Statut : République Parlementaire. Le Président est nommé pour un mandat de sept ans à la majorité absolue du Parlement. Le Parlement est composé d’une seule Chambre, la Grande Assemblé Nationale de Turquie, elle rassemble 550 membres élus directement tous les cinq ans. L’ancien parti au pouvoir, le Parti du Bien-Être a été déclaré anticonstitutionnel. Le territoire est organisé territorialement, il est divisé en 79 provinces dirigées chacune par un gouverneur désigné par le Gouvernement central.
Chef d’Etat : Recep Tayyip Erdoğan
Premier ministre : Binali Yıldırım
Une tentative de coup d’Etat a eu lieu dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016. Elle a entraîné une vaste opération de purges au sein de l’appareil d’Etat et dans les principales institutions publiques du pays. Si ces purges ont, dans un premier temps, principalement visé la confrérie fondée par Fethullah Gülen, un imam turc exilé aux Etats-Unis depuis 1999, accusé d’avoir fomenté le putsch, elles touchent désormais la société civile, en particulier le milieu universitaire et les médias, mais aussi les secteurs économiques. Au total, plus de 150 000 personnes ont été mises à pied dans l’administration et près de 40 000 à 45 000 personnes ont été incarcérées.
C’est dans ce contexte que le gouvernement a soumis à référendum un projet de présidentialisation du système politique, adopté le 16 avril 2017, avec 51,4% des voix.
La réforme prévoit la modification de 18 articles pour renforcer les pouvoirs du président, notamment en matière de nomination aux plus hauts postes judiciaires. M. Erdoğan ne serait concerné par la limite des deux mandats qu’à l’issue de son mandat actuel, en 2019, et pourrait donc rester président de la République jusqu’en 2029. Selon l’avis publié par la Commission de Venise le 13 mars 2017, cette réforme pourrait remettre en cause la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire. A ce stade, seules deux dispositions de la réforme peuvent entrer en vigueur : la possibilité pour le président de diriger un parti politique (M. Erdoğan a réintégré l’AKP le 5 mai et a été investi président du parti le 21 mai) et la réforme du Haut conseil de nomination des juges et des procureurs (HYSK), qui est en cours de mis en œuvre.
La mission d’observation électorale de l’OSCE et du Conseil de l’Europe a indiqué, dans un rapport préliminaire publié le 17 avril, que le scrutin s’était déroulé dans un cadre « inéquitable » et regretté une utilisation disproportionnée de l’état d’urgence et des pressions contre la campagne du « non ».