862 : La fondation de Novgorod par le Viking Riourik du Jütland est traditionnellement considérée comme la naissance de ce qui deviendra l’État russe.
882 : Son successeur, Oleg, fonde l’État de Kiev, dont il fait sa capitale.
Xe-XIe siècles : Kiev devient le siège du pouvoir régional dominant avant de se retrouver à l’écart des grandes routes commerciales. Les marchands de Novgorod déclarent ensuite leur indépendance par rapport à Kiev et rejoignent la nouvelle ligue des marchands de la Hanse – une fédération de principautés qui contrôlent alors le commerce sur la Baltique et en mer du Nord.
XIIIe siècle : Plusieurs siècles de prospérité et de croissance sont brusquement interrompus par les invasions des Tatars mongols, qui séviront jusqu’en 1840.
XVIe siècle : Début du règne expansionniste d’Ivan le Terrible, qui fait régner la terreur et dont les incursions dans la région de la Volga éveillent l’hostilité des pays voisins (Pologne et Suède). La dynastie riourikide s’achève au bout de 700 ans avec Fédor II, un prince sans héritier. Les envahisseurs polonais et suédois se vengent et revendiquent le trône de Russie dans un bain de sang.
1613 : Début des 16 ans de règne de Mikhaïl Romanov, dont la dynastie se maintiendra au pouvoir jusqu’en 1917. Son plus célèbre représentant, Pierre le Grand, fait de la Russie un empire et une grande puissance mondiale. Il célèbre sa victoire sur les Suédois en faisant construire une nouvelle capitale : Saint-Pétersbourg. Pour financer les travaux de cette nouvelle ville somptueuse, il met en place toute une série d’impôts inquiétants : sur les cercueils, les barbes et les âmes des jeunes gens des classes inférieures.
1762-1796 : Règne de Catherine II, femme de Pierre III qu’elle écarte du pouvoir. Revendiquant un « despotisme éclairé », cette impératrice réformatrice brise la révolte de Pougatchev (1773-1774), le soulèvement paysan le plus important qu’a connu la Russie tsariste. Elle contribue également à la conquête de nouveaux territoires aux dépens de l’Empire ottoman et de la Pologne.
XIXe siècle : Le nouveau siècle commence par les guerres contre l’armée de Napoléon, qui devra battre en retraite en 1812. Suite à l’abolition du servage en 1861, l’opposition au régime tsariste répressif et autocratique s’accroît. Les paysans sont furieux de devoir payer des terres qu’ils estiment leur appartenir et les libéraux exigent une réforme constitutionnelle sur le modèle de celle de l’Europe de l’Ouest. En 1881, Alexandre II est assassiné par des terroristes. De nombreux radicaux se réfugient à l’étranger, y compris le plus célèbre d’entre eux, Vladimir Oulianov, plus connu sous le nom de Lénine.
1904-1905 : Sous le règne du jeune et faible Nicolas II, la défaite de la guerre sino-russe entraîne de nouveaux troubles. Une pétition revendiquant de meilleures conditions de travail est réprimée par les armes. Ce « dimanche sanglant » débouche sur des grèves massives et le massacre de propriétaires terriens et industriels. Les activistes socio-démocrates mettent en place des conseils d’ouvriers, les soviets, et en octobre 1905 une grève générale paralyse le pays. Le tsar finit par céder et autorise la formation du premier Parlement du pays (la douma), qu’il dissout dès qu’il n’apprécie pas les revendications des députés de gauche. La désastreuse performance des Russes lors de la Première Guerre mondiale amène davantage de chaos, les attaques allemandes faisant deux millions de morts côté russe et laissant d’immenses terres sous contrôle germanique. Les soldats et la police refusent de tirer sur des manifestants dénonçant la pénurie alimentaire. Un nouveau Parlement, composé de représentants de l’élite intellectuelle et commerciale, assure le gouvernement. Parallèlement, des soviets d’ouvriers et de soldats se forment, créant ainsi deux bases de pouvoir alternatives. Les deux forces s’associent pour exiger le départ du tsar, contraint d’abdiquer le 1er mars 1917.
1917 : Le 25 octobre, un groupe de socio-démocrates conduit par Lénine, les bolcheviks, s’empare du pouvoir et impose le régime des soviets. Dirigé par Lénine, soutenu par Trotski et le Géorgien Staline, le gouvernement soviétique redistribue la terre à ceux qui la travaillent, signe un armistice avec l’Allemagne, met sur pied une police secrète pour combattre l’opposition (la Tcheka) et crée l’Armée rouge, placée sous le contrôle de Trotski.
1918 : En mars, le Parti bolchevik est rebaptisé Parti communiste, et la capitale déplacée de Petrograd (le nouveau nom de Saint-Pétersbourg dont la consonance germanique avait été jugée gênante) à Moscou. L’assassinat de l’ancien tsar et de sa famille s’inscrit dans un programme systématique d’arrestations, de tortures et d’exécutions. Plusieurs groupes de citoyens hostiles au régime communiste (les Russes blancs) gagnent du terrain dans le Sud et l’Est du pays. S’ensuivent trois années de guerre civile qui pousseront environ 1,5 million de personnes à choisir l’exil.
1920-1921 : Les conséquences économiques catastrophiques de la guerre civile culminent avec la grande famine qui fera entre 4 et 5 millions de morts.
1922 : Création de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS).
1924 : Après la mort de Lénine, son successeur Staline introduit la collectivisation (1929), mettant fin à la paysannerie à la fois en tant que classe et mode de vie. Suite à la résistance des paysans, des millions d’entre eux sont exécutés ou exilés dans des camps de concentration en Sibérie et en Asie centrale.
1940-1945 : La signature du pacte de non-agression entre l’URSS et l’Allemagne annonce la Seconde Guerre mondiale. Le vent tourne en 1941, quand l’opération Barberousse lancée par Hitler débouche sur une période de guerre qui fera au total entre 26 et 28 millions de victimes – un sixième de la population soviétique. Les batailles de Leningrad (l’ancienne Petrograd) et de Stalingrad (l’actuelle Volgograd) sont particulièrement longues et sanglantes. Un million de soldats soviétiques trouveront la mort en défendant Stalingrad.
Après-guerre : À la fin de la guerre, le contrôle élargi de l’URSS sur la majorité des pays de l’Est sera la clé de la restauration de l’après-guerre et de l’émergence de l’Union soviétique comme l’une des deux grandes puissances mondiales. Staline rétablit l’ancien système des purges. Alors que s’intensifie la guerre froide, il fait de l’idéologie et de l’influence occidentales le nouvel ennemi de l’URSS.
1953 : Après la mort de Staline, Nikita Khrouchtchev accède au pouvoir et entame une prudente déstalinisation du Parti (1956). À l’extérieur, il soutient ouvertement et militairement Cuba. Ses efforts sont contrariés par le conservateur Brejnev, qui remet Staline sur un piédestal. Malgré une répression accrue, les mouvements dissidents prennent de l’ampleur, soutenus par le ressentiment populaire face à la vie dorée que mènent les dirigeants du Parti. Bientôt, l’image du communisme soviétique se transforme avec l’arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev.
1988 : Après avoir introduit des réformes politiques et économiques (perestroïka) et appelé à une plus grande ouverture (glasnost), Gorbatchev surprend le monde entier en organisant des élections dans le but de transférer le pouvoir du Parti à un nouveau Parlement. Quinze républiques soviétiques en profitent pour proclamer leur indépendance, à commencer par les États baltes. Sa sphère d’influence se réduisant de plus en plus, et la crise économique s’aggravant, Gorbatchev est contraint de se retirer.
1991 : Le putsch tenté en août contre Gorbatchev prépare l’accession au pouvoir d’un successeur plus radical, Boris Eltsine. Une nouvelle Communauté des États indépendants (CEI) est mise en place et Eltsine est élu à la présidence de la nouvelle Fédération de Russie.
1993 : Eltsine dissout le Soviet suprême. À l’issue des élections législatives, une nouvelle Constitution entre en vigueur. S’installe alors un statu quo entre les groupes nationalistes et communistes et les partis réformateurs.
1994 : Confronté au désir d’autonomie de peuples intégrés à la Fédération, Eltsine intervient militairement en Tchétchénie.
1996 : Malgré son indécision et son autoritarisme, Eltsine est réélu président.
1999 : Le Premier ministre Yevgueny Primakov et son gouvernement sont limogés, alors que celui-ci s’apprête à voter la destitution de Eltsine. Une vague d’attentats attribués aux « bandits » (rebelles) tchétchènes entraîne une nouvelle guerre en Tchétchénie.
Fin 1999 : Vladimir Poutine est nommé président par intérim. La « sale guerre » se poursuit en Tchétchénie.
2000 : En mars, organisation d’élections qui confirment Poutine dans sa fonction de président. Les opérations armées se poursuivent en Tchétchénie. La lutte contre la corruption politique et financière connaît un début de mise en application. Mais le pouvoir d’achat des ménages, déjà peu élevé, est menacé par un nouveau ralentissement de la croissance. 2002 : La guerre de Tchétchénie fait irruption au cœur de la capitale russe : en octobre, un commando tchétchène prend en otage 800 personnes dans un théâtre de Moscou. Le gaz utilisé par les forces spéciales russes provoque la mort de 115 otages et de tout le camando. Les opérations militaires s’intensifient en Tchétchénie, et la perspective de la paix et d’une solution négociée s’éloigne.
2004 : La prise d’otages dans une école d’Ossétie du nord, en septembre, fait 372 morts dont 32 terroristes. Vladimir Poutine annonce en octobre la création d’une « chambre sociale ». Mais il annonce en même temps la fin de l’élection des gouverneurs de région au suffrage universel, qui seront désormais désignés par les Assemblées régionales, sur proposition du Président.
2006 : La société russe Gazprom décide d’interrompre la livraison de gaz naturel en Ukraine, avant de trouver quelques jours plus tard un accord mettant fin à cette privation. En octobre, la journaliste Anna Politkovskaia, connue pour ses reportages engagés sur la Tchétchénie, est assassinée.
2007 : En avril, l’ancien président Boris Eltsine meurt à la suite d’une défaillance cardiaque.
2008 : Élections présidentielles : Dimitri Medvedev, dauphin désigné de Vladimir Poutine, est élu sans surprise. Vladimir Poutine devient son Premier ministre.
Août 2008 : Deuxième guerre d’Ossétie du Sud qui oppose la Géorgie à cette province séparatiste soutenue par la Russie. Le cessez-le-feu est prononcé le 16 août et le 26 août, la Russie reconnaît l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie.
Décembre 2008 : Alexis II, patriarche de l’Eglise orthodoxe russe, meurt. Son successeur sera Kirill, métropole de Smolensk et de Kaliningrad.