale, ce risque peut être considéré comme modéré. Il pourrait cependant s’aggraver si, à l’avenir, l’Etat ne privilégiait pas le recours à des emprunts extérieurs à des conditions concessionnelles pour se financer.
Le président Sassou Nguesso conserve sa mainmise sur le pouvoir
Le chef de l’État et le Parti congolais du travail continuent à tenir les rênes du pouvoir d’une main ferme. La mouvance présidentielle avait confirmé sa suprématie lors des élections municipales et sénatoriales de septembre et octobre 2014. Le pouvoir l’a conservé, dans un climat de forte tension, lorsqu’il a remporté le référendum du 25 octobre 2015 sur la nouvelle Constitution. Celle-ci permettra au président Sassou Nguesso de briguer un troisième mandat en 2016 (scrutin avancé au premier trimestre). Compte tenu de la concentration du pouvoir entre ses mains et de tensions sociales et inter-communautaires sous-jacentes, le départ soudain de la scène politique du chef de l’État, aujourd’hui âgé de 72 ans, pourrait engendrer une forte instabilité. Sur le plan régional, les liens avec l’Angola devraient se raffermir, dans le cadre de la gestion conjointe d’un champ pétrolier, mais les relations avec la République démocratique du Congo devraient rester distendues, ce qui est le cas depuis l’expulsion de Brazzaville de nombreux ressortissants de ce pays en avril 2014.
Les élections organisées au printemps 2002 selon les règles de la démocratie ont porté au pouvoir un nouveau gouvernement. En mars 2003, il a conclu un accord de paix avec les rebelles Ninja. La situation reste cependant tendue; des combats opposent toujours sporadiquement les groupes rebelles et l’armée, surtout dans les zones rurales et la région de Pool. Le trafic, sur la ligne de chemin de fer Congo océan (CFCO), entre Brazzaville et Pointe-Noire et la circulation routière dans cette région font encore l’objet d’incidents. Compte tenu de l’instabilité dans le pays, tout voyage, touristique ou autre, à destination du Congo (Brazzaville) est déconseillé, sauf motif impératif.
Si vous devez absolument vous rendre dans ce pays, observez les indications ci-après et faites preuve de la plus grande prudence. Limitez votre séjour et aux villes de Brazzaville et de Pointe-Noire. Suivez l’évolution de la situation avant le départ et pendant le voyage et faites vous conseiller par des personnes de confiance connaissant bien votre lieu de destination. Tenez-vous à l’écart des rassemblements de foule et des manifestations de tout genre.
Criminalité
D’une manière générale, la criminalité tend à augmenter. Il est notamment recommandé d’observer les précautions suivantes: • Ne pas porter sur soi d’objets de valeur (bijoux, montre, etc.) ni de grosses sommes d’argent. • Entreprendre des déplacements interurbains inévitables uniquement en se faisant accompagner d’une personne locale digne de confiance et voyager de préférence en convois de plusieurs véhicules.
Transports et infrastructures
Les routes sont en mauvais état et les risques d’accident élevés. Les déplacements interurbains sont donc à proscrire la nuit. Pendant la saison des pluies (octobre à avril), de nombreuses routes sont impraticables. L’approvisionnement en carburant n’est pas toujours assuré.
Les liaisons ferroviaires entre Brazzaville et Pointe Noire ont été rétablies. Les risques d’accident sont cependant relativement élevés en raison du mauvais état d’entretien des voies et du matériel roulant. De plus, le risque d’agressions est important, surtout la nuit. Il est de ce fait indiqué de prendre l’avion.
Santé
Dans les villes, les soins médicaux de base sont assurés. En cas de maladie ou de blessure grave, il faut se faire soigner à l’étranger (Afrique du Sud ou Europe). Si vous prenez régulièrement des médicaments, emportez-en une quantité suffisante avec vous. N’oubliez toutefois pas que l’importation de médicaments contenant des stupéfiants (p. ex. méthadone) ou de substances utilisées pour traiter des troubles psychiques est soumise à des prescriptions spéciales dans de nombreux pays. Le cas échéant, renseignez-vous à ce sujet, avant le départ, auprès de la représentation étrangère compétente (ambassade ou consulat). Parmi d’autres maladies (tropicales), la tuberculose peut se manifester.
En outre, compte tenu du risque important de contamination, la consommation de toute viande de chasse est à proscrire absolument. Hygiène générale :
VIH et autres maladies sexuellement transmissibles imposent un comportement responsable.
La propreté des mains est importante pour éviter la transmission de maladies infectieuses ou parasitaires.
La chaleur et le soleil peuvent être nocifs :
la pratique d’un sport exige une hydratation abondante
porter chapeau, lunettes de soleil et prévoir une crème solaire à fort indice de protection.
éviter de rester pieds nus et de prendre des bains en eau douce en dehors des piscines contrôlées.
Désinfecter soigneusement la moindre petite plaie ou coupure.
Hygiène alimentaire :
Boire de l’eau minérale ou sinon la faire bouillir ou la stériliser avec des comprimés (Hydroclonazone)
Proscrire la consommation de viande de chasse. Eviter les fruits de mer crus non contrôlés, les glaces et pâtisseries artisanales et le lait non pasteurisé.
Ne consommer des crudités que parfaitement désinfectées (Permanganate, Javel) ou épluchées.
Traumatologie routière
Risque permanent à ne pas négliger compte tenu de la défaillance des infrastructures hospitalières à Brazzaville.
Remarques particulières
Les déplacements dans certaines régions sont soumis à une autorisation préalable de l’armée congolaise. Pour plus d’informations, il y a lieu de s’adresser à l’ambassade de la République du Congo (Brazzville) à Genève.
Ce qu’il vaut mieux éviter de faire
Dispositions légales particulières
Il est notamment interdit de photographier des installations militaires et des bâtiments et ouvrages publics (aéroports, ponts, etc.). Les infractions à la loi sur les stupéfiants sont punies de peines de prison d’au moins un an. Les conditions de détention sont précaires.