La république de Saint-Marin semble un cas unique de survivance à travers les siècles de l’une de ces communes médiévales qui ont fleuri en Italie, mais Saint-Marin a échappé à l’unification italienne. C’est aujourd’hui un État souverain, tant en matière administrative que juridique et diplomatique. La Constitution qui régit la république de Saint-Marin daterait de 1600. Le pouvoir exécutif est exercé par le Conseil d’État, divisé en 10 ministères; celui-ci est présidé par deux capitaines-régents élus tous les six mois. Le pouvoir législatif est dévolu à un Grand Conseil de 60 membres élus tous les cinq ans au suffrage universel. Saint-Marin est divisé en neuf collectivités locales dont chacune a son propre conseil local (Giunta di Castello), chargé des questions administratives relatives à la collectivité locale.
On attribue la fondation de la république de Saint-Marin à Marino (« Marin »). La légende raconte que saint Marin, un ancien tailleur de pierre originaire de l’île de Rab en Dalmatie, fonda une communauté de chrétiens sur le mont Titano (« Titan »), en 301, pour échapper aux persécutions de l’empereur Dioclétien. Saint Marin se retira avec saint Léon dans la montagne proche de Rimini et devint ermite. Il fut nommé diacre par l’évêque de Rimini et serait mort en 395 (très vieux!). On ignore dans quelle mesure la légende dit vrai, mais il existe bel et bien un monastère juché sur le mont Titano (739 mètres).
La petite communauté chrétienne fondée par saint Marin se fortifia au Moyen Âge afin de se protéger des attaques des Hongrois, des Sarrasins et des Normands. Puis, en raison de sa relative inaccessibilité et de sa pauvreté, la région est parvenue, avec quelques brèves interruptions, à préserver son indépendance qui fut respectée. La république de Saint-Marin fut occupée militairement deux fois, mais pour quelques mois seulement: en 1503 par Cesare Borgia, dit le Valentin, et en 1739 par le cardinal Giulio Alberoni.
Saint-Marin établit ses statuts communaux et prit le nom de «république» en octobre 1600, ce qui constituerait la plus ancienne Constitution écrite encore en vigueur. La petite république parvint, contre vents et marées, à résister aux envahisseurs et resta un «havre de paix». En 1797, Napoléon proposa à la république d’agrandir son territoire, mais les citoyens refusèrent son offre et, en 1815, le Congrès de Vienne reconnut l’intégrité des frontières de Saint-Marin. L’indépendance de la petite république fut garantie par un traité d’amitié avec l’Italie, qui fut signé le 22 mars 1862, puis révisé en 1939 et en 1971, date à laquelle Saint-Marin forma une union douanière avec l’Italie.