Risques liés à la situation générale
Le Burundi est confronté, depuis le printemps 2015, à de fortes tensions qui sont liées aux conditions dans lesquelles le processus électoral a été mené. Après une tentative de coup d’Etat en mai 2015, les conditions de sécurité se sont dégradées et les opérations de police se sont multipliées. Les actions armées et attentats à la grenade restent récurrents et peuvent affecter divers quartiers de la capitale et des localités de province.
Des attaques ciblées sont régulièrement menées contre de hauts responsables du pouvoir, les forces de l’ordre et des opposants.
Compte tenu de l’incertitude qui persiste en matière de sécurité, de la progression de la délinquance de droit commun et du manque de perspectives politiques d’apaisement à court terme, il est recommandé aux ressortissants français présents au Burundi de faire preuve de la plus grande vigilance dans leurs déplacements, en particulier de nuit, et d’éviter les lieux publics à forte affluence, comme les marchés, les gares routières, les édifices religieux et les débits de boissons, ainsi que tous lieux de rassemblement.
Situation dans la capitale
Toute richesse trop ostensiblement affichée peut susciter des vols et des comportements violents (vols à l’arraché de colliers, portables, portefeuilles, etc.). On observe en effet une nette recrudescence de la petite délinquance à Bujumbura.
La vigilance doit encore être renforcée la nuit où, du fait de l’absence d’éclairage public et de l’importante consommation d’alcool les soirs et les week-ends, il convient de ne pas se déplacer à pied, y compris en centre-ville. Des groupes de délinquants repèrent parfois leurs victimes aux alentours des lieux de détente, bars ou restaurants, et les suivent pour les agresser et dépouiller près de leur domicile lorsqu’ils se déplacent à pied.
On observe également une nette recrudescence des vols, parfois avec violence, de véhicules ou commis dans les véhicules en stationnement, en particulier la nuit au centre-ville. Il convient donc d’être très vigilant et de ne se garer que dans des endroits éclairés, si possible dans ou près de parkings dont le gardiennage est assuré par une société de sécurité.
En outre, dans les agglomérations, il convient de verrouiller les portières de son véhicule en permanence étant donné que, dans les embouteillages ou au niveau de certains carrefours, de jeunes délinquants peuvent vouloir tenter des intrusions de force et des vols à l’arraché.
Zones à vigilance renforcée dans la capitale et alentours
Les déplacements sont formellement déconseillés après 18h dans les quartiers de Bujumbura-Mairie suivants : Kanyosha, Musaga, Kamenge Cibitoke, Ngagara, Nyakabiga et dans l’ensemble de Bujumbura-rural (périphérie de la ville).
D’une manière générale, il est recommandé d’éviter de circuler dans l’ensemble de la ville de Bujumbura au-delà de 18h30 et de faire preuve d’une vigilance toute particulière une fois la nuit tombée.
Qualité des services de sécurité
En ce qui concerne les forces de l’ordre, par manque de moyens, même s’il existe un numéro d’urgence (113) les capacités réelles d’intervention en urgence sont limitées de jour, a fortiori la nuit.
Précisions pour un séjour long
Il est recommandé de faire garder son domicile de jour comme de nuit (il existe plusieurs compagnies privées de gardiennage) et d’être discret, y compris vis-à-vis du personnel, sur les biens ou valeurs que l’on pourrait détenir chez soi.
Il est également conseillé aux résidents, surtout lorsqu’ils habitent dans les quartiers périphériques, de ne pas stationner longtemps devant leur portail d’entrée lorsqu’ils rentrent le soir.
Il est en outre recommandé d’être extrêmement vigilant lors des retraits d’argent à la banque : la police burundaise est en effet à la recherche d’un groupe de malfaiteurs qui travaillerait avec certains agents d’établissements bancaires pour dépouiller certains clients de l’argent qu’ils viennent de retirer.
Zones formellement déconseillées
1) Frontière avec la RDC : des accrochages entre des positions militaires et de petits groupes rebelles en provenance du Congo ont lieu régulièrement dans la zone située entre la frontière avec la RDC et la RN5, en zone rouge sur la carte. Des passages sont observés dans cette zone également sujette à de nombreux trafics et des accrochages avec les forces de sécurité burundaises ont lieu de temps en temps. Il est donc jusqu’à nouvel ordre formellement déconseillé de s’y rendre, de jour comme de nuit. Ces restrictions s’appliquent tout particulièrement aux réserves naturelles de la Rukoko, à l’est de la RN5, où des excursions sont parfois proposées aux touristes de passage. Tout déplacement doit y être proscrit à l’heure actuelle.
Il est en outre formellement déconseillé de circuler sur la Chaussée d’Uvira (route RN4 qui mène vers Gatumba et la frontière avec la RDC) après 18h00, au-delà de l’hôtel-club du Lac Tanganyika.
2) Forêt de la Kibira : Le 10 juillet 2015, d’autres éléments armés ont essayé de s’infiltrer par le nord du paysau niveau du parc national de la forêt de la Kibira, elle-même située dans le prolongement de la forêt de Nyongwe au Rwanda. Cette incursion a également donné lieu à des affrontements avec les forces de sécurité burundaises, qui ont ensuite effectué des opérations de « ratissage » dans la partie nord du parc national. Il n’est pas exclu que quelques éléments rebelles se dissimulent aujourd’hui encore dans cette zone et que de nouveaux accrochages puissent avoir lieu à l’avenir. Il est en conséquence formellement déconseillé de se rendre dans la partie nord du parc national de la Kibira, en rouge sur la carte, depuis la frontière rwandaise au nord jusqu’à la RN10 (qui reste elle-même en orange), au niveau de Rwegura, au sud.
Routes
La zone située, en commençant au nord de l’aéroport international, entre les RN5, RN9 et RN10, ainsi qu’au nord de la portion Rugombo – Mabayi de la RN10, et sur la moitié nord de la forêt de la Kibira, est déconseillée sauf raison impérative.
La RN5 (route la plus directe pour aller de Bujumbura à Bukavu, en RDC, via Cibitoke), la RN10 (entre Mabayi et Rwegura) et la RN9 (au nord de Bubanza) peuvent être empruntées en zone orange exclusivement, dans le cadre d’un déplacement strictement impératif, à condition de faire preuve de la plus grande prudence et de voyager entre 7h et 17h30.
La RN9 elle-même, sur l’axe Bujumbura –Mpanda – Bubanza, peut être empruntée en observant les mêmes consignes de sécurité que sur les autres axes routiers burundais.
Autres risques
La participation des soldats burundais à l’AMISOM alimente le risque terroriste au Burundi, à l’exemple du voisin kenyan.
La situation sécuritaire est bonne pendant la journée dans la plus grande partie du pays, ce qui permet des déplacements à l’intérieur du pays avant la tombée de la nuit, à l’exception de certaines zones spécifiques (cf. infra).
La situation est différente pendant la nuit, où les risques sont accrus, notamment en zone rurale (délinquance liée à une importante consommation d’alcool, à la pauvreté, à la présence de nombreux démobilisés sans travail et à la circulation d’un grand nombre d’armes au sein de la population suite à la guerre civile, risques élevés d’accidents de la circulation). Il est en conséquence formellement déconseillé de circuler la nuit hors de la capitale. Après 18h00, les routes ne sont en effet la plupart du temps plus contrôlées par les agents de la force publique. Sur l’ensemble du territoire, des délinquants, parfois armés, peuvent en profiter pour intercepter les voyageurs imprudents.
Il est également strictement déconseillé de passer la nuit en dehors d’un chef-lieu de province ou d’un campement touristique bien connu et correctement gardé.