Le Nicaragua bénéficie d’une croissance dynamique ces dernières années, soutenue par la consommation et l’investissement, notamment dans les secteurs énergétique et manufacturier. Malgré le ralentissement provoqué par la sécheresse liée au phénomène El Nino, elle s’est élevée à 4,9% du PIB en 2015, selon les dernières estimations du FMI. En 2016, la croissance devrait rester forte, tirée principalement par les dépenses publiques et par l’activité soutenue des Etats-Unis (premier marché à l’exportation et premier investisseur).
Appuyée par le FMI, le Nicaragua a mené une politique de réformes structurelles et de discipline fiscale qui lui a permis de bénéficier à présent d’une certaine stabilité macroéconomique. La dette publique a diminuée mais elle reste significative (30% du PIB). Compte tenu de la faiblesse des marges de manœuvre dont le gouvernement dispose, la politique budgétaire restera prudente, même en l’absence de la tutelle officielle du FMI. Néanmoins, dans le contexte des futures élections présidentielles de novembre 2016, le budget 2016 prévoit une hausse du déficit public à 2,4% du PIB contre 1,9% du PIB prévu antérieurement. Bénéficiant d’une forte popularité, le président Daniel Ortega compte briguer un troisième mandat et cherche à consolider sa base électorale grâce à l’élargissement de son programme de travaux publics et d’aides sociales. En juillet 2014, le tracé définitif du canal reliant le Pacifique aux Caraïbes a été adopté. D’un coût de 50 milliards USD, le projet est fortement critiqué pour ses potentiels impacts environnementaux sur le lac Cocibolca, la plus grande réserve d’eau douce d’Amérique centrale. Parmi les défis identifiés par le FMI figurent le renforcement des finances publiques, l’amélioration du fonctionnement du système financier et l’augmentation de la productivité. Le gouvernement cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole vénézuélien en développant les énergies renouvelables.
Malgré la bonne gestion macro-économique du président Ortega, le Nicaragua demeure le second pays le plus pauvre d’Amérique Latine et Caraïbes après Haïti. Plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, le taux de chômage est de 7,8% et les richesses sont inégalement distribuées. Le Nicaragua fait partie des pays pauvres très endetté (PPTE). En 2014, la Constitution du pays a été modifiée, permettant au président de se représenter indéfiniment.
L’agriculture
Les principaux produits agricoles sont le maïs, le sorgho et les haricots. En plus le Nicaragua exporte du coton, du café, du sucre, des bananes et de la viande. L’agriculture emploie les deux cinquièmes de la population mais représente un quart du Produit Intérieur Brut du pays.
L’industrie
Bien que les principaux secteurs industriels furent nationalisés après la révolution de 1979, ils furent de nouveau privatisés à partir de 1990, sous la Présidence de Violeta Chamorro. Dès son arrivée au pouvoir, les Etats-Unis retirèrent les sanctions économiques qui étaient imposées au régime sandiniste, et en plus le Nicaragua obtint des aides financières du FMI à condition d’adopter un programme de réajustement économique. L’industrie nicaraguayenne est basée sur la transformation de matières premières, comme le sucre raffiné, les produits dérivés du pétrole, les produits chimiques, cigarettes et cigares, articles en peau, textiles, ciments et plastiques. Les plus grosses richesses de sa petite industrie minière sont l’or, le cuivre et l’argent. En plus des produits agricoles déjà cités, le Nicaragua exporte de l’or et des textiles. En contrepartie, il importe des minéraux, combustibles, produits pour son industrie et des biens d’équipements pour le transport. Ses principaux partenaires commerciaux sont les Etats-Unis (30,2% de ses importations et 41,9% de ses exportations), Mexique, Espagne, Le Salvador, Chili, Canada, Allemagne, Taiwan et Japon. Le Nicaragua est membre du Marché commun d’Amérique Centrale, de la Banque Interaméricaine de Développement et vient de signer un traité de libre commerce avec le Chili.